C’est un pays des plus peuplés d’Asie, mais des plus discrets. C’est un pays connu pour ses temples ancestraux qui ont permis notamment à Indiana Jones de briller . C’est surtout un pays qui pendant 40 ans a aussi été synonyme de pas cadencés des militaires et de répression des opposants : la Birmanie. Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la Paix et figure emblématique de la résistance birmane est la mieux placée pour l’affirmer. Voilà maintenant un an que la junte s’est dissoute pour laisser place à un gouvernement civil. Le processus démocratique est-il en cours ? Quelle place économique a ce pays ? Les minorités ethniques sont-elles bien loties ? Tant de questions auxquelles doit faire face le nouveau gouvernement.
Accusant la junte militaire birmane de « crimes contre l’humanité », M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères, réclame une « intervention humanitaire » immédiate. Jamais en retard d’une opération médiatique, le ministre a sans doute, comme Bernard-Henri Lévy, cette « nostalgie du temps où la France inventait, et imposait au monde, le droit et le devoir d’ingérence » (bloc-notes du Point, n° 1861, 15 mai 2008). Heureux temps où M. Kouchner débarquait à Mogadiscio, en Somalie, sac de riz sur le dos, accompagné par les caméras de télévision, telle une star montant les marches du Festival de Cannes. C’était en décembre 1992. On connaît les conséquences dramatiques de ces opérations humanitaro-militaires à grand spectacle.