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Thème : Clint Eastwood

Le cas Richard Jewell : Clint Eastwood, le héros ordinaire américain et le libertarisme

Rosa LLORENS
Après des films comme American Sniper, le cas Clint Eastwood semblait définitivement réglé. Mais l'octogénaire ne cesse de se renouveler, réalisant deux films sympathiques et séduisants, Sully (2016) et The Mule (2018), auxquels on peut ajouter, pour une trilogie du héros ordinaire américain, Le cas Richard Jewell. A vrai dire, même si on peut lire de bonnes critiques (voir Critikat), ce dernier film, simpliste et gonflé de pathos, à l'image de son héros, est raté. Mais ce groupe de films intrigue par ses oppositions : qu'est-ce qui peut réunir le brillant et austère pilote Sully, l'octogénaire cool et élégant Earl et le gros benêt Richard Jewell ? Y a-t-il une cohérence entre le libertarisme irresponsable de The Mule et le sens du devoir et du bien public de Sully ? Et où placer Richard Jewell ? Sous ses dehors tranquillement rebelles, The Mule est un manifeste libertarien : comment expliquer que cet Américain modèle qu'est Earl accepte sans aucun cas de conscience de se mettre au service de (...) Lire la suite »

Donner la mort d’une façon anonyme. L’inhumanisme nouveau est arrivé

Chems Eddine CHITOUR
« Les snipers sont des lâches. » Michael Moore Il y a un peu plus de deux mois apparaissait un film aux Etats-Unis : American Sniper du réalisateur étasunien Clint Eastwood. Il fut accueilli comme un chef-d'oeuvre aux Etats-Unis et même en Europe où tous les nostalgiques de l'Empire des races supérieures se sont identifiés à ce héros qui rappelle le bon vieux temps des colonies, de l'Indochine et de la nostalgérie. Il a rapporté 400 millions de dollars, En France, le 18 février, le film a enregistré plus de 160.000 entrées, un score sans précédent. Dans cette contribution je propose de faire l'inventaire de cette façon moderne de donner la mort, de semer la désolation par milliers, tout en prenant la précaution de ne pas voir en face son adversaire quel qu'il soit enfant ou autre au nom du principe de zéro mort chez soi et le maximum chez l'adversaire. Ce qui permet, on l'aura compris, d'avoir l'assentiment des partis de gauche ou de droite, modernes ou conservateurs. La mort par entreprises privées (...) Lire la suite »

"American Sniper" - Hollywood tue des Arabes : le film. (Al Jazeera)

Khaled A. BEYDOUN, Abed AYOUN

L’art et la propagande ont un rapport intime. Tout spécialement aujourd’hui, aux Etats-Unis, où les films de guerre sont un genre sacré qui montre intimement des M. Toutlemonde états-uniens tirés de la classe moyenne ordinaire des Etats-Unis et placés au milieu des dangers d’un champ de bataille étranger où ils deviennent des héros aux proportions historiques.

L'illustration la plus récente de ce genre, American Sniper (1), se déroule en Irak. Le film, réalisé par Clint Eastwood, présente toutes les caractéristiques essentielles du genre guerrier : le soldat protagoniste traité comme personnage principal, le paradigme du bien contre le mal, et la présentation de ce dernier comme implacablement méchant, menaçant, et déterminé à détruire tout ce qui est pur et civilisé. American Sniper ne déçoit pas et présente cette néfaste dichotomie, renforcée par les lieux communs ordinaires sur les Irakiens et musulmans, qui attirent des masses de spectateurs. Au point que le film a établi un record au box-office pendant son premier week-end, qui se confirme tandis que le film entame sa deuxième semaine. Débats sur l'art. Le cinéma est un art, une expression créatrice ne devrait pas être limitée par la loi. Cependant, l'art a un pouvoir d'incitation, surtout lorsque des méchants, dans un film qui fait un succès au box-office, sont représentés de façon schématique, (...) Lire la suite »