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Thème : Déontologie

La mort du journalisme d’investigation (CounterPunch)

Andre VLTCHEK
Il y a quinze ans, en 1997, mes amis haïtiens m’ont aidé à organiser une visite à la Cité Soleil, alors le bidonville (ou « commune ») le plus large et le plus brutal de l’hémisphère occidental, dans les environs de Port-au-Prince. L’arrangement était simple : mon appareil photo F- 4 et moi-même serions chargés à l’arrière d’une camionnette. Le chauffeur et deux gardes du corps m’avaient promis de m’emmener là-bas pour une séance de prise de vue de deux heures. La condition était simple : j’étais supposé rester sur la plateforme arrière du pick-up. Une fois arrivé, j’ai rompu l’accord : je n’ai simplement pas pu résister à la tentation. J’ai sauté de la camionnette et j’ai commencé à marcher ; en photographiant tout ce qui était à la portée de mon objectif. Les deux gardes du corps ont refusé de me suivre et quand je suis revenu au carrefour, la camionnette était partie. On m’a dit plus tard que mon chauffeur était simplement trop effrayé pour rester dans les parages. La (…) Lire la suite »

Ma démission de The Intercept

Glenn GREENWALD
Les mêmes tendances à la répression, à la censure et à l'homogénéité idéologique qui frappent la presse nationale en général, ont englouti l'organe de presse que j'ai cofondé, avec pour point culminant la censure de mes propres articles. Aujourd'hui, j'ai fait part de mon intention de démissionner de The Intercept, le média que j'ai cofondé en 2013 avec Jeremy Scahill et Laura Poitras, ainsi que de sa société mère First Look Media. La dernière cause, déterminante, est que les rédacteurs de The Intercept, en violation de mon droit contractuel à la liberté éditoriale, ont censuré un article que j'ai écrit cette semaine, refusant de le publier à moins que je ne supprime toutes les sections critiques à l'égard du candidat démocrate à la présidence Joe Biden, le candidat soutenu avec véhémence par tous les rédacteurs de The Intercept basés à New-York qui participent à cet effort de censure. L'article censuré, basé sur des courriels et des témoignages récemment révélés, a soulevé (…) Lire la suite »

La mort subite d’André Vltchek (Counterpunch)

Robert Hunziker
NOTE DE LA RÉDACTION : CounterPunch a reçu un message de Rossi Indira, le partenaire d'André qui était avec lui au moment de sa mort, selon lequel André est mort de complications liées au diabète. André avait été très malade pendant plusieurs semaines avant sa mort, il pouvait à peine marcher et une de ses jambes était paralysée. Rossi nous dit qu'il a également refusé un traitement médical. Les funérailles d'André ont lieu à Istanbul. "Exposing Lies of the Empire" (PT. Badak Merah Semesta, 2015) m'a fait découvrir pour la première fois le remarquable journalisme d'André Vltchek, qui tisse des récits inoubliables sur l'impérialisme occidental et le fondamentalisme capitaliste. Il est largement considéré comme l'un des penseurs les plus doués du monde, et même si je ne le connaissais pas personnellement, j'étais toujours impatient de lire ses articles. Ses mots sont issus d'une expérience personnelle directe sur les lignes de front des champs de bataille ou partout où l'humanité a (…) Lire la suite »
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Les journalistes [américains] espionnés par la CIA gardent le silence (The Grayzone)

Max BLUMENTHAL

Bien qu’ils aient été espionnés et que leur vie privée ait été violée par la société UC Global qui a pris Assange pour cible, les journalistes des principaux organes de presse américains n’ont rien dit pour protester. Entre-temps, de nouvelles preuves des liens de cette entreprise avec la CIA sont apparues.

Une société de sécurité espagnole a apparemment été engagée par les services de renseignements américains pour mener une campagne d'opérations secrètes contre Julian Assange et ses associés, qui ont espionné plusieurs journalistes américains, dont Ellen Nakashima, le plus grand reporter de la sécurité nationale du Washington Post, et Lowell Bergman, un vétéran du New York Times et de PBS. À ce jour, Ellen Nakashima et ses employeurs du Washington Post n'ont rien dit de l'attaque flagrante contre leurs droits constitutionnels par UC Global, la société de sécurité chargée de l'ambassade de l'Équateur à Londres, qui semble avoir opéré sous la surveillance du directeur de la CIA de l'époque, Mike Pompeo. PBS, le New York Times et d'autres grands médias américains ont également gardé le silence sur l'intrusion du gouvernement américain dans les appareils personnels et les dossiers privés des journalistes. The Grayzone a appris que plusieurs correspondants d'un grand journal (…) Lire la suite »

Le journaliste de The Intercept qui a fait atterrir sa source en prison devient le nouvel attaché de presse de la police de New York (The Grayzone)

Ben NORTON

The Intercept a publié un article qui a fait atterrir Reality Winner en prison, révélant ainsi, et pour la troisième fois, sa source. L’article a été co-écrit par Richard Esposito, un journaliste intégrée à la police qui est maintenant le principal porte-parole de la police de New York.

Un co-auteur d'un rapport controversé de The Intercept, qui a fait atterrir sa source en prison, travaille désormais à la tête du bureau de presse du département de police de New York. L'ancien journaliste, Richard Esposito, a longtemps fait partie de la police de New York, développant des liens étroits avec les agences de police américaines qui étaient clairs avant que The Intercept ne choisisse de travailler avec lui. Cependant, le site d'information n'a apparemment pas considéré le comportement amical d'Esposito envers les flics comme disqualifiant ou même suspect. Esposito et son ami et collègue de longue date, Matthew Cole, journaliste à plein temps pour The Intercept, sont les co-auteurs d'un rapport de 2017 sur les allégations de la NSA concernant l'ingérence russe dans les élections présidentielles américaines de 2016. Les reporters ont divulgué des informations sensibles aux agences gouvernementales américaines, ce qui a conduit à la révélation de leur source (…) Lire la suite »

"Ils devraient être en prison" : Comment le Guardian et le New York Times ont piégé Julian Assange

Kit KLARENBERG

Le journaliste primé Mark Davis a révélé à quel point le Guardian et le New York Times ont trahi Julian Assange en 2010, et ont joué depuis un rôle central et consciemment malhonnête dans sa diffamation.

S'exprimant lors d'un événement à Sydney, en Australie, le 8 août, M. Davis a rappelé qu'il avait suivi de près les activités de Julian Assange au cours du premier semestre de cette année-là afin de réaliser une série d'émissions sur la vie du fondateur de WikiLeaks pour le service de radiodiffusion spécial australien - il s'est retrouvé avec tellement de matériel qu'il a pu réaliser un documentaire, "Inside WikiLeaks". En particulier, M. Davis a eu droit à un aperçu intime de la publication des journaux de guerre afghans - 90 000 rapports d'incidents militaires et de renseignements américains compilés entre janvier 2004 et décembre 2009. Fournis à WikiLeaks par Chelsea Manning, les fichiers offraient des preuves accablantes et précédemment cachées de crimes de guerre perpétrés par les forces alliées dans le pays, y compris un certain nombre d'exécutions extrajudiciaires. La publication était censée être un effort de collaboration entre WikiLeaks et un certain nombre de grands (…) Lire la suite »

De l’« objectivIté » du Grand Soir

Viktor DEDAJ
Ah la la, les gens sont parfois drôles. Il paraît que le Grand Soir n'est pas "objectif". Il paraît qu'il faudrait donner la parole aux deux côtés de la barricade. Comme si tous les grands médias ne faisaient que ça, donner la parole aux deux côtés. Comme si cette absence de parole d'un des côtés n'était pas la raison même de notre existence. Mais voilà, donner la voix aux sans voix ne serait pas "objectif" car il manquerait la voix des omniprésents. Leur raisonnement, il est le suivant : Il faudrait que ceux qui représentent, disons, 0,1% de la presse donnent aussi la parole à ceux qui s’épanchent déjà dans les 99,9% restants. Moitié-moitié. Genre, si tu donnes du temps de parole à un Irakien (qu’on entend déjà partout, n’est-ce pas ?) il faudrait donner le même temps de parole à un Général américain (qu’on aimerait quand même parfois entendre, n’est-ce pas ?). Là, on redeviendrait "objectifs". D’une objectivité qui ferait qu’au final les omniprésents occuperaient (…) Lire la suite »
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Mensonges, Newsweek et Contrôle de la Narrative Médiatique : Compte-rendu de première main

Tareq Hadda
La presse est dirigée par une mafia. La liberté de la presse est morte. Les journalistes et les gens ordinaires doivent se lever. Introduction Il y a quelques jours encore, j'étais journaliste à Newsweek. J'ai décidé de remettre ma démission parce que, essentiellement, on m'a donné un choix simple. D'une part, je pouvais continuer à travailler pour l'entreprise, rester dans ses bureaux londoniens chics et gagner un salaire stable uniquement si je m'en tenais à ce qui pouvait ou ne pouvait pas être publié et censurais des faits essentiels. J'avais aussi le choix de quitter l'entreprise et dire la vérité. En fin de compte, la décision fut assez simple, même en sachant que son coût sera sensible. Je serai au chômage, j'aurai du mal à me financer et je ne trouverai probablement pas un autre emploi dans l'industrie qui me tient tant à cœur. Si j'ai un peu de chance, je serai dénigré en tant que complotiste, peut-être un apologiste d'Assad ou même un agent russe - la dernière (…) Lire la suite »

La presse est sauvée, si l’écraseur de Montpellier n’est pas Algérien, c’est quand même un bougnoule.

Jacques-Marie BOURGET

Nouveau slogan de presse ne rien faire et "Laissez fake". Le crime était pourtant parfait : un soir de match de foot gagné par les "Fennecs", un "Algérien" en joie s'en venait écraser une famille sur un trottoir de Montpellier avec une mère morte et deux enfants blessés. Détail le chauffard n'est ni algérien ni amateur de foot.

La merveilleuse presse française qui colloque, ergote et s’indigne au prétexte qu’elle ne serait pas appréciée à sa valeur, elle est si grande, qui mobilise des experts, des médialogues, des sociologues, des couillonologues pour démontrer que, pas du tout, si elle souffre c’est de sa trop grande production de vrai. Injustement humiliée, la presse est malheureuse. Un exemple tombe à pic pour le démontrer. Vous savez tous qu’à la suite de la victoire de l’équipe de foot d’Algérie sur la Côte d’Ivoire, un automobiliste, chauffard, supporter et algérien, a tué une mère de famille sur un trottoir de Montpellier. Et blessé aussi son bébé et sa fille de 17 ans. Cette vérité a été trompetée ou bande passantisée sur toutes les télés -Nescafé, c’est-à-dire instantanée, exposée aussi sur tous les sites Internet de nos remarquables journaux. Faut dire que cette information était parfaite avec tous ses éléments de langage. Nous avions les mots et les choses. Imaginez que le jour où un type (…) Lire la suite »

Les vrais journalistes agissent au service du peuple, pas du pouvoir (The Daily Star)

John PILGER
Dans un article paru dans The Guardian en 2008, vous avez écrit que lorsque vous êtes venu couvrir la guerre de libération du Bangladesh en 1971, l'épouse de Bangabandhu Sheikh Mujibur Rahman, Sheikh Fazilatunnesa Mujib, vous avait demandé, "Pourquoi êtes-vous venu alors que même les corbeaux ont peur de survoler notre maison ?" Mais vous n'avez pas écrit quelle avait été votre réponse. Pouvez-vous nous en parler ? J'avais passé une grande partie de l'année 1971 à Calcutta à faire des reportages sur les sept millions de réfugiés venant de ce qui était alors le Pakistan oriental. Ils avaient voyagé le long de ce que nous, journalistes, avions appelé un "couloir de douleur". L'année précédente, j'avais été témoin de la dévastation causée par le grand raz-de-marée qui a englouti la baie non protégée du Bengale. Ce qui m'a frappé, c'est l'absence de réelle préoccupation du gouvernement d'Islamabad, qui a envoyé l'armée pour imposer la loi martiale à la population du Bengale oriental. (…) Lire la suite »