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De l’« objectivIté » du Grand Soir

Ah la la, les gens sont parfois drôles.

Il paraît que le Grand Soir n’est pas "objectif". Il paraît qu’il faudrait donner la parole aux deux côtés de la barricade.

Comme si tous les grands médias ne faisaient que ça, donner la parole aux deux côtés. Comme si cette absence de parole d’un des côtés n’était pas la raison même de notre existence.

Mais voilà, donner la voix aux sans voix ne serait pas "objectif" car il manquerait la voix des omniprésents.

Leur raisonnement, il est le suivant :

Il faudrait que ceux qui représentent, disons, 0,1% de la presse donnent aussi la parole à ceux qui s’épanchent déjà dans les 99,9% restants. Moitié-moitié. Genre, si tu donnes du temps de parole à un Irakien (qu’on entend déjà partout, n’est-ce pas ?) il faudrait donner le même temps de parole à un Général américain (qu’on aimerait quand même parfois entendre, n’est-ce pas ?).

Là, on redeviendrait "objectifs". D’une objectivité qui ferait qu’au final les omniprésents occuperaient désormais 99,95 % de l’espace médiatique, et les sans voix plus que 0,05%. Bref, en nous demandant d’être "objectifs", ils ne font que nous demander de diviser par deux le temps de parole de ceux qui n’en ont déjà pas.

Au lieu d’exiger des grands médias qu’ils fassent leur travail, c’est autour de nous qu’ils viennent faire les marioles. Peut-être parce que nous sommes plus accessibles, moins intimidants. Et oui, on engueule une barque et on pousse un soupir devant un paquebot. Un minimum de dignité exigerait peut-être le contraire, non ? Mais c’est apparemment sur nos frêles épaules de média alternatif que repose l’honneur de la presse toute entière.

Ben voyons.

C’est pour ça que nous disons, et répétons : Les « autres » auront un droit de réponse chez nous lorsque nous aurons enfin un droit de parole chez eux. Au moins, ça a le mérite d’être clair, non ?

Viktor Dedaj
 « je crois que vais me contenter de l’honnêteté »

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Günter Anders
L’Obsolescence de l’homme (1956)

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