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Thème : Indépendantisme/Séparatisme

Que penser de la situation corse ?

MONTAUBA

Que faut-il penser de la situation en Corse ?
La prise des institutions corses par les partis autonomistes et indépendantistes pose de sérieuses questions à l’électeur de gauche. Et cela d’autant plus que leurs positions sont extrêmement ambigües.

Le droit des peuples (si peuple corse il y a) à disposer d’eux-mêmes devrait conduire les leaders corses à réclamer l’indépendance. Or ils s’en gardent bien pour la plupart, réclamant une autonomie qui a parfois des relents bien nauséabonds : droit de propriété réservé en priorité aux résidents Corses, racisme anti-immigrés, voire anti-Français, par exemple. A cela s’ajouterait une autonomie fiscale qui, compte-tenu de la situation locale, continuerait à faire porter le poids financier du fonctionnement et de la gestion de l’île sur les épaules – bien larges – des contribuables métropolitains. Il semble que les Corses veuillent bien de l’autonomie si ce sont les autres qui en paient le prix. On comprend mieux dès lors pourquoi ils ne veulent pas de l’indépendance : ils seraient incapables de l’assumer sur le plan économique. Ils savent aussi pertinemment – le débat catalan vient de nous le rappeler – qu’une indépendance de l’île se traduirait immédiatement pour elle par une sortie de l’Europe et de ses (...) Lire la suite »
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Le droit des nations à disposer d’elles-mêmes : le cas de la Catalogne

Mohamed BELAALI
La Catalogne doit disposer de l'entière liberté d'organiser la consultation de la population par référendum sur la question de l'indépendance. Seule la population catalane doit décider librement et démocratiquement de son destin. Or le Gouvernement espagnol refuse catégoriquement cette possibilité et maintient par la force la Catalogne dans l'Espagne. C'est ainsi que la population a été brutalement empêchée par la police espagnole de s'exprimer lors du référendum du premier octobre 2017. Pour le très conservateur Rajoy, la Catalogne est une région rebelle qu'il faut soumettre par la force. Étrange démocratie qui a peur d'un référendum et lui oppose violence et brutalité. Étrange droit qui nie le droit des populations à disposer d'elles-mêmes. Pour Mariano Rajoy, qui ne parle que de la démocratie et du droit, la Catalogne doit rester espagnole malgré la volonté de sa population ! Cette violence, digne de la dictature franquiste, n'a cependant pas découragé une partie de la population (42,3 % selon le (...) Lire la suite »
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L’Empire préfère les micro-Etats aux Etats-nations puissants

Nouvelle poussée séparatiste en Corse : l’euro-balkanisation de la France est lancée

Georges Gastaud, Léon Landini, Pierre Pranchère

Le premier tour des élections territoriales Corse a été marqué par une abstention massive, d’un électeurs sur deux. La participation, à 52,17%, est en recul par rapport aux élections de 2015 (59,88%). Cela veut dire qu’un corse sur deux n’est pas allé voter à cette élection. Les abstentionnistes étaient ainsi 27% plus nombreux que pour l’élection régionale de 2010 ! C’est le premier fait important, la légitimité au sortir d’une élection se comptant d’abord au nombre de voix obtenues.

Cela ramène donc le score des séparatistes à une proportion plus conforme à son influence réelle. Comme Macron, ces vainqueurs ont une base de masse étroite et leur victoire est due en grande partie à l’incapacité des forces progressistes à présenter une alternative au vote nationaliste. Nationaliste et non patriote car lorsque l’objectif à moyen terme est celui de Jean Guy Talamoni, “l’indépendance” de la Corse c’est-à-dire de permettre la mainmise des mafias sur l’île sans se poser la question de la macro-dépendance de la Corse à l’Europe allemande, on peut supposer que c’est davantage l’amour de l’argent et du pouvoir qui anime les cagoulés d’hier que celui de la Corse. Reste que la thématique sécessionniste instille son poison dans le corps social. Et pas seulement en Corse. Cette démolition par en bas rejoint la démolition par en haut de notre nation républicaine. Démolition organisée, souhaitée et accélérée par Macron et par sa caste oligarchique et dont l’ UE est l’arme fatale. Toute concession faite à (...) Lire la suite »
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Catalogne. Le Chemin sera long

Jean ORTIZ

La République catalane n’aura duré que l’instant d’une proclamation unilatérale, précipitée, sans structuration sociale et populaire, sans alliances larges dans et au-delà de la Catalogne ; mais une proclamation qui a politisé toujours plus toute une jeune génération, une proclamation qui mettait en cause tout l’édifice caduc de la « transition modélique et consensuelle » et d’une constitution aux relents néo-franquistes, de 1978, et surtout d’une monarchie imposée par Franco.

Le parlement qui a proclamé l’indépendance de la République catalane était, lui, légitime. Dans l’immédiat, l’ultra-conservateur et « espagnoliste » Mariano Rajoy, chef du gouvernement de Madrid, partisan d’une Espagne « une », semble avoir gagné. Le 155 n’a pas provoqué, pour le moment, un raz-de-marée contre lui. Mais attention... une victoire en trompe-l’œil. La « question catalane » est partie pour durer. Le problème, nous l’avons dit et répété, est politique. Seules des réponses politiques permettront de réduire les fractures. Le gouvernement de Madrid a choisi la pire des solutions, la répression, en utilisant une justice globalement aux ordres. Le « Fiscal » général, José Manuel Maza, est, de notoriété publique, un homme du PP. Il est chargé du sale boulot, tout comme la juge aux manettes, la très réactionnaire Carmen Lamela. Ces nostalgiques règlent leurs comptes... « La Audiencia nacional » et le Tribunal suprême, vestiges de la dictature, se sont déjà illustrés en tuant professionnellement le juge Garzón (...) Lire la suite »
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Un nouveau séparatisme : la sécession en vue du rattachement (Rabkor.ru)

Alexandre RYBINE
En février-mai 1914, Vladimir Lénine écrit l’article « Du droit des nations à l’autodétermination ». On est à la veille de la première guerre mondiale, qui va détruire plusieurs empires et deviendra le catalyseur conduisant à la création d’une vingtaine de nouveaux états-nations. Dans les Balkans, les passions séparatistes sont en pleine ébullition, et toute l’Europe en débat. Ayant arraché aux Turcs une partie de leurs terres, le royaume de Serbie montre maintenant les dents à l’empire austro-hongrois, pour lui prendre la Bosnie, peuplée par un grand nombre de Serbes de souche. Les mouvements clandestins des serbes grandissent en Bosnie, faisant pression sur les agents de l’empire. Suivant leur exemple, d’autres slaves vivant dans l’empire veulent l’indépendance, ils en ont assez de vivre sous la botte de la dynastie allemande des Habsbourg. Le séparatisme slave, les mouvements de libération des peuples peuvent à tout moment faire chavirer une Autriche-Hongrie en décrépitude. Lénine le voit bien et y réagit (...) Lire la suite »
L’Union européenne s’apprête à célébrer des élections importantes en termes de construction identitaire.

Voice or Exit !

Mathieu CRETTENAND

L’Union européenne s’apprête à célébrer des élections importantes en termes de construction identitaire. Si l’équilibre général du Parlement européen n’évoluera guère à l’issue du scrutin, deux progressions parallèles seront à observer de près. D’une part, l’expansion des partis dits eurosceptiques dans différents pays européens. D’autre part, l’avancée des mouvements indépendantistes, tels que les Flamands, les Ecossais ou les Catalans.

Le paradoxe réside entre divers partis européens, de gauche comme de droite, qui visent une sortie de l’Europe et des mouvements indépendantistes qui imaginent leurs nouveaux Etats intégrer le cadre de l’Union européenne, une fois l'indépendance prononcée. Après le référendum express qui a accordé le rattachement de la Crimée à la Russie, l'automne 2014 mettra en lumière deux manières contrastées de résoudre le problème séparatiste. Alors que les Ecossais s'apprêtent à célébrer un référendum, négocié avec Londres, sur l’indépendance de l’Ecosse en septembre, le gouvernement catalan prévoit d'organiser un scrutin similaire en novembre. S’il se tient, celui-ci ne recevra selon toute vraisemblance pas l'aval du gouvernement espagnol. Plus au nord, avec l'arrêt de la lutte armée, les indépendantistes basques comptent bien les imiter prochainement avec la même devise : Voice or Exit ! L'application de la célèbre théorie d'Albert Hirschman sur les conditions d'émergence de l'action collective, Voice, Exit and Loyalty, (...) Lire la suite »