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Thème : Islam

Unité arabe : entre défis et perte des repères

Mustapha STAMBOULI

Dans un contexte marqué par les conflits et les divisions, cet article met en lumière la fragilité de l'unité dans le monde arabe, autrefois portée par l'islam et la langue arabe. Les tensions en Syrie illustrent cette détérioration, où les luttes politiques et les intérêts divergents affaiblissent les valeurs de fraternité et de solidarité. Pourtant, une lueur d'espoir subsiste : celle d'un retour aux fondamentaux de paix, d'entraide et d'harmonie. Ce rappel invite à repenser les bases d'une unité durable, essentielle pour surmonter les défis actuels et construire un avenir apaisé et solidaire.

Les récents événements en Syrie ont été marqués par l'effondrement de l'État syrien suite au départ du président Bachar Al-Assad, avec la montée en puissance des forces islamistes soutenues par la Turquie et les États-Unis. L'invasion de portions significatives du territoire syrien par l'État d'Israël, accompagnée de la destruction des infrastructures militaires syriennes par l'armée israélienne, met en évidence la détérioration du rôle unificateur et solidaire de l'islam. Les conflits politiques internes et les intérêts divergents ont exacerbé les divisions au sein des communautés, affaiblissant les liens qui les unissaient. Malgré son essence de paix, de fraternité et d'entraide, l'influence de cette religion parmi les musulmans semble décliner. De même, la langue arabe ne parvient plus à servir de ciment entre les différentes communautés. Ces constats suscitent des questionnements sur les fondements de la région arabe. Alors que la situation continue de se détériorer, les (…) Lire la suite »

Acharnement islamophobe de l’État français

Rayan FRESCHI

Les derniers hommes de Guantanamo Rayan Freschi · 29 février Plus de deux décennies après leur arrivée, ils sont toujours là, abandonnés du monde entier ou presque. « Ils », ce sont les trente prisonniers à Cuba que les États-Unis laissent enfermés dans le camp d’emprisonnement et de torture qu’ils dirigent

Pessac, cas d’école de l’acharnement islamophobe de l’État Au nom de la sécurité des Jeux olympiques et de la lutte contre l’antisémitisme, le ministère de l’intérieur s’est lancé dans une vague de contrôles administratifs, d’assignations à résidence et d’expulsions, bouleversant la vie de centaines de personnes, dont certaines n’ont jamais été condamnées. Parmi elles se trouvent plusieurs religieux musulmans dont les propos rétrogrades peuvent déplaire ; mais ils n’ont jamais été sanctionnés par la justice. Le président de la mosquée de Pessac, Abdourahmane Ridouane, a été quant à lui arrêté. Menacé d’expulsion après des années de harcèlement, son casier judiciaire est vide. En plein génocide à Gaza, et alors que les sondages annoncent l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir avec les élections législatives anticipées, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin décide d’instrumentaliser la question légitime de la sécurité pendant les Jeux Olympiques. Cinq mille cent (…) Lire la suite »

Le massacre de Moscou

Oleg NESTERENKO
Plus personne au monde n’ignore l’événement qui a eu lieu à Moscou, le 22 mars 2024 : l’acte terroriste qui a emporté la vie de 139 victimes civils, dont trois enfants, et a fait 182 blessés, selon le dernier bilan du comité d'enquête russe. Nul besoin de mentionner les détails de la barbarie qui a eu lieu, dont l’égorgement face à la caméra d’un blessé par balle déjà couché par terre, le tir à bout portant dans la tête d’une fillette et tant d’autres moments d’horreur pour comprendre que ce ne sont pas des êtres humains, mais des animaux sans âme que sont les exécutants, les organisateurs et les commanditaires de ce macabre évènement. Le récit Occidental La réaction immédiate des EU désignant l’organisation terroriste « l’Etat Islamique » en tant que commanditaire, organisateur et exécutant unique du crime - et ceci sans la présentation de la moindre preuve sérieuse à l’appui - est un récit de plus suivi en écho par l’ensemble des pays-satellites étasuniens et introduit dans (…) Lire la suite »

De quelques réalités du Logos chez Tony Blair et Benoît XVI. Le cynisme du néo-catholique et le credo rationaliste du pape.

Mohamed BOUHAMIDI
À l'occasion du décès de Benoît XVI, paix à son âme, je vous propose la lecture de mon texte répondant à sa conférence de Ratisbonne, où il remet sur le métier une islamophobie fondée sur la "déraison" de l'Islam avec une majuscule, en corrélation avec les efforts de la promotion d'une "Islamophobie savante" qui connaîtra un "éclat" faussaire avec Aristote au Mont St Michel, un livre de Sylvain Gouguenheim, et la patte de Sarkozy en mal d'un ennemi intérieur et extérieur. En gros, chez des chefs politiques, chez des intellectuels chargés de fabriquer cette islamophobie savante, et soutenus par ces politiques et leurs médias, chez des religieux, un procès de l'Islam était en cours. La fabrication d'un ennemi de stature aussi universelle que le danger communiste venait justifier beaucoup de choses. Il leur a quand-même fallu mobiliser la basse-cour des informateurs indigènes et néo-harkis pour mettre cette démarche savante au niveau des masses, par sa vulgarisation au double sens du (…) Lire la suite »

« Israël »… colonie européenne implantée en Palestine

Hadar Cohen

L’étymologie sémitique du mot « arabe » est « mixte », étant donné que pour la plus grande partie de son histoire, la région arabe a été un lieu où les peuples de différents continents venaient vivre ensemble.

Le sionisme n’a pas de place pour une juive arabe comme moi. L’État d’Israël nous a conditionnés à voir comme impossible l’intersection de « juif » et « arabe » – alors même que ma famille maintient cette identité depuis des générations. À chaque fois que je me retrouve dans une manifestation de gauche contre l’occupation, il y a toujours quelqu’un tenant une pancarte qui dit : « Les juifs et les Arabes refusent d’être ennemis ». Cette phrase est devenue, d’une certaine façon, le socle de l’idéologie de gauche promouvant la coexistence en Israël/Palestine. Mais quand je vois cette phrase, je me sens immédiatement désorientée. De quel côté suis-je ? Si je suis sur le côté juif, est-ce que je perds l’identité arabe à l’intérieur de moi ? Est-ce que je peux m’identifier comme une Arabe, alors même que je jouis des privilèges d’une citoyenne juive israélienne ? Qui a décidé d’opposer une ethnie à une religion ? La colonisation agit sur nos esprits pour déformer notre (…) Lire la suite »
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Afghanistan : les guerres éclatent quand elles sont nécessaires…. et se terminent de la même façon

Victor Sarkis

« Ils pensaient que j’allais arriver avec une carte leur indiquant qui étaient les bons et les méchants », déclare un ancien conseiller anonyme d’une équipe des forces spéciales [américaines] à l’agence Sigar en 2017. « Il leur a fallu du temps pour comprendre que je n’avais pas ces informations entre les mains.

Au début, ils n’arrêtaient pas de me demander : “Mais qui sont les méchants ? Où sont-ils ?[1]” ». « Ils se sont délivrés du Malin, mais les méchants sont restés, et le Mal est désormais neuf fois pire[2] ». En matière de géopolitique, il est bon de partir du fait que le Mal n’existe pas. C’est une catégorie théologique, qui ravira peut-être les philosophes et les moralistes, mais qui n’est d’aucune utilité en la matière. La géopolitique est avant tout constituée de rapports de forces concrets et objectifs – eux-mêmes très souvent directement déterminés par des rapports sociaux de production –, mais certainement pas d’idées abstraites, et encore moins de grands principes. On s’est beaucoup gaussé de De Gaulle pour sa petite phrase sur « l’Orient compliqué », voulant y voir là une marque de xénophobie quelque peu décomplexée, mais on a beaucoup oublié l’autre partie de la phrase : « Vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples ». Délaissant quelque peu l’émotion – (…) Lire la suite »

France : le délire

Djamel LABIDI

Peut-on évoquer la liberté d'expression et un droit dit du blasphème pour justifier les caricatures du Prophète faites et refaites par l’hebdomadaire "Charlie Hebdo" en France ? C'est en tout cas le discours tenu par certains cercles intellectuels et politiques français dans une atmosphère qui frise le délire, en pleine épidémie du Covid 19.

La guerre contre l'Islamisme donne lieu a une croisade, cette fois-ci pour la liberté d'expression. Cette liberté va être mythifiée, idéalisée, absolutisée. Bref, on va faire finalement exactement ce qu'on reproche aux autres à propos de la religion, on va sacraliser la Liberté. Elle devient, à son tour, sujet à fanatisme. Pour les besoins de la cause, la révolution française de 1789 est convoquée, ce qui n'a pas toujours été le cas si on se souvient de la campagne hostile et des railleries des mêmes cercles contre les "Gilets jaunes", lorsque ceux-ci revendiquaient leur filiation à 1789. Il est cette fois-ci affirmé sans cesse, sur tous les médias, que la révolution de 1789, a institué un "droit au blasphème". Or ça n'est pas vrai. La révolution française a supprimé "le délit de blasphème", ce qui est tout autre chose, tout en précisant que "nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la (…) Lire la suite »
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Leçons d’un échec Français

Patrick LE HYARIC

La France doit exprimer à la face du monde son refus net du racisme en même temps que sa vocation universelle et républicaine. Elle doit tout autant sortir des logiques impérialistes dans lesquelles elle s’est placée sous commandement du grand capital et de l’impérium Nord-Américain, car sa politique extérieure actuelle est la cause de nombreux de nos problèmes intérieurs.

Plus de dix jours après l’atroce assassinat de Samuel Paty, l’onde de choc continue de secouer une France assommée. Les débats sont vifs et la cohésion dont a globalement su se prévaloir la France face aux derniers attentats se fissure dangereusement. Anciens, actuels ministres et quelques intellectuels de média s’évertuent à cibler les organisations de gauche en rendant un bien mauvais service à l’unité nationale qu’ils prétendent défendre. Il est insupportable que ce chœur de « politiciens » veuille faire assimiler dans la plus grande confusion les militants antiracistes avec l’islamisme politique en reprenant à leur compte, pour les qualifier, le concept, inventé par l’extrême droite, d’islamo-gauchisme. Faire des militants antiracistes les alliés du djihadisme islamique est abject et ne sert que les intérêts d’un agenda obscurantiste partagé par les extrêmes-droites islamistes et nationalistes. La France n’est pas plus prémunie d’un nationalisme et d’un racisme dispensés à (…) Lire la suite »
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Merde à Charlie Hebdo, merde à Patrick Cohen, et surtout, merde à Macron !

Xiao PIGNOUF

Quand j’étais enfant, en classe, il y avait à côté de moi des Ali, des Saïd, des Aïcha ou des Djamila.

J’approche de la cinquantaine. Quand j’étais enfant, en classe, il y avait à côté de moi des Ali, des Saïd, des Aïcha ou des Djamila. A l’époque, on savait qu’ils étaient différents par leur origine et leur histoire familiale, et, à travers le prisme de notre esprit enfantin, que leur rapport à la France et à la citoyenneté française n’était pas tout à fait le même que celui des Marie, Sophie, Pierre et Paul. On les savait différents mais on avait les mêmes jeux et on partageait les mêmes fous rires. Plus tard, on a grandi ensemble. On a bûché et travaillé côte à côte, au collège, au lycée, à l’université puis finalement dans la vie professionnelle. A la fois différents et semblables. Bien sûr, il y avait du racisme, mais il n’avait pas la même gueule qu’aujourd’hui. Des Dupont-Lajoie de pacotille, on en croisait au détour d’un repas, d’un mariage ou d’une réunion de famille, le plus souvent au fond des verres d’alcool. Des skinheads fachos aussi (pas fachos, ça existait) au (…) Lire la suite »
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« Infâme » a dit Voltaire pour désigner les superstitions et fanatismes conduisant aux pires dévoiements du sentiment religieux

Déclaration de guerre à l’École laïque

Guy CHAPOUILLIE

Je suis sur l’autoroute en direction de Toulouse, sur le retour d’Agen où je viens de passer une journée soutenue auprès de ma mère qui a 101 ans bien pesés. Je me sens apaisé, tout va bien, mais j’ai besoin de radio, d’une radio qui parle, car la musique à la radio ne manque jamais de me faire penser à la réflexion de mon père « s’il y a de la musique, c’est que c’est jour de grève ». France-Info me foudroie. Décapitation .

.. enseignant tué dans la rue à deux pas de son collège ... il faisait cours sur la liberté d'expression avec l'exemple des caricatures de Mahomet ... La parole radiophonique vole en éclats et je suis tétanisé. Un enseignant qui enseigne avec courage la nécessité de la liberté d'expression sans laquelle notre République est morte, est un enseignant qui honore l'école. Je pense alors à ce que la liberté coûte de vies dans le monde et au combat qu'il ne faut jamais abandonner. La mise à mort de Samuel Paty par décapitation est une déclaration de guerre à l’École laïque, là où j'ai fait mes plus belles récoltes, là où j'ai appris à regarder autrement les autres, là où j'ai découvert la diversité de mon village, du monde quoi. Au volant de ma voiture, je regarde la route où défilent en parallèle le ruban jaune des voitures qui me font face et le ruban rouge de celles qui me devancent. J'ai les larmes aux yeux et je me demande si leurs passagers écoutent la même chose que ce qui me (…) Lire la suite »
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