Plein écran
commentaires
En complément : Voyons comment « Libération » est moins crédible que « 20 minutes »

Xinjiang : quelques photos dont la dernière est « étudiée pour »

Aux portes du désert du Taklamaklan se trouve Kashgar. Sa mosquée est la plus grande de Chine. Elle peut accueillir 10 000 pratiquants (plus que Notre-Dame de Paris).

Je l’ai visitée. J’ai vu aussi bien d’autres choses au Xinjiang que nos médias ne peuvent écrire parce que Trump a demandé de parler plutôt du génocide des Ouïghours.

Mais, mister président, la population ouïghoure a plus que doublée en quarante ans et ils n’ont jamais été concernés par la politique de l’enfant unique. Trump donne un coup de poing sur la table et rugit entre ses dents : Ouïghours, génocide. Hong Kong, pro-démocratie. Toujours associer ces mots, compris ?

Chef, oui chef ! But, mister président, s’informent nos journaleux les plus fayots, on peut aussi parler de viol à la matraque électrique, de stérilisation forcée, de disparitions, de camps de concentration, de prélèvement d’organe sur des enfants, de cannibalisme ?

Yes, yes, very good, sauf cannibalisme, c’est trop tôt. On le garde pour le futur épisode des Ouïghours brûlés vifs, des nourrissons empalés pour le tourne-broche des barbecues des Han.

Digression
Vous ai-je déjà raconté qu’un jour, à l’époque où l’actuel maire de Béziers passait pour un défenseur de la liberté de la presse, je parlais de lui avec deux journalistes ? Je venais de publier mon livre-enquête « La face cachée de Reporters sans Frontières ». Les deux rivalisaient de vacheries sur Ménard. C’est à qui m’en dirait le plus de mal. Au bout d’un moment, je leur ai dit «  Vous me racontez ça à moi, mais je le sais déjà ! Dites-le à vos lecteurs ».

Personne ne sait aussi bien que moi le bruit que fait un ange qui passe. Sur le Xinjiang, nous pourrions avoir la même discussion. Car nombre de journalistes, off the record, ne sont pas fâchés avec la vérité.

Revenons donc à nos Ouïghours et à la servilité de nos journaleux. Lequel va, le premier (et quand ?), dire que les médias « se sont emballés » sur le Xinjiang et que « certaines informations auraient mérité d’être vérifiées ? » (1).

En attendant, et pour dédramatiser, je vous propose ces photos dont la dernière nous montre une patrouille de policiers géants. Le plus grand est hilare, devant des fourmis qui sortent d’un mini bâtiment, une sorte de maison de poupée jaune. Ha !

Ainsi, nous apprenons ensemble les avantages de la contre-plongée et autres artifices photographiques pour qui veut mentir sans écrire.

Maxime VIVAS (Kamikaze).

Note (1). Je m’apprêtais à mettre cet article en ligne sur legrandsoir.info quand mon informateur préféré m’a téléphoné pour me dire qu’il m’avait envoyé un mail qui devrait m’intéresser. En effet, c’était un article (signé Mathilde Cousin) du quotidien 20 minutes (décembre 2019) qui dénonçait et démontait un faux grossier  : une vidéo d’un policier chinois tabassant un Ouïghour, sauf que le policier n’était pas chinois et la victime n’était pas ouïghoure.

Cette vidéo est suivie d’une autre ou une jeune américaine récite sur TikTok les âneries (les « éléments de langage ») made in USA (1). C’est gros. Trop. Enfin on appréciera comment 20 minutes parle du Xinjiang : « Un million de Ouïghours, une ethnie turcophone musulmane de la province du Xinjang, se trouveraient dans des camps de « rééducation... » Admirons le conditionnel (« se trouveraient ») qui confesse que l’auteure a des doutes.

Donc « se trouveraient ». Et selon qui ? « Selon Amnesty International, ONG américaine [anti-chinoise, pro-dalaï lama. Note de MV]), Human Rights Watch, ONG contestée et suspecte et des défenseurs chinois des droits de l’homme ». Ces derniers sont des nébuleuses dont les dirigeants on trouvé un filon.

Au crédit de l’auteure, versons encore cette phrase : « Le gouvernement chinois conteste ce chiffre d’un million et parle de « centres de formation professionnelle » afin de lutter contre l’islamisme, le séparatisme et le terrorisme ». Non seulement elle donne aussi le point de vue chinois, mais elle indique à quoi est confronté le gouvernement de Beijing sous l’appellation officielle des « trois fléaux » : l’islamisme, le séparatisme et le terrorisme.

Il arrive parfois que la presse gratuite informe mieux que la presse vendue.

Maxime VIVAS

Note (1). La jeune fille parle (en fait, elle récite, plutôt bien, une leçon) de kidnappings, viols, assassinats, de conversions forcée à une autre religion, d’obligations de boire de l’alcool sous peine d’être tués. Certains de ceux qui sont mis dans des camps n’en ressortent pas vivants, c’est un autre holocauste. Quand, comme moi, on a vu la mosquée de Kashgar, une école coranique, un boutiquier prier dans son échoppe, on se dit qu’une telle litanie, de tels "éléments de langage" laissent penser que ces gens-là mentent sur tout.

Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

11/08/2020 17:46 par Vigie rouge et insoumise

Les preuves s’accumulent que le rapport initial de l’ONU sur des camps de concentration n’est pas un rapport de l’ONU.
La preuve est faite que Libé est à la pointe de l’intox en France (Mon Dieu, son fondateur, Sartre, était pro-chinois !).
Une à une, les photos et vidéos virales qui parcourent la planète se révèlent être des faux documents.
Si 2 à 3 millions d’Ouïghours sont dans des camps, il faut qu’existent des centaines de camps. Pourquoi les satellites n’en ont encore pas vu un ?
Pourquoi les articles abusent-ils du conditionnel, pourquoi les témoins sont-ils anonymes, pourquoi quand un nom d’ouïghour disparu est donné, la presse chinoise va-t-elle le voir chez lui, ou à son travail, étonné lui même d’avoir disparu ?
Pourquoi le gouvernement chinois s’acharnerait-il sur cette immense région ? Je sais : Parce qu’ils sont cruels, inhumains (voir le compte Facebook de Clémentine Autain.
On retiendra que LGS quasiment seul contre tous à dénoncé l’infaux, dès le début.

12/08/2020 01:01 par legrandsoir

A relire (car indémodable) le "Decodex alternatif du GS" et sa fiche sur Libération.
https://www.legrandsoir.info/le-decodex-alternatif-mefiez-vous-des-imitations.html
Libération
Détenu par une poignée de membres du 1% (Bruno Ledoux, Patrick Drahi) qui n’hésitent pas à investir des millions d’euros dans l’unique but de défendre le droit à l’information des 99%.

Pseudo-quotidien de gauche, Libération est souvenu qualifié dans les milieux des spécialistes de la solidarité internationale de « torchon », voire de L’Aberration ou (mais nous désapprouvons) de « Libérachion ». Sous couvert d’ « informer », les journalistes de Libération sont connus pour publier régulièrement des articles de propagande et/ou mensongers (Armengaud/Haski).

Connu comme le quotidien de la « gauche réactionnaire ».
Anti-progressiste lorsqu’il s’agit de régimes qui déplaisent à Washington.

Crédibilité
Rubrique Internationale : 1/5
Rubrique France : 2/5
Rubrique Economie (libérale) : 5/5
Rubrique Bars Gays : 5/5

Notre jugement
A éviter si vous pouvez. Si vous ne pouvez pas (parce que vous êtes artiste ou parce que vous portez un jean déchiré), n’hésitez pas à faire recouper leurs informations par ceux qui savent de quoi ils parlent.

12/08/2020 07:03 par Cartésien

Wikipedia Human Rights Watch
Extraits.
En 2010, The Times écrit que HRW a « presque éclipsé » Amnesty International. Selon le journal, au lieu d’être soutenu par une adhésion de masse comme Amnesty International, HRW dépend des donateurs riches qui aiment voir les rapports de l’organisation faire les manchettes des journaux. Pour cette raison, selon The Times, HRW tend à « se concentrer trop sur des endroits dont les médias se soucient déjà », en particulier dans la couverture disproportionnée d’Israël.
Afrique
HRW a également été accusée de diffuser des données faussées sur la situation des droits humains au Rwanda, en Érythrée et en Éthiopie.
Amérique latine
L’ONG a été accusée d’avoir été influencée par la politique étrangère des États-Unis25, en particulier vis-à-vis de l’Amérique latine.
Pour le directeur du Center for Economic and Policy Research, Mark Weisbrot, HRW « s’aligne au centimètre près sur la politique étrangère des États-Unis en Amérique latine ». Il est par exemple reproché au directeur exécutif de la division « Amériques » de l’organisation, José Miguel Vivanco, des propos contre les présidentes brésilienne Dilma Roussef et argentine Cristina Fernández de Kirchner, mais également d’avoir peu réagi lors des coups d’État contre les présidents hondurien Manuel Zelaya en 2008 et haïtien Jean-Bertrand Aristide en 2004.

16/08/2020 16:37 par gerard bordes

libération ( que j’ai lu pendant des années ) 20 ans au moins, est devenu l’abération . J’ai un copain qui continu à le lire, ça m’étonne pas, aujourd’hui, il raconte n’importe quoi. Le monde, Libération, le nouvel obs, courrier international, le canard enchainé, et plein d’autrers, ......même combat

01/09/2020 15:03 par Christine Bierre

Bonjour,

J’ai découvert seulement récemment vos articles sur le Xinjiang. Bravo. Voici le dernier que j’ai écris, suite à ma participation dans un webinaire organisé par le centre d’amitié et de coopération Pak-Chine. Xinjiang : sécurité et lutte contre la pauvreté : https://solidariteetprogres.fr/actualites-001/xinjiang-securite-et-lutte-contre.html?var_mode=recalcul. J’ai aussi rédigé cet article plus long à la suite d’un voyage au Gansu et au Xinjiang en été 2019 : https://solidariteetprogres.fr/actualites-001/xinjiang-la-chine-rejette.html.
Peut-être on peut échanger un de ses quatres ?
Bien cordialement,
Christine Bierre

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
 Contact |   Faire un don
logo
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft :
Diffusion du contenu autorisée et même encouragée.
Merci de mentionner les sources.