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Merde à Charlie Hebdo, merde à Patrick Cohen, et surtout, merde à Macron !

Quand j’étais enfant, en classe, il y avait à côté de moi des Ali, des Saïd, des Aïcha ou des Djamila.

J’approche de la cinquantaine.

Quand j’étais enfant, en classe, il y avait à côté de moi des Ali, des Saïd, des Aïcha ou des Djamila.

A l’époque, on savait qu’ils étaient différents par leur origine et leur histoire familiale, et, à travers le prisme de notre esprit enfantin, que leur rapport à la France et à la citoyenneté française n’était pas tout à fait le même que celui des Marie, Sophie, Pierre et Paul. On les savait différents mais on avait les mêmes jeux et on partageait les mêmes fous rires. Plus tard, on a grandi ensemble. On a bûché et travaillé côte à côte, au collège, au lycée, à l’université puis finalement dans la vie professionnelle. A la fois différents et semblables.

Bien sûr, il y avait du racisme, mais il n’avait pas la même gueule qu’aujourd’hui. Des Dupont-Lajoie de pacotille, on en croisait au détour d’un repas, d’un mariage ou d’une réunion de famille, le plus souvent au fond des verres d’alcool. Des skinheads fachos aussi (pas fachos, ça existait) au coin d’une rue ou en concert, c’était pas si rare. Certes, pour les uns, ça finissait en engueulades ou en brouille définitive, et pour les autres, en coups de poings ou en sauve-qui-peut, mais rien de bien grave, en tout cas, vu de la France de 2020.

Oh, il y avait bien les Palestiniens, mais à l’époque, j’étais trop jeune et trop con pour ne pas penser que les méchants, c’était eux.

Puis, l’Amérique de Bush est advenue, l’Irak et le 11 septembre 2001, les multiples guerres au Moyen-Orient qui ont suivi et ces gens, ces amis, ces collègues, ces proches sont devenus des musulmans.

Et il semble que plus aucun autre mot n’a été disponible pour parler d’eux.

Musulmans. C’est tout. Et ad nauseam.

On les a définis exclusivement par leurs croyances (et non pas leur éventuelle incroyance), bornés à leurs rites, dont on ne sait pas très bien ce qu’ils sont en vérité... emprisonnés dans leurs habits. Et non seulement, on les a réduits à ça, mais en plus on leur a fait savoir que tout ça, on le rejetait, on le haïssait.

Mais si l’on fait subir cela à un être humain, quelles autres conséquences que celles à ce point dommageables pour l’ego, pour l’estime de soi espère-t-on obtenir ?

Aujourd’hui, on nous enjoint à nous moquer en choeur de ces croyances dans lesquelles on a enfermé une partie du peuple de France, même au risque de mettre en danger nos ressortissants qui vivent dans des pays où l’Islam est la religion et dont les peuples finissent par nous haïr, par haïr cette propension à offenser, à injurier que l’on nomme fallacieusement « liberté d’expression ». Et si l’on aime pas ces dessins pour certains dégueulasses (que même les médias n’osent montrer), dessins où le message est absent et où seule subsiste la volonté de rabaisser, d’humilier. Alors, je demande aux thuriféraires de cette liberté d’expression ce qu’ils pensent lorsqu’ils prennent la peine de jeter un oeil aux caricatures que le parti nazi faisait des juifs dans les années 30. On pourra me reprocher une facilité argumentative mais pourtant elle est encombrante, cette évidence. Et surtout, elle fait écho à une hypocrisie généralisée : moquer, offenser l’Islam, c’est devenu un sport national quand appliquer cette liberté de ton, même de très loin, au Judaïsme mène au bûcher.

Et par dessus tout, ne pas s’aventurer vers la moindre critique de l’Arabie Saoudite, du Qatar et d’Israël, véritables bourreaux des peuples musulmans dont la France est complice.

Donc, ce qui est interdit pour les uns devrait être encouragé pour les autres ?

Pour moi, c’est non.

Et merde à Charlie Hebdo, merde à Patrick Cohen*, et surtout, merde à Macron !

*et toute la clique médiatique qui va avec.

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LA TYRANNIE DU BIEN VIEILLIR
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« Nous préférons croire au mythe selon lequel la société humaine, après des milliers d’années d’évolution, a finalement créé un système économique idéal, plutôt que de reconnaître qu’il s’agit simplement d’une idée fausse érigée en parole d’évangile. »

« Les Confessions d’un assassin financier », John Perkins, éd. Editions Alterre, 2005, p. 247

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