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Thème : Langue

Pétition pour la défense de la langue française

« A chaque fois qu’affleure, d’une manière ou d’une autre, la question de la langue, cela signifie qu’une série d’autres problèmes est en train de s’imposer : la formation et l’élargissement de la classe dirigeante, la nécessité d’établir des rapports plus intimes entre groupes dirigeants et la masse nationale-populaire, c’est-à-dire de réorganiser l’hégémonie culturelle ». Antonio Gramsci, Cahiers de prison. « Il ne restait de ce pays que son langage. Un beau langage qui servait à tout. Vous savez, comme on a chez soi une chose précieuse qui est là depuis si longtemps qu’on en use à n’importe quoi, à empêcher la fenêtre de se fermer, et le petit la prend comme une règle pour dessiner, et c’est un presse-papier si commode ! Qui donc se souciait que ce fût un pays, ce pays, et il est indiscutable que c’est un grand progrès que de perdre ce sens de la jalousie, cette haine du voisin, cet orgueil de son toit, un grand progrès sur les ténèbres, un grand progrès sur le néant ». Louis Aragon, poète et résistant. (...) Lire la suite »
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Langue française : « moderniser » la loi Toubon, ou la renforcer et l’appliquer enfin avec rigueur ?

Collectif

Par Georges Gastaud, philosophe, président de l’association CO.U.R.R.I.E.L., Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine (Paris VII), Jany Sanfelieu, certifiée de lettres classiques (89), Bernard Colovray, militant ouvrier du Livre (69), Aurélien Djament, mathématicien, militant CGT du CNRS (59), Thierry Saladin, médecin (34), Jean-Claude Houseaux, médecin (84), Vincent Flament, professeur agrégé de Lettres classiques (59), Dominique Mutel, professeur agrégé d’anglais (62), Gilliatt de Staërck, militant ouvrier des transports (22), Régis Ravat, ancien délégué de la CGT-Carrefour (30), président de l’Association Francophonie-Avenir, Michel Debray, vice-amiral, ancien président de l’Institut Charles de Gaulle .

Dans Le Figaro du 4 août, – qui est en partie consacré au 25ème anniversaire de la loi Tasca-Toubon censée protéger le français contre l’anglomanie linguistique –, le ministre de la culture Franck Riester déclare sans rire que « la loi Toubon est globalement bien appliquée » ; selon lui, il conviendrait seulement de la « moderniser » pour l’adapter aux outils informatiques modernes. Même si la bonne foi de nombre de défenseurs du français qui espèrent en cette « modernisation » est insoupçonnable, l’expérience historique doit pour le moins les inciter au doute méthodique tant il est clair que la « langue de la République » (au titre de l’article II-a de la Constitution) est harcelée, marginalisée, voire ridiculisée ; en effet, dans un nombre grandissant de secteurs d’activité culturels, économiques ou éducatifs, notre langue est la cible d’un arrachage et d’une substitution systématiques, pour ne pas dire d’un linguicideprogrammé. En outre, les « adaptations » et autres « toilettages » de la législation linguistique (...) Lire la suite »
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Francophones de tous les pays, interrogeons-nous !

Eva DUXERI

Une conférence qui remet les points sur les i.

De tous les préjugés auxquels nous sommes confrontés (juges ou victimes), il en est un qui est tellement ancré (je n'ai pas écrit « encré ») que sa prise de conscience choque. Sauf quand on en est victime ... parce que, dans ce cas, les stratégies d'évitement, depuis l'enfance, sont multiples et épuisantes. C'est un préjugé contre une différence invisible. Ceux qui en sont victimes admettent et confessent leur faute originelle, et parmi ceux qui les jugent, peu s'interrogent sur le fondement de leur loi. Nombreux sont ceux qui, devant un texte à l'orthographe approximative, qu'il soit lettre de candidature, article de blog ou profil de réseau social, l'ont rejeté, le qualifiant d'une façon ou d'une autre de « pas sérieux » et sans valeur. On nous dit à l'école que la sélection se fait par les mathématiques, elle se fait aussi, et jusqu'à l'âge adulte, par l'orthographe, cette norme complexe issue de la tradition, souvent justifiée mais parfois irrationnelle. Avec le spectacle « La convivialité », deux (...) Lire la suite »

Journée mondiale de la langue française – Un enjeu de classe proprement stratégique : la résistance populaire au tout-anglais

Georges GASTAUD

Une analyse et un appel du secrétariat national du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) « A chaque fois qu’affleure, d’une manière ou d’une autre, la question de la langue, cela signifie qu’une série d’autres problèmes est en train de s’imposer : la formation et l’élargissement de la classe dirigeante, la nécessité d’établir des rapports plus intimes entre les groupes dirigeants et la masse national-populaire, c’est-à-dire de réorganiser l’hégémonie culturelle ». Antonio Gramsci, fondateur du PC italien, linguiste, résistant antifasciste. « Il ne restait de ce pays que son langage. Un beau langage qui servait à tout. Vous savez, comme on a chez soi une chose précieuse qui est là depuis si longtemps qu’on en use à n’importe quoi, à empêcher la fenêtre de se fermer, et le petit la prend comme une règle pour dessiner, et c’est un presse-papier si commode ! Qui donc se souciait que ce fût un pays, ce pays, et il est indiscutable que c’est un grand progrès que de perdre le sens de la jalousie, cette haine du voisin, cet orgueil de son toit, un grand progrès sur les ténèbres, un grand progrès sur le néant ». Louis Aragon, auteur de La Diane française, animateur des Lettres françaises clandestines

20 mars 2017 – Journée mondiale de la langue française : Un enjeu de classe proprement stratégique : la résistance populaire au tout-anglais. Alors que l’entreprise d’arrachage du français et des autres langues nationales au profit du « Business Globish » franchit un nouveau seuil alarmant en France et en Europe, force est de reconnaître que, jusqu’ici, la résistance des forces progressistes à cette inavouable politique oligarchique reste faible, retardataire, dispersée, voire inexistante. En dehors du PRCF, qui en fait un axe structurant pour sa politique de Front Antifasciste, Patriotique, Populaire et Ecologique, en dehors de l’association internationaliste COURRIEL qui produit un travail d’analyse et de mobilisation d’avant-garde, en dehors de quelques groupes, syndicats, personnalités et organisations progressistes très honorables qui tardent cependant à unir leurs efforts sur ce front, le mouvement ouvrier et populaire n’a pas encore saisi que cette stratégie linguistique de substitution du (...) Lire la suite »
Macron, l’homme qui parlait en V.0. à l’oreille des requins de Wall street

Frenglish : résistance ou Collaboration linguistique ?

Georges GASTAUD

C’est l’heure du choix pour les candidats et les électeurs français : face à MM. Macron et Gattaz, chevaux de Troie du tout-anglais en France et en Europe, REPRENONS LANGUE !

Prenant la parole à Berlin dans le cadre de sa candidature à la présidence de la République… française, Emmanuel Macron a prononcé son discours en anglais « pour être compris de tous » (sic)

Le 11 janvier, s’exprimant sur France-Info dans l’émission de J.-M. Aphatie, le chef de file du MEDEF, Pierre Gattaz, a salué ce reniement macronien de la langue française en expliquant laborieusement que l’avenir de la Francophonie passe par l’anglais (M. Aphatie a relevé l’« oxymore »), « langue universelle des affaires » : une assertion à la fois fausse et hors-sujet, sauf à réduire l’activité à venir d’un futur chef de l’Etat à une forme d’affairisme international. Le patron des patrons a même précisé que les jeunes Français devaient apprendre à « lire, écrire, compter » en anglais, même s’il a ajouté, pour adoucir l’énormité de son propos, que bien sûr ils devaient aussi maîtriser le français (on respire !). Dans cette même émission, M. Gattaz a aussi expliqué que pour « gagner », la France devait accepter les délocalisations industrielles, limiter les droits sociaux et les garanties du code du travail qui freinent, selon lui, les entreprises. La question est de savoir si cette prétendue « France qui gagne » à (...) Lire la suite »
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Du français (III)

Bernard GENSANE
La langue d’oïl est la langue romane qui s’est développée au nord de la Gaule, puis dans le sud de la Belgique et dans les îles anglo-normandes. L’appellation « langue d’oïl » vient de « oïl » qui a donné le français « oui ». Dans Vita Nuova, Dante repère deux groupes de langues : celui des langues germaniques dans lequel on dit « jo » et celui des langues romanes qu’il classe en trois langues : une dans laquelle on dit « oïl », l’ancien français, sorte de latin vulgaire où par exemple, l’accent tonique se place sur l’avant-dernière syllabe, avec un amuïssement progressif des voyelles post-toniques (calidus -> caldus), une dans laquelle on dit « oc », une dans laquelle on dit « sì » (l’italien ; à l'époque de Dante, on parlait quatorze dialectes en Italie). L’oïl se subdivise en plusieurs variétés. En Île de France, on parle le français ; à l’est, on parle le lorrain, le champenois, le bourguignon, au nord le picard et le wallon ; à l’ouest le gallo (parlé en Bretagne mais qui n’est pas apparenté au breton, langue (...) Lire la suite »

Du français (I)

Bernard GENSANE
L’histoire de la langue, c’est l’histoire du peuple. La langue est aussi complexe que le peuple, en synchronie, comme en diachronie. Il y a des formes de langue plus nobles que d’autres. Mes collègues anglicistes aiment à dire à leurs élèves et étudiants que toutes les catégories de la langue anglaise – régionales, sociales – se valent, mais tous s’efforcent de parler et d’enseigner l’anglais de la reine, en tout cas une prononciation standard (« received »). Allez passer l'oral de l’agrégation avec l’accent et le patois de Huddersfield, juste pour voir. Quand on écoute du français de manière empirique, on se place dans une démarche identique en classant les divers français qui nous arrivent aux oreilles selon la culture dominante et selon notre propre histoire. Au sommet, on place le français écrit, peut-être pas celui de Chateaubriand, mais tout de même. Qu’on le veuille ou non, ce français est pour nous le “vrai” français. Plus bas, on trouve le français populaire, c’est-à-dire le français oral de tous les (...) Lire la suite »
Vers une Europe supranationale, une Europe des régions, des communautés ethniques, des décideurs déliés de tout contrôle

Langues régionales ou minoritaires

Françoise OLIVIER-UTARD

La question de la ratification de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires devait revenir cet été sur la scène publique, mais le débat a finalement été une fois de plus repoussé.

Plus le temps passe, plus cette charte soulève des questions graves, sur lesquelles le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État ont rendu par trois fois un avis défavorable argumenté. La pertinence de la ratification n’apparaît pas, mais le danger d’y procéder. En tout état de cause, la simple lecture de ce qui est proposé à ratification laisse percevoir qu’il n’y est pas seulement question de linguistique et de culture, comme son titre tendrait à le faire croire, mais aussi d’intégration politique européenne. Il s’agit en effet, pour la France, d’une remise en cause de l’unité nationale par la reconnaissance de minorités, d’une remise en cause de l’égalité en droits des citoyens par l’abandon de la notion de langue nationale au profit de langues officielles diverses, et d’une remise en cause des rouages de notre démocratie par une modification de la Constitution qui rendra possible et facile la ratification d’articles supplémentaires. La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, lancée (...) Lire la suite »
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La France n’aurait plus peur des mots étrangers !

COURRIEL

Cette formule ambiguë est tirée d’une dépêche de l’AFP, et de propos de Mme la ministre Pellerin. C’est ce qui s’appelle en langage imagé « noyer le poisson ».

Il faut, en effet, lire « La France n’a plus peur des mots anglais ». Mme Pellerin lance ainsi de bien curieuse façon la Semaine de la langue française. Serait-ce la Semaine (de l’assassinat ) de la notre langue ? Mme Pellerin ne voit en la Loi Toubon qu’une « loi controversée » : quel mépris pour une ministre de la République, mépris de la loi, de la Constitution et, pour tout dire, de l’État de droit ! C’est ainsi que ceux qui se présentent comme les garants de la démocratie, chaque jour détricotent la République – et pas seulement sur le plan linguistique. Ils applaudissent aux emprunts qui, jadis, venaient d’en bas, en camouflant les substitutions imposées par les multinationales en prémices du Grand Marché Transatlantique en gestation. Si, Mme Pellerin, le français est en danger. Et résister, défendre notre langue, ce n’est pas se battre contre des moulins à vent. Nous n’en sommes plus au franglais raillé naguère par Étiemble, ni à la surdose des emprunts lexicaux à l’anglais : c’est désormais de (...) Lire la suite »

Une revanche des anciennes colonies.

William KOHLER

Les peuples des territoires jadis colonisés ont un avantage linguistique sur les anciens empires. Le plurilinguisme favorise économiquement les habitants des anciennes colonies.

Pouvoir communiquer avec l’ensemble des habitants de la planète est un exploit que Giuseppe Caspar Mezzofanti était capable de réaliser puisque ce cardinal italien maîtrisait près de 39 langues étrangères. Il parlait couramment des idiomes aussi différents que le perse, le suédois et le polonais. Si tous les êtres humains n’ont pas l’incroyable talent linguistique de Mgr Mezzofanti, il se pourrait que certains se distinguent par leur habilité à jongler avec les langues. On compte près de 3 milliards de bilingues et 800 millions de ces personnes sont même trilingues. Au quotidien, ce multilinguisme est vécu de manières différentes. Un dialecte est parfois associé à une langue nationale, on utilise alors le terme de diglossie. Le bilinguisme peut aussi être pratiqué seulement dans l'enceinte familiale ou à travers le système scolaire. Les personnes ayant la faculté de communiquer dans plusieurs langues montreraient des capacités cognitives supérieures à ceux qui ne parlent uniquement que leur langue (...) Lire la suite »
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