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Thème : Oussama Ben Laden

L’Assassinat d’Oussama ben Laden (London Review of Books) - (4/4)

Seymour HERSH
En Juin 2011, il a été signalé dans le New York Times, le Washington Post et partout dans la presse pakistanaise, qu'Amir Aziz avait été détenu pour interrogation au Pakistan ; il était, disait-on, un informateur de la CIA qui avait espionné les allées et venues dans l'enceinte de Ben Laden. Aziz fut libéré, mais l'officiel à la retraite a dit que les services de renseignement américains étaient incapables de savoir qui avait divulgué l'information hautement classifiée sur sa participation à la mission. Les fonctionnaires à Washington ont décidé qu'ils « ne pouvaient pas courir le risque que le rôle d'Aziz dans l'obtention de l'ADN de Ben Laden soit aussi connu. » Il fallait un bouc émissaire, et l'élu fut Shakil Afridi, un médecin pakistanais de 48 ans, agent occasionnel de la CIA, qui avait été arrêté par les Pakistanais à la fin mai et accusé d'aider l'agence. « Nous sommes allés voir les Pakistanais et nous leur avons dit de s'en prendre à Afridi, » a dit le responsable à la retraite. « Il fallait couvrir (...) Lire la suite »

Pourquoi l’article de Hersh sur Abbottabad sort-il maintenant ?

Moon of Alabama

L’article de Hersh* sur le meurtre d’Oussama ben Laden est vilipendé par les habituels journalistes-aux-ordres des médias dominants. Ils ont cru et "rapporté", la version que la Maison Blanche et la CIA leur avait donnée. Reconnaître que Hersh a largement raison, les embarrasserait trop.

Mais ils auraient pu être plus prudents. Ce que dit Hersh n’est pas nouveau. C’est à peu près la même chose que ce que R.J. Hillhouse a dit en 2011. Ce qu’elle dit a été également largement confirmé par l'ancien brigadier pakistanais FB Ali sur le site de Pat Lang**. Hillhouse est furieuse, et à juste titre, que Hersh ne mentionne pas son article : Le 7 août 2011, j'ai écrit, entre autres : La version des États-Unis sur la façon dont ils ont trouvé Ben Laden est une fiction. Osama Ben Laden a été livré aux Etats-Unis par un informateur, un officier de l'ISI de grade intermédiaire - qui voulait la récompense de 25 millions de dollars promise par le programme « Récompenses pour la justice ». Le service de renseignement pakistanais – ISI – protégeait Ben Laden. L’argent saoudien finançait le maintien en captivité de Ben Laden par ISI. Les États-Unis ont menacé le Pakistan d’interrompre leur aide financière s’il ne coopérait pas à une opération américaine contre Ben Laden. Les généraux pakistanais, Kiyani et (...) Lire la suite »

L’Assassinat d’Oussama ben Laden (London Review of Books) - (3/4)

Seymour HERSH
Le débat interne dans les coulisses de la Maison Blanche commença dès qu'il fut établi que la mission avait réussi. Le corps de Ben Laden était supposé être en route pour l'Afghanistan. Obama devait-il respecter ses engagements auprès de Kayani et Pasha et prétendre environ une semaine plus tard que Ben Laden avait été tué dans une attaque de drone dans les montagnes, ou devait-il rendre cela public immédiatement ? Le crash d'hélicoptère permit aux conseillers politiques d'Obama de préconiser plus facilement le second plan. L'explosion et la boule de feu seraient impossibles à dissimuler et le bruit de ce qui s'était passé était voué à fuiter. Obama allait devoir « prendre le pas sur l'histoire » avant que quelqu'un le fasse au Pentagone : attendre ne ferait qu'atténuer l'impact politique. Tout le monde n'était pas d'accord. Robert Gates, le ministre de la Défense, était le plus volubile de ceux qui insistaient pour honorer les accords avec les Pakistanais. Dans ses mémoires, Duty, Gates ne cache pas sa (...) Lire la suite »

L’Assassinat d’Oussama ben Laden (London Review of Books) - (2/4)

Seymour HERSH
La demeure de ben Laden se trouvait à moins de quatre kilomètres de l'Académie militaire du Pakistan, et un quartier général du bataillon de combat de l'armée pakistanaise se trouvait à environ un kilomètre et demi encore plus loin. Abbottabad est à moins de 15 minutes en hélicoptère de Tarbela Ghazi, une base importante pour les opérations clandestines de l'ISI et le site où sont formés ceux qui gardent l'arsenal nucléaire du Pakistan. « Ghazi est la première raison pour laquelle l'ISI a mis Ben Laden à Abbottabad, » a déclaré l'officiel à la retraite, « pour le maintenir sous une surveillance constante. » Les risques pour Obama étaient élevés à ce stade précoce, en particulier parce qu'il y avait un précédent troublant : l'échec en 1980 de la tentative de sauvetage des otages américains à Téhéran. Cet échec a joué un rôle dans la défaite de Jimmy Carter face à Ronald Reagan. Les craintes d'Obama étaient fondées, a dit l'officiel retraité. « Est-ce que Ben Laden s'y trouvait réellement ? Et si toute cette histoire (...) Lire la suite »

L’Assassinat d’Oussama ben Laden (London Review of Books) - (1/4)

Seymour HERSH

Le célèbre journaliste américain Seymour Hersh vient de publier dans la London Review of Books un long article sur l’assassinat d’Oussama ben Laden, qui n’a pas manqué de faire réagir. Démenti par l’administration Obama, vertement critiqué par quelques journalistes, voire qualifié de théorie du complot par d’autres, l’article de Hersh sème une nouvelle fois le trouble dans la version déjà controversée de la mort d’Oussama ben Laden. Pourtant, le journaliste Matthew Cole de NBC News a confirmé certaines de ses affirmations, tandis que The Intercept (fondé par Glenn Greenwald, Laura Poitras et Jeremy Scahill) rappelle que les même allégations avaient été tenues en 2011 par d’autres sources. En France, la méfiance est de mise, bien que Thomas Cantaloube souligne dans Mediapart que "le récit de l’assassinat de Ben Laden par Hersh est, jusqu’à preuve du contraire, aussi cohérent, crédible et informé que celui présenté par l’exécutif américain." Hersh a par ailleurs répondu à certaines critiques auprès du site Business Insider, et dans l’émission Democracy Now d’Amy Goodman.

Quatre ans se sont écoulés depuis qu’un groupe de Navy Seals américains a assassiné Oussama ben Laden lors d’un raid de nuit sur une grande maison d’Abbottabad au Pakistan. Le meurtre a été le point culminant du premier mandat d’Obama, et un facteur déterminant de sa réélection. La Maison Blanche maintient toujours que la mission était une affaire entièrement américaine et que les généraux de l’armée pakistanaise et de l’Inter-Services Intelligence agency (ISI) n’étaient pas informés à l’avance du raid. C’est faux, tout comme plusieurs autres éléments de la version de l’administration Obama. Le récit de la Maison Blanche aurait pu être écrit par Lewis Caroll [Écrivain, auteur des aventures d'Alice au Pays des merveilles, Ndt] : Ben Laden,la cible d’une gigantesque chasse à l’homme internationale, aurait-il vraiment décidé qu’un lieu de villégiature, à une soixantaine de kilomètres d’Islamabad, serait l’endroit le plus sûr pour vivre et diriger les opérations d’Al-Qaïda ? Il se cachait au grand jour, d’après les (...) Lire la suite »
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Les États-Unis et leur volonté futile d’une domination mondiale

Ramzy BAROUD

Ceux d’entre vous qui aiment les récits de fictions ont dû être impressionnés s’il leur a été donné de voir « Zero Dark Thirty », un compte-rendu à la sauce hollywoodienne de la façon dont un commando américain a assassiné Oussama Ben Laden le 1er mai 2011.

Mais un rapport récemment divulgué montre que la « stupéfiante » narration par Hollywood de la « plus grande chasse à l’homme de tous les temps » n’était pas aussi glamour qu’il y paraîtrait. En fait, si n’avait prévalu « un état choquant de la situation » au Pakistan même, où toute gouvernance locale s’est « complètement effondrée », le raid n’aurait rien été d’autre qu’une nouvelle tentative ratée d’assassiner un homme qui se servait de moyens rudimentaires – par exemple un « chapeau de cow-boy » pour échapper aux drones – avec lesquels il avait réussi à survivre pendant près de neuf ans. Le rapport de 337 pages est le résultat d’une enquête approfondie, mais censée rester secrète, réalisée par une commission mise en place par le gouvernement pakistanais après le raid américain. Ce rapport vise principalement à répondre à la question de savoir comment les forces américaines, un allié supposé du Pakistan, ont pu infiltrer l’espace aérien pakistanais, assassiner Ben Laden et trois ressortissants pakistanais, puis repartir en (...) Lire la suite »