RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
les balles avant les antibiotiques, les fusils avant les bistouris

Une drôle d’aide à Haïti

Les centaines de médecins haïtiens qui ont été formés à Cuba ces dernières années ont
volé au secours de leurs compatriotes. Ils travaillent au coude à coude avec les membres des brigades de spécialistes cubains qui prêtent leur assistance aux survivants du séisme qui a rasé Port au Prince. L’un d’entre eux a su résumer clairement la situation en ces quelques mots : « Ce dont nous avons besoin, a-t-il déclaré à la télévision, ce sont des médecins, des secouristes, des pompiers, des ingénieurs et des architectes. Nous n’avons rien à faire de soldats ni d’armes au milieu de cette tragédie nationale. »

Pourtant, il semble bien qu’il existe des pays disposant d’énormes ressources qui
seraient d’une effectivité fabuleuse si elles étaient bien utilisées, mais qui font passer le
souci de maintenir « l’ordre et la sécurité » avant la tâche de sauver des vies humaines.

C’est la raison pour laquelle, quelques heures après qu’ait été connue la nouvelle du
désastre causé par le séisme, plus de mille soldats du Commando Sud sont immédiatement arrivés à Haïti pour prendre en main la situation à l’aéroport de la capitale du pays, assurer unilatéralement le contrôle des pistes et même gêner l’arrivée rapide et efficace d’avions envoyés par de nombreux autres pays et transportant des vivres, des médicaments, des engins pour dégager les décombres, des tentes et tout un approvisionnement d’articles de première utilité pour les presque 3 millions de victimes du tremblement de terre.

Ce n’est pas de la médisance. Les pilotes de nombreux pays qui se sont vus dans
l’impossibilité d’atterrir à Port au Prince avec leurs chargements peuvent en témoigner, ainsi que d’autres qui se sont vus relégués dans des recoins obscurs de l’aéroport sans que le personnel militaire présent sur place leur accorde la moindre attention.

Parmi les nouvelles promesses d’ « aide » nord-américaine, on retrouve celle de
l’augmentation du nombre de troupes devant arriver pour s’installer aux endroits
stratégiques d’un pays ruiné et endeuillé, comme si la catastrophe était le meilleur des
prétextes pour répéter les épisodes d’occupation militaire nord-américaine qui se sont
succédées de 1916 à 1934.

On est en droit de se demander si, à Washington, certains « cerveaux guerriers » ont
imaginé que, dans le cas où l’état haïtien et ses institutions, durement atteintes par le
séisme, ne parviendraient plus à jouer leur rôle, le « grand voisin » ne pourrait pas se
charger de « la noble tâche » d’assumer le contrôle du pays et de le réorganiser selon ses
propres critères. Il était donc prudent d’installer, dès le début, les forces armées qui, le
moment venu, se chargeraient de mener à bien leur mission de mainmise sur le pays.

C’est pour cela que les balles sont arrivées avant les antibiotiques, les fusils avant
les bistouris et les soldats avant les spécialistes de la santé.

Pendant ce temps, la demande du jeune médecin haïtien flotte sur les ruines qui
recouvrent les morts.

Néstor Núñez

Servicio Especial de la AIN (La Havane)

URL de cet article 9888
   
Maxime Vivas : le gai Huron du Lauragais
Bernard GENSANE
C’est sûrement parce qu’il est enraciné dans les monts du Lauragais que Maxime Vivas a pu nous livrer avec ce roman une nouvelle version de l’ébahissement du Candide face aux techniques asservissantes censées libérer les humains. Soit, donc, un Huron né à des milliers de kilomètres de l’Hexagone, sur l’àŽle Motapa, d’une mère motapienne et d’un père parisien. A l’âge de 25 ans, ce narrateur décide de voir Paris. Motapa est une île de paix, de sagesse, de tranquillité. La lave de son (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.