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Auteur : Ramzy BAROUD

Le combat inachevé de Zakaria Zubeidi

Ramzy BAROUD

Zakaria Zubeidi est l’un des six prisonniers palestiniens qui, le 6 septembre, ont creusé un tunnel pour sortir de Gilboa, une célèbre prison israélienne de haute sécurité. Il a été repris quelques jours plus tard. Les nombreux hématomes qu’il portait au visage témoignaient de l’histoire poignante d’une évasion audacieuse et d’une arrestation violente. Cependant, son histoire ne commence ni ne s’arrête là.

Il y a vingt ans, après ce qui est resté gravé dans la mémoire collective palestinienne comme le "massacre de Jénine", j'ai été présenté à la famille Zubeidi dans le camp de réfugiés de Jénine, presque entièrement rasé par l'armée israélienne pendant et après les combats. Toutes mes tentatives de me rendre à Jénine, maintenue en état de siège par l'armée pendant des mois après l'épisode le plus violent de tout le deuxième soulèvement palestinien (2000-2005), ont été contrecarrées par l'armée israélienne. Je n'ai pas pu parler directement à Zakaria Zubeidi. Contrairement à son frère Taha, il a survécu au massacre de 2002 et a ensuite gravi les échelons des Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa, la branche armée du mouvement Fatah, pour en devenir le chef. Il s’est ainsi retrouvé en tête de la liste des Palestiniens les plus recherchés par Israël. Nous avons surtout communiqué avec sa sœur, Kauthar, qui nous a raconté en détail les événements qui ont précédé ce siège militaire fatidique. Elle n'avait que 20 ans à l'époque. (...) Lire la suite »

Rim Banna et la guerre culturelle que les Palestiniens doivent gagner. (Counterpunch)

Ramzy BAROUD
Rim Banna s'est éteinte à l'âge de 51 ans. Sa mort le 24 mars, après une bataille de dix ans contre le cancer, a endeuillé les Palestiniens partout dans le monde. Rim, la palestinienne chrétienne de Nazareth, a uni le peuple palestinien au delà les divisions politiques et géographiques. Quand elle chantait pour la terre natale, seule la Palestine comptait. Chrétiens et musulmans, Fatah et Hamas, Gaza et Ramallah, tous devenaient un. Sa voix chaude qui sortait de l'âme, racontait le déchirement et célébrait la vie. Ses chansons « Fares Odeh » et « Sarah » étaient l'écho poétique des précieuses vies des jeunes Palestiniens, fauchées trop tôt par les soldats israéliens. « Le papillon te portera jusqu’au dos d'un nuage La gazelle courra avec toi jusqu'au creux du sycomore L'odeur du pain t'emportera, martyr, vers le sein maternel L'étoile lui dit, emmène-moi dans la cours de ma maison Ramène-moi vers le lit de mon sommeil La torpeur a gravi mes membres Elle occupe, les jambes croisées, le creux de ma tête (...) Lire la suite »

Politique étrangère à vendre : la dangereuse alliance grecque avec Israël

Ramzy BAROUD

Pendant un bref instant historique, Alexis Tsipras et son parti politique, Syriza, ont apporté une lueur d’espoir, celle de voir la Gauche se réveiller, en Europe, de son long sommeil.

Une nouvelle Grèce était sur le point de naître dans les douleurs de l'austérité économique, imposée par l'Union Européenne et ses écrasantes institutions économiques, une troïka impitoyable qui se souciait si peu de l'effondrement économique grec et des millions de personnes qui souffraient de la pauvreté, du chômage et du désespoir. La Coalition de la gauche radicale (Syriza) est arrivée au pouvoir en Janvier 2015, c'était la conséquence directe du mécontentement populaire envers l'UE. C'est à cette période que les gens ordinaires ont pris position pour défendre, un semblant de souveraineté que les politiciens, les banquiers et les puissantes administrations bureaucratiques ne leur avaient pas arraché. Toutefois, le résultat fut plutôt décevant. Tsipras, qui est aujourd'hui Premier ministre, a changé son discours politique, et progressivement, il en a adopté un autre plus conforme à la politique très néolibérale qui a mis son pays à genoux. Syriza s'est vendu, non seulement politiquement et (...) Lire la suite »
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En paroles et en actes : La Genèse de la violence israélienne

Ramzy BAROUD
Pas un jour ne passe sans qu'un éminent politicien ou intellectuel israélien ne fasse une déclaration scandaleuse contre les Palestiniens. Beaucoup de ces déclarations tendent à attirer peu d'attention ou à susciter l'indignation méritée. Tout récemment, le ministre israélien de l'Agriculture, Uri Ariel, a appelé à davantage de morts et de blessés parmi les Palestiniens à Gaza. « Quelle est cette arme spéciale que nous employons mais qui ne produit que des colonnes de fumée et de feu, sans blesser personne ? Il est temps de produire aussi des blessés et des morts », a-t-il dit. L'appel d'Ariel à tuer davantage de Palestiniens fait suite à d'autres déclarations répugnantes concernant une adolescente de 16 ans, Ahed Tamimi. Ahed a été arrêtée lors d'un violent raid de l'armée israélienne à son domicile dans le village de Nabi Saleh, en Cisjordanie. Un enregistrement vidéo montre qu'elle a giflé un soldat israélien un jour après que l'armée israélienne eut tiré dans la tête de son cousin, le plaçant dans le (...) Lire la suite »

La guerre tweetée de Syrie a-t-elle aussi détruit le journalisme ? (Palestine Chronicle)

Ramzy BAROUD
Lorsqu’un reporter de guerre chevronné comme Robert Fisk élabore son argumentation concernant le siège d’Alep sur le « visionnage » de vidéos, on comprend la quasi-impossibilité d’une couverture médiatique adéquate de la guerre en Syrie. Dans un article récemment publié sur le site du quotidien britannique The Independent, Fisk établit un parallèle avec le siège, le soulèvement et les massacres atroces des nazis à Varsovie, en Pologne, en 1944. Le coût terriblement élevé de cette guerre l’amène à rejeter l’affirmation française selon laquelle le présent siège d’Alep est « le pire massacre depuis la seconde guerre mondiale ». « Pourquoi ne voyons-nous pas les combattants rebelles, comme sur les films de Varsovie ? Pourquoi ne nous parle-t-on pas de leur allégeance politique, comme on le fait sur les prises de vue de Varsovie ? Pourquoi ne voyons-nous pas le matériel militaire des « rebelles » – ainsi que les cibles civiles – frappé l’artillerie et par les frappes aériennes comme nous le voyons dans les films (...) Lire la suite »
L’avenir d’Israël est Terrifiant

Moshe Ya’alon et la déroutante « moralité » d’Israël

Ramzy BAROUD
La société israélienne vire sans cesse à droite et, ce faisant, tout le paradigme politique du pays se voit régulièrement redéfini. En l'espace de quelques années seulement, ce qui passait pour une opinion éclairée - qu'Israël est désormais « gouverné par le gouvernement de droite la plus extrême de son histoire » - est devenu un banal cliché. En fait, cette même phrase fut prononcée en mai 2015, lorsque le Premier ministre de droite, Benjamin Netanyahu, a formé son gouvernement légèrement majoritaire composé d'éléments droitiers, de fanatiques religieux et d'ultra-nationalistes. Le même sentiment, pratiquement au mot près, est diffusé à nouveau, alors que Netanyahu élargit sa coalition à l'ultra-nationaliste Avigdor Lieberman. En date du mercredi 25 mai, Lieberman est également devenu ministre de la Défense d'Israël. Considérant la politique turbulente et violente de Lieberman que l'on a pu constater lors de ses deux mandats en tant que ministre des Affaires étrangères (de 2009 à 2012 et, à nouveau, de 2013 à (...) Lire la suite »

#GazaHolocaust : comment Gaza fait-elle pour résister ? (Middle East Eye)

Ramzy BAROUD

L’affirmation prétentieuse des responsables israéliens selon quoi le « Hamas était prêt à plier » a été démentie dès les premiers jours de la guerre, quand il est devenu clair que la résistance ne pouvait être défaite.

L’ancienne maison de ma famille dans le camp de réfugiés de Nusseirat dans la bande de Gaza avait été récemment reconstruite par son nouveau propriétaire et était devenue un joli petit immeuble de trois étages avec de grandes fenêtres ornées de cadres rouges. Dans l’agression la plus récente et la plus meurtrière d’Israël sur Gaza, la maison a subi d’importants dommages. On peut voir de loin un grand trou causé par des missiles israéliens, dans la partie de la maison où se trouvait autrefois notre cuisine. Il semble que l’objectif initial n’était pas ma maison, mais celle de notre voisin si bienveillant qui avait eu une vie très laborieuse allant d’un travail manuel à l’autre en Israël, et travaillant plus tard comme concierge dans les écoles gérées par les Nations-Unies dans la bande de Gaza. Toutes les économies de cet homme ont été investies dans sa maison où vivaient plusieurs familles. Après que des roquettes « d’avertissement », aient fait sauter une partie du bâtiment, plusieurs missiles ont pulvérisé le (...) Lire la suite »
Le meurtre de Mohammad Abu Khdeir, 17 ans, brûlé vif, a ravivé un sentiment national palestinien

Israël réveille la Palestine qu’il voudrait anéantir

Ramzy BAROUD

L’assaut barbare lancé contre Gaza a un seul objectif – et il n’a rien à voir avec les trois colons tués. Netanyahou sait qu’il lui faut écraser le vif sentiment d’identité collective qui s’est consolidé en dépit des décennies d’efforts d’assimilation.

Quand les corps des trois colons israéliens - Aftali Frenkel et Gilad Shaar, 16 ans tous les deux, et Eyal Yifrach, 19 ans - ont été retrouvés le 30 juin près de Hébron au sud de la Cisjordanie, Israël est rentré dans une période de deuil qui lui a valu des marques du sympathie du monde entier. Les trois jeunes avaient disparu 18 jours plus tôt dans des circonstances encore non élucidées. L'épisode entier, et davantage encore sa douloureuse issue, a semblé traumatiser les Israéliens au point de leur faire oublier quelques regrettables vérités sur les colons et la militarisation de leur société. Par exemple, un des trois a été, depuis, accusé d'avoir humilié des prisonniers palestiniens, et un autre était apparemment un soldat de l'occupation. Les trois jeunes ont été présentés comme des jeunes sans défenses, bien que celui qui avait 19 ans soit soldat, et les commentateurs ont négligé (comme d'habitude, ndt) de parler du contexte pourtant indispensable à la compréhension des événements. Très peu ont (...) Lire la suite »
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Un Kouffiya pour Tony Benn, le guerrier britannique qui « s’est bonifié avec l’âge » (Palestine Chronicle)

Ramzy BAROUD

Des années avant que la campagne du Boycott, Désinvestissement et Sanctions ne soit parvenu à prendre une position centrale dans le mouvement de solidarité palestinien, Tony Benn préconisait déjà un boycott d’Israël avec une conviction sans faille.

"L’Angleterre devrait apporter son soutien à cette stratégie en cessant de vendre des armes à Israël, en lui imposant des sanctions commerciales et en y interdisant tout investissement tout en boycottant ses produits ici à moins qu’Israël n’accepte de se plier immédiatement à ces exigences" écrivait Benn sur son blog le 19 avril 2002 sous le titre "UN ETAT PALESTINIEN MAINTENANT". Par "stratégie" Benn voulait parler du projet d’Arafat de déclarer un état palestinien et de la reconnaissance de ce dernier par les "nations amies". Oui, le titre était en lettres capitales. C’était comme si Benn, un respectable politicien britannique de gauche, avait voulu souligner on ne peut plus clairement que les droits, la liberté et la souveraineté du peuple palestinien devaient être respectés. C’était un homme audacieux et courageux, comme tous les hommes et femmes de principes devraient l’être. Il ne badinait pas avec les droits humains et la justice. Ce guerrier d’envergure internationale a laissé un vide, qu’il sera (...) Lire la suite »

Un héritage des pratiques étasuniennes à Abu Ghaïb : torturer les prisonnières irakiennes (The Palestine Chronicle)

Ramzy BAROUD

« Quand ils m’ont appliqué l’électricité, j’ai étouffé, mon corps s’est raidit et le sac est tombé de ma tête, » a déclaré à Human Rights Watch (HRW) Israa Salah, une détenue irakienne dans un témoignage poignant.

Israa (ce n’est pas son vrai nom) a été arrêtée par les forces étasuniennes et irakiennes en 2010. Elle a été torturée au point de reconnaître des accusations sans fondement d’être une terroriste. Selon un rapport de 105 pages publié le 6 février par HRW et intitulé « Personne n’est à l’abri, »ce sont des milliers de femmes irakiennes en prison qui sont soumises à de semblables pratiques, retenues sans charges, battues et violées. Israa a enduré la plupart de ces traitements dégradants et hélas typiques. Elle a été menottée, forcée de s’agenouiller puis frappée à coups de pied au visage jusqu’à ce que sa mâchoire soit brisée. Et quand elle a refusé de signer la confession, c’est alors que des fils électriques ont été fixés à ses menottes. Bienvenu dans « l’Irak libéré » une « démocratie » en devenir que les dirigeants étasuniens ne cessent de célébrer... Il n’y a aucun doute que les pratiques brutales du gouvernement irakien de Nouri Al-Maliki sont une suite des mêmes pratiques de l’administration militaire des États-Unis (...) Lire la suite »
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