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Le meurtre de Mohammad Abu Khdeir, 17 ans, brûlé vif, a ravivé un sentiment national palestinien

Israël réveille la Palestine qu’il voudrait anéantir

L’assaut barbare lancé contre Gaza a un seul objectif – et il n’a rien à voir avec les trois colons tués. Netanyahou sait qu’il lui faut écraser le vif sentiment d’identité collective qui s’est consolidé en dépit des décennies d’efforts d’assimilation.

Quand les corps des trois colons israéliens - Aftali Frenkel et Gilad Shaar, 16 ans tous les deux, et Eyal Yifrach, 19 ans - ont été retrouvés le 30 juin près de Hébron au sud de la Cisjordanie, Israël est rentré dans une période de deuil qui lui a valu des marques du sympathie du monde entier. Les trois jeunes avaient disparu 18 jours plus tôt dans des circonstances encore non élucidées.

L’épisode entier, et davantage encore sa douloureuse issue, a semblé traumatiser les Israéliens au point de leur faire oublier quelques regrettables vérités sur les colons et la militarisation de leur société. Par exemple, un des trois a été, depuis, accusé d’avoir humilié des prisonniers palestiniens, et un autre était apparemment un soldat de l’occupation.

Les trois jeunes ont été présentés comme des jeunes sans défenses, bien que celui qui avait 19 ans soit soldat, et les commentateurs ont négligé (comme d’habitude, ndt) de parler du contexte pourtant indispensable à la compréhension des événements. Très peu ont mentionné le vrai coupable : la politique expansionniste qui sème la haine et la mort.

Avant la découverte des corps, on connaissait le vrai visage du gouvernement de droite de Netanyahou. On avait peu d’illusions sur la nature "pacifique" d’une occupation imposée par des gens comme le ministre des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, le ministre de l’économie, Naftali Bennett, et l’adjoint du ministre de la défense Danny Danon. Mais parce que la vie d’"enfants"– c’est le mot que Netanyahu a lui-même employé – était en jeu, même ceux qui ne lui font pas confiance ne s’attendaient pas, dans le cas présent, à voir triompher la politique politicienne.

La sympathie générée par la disparition des trois colons s’est vite évanouie devant la réponse d’Israël (en Cisjordanie, à Jérusalem et ensuite le déchaînement de l’armée à Gaza) qui a largement été considérée dans le monde comme disproportionnée et cruelle. Loin de répondre à la mort tragique des trois jeunes, la réaction de Netanyahou était clairement le fruit de calculs politiques.

Des groupes de Juifs israéliens se sont vengés en perpétrant une série de lynchages ethniques en Israël, à Jérusalem et en Cisjordanie qu’on a comparés à des “pogroms”, et des soldats de l’occupation ont mené une opération massive d’arrestations de centaines de Palestiniens, principalement des membres ou des supporters du Hamas.

Le Mouvement de la Résistance Islamique du Hamas a nié toute implication dans la mort des colons, et cela paraît plausible parce qu’ils hésitent rarement à revendiquer les actions de leur branche armée. Les stratèges militaires israéliens le savent bien.

Cette guerre contre le Hamas a de toutes façons peu à voir avec la mort des colons et tout à voir avec les circonstances politiques qui ont précédé leur disparition.

La Nakba et une nouvelle Intifada

Le 15 mai, deux jeunes Palestiniens, Nadim Siam Abu Nuwara, 17 ans, and Mohammed Mahmoud Odeh Salameh, 16 ans, ont été tués par des soldats israéliens alors qu’ils participaient à une manifestation en commémoration de la Nakba, ou ‘Grande Catastrophe’. Une vidéo montre que Nadim ne faisait rien d’autre que d’être là avec ses amis quand il a reçu une balle israélienne.

La Nakba a eu lieu il y a 66 ans et elle a engendré le soi-disant conflit arabo-israélien. Environ onze millions de Palestiniens ont été forcés de s’enfuir devant l’invasion sioniste en abandonnant leurs maisons et leurs terres. Israël s’est établi sur les ruines of cette Palestine.

Nadim et Mohammed, comme beaucoup des jeunes des générations qui se sont succédées depuis, ont été assassinés de sang froid alors qu’ils participaient à une marche de commémoration de cet exode forcé. Leur assassinat n’a suscité aucune indignation en Israël. Mais la colère palestinienne qui semble grandir sans cesse – du fait de l’occupation militaire et des difficiles conditions économiques – avait atteint un seuil de non retour.

Dans un sens, la mort de ces jeunes Palestiniens a fait passer au second plan les dommageables divisions qui régnaient depuis des années entre les leaders et dans la société palestinienne. Leur mort a rappelé aux Palestiniens que la Palestine, en tant qu’idée, drame et lutte collective, dépasse la politique et même l’idéologie.

Leur mort nous a rappelé que la Palestine est beaucoup plus que les desideratas du vieux ‘Président’ de l’Autorité Palestinienne (AP), Mahmoud Abbas et de ses acolytes de Ramallah ou même des calculs régionaux du Hamas suite à la naissance et la mort du ‘Printemps Arabe.’

La réaction d’Israël à la mort des colons a été différente. Après la découverte des corps, d’autres colons et des Israéliens d’extrême-droite se sont lancés dans une campagne de vengeance contre des communautés palestiniennes. Ils se sont réunis sous le slogan “mort aux Arabes”, ressuscitant l’idée en déshérence d’une identité palestinienne unique et indivisible, celle qui existait avant les divisions engendrées par la création du Fatah et du Hamas.

C’est peut-être un paradoxe, mais la douleur et la colère provoquées par le meurtre de Mohammad Abu Khdeir, 17 ans, brûlé vif par des colons israéliens, a stimulé le réveil d’une identité nationale palestinienne brisée depuis trop longtemps.

Un sentiment d’identité nationale, qui avait souffert des murs israéliens, de leurs tactiques militaires et de la propre désunion des Palestiniens, s’est reconstruit d’une manière qui rappelle les événements qui ont précédé le premier et le second soulèvement de 1987 et 2000 respectivement.

Il y a beaucoup à dire sur l’hypocrisie dont les gouvernements occidentaux ont fait preuve dans leurs réactions à la mort des Palestiniens et des Israéliens, la situation désolante des affaires arabes, la pression que subit Abbas, dont le niveau de collaboration avec l’Occupation augmente sans cesse, pour retrouver les assassins, et le manque de réaction sérieuse d’Israël aux abus perpétrés par les colons et les soldats israéliens contre les jeunes Palestiniens dont un garçons étasuno-palestinien. Mais l’action collective des Palestiniens n’est pas vraiment la conséquence de l’hypocrisie infinie de l’occident. La priorité maintenant pour les Palestiniens est de mettre au point une stratégie commune pour cimenter l’unité et réaliser leurs aspirations nationales.

Le gouvernement d’unité

Cependant, à la différence des Intifadas précédentes, parler d’une seule voix semble impossible aujoud’hui. Abbas est un leader faible qui en a fait trop pour répondre aux besoins sécuritaires d’Israël et pas assez pour défendre les droits de son peuple. C’est une relique d’un temps révolu qui est encore là uniquement parce que c’est ce que les Israéliens et les Etasuniens ont de mieux pour le moment.

Même après le début de la violente répression israélienne qui a suivi l’assassinat des colons, Abbas a continué à s’associer de son mieux aux massives recherches israéliennes. Il a même parfois assisté de loin aux brutalités de l’armée israélienne contre des Palestiniens de Cisjordanie.

Il est clair qu’aucune nouvelle Intifada ne laissera Abbas et son misérable régime en place. C’est bien la raison pour laquelle les sbires de l’AP ont empêché les Palestiniens de Cisjordanie de protester contre la violence israélienne qui se déchaînait dans les territoires occupés et qui a finalement culminé dans la guerre barbare contre Gaza faisant des centaines de morts et de blessés. Ces policiers de l’AP qui ont regardé l’armée israélienne faire toutes les descentes qu’ils voulaient dans les maisons palestiniennes sont les mêmes qui ont écrasé les Palestiniens qui essayaient de se rassembler pour manifester.

Tout le crédit supposément accordé à Abbas pour avoir formé un gouvernement d’unité avec le Hamas en juin dernier, lui a été retiré tout aussi vite à cause de son incapacité à se hisser à la hauteur de son engagement envers l’accord d’unité, et la pertinence de son ‘autorité’ a été rapidement éclipsée par la violence israélienne qui a souligné son inaptitude et celle de son gouvernement à faire face aux calculs politiques israéliens.

Le Hamas relancé

Quand Israël a lancé sa campagne d’arrestations massives qui ciblait principalement le Hamas en Cisjordanie, la branche politique du Hamas cherchait déjà des “alternatives” au gouvernement d’unité à Ramallah. Les officiels du Hamas ont préféré le taire pour ne pas révéler qu’ils étaient mécontents d’Abbas et de son gouvernement de Ramallah, mais Dr Ahmed Yousef, un officiel de haut rang du Hamas, en a parlé clairement dans un interview à l’agence de presse Ma’an*.

"Le gouvernement de Rami Hamdallah a échoué à remplir" le vide laissé par le démantèlement du gouvernement du Hamas à Gaza, a déclaré Yousef. “Nous voulons un gouvernement réunissant toutes les factions pour éviter le chaos sécuritaire et résoudre la crise des salaires des fonctionnaires de la bande de Gaza," a-t-il ajouté.

Les espoirs que le Hamas avait mis dans le gouvernement d’unité ont été déçus. L’accord d’unité devait permettre de : mettre fin à l’isolement politique du Hamas de Gaza causé par l’intensification du siège par le dictateur égyptien Abdul Fatah al-Sisi, résoudre la crise économique dans la bande de Gaza et enfin permettre au Hamas de revenir à sa vocation première, la résistance.

Le Hamas espérait sans doute arriver à un arrangement similaire à celui du Hezbollah au Liban : jouir d’une grande influence politique, maintenir sa présence militaire et faire, à son gré, l’aller et retour entre la résistance et la politique. Mais c’est un modèle difficile à reproduire parce que le paysage politique et topographique est très différent en Palestine et au Liban.

A la difficulté pour le Hamas de mettre en place ce nouveau type de mouvement basé sur la complémentarité résistance/politique, s’ajoute le fait qu’Israël est déterminé à détruire tout ce qui peut ressembler à un gouvernement palestinien d’unité. C’est devenu quasiment une obsession chez Netanyahou.

La disparition des colons a donné un nouvel élan à la quête de Netanyahou. Il a immédiatement recommencé à mettre la pression sur Abbas pour qu’il rompe avec le Hamas. En fait, Abbas est devenu la cible d’une campagne sioniste qui dépasse les frontières d’Israël. Son langage a été scruté et critiqué par des organisations comme la Ligue Anti-Diffamation pro-isralienne. Cette ligue, qui a toujours soutenu les guerres israéliennes contre Gaza, a poussé les hauts cris lorsque Abbas a parlé de ‘génocide’ pour décrire la campagne d’assassinats.

Pendant que Abbas végétait dans sa décrépitude politique, le Hamas opposait une féroce résistance à Gaza. Plusieurs groupes de résistants, y compris du Fatah, le parti d’Abbas, se sont unis et ont répliqué avec des tirs de barrages de roquettes sur Tel Aviv, Haïfa, Jérusalem et ailleurs. Même si peu d’Israéliens sont morts, du moins au moment où j’écris cet article, eu égard aux centaines de morts et de blessés palestiniens, les prouesses du Hamas ont achevé de discréditer Abbas et son gouvernement qui sont de plus en plus considérés comme des "collaborateurs" d’Israël.

Comme Majdi, qui a 28 ans et vit dans le camp de réfugiés de Deheisheh, le dit très bien : “Les policiers palestiniens sont les mercenaires de l’occupation israélienne ; ils voient tout et ne font rien."

Un Bibi assiégé

Netanyahou a concentré ses attaques sur le Hamas. Il veut l’éradiquer de Cisjordanie, selon ses propres paroles, puis le détruire à Gaza en même temps que les autres groupes de la résistance. Ses motivations sont nombreuses, sans compter la nécessité de frapper la résistance, pour saper sans cesse ses progrès, toutes les quelques années - les attaques précédentes ont été lancées en 2006, 2007, 2008-9, 2012 et maintenant 2014.

Mais cette il y avait encore de nouveaux motifs, du fait des circonstances nouvelles, comme par exemple, le fait que le gouvernement de Netanyahou qui n’a jamais été solide depuis sa composition – en partie à cause de la constante guerre intestine entre la ministre de la justice Tzipi Livni et des membres de l’extrême-droite – est en danger.

Livni a menacé une énième fois de quitter le gouvernement le 11 juin, la veille de la disparition des colons. L’union de la droite entre le Likoud du premier ministre et Yisrael Beitenu de Liberman a été dissoute le 7 juillet.

Mais ces fissures dans la coalition de Netanyahu paraissent trop graves pour que même une guerre massive contre Gaza puisse les colmater.

Retour de manivelle

Il y a un autre motif à la guerre israélienne contre Gaza. Netanyahou qui craint le déclenchement d’une intifada qui unirait les Palestiniens, menacerait l’AP et ralentirait la construction de colonies illégales, espère que l’agression de Gaza anéantira le sentiment d’unité qui renaît lentement mais sûrement entre les Palestiniens de Palestine et les citoyens palestiniens d’Israël.

Cette unité-là est bien plus inquiétante pour Netanyahou que l’arrangement politique du Fatah et du Hamas résultant de contingences régionales. L’attaque du Hamas est une tentative israélienne de contrecarrer l’émergence d’une nouvelle vision collective qui ne se cantonne plus seulement à Gaza et à son siège, mais qui englobe toute la Palestine et toutes ses communautés de quelque côté du “mur de séparation” israélien qu’elles vivent.

Une vraie unité palestinienne qui culminerait dans une Intifada populaire massive est la sorte de guerre que Netanyahou ne peut absolument pas gagner.

Ramzy Baroud, Middle East Eye

Note :
*http://maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=710117

Traduction : Dominique Muselet

 http://www.middleeasteye.net/columns/israel-awakens-palestine-it-hoped-crush-390699596#sthash.qnxAUOWY.dpuf
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COMMENTAIRES  

14/07/2014 15:17 par Dominique

Il ne faut pas oublier que le Fatah comme le Hamas ne sont que des collabos à l’occupation. Et que chaque fois que leur popularité a été en baisse, ils se sont réconciliés, avant de mieux se séparer de nouveau dés que leur popularité était remontée. Ce jeu arrange bien l’occupant sioniste car une Palestine divisée est une Palestine qui ne lui résiste pas. C’est exactement ce qui est en train de se passer, la popularité de ces deux mouvements est en baisse brutale, alors ils se réconcilient. Et pour que leur popularité remonte Israël lâche ses bombes pendant que les chefs du Fatah comme du Hamas sont bien planqués et que les civils palestiniens trinquent.

La solution du coté palestinien ne viendra que de la société civile. S’il est juste de dire qu’Israël ne peut gagner contre une Palestine unie, cette union ne viendra jamais de collabos comme ceux du Fatah ou du Hamas. Ce qui fait qu’il ne reste aujourd’hui que le FPLP et la société civile. Il faut aussi noter que de ces 3 mouvements, le seul qui soutienne réellement et activement la campagne BDS de boycott et de sanctions, campagne initiée par la société civile palestinienne, est le FPLP. Le Fatah envoie ses flics contre les manifs de soutien à BDS et emprisonne ses militants, quand au Hamas, il soutient officiellement BDS, mais je vois ceci comme une manoeuvre politique destinée à permettre à ses adversaires de dire "Vous voyez, le Hamas soutient BDS, BDS est donc un gang de nazis qui veulent détruire Israël", et donc ainsi de faire le jeu des forces sionistes d’occupation. Leurs compromissions avec l’axe USA-EU-Israel sont trop nombreuses pour que le Hamas comme le Fatah ne soit pas des mouvements de collabos.

Si je compare avec l’Afrique du sud, la résistance contre l’apartheid dans l’Unita fut en fait une large coalition de groupes de la société civile qui était connectée avec la solidarité internationale. Les palestiniens doivent réaliser aujourd’hui que le Fatah comme le Hamas ne leur ont apporté que des divisions, qu’ils n’ont pas su changer et s’adapter au succès de BDS, que leurs appels à l’unité n’ont jamais été qu’une mauvaise farce incapable de se réaliser en pratique, que ces deux mouvements ne sont donc porteur d’aucun avenir pour le peuple palestinien et qu’ils doivent donc être mis de coté.

Pour que le mouvement de résistance puisse vaincre, il faut deux ingrédients : qu’il soit uni et qu’il soit uni avec la solidarité internationale. Un des enjeux de la bataille d’aujourd’hui est de savoir qui en sortira vainqueur : la division des palestiniens voulues par Israël, division incarnée par le Fatah et le Hamas, ou la société civile palestinienne unie contre l’occupation. Les palestiniens ont tout à gagner à unir leurs nombreux mouvements dans un front large et solidaire, non seulement pour résister au jour le jour contre l’occupation, mais aussi vis-à-vis du mouvement de solidarité internationale. Plus nous serons unis, plus nous serons forts, car plus nous pourrons avoir un message clair, résister aux tentatives de noyautages et de récupération, et être efficace ! Mais pour cela il faut impérativement que les palestiniens eux-même soient unis et forts.

14/07/2014 17:58 par legrandsoir

Il n’est pas dans notre ligne de critiquer les mouvements en état de résistance. Les Palestiniens sont probablement très bien et mieux placés pour savoir ce qu’il en est.

14/07/2014 20:21 par vagabond

D’accord avec LGS. Les gens de Gaza ont leurs enfants qui font partie du Hamas. Si quelques grosses têtes ont pu être achetées par le Qatar qui corrompt tout ce qu’il approche, pourquoi incriminer tout le Hamas ?

14/07/2014 20:26 par vagabond

Les palestiniens ont besoin d’armes pas de campagne BDS.
La campagne BDS n’apporte pas grand chose du moment que les gouvernements font leur business avec l’entité sioniste. Du moment qu’ils sont complices ouvertement de ses crimes.
Je ne comprends pas pourquoi des casques bleus bien armés- par comme ceux de Srebrenica- ne sont pas déployés pour protéger Gaza des criminels sionistes ?!
Toutes les forces doivent s’unir et il n’est pas l’heure de la division que prône Dominique.

14/07/2014 21:49 par Leo Lerouge

"Les palestiniens doivent"
"Pour que le mouvement de résistance puisse vaincre, il faut".
La solution du coté palestinien ne viendra que de"
"Mais pour cela il faut impérativement que les palestiniens eux-même", etc.

C’est vrai, ça, les Palestiniens (avec un P majuscule, c’est la moindre des choses) devraient écouter les injonctions des Occidentaux, toujours de bon conseil, et ne pas se laisser balader par le Hamas ou le Fatah, mais faire toute confiance au premier quidam venu qui sait ce qui est bon pour eux, ces grands enfants naïfs.

Et si, de notre côté, nous commencions par nous débarrasser de nos dirigeants, de leurs satellites ou de leurs maîtres, qui participent activement à la destruction de la Palestine ? Ça aiderait, non ?

Et cela devrait être plus facile, a priori : nous, nous ne subissons aucune pression de la "communauté internationale" (puisque nous en faisons partie et que nous nous plions à ses règles par l’intermédiaire de nos élus), ne sommes pas occupés par une entité étrangère prête à sauter sur le moindre prétexte pour nous bombarder et sommes censés être libres de choisir des dirigeants non "corrompus", sur un territoire non quadrillé et entouré par des murs et des barbelés, et où nous pouvons, donc, circuler à notre gré .

D’autre part, n’ayant pas encore été bombardés et n’étant pas emprisonnés dans un périmètre restreint à la merci d’un pays étranger et de son armée ou de sa police, cela avec l’aval ou la complicité tacite du monde entier, nous n’avons pas le souci d’avoir à aller à chercher de l’eau à la fontaine (s’il y en a), de nous procurer des vivres pour nourrir la famille au jour le jour, des matériaux pour tenter de reconstruire un lieu de vie qui ne pourra être que précaire, ou des objets du quotidien que nous avons à disposition au coin de la rue.
Nous n’avons pas non plus besoin de faire des allers-retours au cimetière pour enterrer nos morts et encore moins de trembler constamment pour la vie de notre famille et de nos amis.
N’ayant pas à subir ces légers inconvénients, nous avons, donc, toute latitude pour nous organiser afin de nous débarrasser de nos dirigeants.
Alors, pourquoi ne le faisons-nous pas ? Parce qu’il nous manque un "mouvement de solidarité" pour nous dire quoi faire ?

Quelle indécence de parler à la place d’un peuple en lutte depuis des dizaines d’années, de lui intimer ce qu’il doit faire, quand il subit, seul contre tous, les assauts systématiques d’un pays occupant, en n’ayant, pour tout soutien, que des donneurs de leçon incapables de faire le ménage chez eux.

Quant à la "solidarité internationale", on a vu comment elle s’est désintéressée de l’après-apartheid une fois Mandela mis au pouvoir, non pas par le peuple, mais par les mêmes dirigeants qui tirent les ficelles pour que le peuple palestinien ne puisse pas se libérer.
C’est dire si on peut faire confiance aux donneurs de leçon confortablement assis dans leurs fauteuils et qui distribuent les bons et les mauvais points.

Quant au mouvement BDS, s’il a le mérite d’exister, c’est un mouvement civil, qui appelle au boycott des produits israéliens et demande la fin de l’occupation et de la colonisation de tous les territoires occupés ; la reconnaissance des droits fondamentaux des citoyens palestiniens ; le respect des droits des réfugiés palestiniens à revenir chez eux.
Ce n’est pas à lui (et encore moins aux étrangers qui en font partie de s’en octroyer le droit) de décider à la place du peuple de Palestine de la politique à y mener .
D’autre part, on ne peut pas réclamer d’un côté le droit à l’autodétermination des Palestiniens tout en le leur refusant d’un autre.
Cela devrait sembler évident pour tout le monde.

15/07/2014 05:36 par Eyrin

En effet c’est facile depuis notre confort de donner des leçons aux palestiniens alors que nous autres occidentaux sommes pas capable de nous débarrasser de nos opportunistes politiques corrompus de l’extrême droite à l’extrême gauche et pour la presque totalité sionistes.
Commençons déjà par nous unir et par nettoyer devant nos portes, c’est le meilleur soutien que l’on puisse apporter aux palestiniens car tant que nos ploutocraties soutiendront économiquement/militairement/diplomatiquement ce régime d’apartheid il y a peu d’espoir pour la Palestine.

Je ne défends nullement le Fatah ni le Hamas mais je ne jetterai pas le bébé avec l’eau du bain.

15/07/2014 13:27 par Palamède Singouin

Tout Palestinien qui résiste à la barbarie de l’État raciste défend l’humanité toute entière. Qu’il soit du Hamas, du Fatah, barbu ou non.
Tout politicard, scribouillard, intello (ou prétendu tel) qui justifie cette barbarie est de la race des collabos et a vocation à comparaître un jour devant un tribunal de Nuremberg en tant que complice de crimes contre l’humanité.

15/07/2014 15:12 par Archer Gabrielle

Je sais bien que l’appréciation de mes écrits n’obtient pas toujours l’unanimité mais quand il s’agit de dire qu’Israël est un voyou sans vergogne qui agit mal en toute impunité depuis plus de 67 ans avec la bénédiction d’autres voyous européens, australiens, américains, arabes et Cie. J’aimerai que les modérateurs soient absolument "impartiaux"’ et ne censurent pas, sinon à quoi bon permettre des commentaires.....!
(Je ne suis ni religieux ni politique, ni raciste ni xénophobe ni homophobe, solo libero predatore umano originale intelligente et justement anarchiste)
C.C.S....

15/07/2014 17:05 par Daniel Vanhove

Merci à Léo Lerouge pour la pertinence de son intervention dans ces commentaires... Cela fait un bien fou, dans ces "bons conseils" jetés à travers tout, par ceux qui ont toujours "LA" solution. L’expérience d’avoir été sur place m’a convaincu que les résistants palestiniens savent mieux que n’importe qui ce qu’il convient de mener comme formes de résistances On peut leur faire confiance... bien plus qu’aux dignitaires qui les représentent !

Et à ce titre, nous devrions être unanimes à défendre toute forme de résistance palestinienne, quels que soient les moyens utilisés par ceux dont chaque minute de vie est arrachée à la mort qui les guette sournoisement, 24h sur 24h... Avoir des réserves sur le sujet, c’est tomber dans les rets de la propagande sioniste qui fait de chaque résistant, un "terroriste" !

15/07/2014 23:16 par vagabond

J’ai vu une image de façon inattendue chez George Galloway, une image atroce. Celle d’un enfant dont une partie de la tète a disparu. Je n’arrive as à y croire. J’imagine quelles horreurs les enfants et les adultes de Gaza doivent endurer mais pas à ce point, ces images de corps d’enfants mutilés, comment est-ce possible ?
Je n’arrive pas à y croire.
Quand je pense que parmi ces gens qui se disent le peuple élu, des individus se sont installés pour admirer le spectacle des atrocités qu’ils infligent aux enfants de Gaza.
Les nazis sont toujours là.

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