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Auteur : Frei BETTO

Cuba résiste ! (KaosenlaRed)

Frei BETTO
Peu de gens ignorent ma solidarité avec la révolution cubaine. Pendant 40 ans, j'ai visité l'île fréquemment, pour des engagements professionnels et des invitations à des événements. Pendant une longue période, j'ai servi de médiateur pour la reprise du dialogue entre les évêques catholiques et le gouvernement cubain, comme décrit dans mes livres "Fidel et la religion" (Fontanar / Companhia das Letras) et "Paradis perdu - Voyages dans le monde socialiste" (Rocco). Je conseille le gouvernement cubain sur la mise en œuvre du plan d'éducation à la souveraineté alimentaire et à la nutrition. Je connais en détail la vie quotidienne cubaine, notamment les difficultés rencontrées par la population, la remise en question de la Révolution, les critiques des intellectuels et des artistes du pays. J'ai visité des prisons, parlé à des opposants à la révolution, vécu avec des prêtres et des laïcs cubains qui s'opposent au socialisme. Quand on me dit, à moi Brésilien, qu'il n'y a pas de démocratie à Cuba, je descends (...) Lire la suite »

"Il ne faut pas cultiver l’espoir d’une vie bourgeoise chez le peuple"

Frei BETTO

Dans un entretien avec Granma international, l’intellectuel et théologien brésilien passe en revue différents aspects de la situation actuelle au Brésil et nous livre ses réflexions sur les défis auxquels sont confrontés les mouvements progressistes en Amérique latine et dans la Caraïbe

FREI Betto est l'un des intellectuels latino-américains les plus connus pour ses contributions théoriques, ses liens avec les dirigeants de la région, son amitié avec Fidel et son travail permanent en faveur des mouvements sociaux et des justes causes du continent et du monde. Ses concepts, inhérents à son statut de l'un des principaux théologiens brésiliens de la libération, le relient – non seulement dans son propre pays, mais dans toute l'Amérique latine et ailleurs – à d'importants mouvements qui représentent l'espoir pour les démunis et les opprimés. Au Brésil, il n'est pas seulement un militant de gauche, mais aussi un combattant de première ligne, aux côtés de Lula et d'autres dirigeants qui se battent pour le progrès humain, et il est capable d'analyser de manière critique les facteurs négatifs qui, à son avis, ont imprégné certains partis et mouvements sociaux chassés du pouvoir par des coups d'État – juridiques et médiatiques – comme ceux que l’on voit aujourd'hui. Je commence cet entretien (...) Lire la suite »

13 raisons de réélire Dilma Rousseff (Brasil de Fato)

Frei BETTO

Je voterai pour la politique nationale de participation sociale ; pour le maintien des quotas dans les universités ; pour l’Enem, le Pronatec et le ProUni ; et pour l’augmentation du pourcentage du PIB investi dans l’éducation.

1. Malgré les aléas et les contradictions du PT et du gouvernement actuel, je voterai pour Dilma pour que soient améliorées les politiques sociales qui, au cours des 12 dernières années, ont sorti de la pauvreté 36 millions de Brésiliens. 2. Je voterai pour que le Brésil continue d'être indépendant et souverain, libre de l'ingérence de la Banque mondiale et du FMI, loin des exigences de l'Union européenne et critique des actions impérialistes des USA. 3 Je voterai Dilma pour l'intégration de l'Amérique latine et des Caraïbes ; pour un soutien solidaire aux gouvernements de Cuba, du Venezuela, de la Bolivie, de l'Équateur et de l'Uruguay ; et pour l'autonomie de la CELAC et du Mercosur. 4 Je voterai Dilma pour le respect du droit de grève et des manifestations publiques, inscrit dans la Constitution, sans criminalisation des mouvements sociaux et de leurs dirigeants. 5 Je voterai Dilma pour la politique nationale de participation sociale ; pour le maintien des quotas dans les universités ; pour (...) Lire la suite »

Héros condamnés-Note de lecture du livre Os últimos soldados da guerra fria, de Fernando Morais

Frei BETTO

Les derniers soldats de la guerre froide" , le nouveau livre de Fernando Morais, édité en 2011 par la Companhia das Letras, aurait assurément suscité l’envie de Ian Fleming, l’auteur de la saga de l’agent 007, si celui-ci n’était pas mort en 1964, surtout parce qu’il illustre, une fois de plus, que la réalité peut dépasser la fiction.

Supposons qu'au coin de votre rue se trouve un bar où se rencontre une équipe de malfrats susceptibles de se livrer à des cambriolages dans le quartier. Comme mesure de prévention, vous faites en sorte d'infiltrer une taupe de façon à protéger les vôtres d'éventuels méfaits. La police, qui surveille la bande, identifie l'élément infiltré. Mais, au lieu d'arrêter les braqueurs, elle emprisonne la taupe... C'est précisément ce qui s'est passé avec les cinq Cubains qui, sur les instructions des services du contre-espionnage de Cuba, ont infiltré des groupes anticastristes de Floride, responsables de 681 attentats terroristes contra Cuba, qui auront causé la mort de 3.478 personnes et des dommages irréparables à 2.099 autres. Depuis septembre 1998, les citoyens cubains Antonio Guerrero, Fernando González, Gerardo Hernández et Ramón Labañino sont incarcérés aux USA. Le cinquième, René González, condamné à 15 ans, a obtenu sa liberté conditionnelle le 7 octobre dernier mais, en vertu de sa double nationalité (...) Lire la suite »

Entretien avec Frei Betto

Frei BETTO, Andrea DUFFOUR

Pour célébrer le 50e anniversaire de la Révolution cubaine, l’ Association Suisse" Cuba avait invité François Houtart (FH), professeur émérite de sociologie de l’Université Louvain" la" Neuve, fondateur du Forum des Alternatives et de la revue Alternatives Sud. FH est un des pères de la Théologie libération (TL). Nous avons aujourd’hui la chance de nous entretenir avec Frei Betto (FB), (1) écrivain, porte" voix de la Théologie de la libération et ex" conseiller du Président brésilien Lula, sur les mêmes sujets que nous avions soumis à FH : Quelles alternatives après le capitalisme ? Et que pouvons" nous apprendre des expériences alternatives en Amérique latine (AL) ? (2) Dans ce sens, nous essaierons de simuler une sorte de dialogue entre ces deux grands connaisseurs des réalités sociales des pays du Sud.

Andrea Duffour : Frei Betto, à quelles occasions avez" vous rencontré François Houtart ? Frei Betto : Je suis un ami très proche de François Houtart, depuis de nombreuses années et nous avons des tâches communes en Amérique latine. FH connaît vraiment l'AL. Il a conseillé de nombreux mouvements sociaux, ecclésiastiques, même des gouvernements. Nous avons conseillé ensemble le gouvernement cubain lors de la visite de Jean" Paul II en 1998 et la dernière fois que j'étais avec lui, c'était lors du Forum Social de Belém. Nous partageons les mêmes points de vue, les mêmes aspirations et les mêmes engagements. AD : François Houtart (FH), ainsi qu'une partie de la population mondiale, dont je me permets de vous inclure, ont analysé et compris les dimensions destructrices de la logique même du système capitaliste, basé sur l'exploitation et la conversion en marchandise des êtres humains et de la nature. Ces personnes sont arrivées à la conclusion qu'il ne suffit pas seulement de dénoncer les abus du (...) Lire la suite »

Faim de Justice.

Frei BETTO

Aujourd’hui, les personnes menacées par la faim chronique sont déjà 950 millions. Elles étaient 800 millions en 2007. Leur nombre a augmenté entretemps à cause de l’expansion de l’agrobusiness - dont les technologies élèvent le prix des aliments - et de l’extension de superficies destinées à la culture d’agro-carburants produits pour assouvir la faim des machines et non des gens.

La faim est l'arme la plus meurtrière inventée par l'injustice humaine. Elle cause plus de morts que toutes les guerres. Elle élimine 23.000 vies par jour, presque 1000 personnes par heure ! Les principales victimes sont les enfants. Presque personne ne meurt par manque d'aliments. L'être humain supporte presque tout : politiciens corrompus, humiliations, agressions, indifférences, l'opulence de quelques-uns. Même l'assiette vide. C'est pourquoi on ne peut dire que qui que ce soit meure d'absence complète d'aliments. Les affamés, quand ils n'ont rien à manger, mettent en bouche, pour tromper la faim, des résidus de poubelles, des lézards, des souris, des chats, des fourmis et des insectes divers. Le manque de vitamines, d'hydrates de carbone [1] et d'autres substances nutritives essentielles affaiblit l'organisme et le rend vulnérable aux maladies. Les enfants rachitiques meurent d'un simple rhume, par manque de défenses. Il n'y a que quatre facteurs de mort précoce : accidents (de travail (...) Lire la suite »

Un produit de luxe appelé aliment

Frei BETTO

Qui aurait imaginé que nous devrions entrer dans une boutique pour acheter du riz, des haricots, des légumes et de la viande ? Car nous n’en sommes pas loin. Le prix moyen des aliments a triplé lors des douze derniers mois.

L'an dernier, les maîtres du monde ont investi dans l'industrie de la mort - les armements- 134 millions de dollars, 45 % de plus qu'il y a dix ans, selon l'Institut international d'investigations pour la paix. Les gouvernements ont investi 2,5% du PIB mondial en dépenses militaires. Par habitant de la planète, 202 dollars ont été investis pour alimenter les chevaux de l'apocalypse de missiles, bombes, mines et engins nucléaires. Résumons : selon la Fao, la valeur des armements est 191 fois plus élevée que les dépenses alimentaires. En 2007, les USA ont vendu 45% des armes dans le monde. Aujourd'hui ce marché est dominé par 41 entreprises étasuniennes et 34 d'Europe occidentale. Pendant les dix dernières années les dépenses militaires étasuniennes ont augmenté de 65%, dépassant ce qui a été dépensé pendant la seconde guerre mondiale. C'est le coût des interventions en Irak et Afghanistan. En plus de la disproportion brutale entre ce qu'on investit en mort (armements) et ce qui revient à la vie (...) Lire la suite »

Les nécrocombustibles.

Frei BETTO
Le préfixe grec « bio » signifie « vie » ; celui de « nécro » signifie « mort ». Le combustible extrait de plantes apporte-t-il la vie ? A l'époque de mon école primaire, l'histoire du Brésil se divisait en cycles : celui du bois, de l'or, la canne à sucre, du café, etc. Cette classification est loin d'être stupide. Maintenant nous sommes en plein cycle des agrocombustibles, appelés de façon incorrecte des biocombustibles. Ce nouveau cycle provoque l'augmentation des prix des aliments, déjà dénoncée par Fidel Castro. Une étude de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) et de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), parue le 4 juillet 2007, indique que « les biocombustibles auront un fort impact sur l'agriculture entre 2007 et 2016. ». Les prix agricoles resteront au-dessus de la moyenne des dix dernières années. Les céréales devraient coûter entre 20 et 50% de plus. Au Brésil, la population a payé trois fois plus pour les aliments au cours du (...) Lire la suite »
Revista del Sur

Le Real frappé par la réalité

Frei BETTO

Après huit ans de gouvernement de Fernando Henrique Cardoso (FHC), j’espérais que le Brésil arriverait sans turbulences aux portes des prochaines élections présidentielles.

Mais voilà qu'il y a de très lourds nuages dans l'horizon du pays. Le dollar chute, menace d'un retour à l'inflation et révéle la fragilité du plan Real. Il est de plus en plus clair que l'annonce d'une stabilité monétaire était plus le fruit d'un artifice économique que celui d'une gestion économique efficace. Le Real est frappé par la réalité : heureusement, pour le futur président, c'est sous l'actuel gouvernement que la code s'est rompue. Il n'a pas suffi que la maison soit laissée à découvert sous les vents de la spéculation, l'Oncle Sam nous a en plus rendu visite et a craché sur la famille : Paul O'Neil, secrétaire du trésor des Etats-Unis, a traité notre gouvernement de gouvernement de corrompus, l'accusant de dévier les investissements étrangers vers les comptes bancaires suisses. Bien qu'il se soit rétracté, O'Neill démontre que le gouvernement de Bush alimente un dévalorisation solennelle du Brésil et de l'Amérique latine. Et, manifestement myope, ce même gouvernement oublie qu'il ne faut pas (...) Lire la suite »