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Auteur : Gérard COLLET

Macron en guerre :« Il ne manque pas un bouton de guêtres

Gérard COLLET
Macron en guerre : « Il ne manque pas un bouton de guêtres [1] » Le président Macron, en un discours solennel, a tenu à présenter la lutte contre l’épidémie de Covid-19 comme une « guerre » dont il serait le généralissime. Cette image est à nombre de points de vue totalement contestable. Mais si toutefois on lui trouvait un semblant de pertinence, pourrait-on croire que l’équipe gouvernementale est capable de la mener ? Le 17 mars 2020, Libération titre : « Macron a mis un « Tigre » dans son discours ». Cette accroche est illustrée d’une photo de Georges Clemenceau. Mais est-ce vraiment à Clemenceau que nous avons à faire, et est-ce bien souhaitable ? Décidé probablement à tétaniser une opinion qu’il juge par trop inconsciente, ainsi qu'à démontrer sa stature face à l'adversité et accessoirement à appeler à l'union sacrée sous sa bannière, le président a lâché dans son discours solennel le mot « guerre ». Non, il ne l’a pas lâché : il l’a solennellement asséné cinq ou six fois de suite. Bien sûr Monsieur (...) Lire la suite »

Coronavirus et faillite globale du néolibéralisme

Gérard COLLET

Dures épreuves pour le nouveau monde d’Emmanuel Macron. Dures épreuves pour le monde auquel il prétend adapter notre peuple. La « marche » réformiste se transforme en parcours d’obstacles.

Gilets jaunes, grèves pour la défense des retraites, migrations aux frontières de l’Europe, mouvements hospitaliers, et pour finir, coronavirus. L’actualité de ce milieu de quinquennat a en effet été fort riche d’événements apparemment disparates, fortuits, d’importance variable, qu’ils soient sociaux, géopolitiques ou naturels... Et pourtant, à y regarder de près, tout cela dessine un ensemble cohérent où se retrouvent les grandes impasses civilisationnelles, les impasses du ’paradigme néolibéral’ pour employer un ’élément de langage’ à la mode.

Chacun de ces événements a été immédiatement commenté et si possible mis à profit par les sphères de pouvoir assistées des média « mainstream » [25], les plus fortuits servant évidemment à masquer les plus politiques. Cela n'a échappé à personne, mais avec la complicité – volontaire ou pas – des media, la manœuvre a tout de même en partie réussi, et a imprégné les analyses et les opinions. Tous ces éléments convergent en effet sur deux points essentiels. En premier lieu, ils démontrent tous l'ineptie des concepts apparemment rationnels de la construction concurrentielle et managériale chère au néolibéralisme. Ensuite, il apparaît de plus en plus que derrière chacun de ces phénomènes, leurs interprétations, et les polémiques auxquelles ils donnent lieu, se dissimule une vision philosophique, voire anthropologique du monde. Un monde réticent aux dogmes libéraux L'affaire du coronavirus qui chamboule l’actualité et inquiète à juste titre les autorités comme les individus ne paraît pas à première vue de nature (...) Lire la suite »

La preuve par Castaner : Mme Alliot-Marie était une visionnaire en matière de « situations sécuritaires »

Gérard COLLET
Décembre 2018. Le mouvement des « Gilets Jaunes » déstabilise le gouvernement de MM Macron & Philippe. Mais bien vite, l'équipe En Marche redécouvre les vertus de la « condamnation des violences », voire de leur mise en scène. Et corollairement celles de la démonstration de force du pouvoir. Et cela n'est pas sans rappeler un certain épisode haut en couleurs... En décembre 2010, on s'en souvient, s'allume la « révolution de Jasmin », partie du village de Sidi Bouzid et du suicide de Mohammed Bouazizi. Très vite, appuyé sur la colère sourde de la population frappée par un chômage très élevé, et amplifié par la répression policière qui frappe chaque velléité de revendication, le mouvement s'étend à tout le pays. Des manifestations continues et des arrêts de travail allant jusqu'à la grève générale déstabilisent le pouvoir autoritaire de M. Ben Ali. Autoritaire certes, et bénéficiant aussi de nombreux appuis extérieurs, en particulier en France [56], où nombre de responsables politiques font preuve à l'égard du (...) Lire la suite »

Retour vers l’ancien monde : De la pathétique instrumentalisation du « Parcours mémoriel » par le président Macron

Gérard COLLET
Ainsi donc le premier 11 novembre du Grand dirigeant français, espoir de toute l'Europe et de bien au delà, a été l'occasion d'un Grand et Beau discours prononcé avec ce ton inimitable de l'Homme qui a vu l'homme qui sait comment on influe sur le destin du monde. Et dans le bon sens [61]. Et voilà notre apprenti sorcier des faits de civilisation qui s'est emparé de la sacro-sainte commémoration et a pensé faire son miel du cortège d'émotions qu'elle véhicule encore. Il a cependant cette fois-ci évité les hurlements, comprenant tout de même que ce n'est pas le lieu. Mais avec cette confiance confondante en sa bonne étoile, ou plutôt en sa dialectique imparable, le voici qui fonce tête baissée dans les poncifs que l'on pensait appartenir à un très ancien monde, et dans les totems que les gens raisonnables contournent avec prudence. Au risque de lever de bien vilains lièvres. Il y a de l'Achille Talon dans cet homme là. Et hop, une louche grandiloquente sur nos héroïques poilus. Et vlan et un collier de (...) Lire la suite »

L’Eugénisme En Marche - ou Heureux les pauvres en esprit car le royaume de la manipulation génétique leur est promis

Gérard COLLET
Le sieur Laurent Alexandre, ci-devant urologue et actuel entrepreneur [86] a récemment confié à l'Express une tribune fort humblement intitulée « Pourquoi Bourdieu avait tort » [87]. Voilà donc le sort de P. Bourdieu et d'un pan de la sociologie scellé sans appel par les 50 lignes à l'emporte-pièce du tribun. Les lignes en question au demeurant, et quelque provocantes qu'elles paraissent, semblent avoir soulevé fort peu d'intérêt, ne déclenchant apparemment pas le moindre buzz : une recherche sur l'Internet ne mentionne en effet qu'une seule recension notable d'ailleurs fort peu élogieuse, et une critique acerbe qui à vrai dire s'intéresse davantage au journal qu'il l'a publiée qu'à l'auteur [88]. Ce faible écho n'est guère surprenant, car le tribun, sous des dehors révolutionnaires au sens macronien du terme, n'y fait montre que du positivisme le plus suranné, d'un scientisme béat qu'on croyait passé de mode, et du réductionnisme le plus élémentaire. Toutes ces qualités étant rehaussées il est vrai (...) Lire la suite »

Une marée humaine, vous savez, ça ne nous arrête pas...

Gérard COLLET
Un grand espoir nous anime. J'ai grand espoir qu'il se passe quelque chose, nous avons grand espoir qu'un mouvement immense se lève, qui agrège les inquiétudes, les colères, les mécontentements et les désespoirs, tous ceux qui sont liés à l'orientation que Macron, héraut momentané des classes dirigeantes, donne à la politique française. Au monde que ces gens là nous promettent. Nous avons grand espoir, car face à la manière dont les possédants s'organisent pour perpétuer, augmenter leur emprise et leur domination, une prise de conscience se fait jour indéniablement. La nécessité d'une « convergence » des luttes semble à tous de plus en plus évidente. Et les options stratégiques qui en découlent, elles aussi se précisent. Tout le monde semble avoir lu la récente tribune de F. Lordon, ou qui sait le texte de J.M Harribey datant de quelques années déjà [117], qui suggèrent que les échecs répétés des mouvement sociaux ne sont pas l'effet du hasard, mais l'obstination dans l'erreur stratégique. Cette réflexion (...) Lire la suite »

Harvey Weinstein & Co, les arts et lettres et le théâtre des pouvoirs

Gérard COLLET

Tout ou presque a été dit ces dernières semaines sur l'ampleur du phénomène de harcèlement sexuel, et l'on a vu enfin révélées l'omerta, si ce n'est la complicité, qui ont permis son éclosion au sein de diverses sphères de pouvoir et ont longtemps protégé les coupables de ces actes. A ce titre d'ailleurs, harcèlement sexuel, harcèlement au travail et mépris de classe, s'ils n'ont pas toujours la même gravité dévastatrice, relèvent de catégories proches. Qui parfois se rejoignent comme ce fut longtemps le cas (1) dans les grandes maisons dont le maître pouvait aisément disposer selon son bon plaisir de ses domestiques hommes ou femmes, et s'en défaire à sa volonté. Comme à chaque événement révoltant, on a alors assisté à une « soudaine prise de conscience » de tous les personnages en vue, des médias aux responsables politiques, tous clamant leur surprise et jurant que cela ne se produirait plus.

Mais bien peu a été dit sur les ressorts exacts de la proximité affichée entre les divers détenteurs de pouvoir, qui conduit magnats de la presse, milliardaires, politiques à s'afficher ensemble ostensiblement aux yeux du peuple (2). Qui exige de bien des hommes publics, de beaucoup de grands industriels, qu'ils démontrent leur intérêt pour les arts et les lettres... Peu a été dit sur ce spectacle par lequel se renforcent les différents acteurs de cette scène, et la manière dont ils construisent le théâtre de grandeur qui a pour but de nous soumettre depuis des temps immémoriaux. Et sur le peu de discernement qu'ils démontrent quant aux errements moraux de leurs pairs. Alors, ça y est. Après Weinstein, puis un présentateur de JT, puis des stars, puis des militaires et un « islamologue » médiatique, voici venu le tour de Roman Polanski. Voici que les accusations portées contre le grand cinéaste ressurgissent lors de la rétrospective proposée par la Cinémathèque de Paris. Et voici encore que les arguments (...) Lire la suite »

Le capitalisme libéralisé brûle ses vaisseaux

Gérard COLLET

Les classes dirigeantes se sentent si puissantes et inattaquables qu'elles n'hésitent plus à tomber le masque et à révéler leur hypocrisie. Au risque de sous-estimer la rage de ceux qui ne sont rien et de ceux qui "foutent le bordel"...

Voici des temps révélateurs où éclatent au grand jour, au hasard de faits fortuits ou de la publication de longues enquêtes, la perversité incurable du « système » économico-politique et la collusion entre toutes les strates des possédants et profiteurs. On y apprend sans surprise la tolérance bienveillante des puissants à l'égard des divers aspects de la domination, dont le harcèlement sexuel n'est qu'une des facettes, puis on découvre toujours sans surprise les noms des entreprises et des dirigeants qui grâce à des montages aussi invraisemblables dans leurs détails que limpides dans leurs objectifs, dissimulent au cœur même de l'Europe leurs milliards, leurs villas provocantes et leurs yachts inmanœuvrables. L'apogée est évidemment atteinte avec la découverte des acrobaties de l'entreprise Whirlpool, déjà rendue célèbre pas ses récents plans sociaux qui ont fourni à E. Macron une des premières occasions de se mettre en avant. Des ouvriers découvrent ainsi qu'après – ou avant, ou pendant – qu’elle (...) Lire la suite »
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Pathétique et inquiétante prestation que la leçon de choses à vocation « pédagogique » du président Macron dimanche 15 octobre.

Macron premier de cordée

Gérard COLLET
Cette longue interview, très conventionnelle pour le marcheur que vous êtes, a offert aux commentateurs une de ces formules conçue pour faire leurs choux gras. Ils ne s'en sont pas privés. Mais hélas, c'est une métaphore bien malheureuse et bien pauvre, que cette histoire de cordée que vous inventâtes dimanche soir. Figure de style qui a certes pour vous le mérite de ressusciter la mystique du Guide. Mais comment diable avez-vous pu vous fourvoyer dans cette impasse ? Votre si beau cerveau l'a-t-il improvisée derechef en plateau, ou aucun de vos conseillers n'a-t-il jamais grimpé en cordée ? Voilà des errements que votre concurrent malheureux [124] vous aurait aisément évités, lui qui tutoie les cimes quand les affaires lui en laissent le temps. Car enfin, ni vous ni vos communicants n'ont donc réalisé à quel point il est difficile, hasardeux et à double tranchant de lancer des cailloux sur le premier de cordée ? Les lois de la gravitation sont plus tenaces que celles de l'économie... Laissons (...) Lire la suite »

De l’état d’urgence et du maintien d’une société injuste

Gérard COLLET
Ainsi donc l'été n'a pas porté conseil à M. Macron et à son gouvernement, et la nouvelle Assemblée Nationale a adopté en juillet la sixième prolongation de cet état d'exception, passant outre les nombreuses réticences et oppositions exprimées tant par des juristes que par des associations défendant les libertés publiques (Libération, 6 juillet 2017). Qui plus est, la « version consolidée de la Loi relative à l'état d'urgence, qui traduit les intentions du nouveau pouvoir de sortir de l'état d'urgence tout en conservant des mesures exceptionnelles (Le Figaro, 8 juin 2017) recèle des conditions d'application permettant une très large interprétation : « atteintes graves à l'ordre public » ; « événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique »... (Légifrance, 27 août 2017). On sait d'ailleurs que les dispositions en vigueur ont avant tout permis de restreindre la liberté de manifester. Les perquisitions de nuit, souvent violentes et humiliantes, et les assignations à résidence, (...) Lire la suite »
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