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Auteur : Benito PEREZ

Venezuela : « Un coup contre le droit international »

Benito PEREZ

Dernier expert onusien à s’être rendu au Venezuela, l’Etasunien Alfred de Zayas dénonce la tentative de renversement de Nicolas Maduro et plaide pour une médiation onusienne.

La tentative de coup de force du président du parlement vénézuélien et de ses alliés continentaux a ravivé les tensions dans le pays latino-américain. Pour nombre d’observateurs, la non-reconnaissance du président, Nicolas Maduro, tant par l’opposition que par la plupart des Etats de la région ferme de facto la porte à un dialogue national de sortie de crise. Une polarisation sans fin qui pourrait entraîner le pays vers la guerre civile, craint le juriste étasunien Alfred de Zayas, dernier expert des Nations Unies à avoir visité le Venezuela, en 2017. Si le professeur de droit à la longue carrière onusienne n’est pas tendre avec la manœuvre de l’autoproclamé président Juan Guaido, il est encore plus sévère avec son propre pays. Interview. * * * Comment avez-vous réagi à l’autoproclamation de Juan Guaido et à sa reconnaissance par de nombreux pays, dont les Etats-Unis ? Alfred de Zayas : Nous assistons à une rébellion contre le droit international et contre le principe démocratique. Il est incroyable que (...) Lire la suite »

Il faut sauver le symbole Assange

Benito PEREZ
Deux mille trois cent cinquante-deux jours sans goûter à l’air libre. Depuis bientôt six ans et demi, l’activiste australien Julian Assange vit reclus dans l’ambassade équatorienne à Londres, soumis à des conditions de vie inhumaines. Confiné dans une petite chambre sans lumière du jour, privé de communications externes et de visites pendant six mois, M. Assange a vu sa santé décliner. Sans accès aux soins adéquats : la moindre sortie signifierait pour lui arrestation (1) et extradition vers les Etats-Unis. Il aura fallu l’intervention, fin octobre, de deux rapporteurs spéciaux de l’ONU pour rompre le blocus imposé par Quito à son hôte et autoriser à nouveau ce à quoi n’importe quel détenu de droit commun a droit. Sauf pour le droit à la parole qui lui est toujours dénié. Pour ses soutiens, dont l’ex-président Rafael Correa qui lui avait accordé asile et nationalité, il ne fait pas de doute que le nouveau pouvoir équatorien, plus proche de Washington, veut se débarrasser de l’encombrant réfugié, si possible (...) Lire la suite »

TTIP : Ne pas crier victoire !

Benito PEREZ

Stop ou encore ? Les négociations sur le Traité transatlantique de libre-échange (TTIP ou TAFTA) ont suscité un curieux pas de danse entre le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, et la porte-parole de la Commission européenne, Margaritis Schinas. Pour le premier, interviewé dimanche par la TV allemande, le TTIP serait « de facto » enterré, vaincu par le refus des Européens de se « soumettre aux exigences américaines ». La seconde, elle, a affiché lundi un bel optimisme quant à un bouclage de l’accord avant la fin de l’année.

Qui dit vrai ? Qui dit faux ? Probablement, les deux ! Car si une signature avant 2017 parait utopique, son enterrement l’est tout autant. Concrètement, les négociations – menées par la Commission mais devant être validées par les États et le parlement européen – achoppent sur un calendrier électoral très défavorable. Tant Hillary Clinton aux États-Unis que François Hollande en France ou Angela Merkel en Allemagne, tous favorables au traité, affronteront ces prochains mois les urnes dans un contexte de rejet populaire du TTIP. Pour les sociaux-démocrates de Sigmar Gabriel, l’échec du traité – dans sa forme actuelle – est même affaire de survie politique, après des années passées dans l’ombre d’une coalition dirigée par la CDU. Mais une fois ces écueils démocratiques franchis, rien n’indique que les penchants libre-échangistes de la nomenklatura occidentale ne pourront pas à nouveau s’exprimer librement. On se souvient encore d’un Bill Clinton, porté à la Maison-Blanche sur la promesse de refuser l’Accord de (...) Lire la suite »

L’autre guérilla colombienne pourrait rejoindre le dialogue de paix

Benito PEREZ
EXCLUSIF - L'Armée de libération colombienne (ELN) espère rejoindre le processus de négociations ouvert par les FARC et le gouvernement, annonce le commandant Gabino. Le processus de paix colombien, débuté il y a quinze jours à Oslo, entre le gouvernement et les Forces armées révolutionnaires (FARC) paraît encore bien fragile. L'arrivée de l'Armée de libération nationale (ELN) dans le jeu donnera-t-elle l'impulsion décisive ? Dans cet entretien au Courrier, Nicolás Rodrà­guez Bautista, commandant de la seconde guérilla du pays, déclare la volonté de son mouvement de rejoindre une table de négociations commune à l'Etat, aux FARC, à l'ELN, mais aussi à la société civile, autre oubliée du processus en cours. Membre de l'ELN depuis son origine en 1965, « Gabino » a succédé en 1998 au prêtre Manuel Pérez à la tête du mouvement révolutionnaire armé. Egalement implantée dans les villes, l'ELN a subi une forte érosion durant les années 2000 dans ses quelques bastions ruraux. Elle compterait toutefois encore plus de (...) Lire la suite »

Le vrai miracle tunisien

Benito PEREZ
« C'est la crise sociale qui provoquera la chute du régime », nous avait assuré Hamma Hammami il y a quelques années1. La prophétie du leader communiste tunisien faisait alors sourire les amis du vieux dictateur Zine El Abidine Ben Ali, père révéré du prétendu « miracle économique tunisien ». L'arrestation de l'opposant hier à son domicile montre qu'à Tunis l'arrogance a cédé le pas à la peur. Avec une détermination et une liberté de ton inconnues depuis les « émeutes du pain » de 1983-1984, la jeunesse tunisienne affronte sans relâche depuis un mois ses geôliers autant que ses exploiteurs. Car si le désespoir est surtout alimenté par des conditions de vie dégradées, la revendication politique n'est jamais loin. La révolte de la région minière de Gafsa, en 2008, avait préfiguré ce type de mouvement, d'autant plus explosif qu'il était pluridimensionnel. Le ras-le-bol du flicage s'y nourrit des inégalités et des prébendes qu'une petite minorité continue de se partager. Vanté comme un modèle pour l'Afrique par le (...) Lire la suite »

Colombie : le président Uribe extrade ses témoins gênants...

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Alvaro Uribe est un politicien diablement habile. En extradant mardi vers les Etats-Unis les principaux chefs paramilitaires « démobilisés », le président colombien a réalisé un coup de maître.D’un unique geste, il a mis le masque de l’intransigeance et ravi son allié du Nord... tout en éloignant plusieurs témoins gênants. Ceux-là mêmes qui distillent depuis des mois les révélations sur les liens entre pouvoir, narcotrafic et assassinats politiques, au point de faire vaciller le chef de l’Etat. Chapeau l’artiste !

Aux Etats-Unis, Salvatore Mancuso et consorts - accusés de centaines de massacres, de plus de 15000 assassinats et de davantage encore de disparitions forcées - ne pourront être inquiétés que pour des délits liés à la drogue. Et quoi qu'en dise M. Uribe, les extradés ne risquent pas de recevoir beaucoup de visites de juges colombiens enquêtant sur les massacres (et encore moins des parties civiles). Le coût des déplacements, la dispersion des extradés sur quatre Etats et les freins procéduraux devraient refroidir les ardeurs. Qu'on en juge : la justice colombienne n'a toujours pas obtenu les pièces de la condamnation aux Etats-Unis de Chiquita pour financement des « paras ». Dans l'autre sens, le procès l'an dernier de la société Drummond, devant une cour US, avait été torpillé par le refus de Bogota d'expédier certains documents... Le message de M. Uribe aux « paras » demeurés au pays est clair : ceux qui ne sont pas satisfaits de leur sort et qui bavardent encourent l'extradition. Quant à ceux qui ont (...) Lire la suite »

En Bolivie, Evo Morales instaure une rente universelle dès 60 ans.

Benito PEREZ

Depuis le 1er février, tous les aînés reçoivent une allocation équivalant à deux cinquièmes du salaire minimum. Une mesure financée grâce à un impôt sur les hydrocarbures.

Le Courrier, mardi 12 Février 2008 Pourtant au coeur de la cosmovision indienne, la vénération des anciens n'avait pas encore trouvé sa traduction institutionnelle : jusqu'au 1er février dernier, à peine un aîné sur cinq touchait une retraite en Bolivie. C'est dire si le lancement en grande pompe, ce jour-là , de la « Rente vieillesse universelle Dignité », marque une étape symbolique et décisive pour le gouvernement du leader aymara Evo Morales, en place depuis tout juste deux ans. Puisé pour grande part dans les recettes pétrolières, ce revenu de 20 à 30 francs mensuels (2/5 du salaire minimum) fait partie d'une série de mesures visant à réduire de moitié le nombre de Boliviens vivant sous le seuil de l'extrême pauvreté. Formellement, la Rente Dignité vient remplacer le Bonosol, une allocation moins étendue et moins dotée, que l'ancien président Gonzalo Sanchez de Lozada avait financée par la vente des entreprises publiques, au moment où il liquidait le système de retraite par répartition. L'an dernier, (...) Lire la suite »

« Aujourd’hui, les Boliviennes parlent en leur nom propre »

Benito PEREZ

Avec les indigènes et les paysans, les femmes ont su profiter de la montée en puissance du mouvement social pour conquérir leur place dans les institutions. Le point sur la cause de l’égalité avec la ministre Celima Torrico et sa collègue Evelin Agreda.

Celima Torrico, Ministre de la Justice, photo : Qkaracheando Le Courrier, mardi 5 Février 2008. L'élection d'Evo Morales, il y a deux ans, n'aura pas seulement marqué l'irruption des indigènes et des paysans à la tête de l'Etat bolivien. Dans le sillage du syndicaliste aymara, les femmes jouent un rôle inédit dans le processus politique bolivien, résultat des mobilisations sociales des années 1990-2000. « Pour la première fois, les Boliviennes parlent en leur nom propre », déclare Evelin Agreda, vice-ministre du Genre et des Affaires générationnelles. Joignant les actes à la parole, l'ancienne militante féministe accompagnait récemment sa ministre de tutelle chargée de la Justice, la Quechua Celima Torrico, au Palais des Nations devant le Comité pour l'élimination des discriminations à l'égard des femmes (CEDAW, lire ci-dessous). Une présence de haut niveau, saluée par le comité, qui témoigne de l'importance de cette cause pour le gouvernement d'Evo Morales. Et l'occasion, pour Le Courrier, d'une (...) Lire la suite »

Bolivie : La fructifère réforme de l’or noir se poursuit.

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Evo Morales, Président de la Bolivie. Le Courrier, samedi 29 décembre 2007. Bolivie - Nationalisations et industrialisation au menu de 2008. Le gouvernement du président Evo Morales poursuit sa réforme du secteur des hydrocarbures. Mercredi, il a annoncé son projet de renationalisation de quatre entreprises de production ou de transport de gaz appartenant à des compagnies étrangères. La Paz projette également de créer une nouvelle entreprise pétrochimique - Petrobol - chargée d'industrialiser le gaz bolivien. Des annonces faites alors que le patronal Institut bolivien pour le commerce extérieur (IBCE) annonce un nouveau record d'exportations portées par le secteur pétrolier. La Bolivie possède les deuxièmes réserves de gaz de la région après le Venezuela. Le ministre des Hydrocarbures, Carlos Villegas, a admis que les négociations avec les transnationales n'avaient pas encore commencé mais il a averti que le gouvernement avait la ferme intention de prendre au plus vite au moins 51% des parts dans (...) Lire la suite »

Lutte décisive en Bolivie, Benito Perez.

Benito PEREZ
Le Courrier, jeudi 27 décembre 2007. La « jeune démocratie bolivienne » court-elle un « mortel danger », comme l'affirme Danielle Mitterrand dans Le Monde du 22 décembre ? (Lire ci-dessous) Le processus de « révolution en démocratie » conduit depuis deux ans par le président Evo Morales est en tout cas entré dans une ère troublée. Deux jours après l'appel de la présidente de France-Libertés à défendre le gouvernement populaire, le siège de la Centrale ouvrière de Bolivie (COB) subissait un attentat à l'explosif. L'attaque n'a pas fait de victime, mais elle symbolise le degré atteint par l'affrontement entre mouvements sociaux et secteurs radicalisés de la bourgeoisie. Toute l'année 2007 aura été marquée par ce crescendo. A mesure qu'avançaient les réformes -agraire, fiscale, sociale, judiciaire, constitutionnelle-, l'opposition a joué l'obstruction. S'appuyant sur les rivalités régionales et ethniques, elle a tour à tour essayé de bloquer l'Assemblée constituante (avant de la boycotter), mené une guérilla (...) Lire la suite »
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