Il faut revenir sur les perquisitions dont ont été victimes Jean-Luc Mélenchon et les insoumis. Bien des choses ont été dites à leurs sujets. Cette opération politique, car il ne faut pas se voiler la face, c’est bien de cela qu’il s’agit, fait partie de l’entreprise systématique de démolition de la France Insoumise.
Le Grand Soir a naguère exprimé des réserves relatives au MEDIA, sur des points précis : Gérard Miller prétendant sur France 2, où il faisait la promotion du MEDIA, que les homosexuels sont persécutés à Cuba, Catherine Kirpach délivrant un gros bobard sur la Venezuela dans le JT.
En donnant à lire cet article de Jacques Sapir, nous passons outre le fait que le soutien du GS au MEDIA depuis l’annonce de sa création ait eu essentiellement pour retour, à la première remarque, des insultes qu’il nous a demandé de publier (ce que nous avons fait).
Certes (comme le dit justement Jacques Sapir), le MEDIA est attaqué par la presse des milliardaires. Mais cela ne l’autorise pas à user des méthodes ressemblantes : fake news, peine à rectifier. En disant cela, en affichant une vigilance constructive, nous rendons service au MEDIA, même si ceux qui le pilotent ne le comprennent pas.
LGS
L’acte en apparence anodin, mais en réalité assez extraordinaire, a été commis à mon égard. Il est significatif de l’atmosphère dans laquelle la France se débat depuis maintenant plusieurs mois. Il est aussi significatif de l’intolérance aux idées contestataires et de la répression qui monte inexorablement, que ce soit en France (et la loi dite anti-terroriste est très inquiétante à cet égard) ou dans d’autres pays, comme l’Espagne.
Le Premier-ministre, le gouvernement et la presse aux ordres se déchainent contre la CGT et qualifient les grèves qui touchent les raffineries de « terrorisme social ». Le discours tenu aujourd’hui par Manuel Valls est en contradiction complète avec celui qu’il tenait en 2010. Vérité dans l’opposition, erreur dans la majorité…Mais, l’inquiétant est que, par sa pratique, comme une gestion exclusivement policière du mouvement ou par l’usage abusif de l’article 49-3 pour faire passer la loi « El Khomri », tout comme par son langage, il installe un climat de guerre civile en France. Il le fait alors que nous vivons, du moins en théorie, dans l’état d‘urgence. Ce comportement parfaitement irresponsable constitue aujourd’hui une menace pour la paix civile.
La destruction d’un appareil russe, dont l’équipage semble avoir été tué, par des avions de chasse turcs constitue un incident extrêmement sérieux, dont les conséquences peuvent être incalculables. L’attitude du gouvernement turc apparaît ici comme profondément irresponsable et provocatrice. Le fait que le gouvernement turc ait demandé une réunion de l’OTAN, comme si il avait été la puissance agressée, est un autre sujet de préoccupation.
Le débat qui s’est engagé au sujet de la possibilité, ou non, de constituer des « fronts » dans la lutte contre le système politique qui s’est constitué autour de l’Euro révèle les inconséquences d’un certain nombre d’intervenants. Ces inconséquences peuvent se situer au niveau de l’analyse, comme elles peuvent se situer au niveau de l’action politique. Ces inconséquences désarment ainsi les courants d’idées et les courants politiques, qui sont engagés dans le combat contre l’austérité et l’Euro.
« En fait, c’est le concept d’Etat « semi-colonial » qui apporte le plus de lumière sur la situation actuelle des pays européens. On peut considérer l’UE comme un système colonial mais dont la « métropole » ne pourrait être complètement identifiée [...] Si l’Allemagne apparaît comme le pays profitant le plus des structures de l’UE, cela n’implique pas que l’UE soit le système colonial de l’Allemagne ».
Le drame que vit la Grèce nous aura au moins appris deux choses : le lien qui existe aujourd’hui entre l’Euro et l’austérité et l’attachement d’une partie de la gauche à l’Euro, un attachement qui la conduit, maintenant de plus en plus rapidement, à sa perte. La première de ces choses permet de comprendre pourquoi les autorités de la zone Euro se sont montrées à ce point inflexibles. Le second nous explique pourquoi Alexis Tsipras s’est laissé poser la tête sur le billot et n’a pas choisi de rompre quand il le pouvait, c’est à dire dans la nuit du 5 au 6 juillet, après la victoire du « Non » au référendum.
Les différentes révélations sur les conditions dans lesquelles a été arraché l’accord, et il vaut mieux parler de diktat entre la Grèce et ses créanciers illustrent bien ce que l’on pouvait en penser à chaud. Cet accord est un véritable désastre pour l’ensemble de ses signataires, et pour la Grèce en premier lieu.