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A Ibiza ou sur la Lune, qu’il dégage !

Commission éducation du PRCF

Jean-Michel Blanquer est un ministre réactionnaire, arrogant méprisant et répressif. Sous ses attaques incessantes, c’est l’héritage des Lumières qui voit sa flamme étouffée ; c’est l’Ecole de la République, courageusement construite par des siècles de luttes pour permettre l’accès de tous, y compris celles des enfants de la classe ouvrière, à la connaissance et à l’élévation sociale selon ses stricts mérites, qui est chaque jour davantage démantelée. Le sinistre Blanquer a achevé de détruire le lycée général et la voie professionnelle, entreprise délétère qu’il avait commencée sous les ordres de Sarkozy et de Chatel. Le collège et le premier degré avaient, eux, déjà été mis à terre par ses prédécesseurs, conservateurs ou faux sociaux-démocrates et tous bons soldats de l’européisme béat. Le Baccalauréat n’est plus qu’un chiffon de papier dont la valeur est directement indicée sur le prestige du lycée qui le dispense. L’Ecole publique a été spoliée de ses moyens au profit de l’école privée, le plus souvent confessionnelle. La sélection par l’origine sociale est devenue la norme à l’entrée de l’enseignement supérieur. Le niveau scolaire des jeunes Français s’est effondré dans les classement internationaux.

La casse du service public d’éducation nationale une stratégie européenne

Son action ministérielle tout entière vise à privatiser le service public d’éducation nationale tout en rendant l’enseignement injuste et inégalitaire pour le plus grand bénéfice des enfants de la classe dominante, suivant en cela les stratégies édictées par l’Union Européenne qui, du processus de Bologne, à la feuille de route Europa2020, en passant par la stratégie de Lisbonne, ordonnent de mettre en place à marche forcée un grand marché concurrentiel de l’éducation, de la connaissance et de la compétence.

La méthode Blanquer : violence et la désinformation

Pour mener à bien cette entreprise de démolition systématique, cet individu prétentieux et borné a transformé la violence et la désinformation en méthode. La répression à tout va des lycéens et des agents – au premier rang desquels les syndicalistes – s’est vue systématiquement appuyée par une propagande délétère et violente. Ainsi, Blanquer aura rebondi de petites phrases méprisantes, du « on ne fait pas grève contre un virus » aux silences assassins sur le suicide de Christine Renon, directrice d’école à Pantin.

Les contre-réformes menées au pas de charge se seront à chaque fois appuyées sur des discours inquisiteurs visant à instrumentaliser la Laïcité et les prétendue « valeurs de la République » pour fracturer la communauté éducative et plus loin la Nation, alors même que le courageux Samuel Paty était inquiété par sa hiérarchie et abandonné sans protection au couteau de son assassin terroriste. Les attaques contre les droits des personnels, des élèves et de leur famille auront été accompagnées de torrents de mépris de classe, avec le relais courtisan et complice des médias patronaux avides de mener campagne pour casser du « prof ».

Cette violence de classe n’est pas nouvelle et on en trouve les stigmates dans les ministères Allègre, Chatel ou Vallaud-Belkacem ; mais avec Blanquer, le mépris des travailleurs est élevé au rang de dogme, avec comme cible prioritaire les enseignants, coupables aux yeux de Blanquer et de sa classe d’être des fonctionnaires sous statut au service du peuple.

Près de cinq ans que nos enseignants, personnels compétents érudits et dévoués, doivent subir les insultes et les attaques du violent Blanquer qui, les traitant en ennemis, n’a eu de cesse de les présenter comme des « décrocheurs », des « islamo-gauchistes » ou des « absentéistes » pour mieux les réprimer en les trainant dans la boue médiatique voire, pour les militants syndicaux, en conseil de discipline.

Cinq longues années que les lycéens en lutte ont affaire aux matraques et aux LBD des fascisants Castaner et Darmanin, dont les troupes auront été jusqu’à filmer des jeunes mineurs contraints, à Mantes-la-Jolie, à d’humiliantes génuflexions dans une réédition glaçante des scènes de sinistre mémoire.

Pour ne pas être en reste, les parents prolétaires sont jetés à la vindicte comme profiteurs se gavant d’« écrans plats ».

Bien avant la crise sanitaire, quiconque s’intéressait à la défense de l’éducation était pleinement conscient que le départ de Blanquer était indispensable tant il est dangereux pour notre système éducatif et pour la nature même de notre République sociale reposant, au moins en principe, sur le mérite de chacun.

La gestion de la crise sanitaire par Blanquer : instrumentaliser la pandémie au service de sa politique et de son ambition personnelle

Le tsunami pandémique s’est donc abattu sur un système éducatif aussi abimé que le système de santé. Poussant alors le cynisme à son sommet, ce ministre dogmatique, ambitieux et obscurantiste a choisi de faire de cette pandémie le double instrument de sa politique de destruction du service public national d’éducation et de son ambition politique personnelle visant à l’installer comme le chantre de la droite intégriste.

Inventant de toutes pièces un ennemi imaginaire qui voudrait « fermer les écoles », il s’est servi du choc épidémique pour accélérer encore la transformation des métiers de l’Education nationale et son organisation, et ainsi permettre l’exploitation « quoi qu’il en coûte » aux enseignants des parents de leurs élèves par ses donneurs d’ordres du MEDEF.

Avec un mépris total de la sécurité sanitaire qu’il doit aux personnels, aux élèves et à leurs familles, Blanquer a fait le choix de l’obscurantisme et du chaos : il a transformé les établissements scolaires en un mélange explosif de garderies sous équipées et de covidromes. Pire encore : suivant son dogme de la concurrence de tous contre tous, il a opté pour l’infection de troupeau dans la jeunesse, au prétexte faux que les jeunes ne risqueraient rien. Ce choix est d’autant plus ignoble et immoral qu’il met en danger de mort plusieurs centaines de milliers de nos concitoyens vulnérables face à l’intense circulation du Covid et qui ne peuvent être protégés par les seuls vaccins.

Ce véritable Bolsonaro français, tout à la construction de son image fantasmatique, n’a cessé de dénier les effets de la contagion en milieu scolaire et de refuser d’investir pour sécuriser nos écoles, allant même jusqu’a mettre en balance, à l’image du fasciste Bolsonaro, la vie de nos enfants et leur instruction en classe dans une déclaration que l’Histoire jugera.

Las, Blanquer a pu compter sur le soutien complaisant des conglomérats médiatiques capitalistes et sur l’habituelle complicité des syndicats jaunes (faussement dits réformistes) ainsi que sur les atermoiements coupables des directions des principales centrales syndicales de l’éducation pour proposer un visage présentable à une opinion publique échaudée par les catastrophes pseudo pédagogiques et véritablement euro-austéritaires des reniements « sociaux-démocrates ».

Mais les faits sont têtus et la vérité est révolutionnaire, et le mensonge Blanquer vient de se fracasser contre le réel

Jeudi 13 Janvier 2021, en masse, dans l’unité et avec dignité, les enseignants et les personnels éducatifs ont pu faire éclater au grand jour la vérité : leur rejet massif de Blanquer et de sa politique éducative et sanitaire qui abime l’école. Il ont pu crier leur ras le bol de son manque de respect envers les personnels et de sa communication obscurantiste basée sur les méthodes trumpistes de la « vérité alternative ».

Quelques jours à peine après le grand succès de cette mobilisation historique, Médiapart nous apprend que le pseudo « protocole sanitaire » – protocole conduisant de fait à maximiser la présence en classe des élèves ou personnels contagieux tout en désorganisant les services – a été annoncé en visio-conférence depuis Ibiza – belle destination pour siroter des cocktails au milieu de l’oligarchie corrompue –, cependant que l’article payant du Parisien présentait une image du ministre au travail dans son bureau.

Si le grotesque de la situation le dispute à son ignominie, tout le monde peut constater ce qu’est réellement le ministère Blanquer : une manipulation médiatique au service de la démolition de ce qui est la colonne vertébrale de notre République depuis Monge et Robespierre, à savoir l’Ecole républicaine.

A Ibiza ou sur la lune, Blanquer ne peut pas rester ministre : il doit dégager !

Le PRCF appelle donc à soutenir tous les mouvements de grèves – dès ce jeudi 20 janvier et tous les autres à venir, notamment l’intersyndicale du 27 janvier – et les manifestations des personnels de l’Education nationale – au premier rang desquels les enseignants – qui réclament la démission de Blanquer et se battent pour reconstruire un vrai service public de l’Education nationale. Ce qui implique d’en finir avec la mortifère UE du Capital livrant les Lumières et l’émancipation du genre humain aux appétits des rapaces capitalistes.

 https://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/a-ibiza-ou-sur-la-lune-quil-degage/
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COMMENTAIRES  

20/01/2022 12:47 par robess73

PARFAIT .LE MISE HORS D ETAT DE NUIRE DE CE FACHO EST VITALE§

20/01/2022 16:58 par Assimbonanga

Mais enfin ! Comment Blanquer saurait-il ce que c’est que l’école publique ? Il a fait toute sa scolarité à Stan qui est le summum de l’intégrisme. Je crois que les gens ne se rendent pas bien compte de quoi il s’agit...
J’ai fourni tellement de fois des liens vers cet établissement que maintenant j’arrête mais c’est pas bien difficile à trouver. Cet établissement de prestige, entre goupillon et sabre, a un site web fort touffu (Stanislas Paris) et qui s’y intéressera verra que l’Évangile en est le centre. Pour l’écologie, ça passe par le truchement de "François" (guide suprême des Catholiques) et la référence à LAUDATO SI. Résultat : ces élèves (qui ont tous des bonniches à la maison) s’abaissent à trier leurs poubelles scolaires. L’effort !

Rappelons que c’est Brigitte Macron, prof dans l’enseignement privé, qui a amené ce ministre à son mari, notre président de la République, lui-même élève d’institutions privées.

Leur traitement des enseignants est celui de patrons à larbins : existe-t-il des syndicats à l’école catholique sous contrat ? Les salariés obéissent ou sont virés. Idem pour les élèves récalcitrants, on les renvoie et ils peuvent ainsi passer d’un pensionnat à un autre, tels des patates chaudes, pour pas abaisser le niveau de réussite aux examens.

Ce n’est donc pas par des voix européennes descendues de Bruxelles que ces gens agissent contre l’enseignement public mais par endoctrinement personnel, conviction bien ancrée et ignorance qu’autre chose existe.

Au fait, voici comment on recrute dans une institution privée sous contrat, qui a besoin d’un remplaçant en urgence pour des classes de 6e et 5e : France.info Publié le 19/01/2022 20:55. "L’Oeil du 20h" : face à la pénurie d’enseignants, notre journaliste a été recrutée en quelques minutes via une annonce en ligne

(En espérant que France 2 ne recevra pas l’ordre de faire disparaître ce reportage compromettant pour l’image du privé comme ça s’est produit pour le reportage à Kaboul au sujet d’un bébé abandonné sur le bitume par des soldats étasuniens.)

20/01/2022 18:05 par calame julia

Assimbonanga, d’après mes sources : Madame ex Trogneux devenue B. Macron enseignait à Stanislas.

20/01/2022 18:24 par cunégonde godot

La casse du service public d’éducation nationale une stratégie européenne

Son action ministérielle tout entière vise à privatiser le service public d’éducation nationale tout en rendant l’enseignement injuste et inégalitaire pour le plus grand bénéfice des enfants de la classe dominante, suivant en cela les stratégies édictées par l’Union Européenne qui, du processus de Bologne, à la feuille de route Europa2020, en passant par la stratégie de Lisbonne, ordonnent de mettre en place à marche forcée un grand marché concurrentiel de l’éducation, de la connaissance et de la compétence.

Le "compromis-de-gauche" maastrichien de l’Education euromondiale, en somme...

20/01/2022 18:44 par cunégonde godot

Lire De l’Ecole, de Jean-Claude, livre édité en 1984, puis réédité en 2009 je crois...

20/01/2022 20:26 par irae

Le pire de cette politique neolibérale idiote (pléonasme) c’est qu’elle se prive des meilleurs esprits comme il fut remarqué de la crise des giletsjaunes, les vrais, pas les opportunistes qui cherchaient la lumière depuis des années et ont rejoint l’approximatif, multi-condamné.
La reproduction des élites met aux manettes des médiocres dont le seul mérite est d’être né (caxtex avait un papi sénateur pour un nul avec le glamour d’une chasse d’eau, ça aide) et ça se voit bon sang, rien ne va, dégradation de tout et croissance exponentielle de la dette.
De la nullité au pouvoir.

20/01/2022 20:32 par irae

Son action ministérielle tout entière vise à privatiser le service public d’éducation nationale

Et là on dit merci au grand machiavel de jarnac qui permit le détournement de nos impôts en faveur du privé.
Je crache sur sa tombe et demande à la FI de lever ses ambiguîtés sur ce sinistre personnage qui a permis la neolibéralisation de notre pays.

20/01/2022 20:36 par irae

on ne fait pas grève contre un virus 

Oui punch ligne aussi intelligente que "un virus n’a pas de passeport". Probablement du même conseil en communication, on ne change pas une équipe qui perd.

21/01/2022 08:08 par Roselyne Arthaud

Sidérant le lien sur "l’oeil du 20h", à noyer tout espoir !

21/01/2022 08:45 par babelouest

@ irae
Je me souviens avoir fustigé certains anciens "présidents" : c’était il y a déjà 6 ans !
http://babalouest.eklablog.com/le-terrible-mou-et-le-terrible-dur-l-ensemble-terrible-ment-a155672740

21/01/2022 10:04 par robess73

A IRAE .sans défendre" tonton " je vous prie de reprendre toutes les mesures prises par son gouvernement de 1981 a 1983 .la liste est impressionnante ........avant bien sur le virage a droite pris en 1984 sous l impulsion d une partie du PS ....et la désastreuse invention du front républicain .....

21/01/2022 12:51 par Assimbonanga

@ calame julia, tu es sure ? Ça serait pas plutôt la Providence à Amiens puis St-Louis -de Gonzague à Paris, établissements de Jésuites

21/01/2022 15:02 par Assimbonanga

@Roselyne Arthaud,
Ce que je trouve un peu perfide à l’œil du 20 h, c’est qu’ils vont souvent dans l’enseignement privé et qu’ils font comme si c’était la norme. Dans ce reportage que vous avez bien voulu regarder, je trouve qu’ils ne soulignent pas assez le fait que c’est le privé. Le téléspectateur inattentif en conclura que c’est pareil dans le public.
Pourquoi l’œil du 20h fait ça ? Ordre de la direction ? Ou ignorance de ces jeunes journaleux ? Ou alors, ils mettent leur gamins au privé et ça les satisfait, ils ne connaissent rien d’autre ? Volonté de nuire ou simple imbécilité ?

22/01/2022 19:30 par calame julia

Assimbonanga, bien, je ne signerai pas pour la certitude. Mais la source qui l’a bien connue à Amiens
m’avait cité Stan ! où elle aurait connu Monsieur Blanquer...
(je me permets de vous écrire que votre pseudo m’agrée).

23/01/2022 11:04 par Assimbonanga

Merci Julia !
Comme j’ai pas mal déambulé dans les couloirs du site web de Stan, j’ai observé des choses. Par exemple, j’ai pu voir que Natacha Polony y avait donné des conférences.
Pourquoi Brigitte Macron n’aurait pas donné des heures de cours à Stan, après tout, c’est pas impossible...

J’ai aussi survolé les PDF de règlement intérieur et je trouve que les Stan ( Fréjus, Cannes, St-Raphaël inclus) vont plus loin et sont plus "intégristes" que les Providence...

Les réactionnaires reconquièrent le pays et le paysage. Ils sont à la manoeuvre. Pendant que Blanquer nous donne à ronger l’os du woke, toute la sphère des catho continue sur la lancée qui depuis Sarkozy obtient des lois de revitalisation de l’enseignement catholique, petite loi par petite loi. A la longue, ça fait beaucoup !
Sur France2, il n’y a plus de réserve à montrer des élèves d’établissements privés riches arborer un tablier réglementaire ou un uniforme scolaire. C’est une façon d’habituer l’opinion publique.

Petite excursion touristique au Puy-en-Velay où Laurent recevait Valérie : Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez affichent leurs retrouvailles. Curaterie et bondieuseries, la vieille France moisie et corsetée. La même visite qu’avait fait Sarkozy pendant que la France d’en bas était nassée en basse-ville sous grillages et gaz lacrymo, le début de l’épopée répressive.

Ils vont finir par y arriver ! A nous niveler comme aux USA et dans le common wealth ! Uniformes pour tout le monde ! Et là, le FN ou le Z ne trouveront rien à redire à cette "mondialisation".

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