RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Thème : Éducation nationale

Le harcèlement à l’école : ses tragédies, et ses causes

Gilles DÉKA

Le harcèlement et ses tragédies ne sont que les ultimes conséquences de l’incapacité de l’école française à gérer les relations au sein de ses établissements.

Les personnels sont enfermés dans des discours phagocytés par leurs statuts, de sorte que les réponses à ce problème sont stéréotypées. Le suivi du jeune Nicolas aurait été traité de la même manière par un quelconque autre proviseur et peu importe le lieu, puisque ce sont les statuts de chacun qui « parlent », et non des approches finement individualisées qui gouvernent l’action ! Si celles-ci étaient valorisées par la hiérarchie, alors la prise d’initiative et la prise de risque de tout responsable aurait permis de prononcer – dès les premiers symptômes – une courte mesure conservatoire à l’encontre des harceleurs présumés et même si ce choix s’avérait une fausse piste in fine. Une mesure visible, donc un premier signal clair, aurait été adressée aux protagonistes et à leurs familles, plutôt que courriers et rencontres qui ne soient que les seuls marqueurs du processus. Affiche officielle de lutte contre le harcèlement scolaire. Ces cadres courent après les responsabilités mais en se gardant bien d’apparaître (...) Lire la suite »

Mort imminente de l’école. On ne peut plus attendre pour agir

Denis COLLIN

Les unes après les autres, les enquê­tes sta­tis­ti­ques sur le niveau des élèves fran­çais confir­ment l’effroya­ble dégra­da­tion de l’ins­truc­tion dans notre pays. Que l’on com­pare les élèves fran­çais d’aujourd’hui à ceux d’hier (comme la der­nière enquête sur l’ortho­gra­phe en CM2) ou qu’on les com­pare aux élèves d’autres pays, comme dans les sta­tis­ti­ques PISA, par exem­ple, tous les chif­fres vont dans le même sens.

Les consé­quen­ces en sont connues : la majo­rité des étudiants dans l’ensei­gne­ment supé­rieur sont inca­pa­bles d’écrire dans un fran­çais cor­rect. Même dans le sanc­tuaire de l’ensei­gne­ment qu’est l’École nor­male supé­rieure, on voit se mul­ti­plier les fautes de gram­maire, de syn­taxe et sim­ple­ment de voca­bu­laire. Le niveau en mathé­ma­ti­ques ne vaut pas mieux. Les pro­fes­seurs des clas­ses pré­pa­ra­toi­res qui le savent ont dû sérieu­se­ment revoir à la baisse leurs ambi­tions, ce qui se réper­cute sur les écoles d’ingé­nieurs. Cette situa­tion cala­mi­teuse résulte de la conjonc­tion de très nom­breu­ses causes qui toutes vont dans le même sens. La pre­mière de ces causes est une orien­ta­tion poli­ti­que déjà ancienne, mais rare­ment avouée, camou­flée sous les expres­sions trom­peu­ses d’école de la réus­site et d’économie de la connais­sance et autres calem­bre­dai­nes de la même farine. On a décidé de par­quer les jeunes dans des études lon­gues dont on sait par ailleurs qu’elles sont par­fai­te­ment inu­ti­les. Les (...) Lire la suite »
77 

Massacres aux États Unis

Djamel LABIDI

24 mai 2022, Uvalde, Texas. Nouveau massacre aux États-Unis. Cette fois-ci ce sont des enfants. Des enfants d'une école primaire. L' humanité a toujours placé les enfants , la protection des enfants, la vie des enfants, comme la plus grande valeur humaine. C'est la 27ème tuerie de l'année

Il y a quelque jours, le 14 mai, c'était le massacre de 10 noirs, par un suprématiste blanc, dans un magasin d'alimentation de la ville de Buffalo dans l'État de New York. En Avril 1999, cela avait été le massacre de l'école secondaire de Colombine, dans l'État du Colorado. 25 élèves y avaient trouvé la mort. La liste est interminable. C'est donc là le pays, le système, qui parle de défendre les valeurs de la civilisation, et qui veut donner des leçons au monde entier ? L'argument, l'excuse devrait-on dire, donnés en Occident est que les armes sont en vente libre aux États-Unis. Faux. Depuis la nuit des temps, dans bien des pays, les gens ont été armés, sans qu'il y ait de tels massacres chroniques. Cela n'arrive qu'aux États-Unis. Pourquoi ? Les ÉtatsUnis sont un pays qui s'est bâti sur un génocide, sur une extrême violence, sur l'anéantissement de toute une ethnie, de toute "une race" pourrait-on dire, les amérindiens. N'est-ce pas ce crime originel qui réapparait parfois, que ce soit dans la violence (...) Lire la suite »
12 

France : un appel pour des états généraux de l’éducation

Philippe SCHMETZ

Alors que tout converge vers une croissance des inégalités, enseignants et pédagogues de la maternelle à l’université lancent un appel pour une « école ambitieuse » et une « culture commune ».

Le constat s’impose d’une politique scolaire incapable de rendre effective l’égalité de réussite qu’elle promet. Au contraire, tout converge vers une croissance des inégalités : l’insuffisance des moyens du service public, un soutien à l’école privée qui ne cesse de réduire la mixité scolaire, l’appui aux start-up de l’éducation comme aux grands groupes internationaux pour développer des actions de soutien scolaire, d’orientation, d’accompagnement des apprentissages, la délégation de la formation professionnelle aux entreprises privées aux dépens des lycées professionnels publics. Blanquer et l’éducation à plusieurs vitesses Depuis mars dernier, Jean-Michel Blanquer a cherché à instrumentaliser la crise pour accélérer encore davantage ces orientations, laissant miroiter les vertus idéalisées d’une modernité numérique ou d’un transfert de l’action publique aux initiatives locales (2S2C). C’est bien l’école unique, laïque et gratuite qui est menacée et ses valeurs d’égalité d’accès aux savoirs et à la culture (...) Lire la suite »

A Ibiza ou sur la Lune, qu’il dégage !

Commission éducation du PRCF

Jean-Michel Blanquer est un ministre réactionnaire, arrogant méprisant et répressif. Sous ses attaques incessantes, c’est l’héritage des Lumières qui voit sa flamme étouffée ; c’est l’Ecole de la République, courageusement construite par des siècles de luttes pour permettre l’accès de tous, y compris celles des enfants de la classe ouvrière, à la connaissance et à l’élévation sociale selon ses stricts mérites, qui est chaque jour davantage démantelée. Le sinistre Blanquer a achevé de détruire le lycée général et la voie professionnelle, entreprise délétère qu’il avait commencée sous les ordres de Sarkozy et de Chatel. Le collège et le premier degré avaient, eux, déjà été mis à terre par ses prédécesseurs, conservateurs ou faux sociaux-démocrates et tous bons soldats de l’européisme béat. Le Baccalauréat n’est plus qu’un chiffon de papier dont la valeur est directement indicée sur le prestige du lycée qui le dispense. L’Ecole publique a été spoliée de ses moyens au profit de l’école privée, le plus souvent confessionnelle. La sélection par l’origine sociale est devenue la norme à l’entrée de l’enseignement supérieur. Le niveau scolaire des jeunes Français s’est effondré dans les classement internationaux.

La casse du service public d’éducation nationale une stratégie européenne Son action ministérielle tout entière vise à privatiser le service public d’éducation nationale tout en rendant l’enseignement injuste et inégalitaire pour le plus grand bénéfice des enfants de la classe dominante, suivant en cela les stratégies édictées par l’Union Européenne qui, du processus de Bologne, à la feuille de route Europa2020, en passant par la stratégie de Lisbonne, ordonnent de mettre en place à marche forcée un grand marché concurrentiel de l’éducation, de la connaissance et de la compétence. La méthode Blanquer : violence et la désinformation Pour mener à bien cette entreprise de démolition systématique, cet individu prétentieux et borné a transformé la violence et la désinformation en méthode. La répression à tout va des lycéens et des agents – au premier rang desquels les syndicalistes – s’est vue systématiquement appuyée par une propagande délétère et violente. Ainsi, Blanquer aura rebondi de petites phrases méprisantes, (...) Lire la suite »
15 

Présidentielles 2022 : vers la gratuité des cantines !

Paul ARIES

Jean-Luc Mélenchon propose la gratuité des cantines scolaires. Une belle idée pour avancer vers une sécurité sociale de l'alimentation. Une belle-idée pour réussir au plus vite la transition écologique. Une super belle idée qui prouve que la justice sociale et la justice écologique ne s'opposent pas. Une super belle idée pour montrer que la révolution citoyenne est jouissive et non culpabilisatrice. Il ne s'agit surtout pas de rendre gratuite la malbouffe existante mais de profiter du passage à la gratuité pour construire une alimentation relocalisée, resaisonnalisée, moins gourmande en eau, moins carnée et carnée autrement. Une cantine gratuite c'est aussi l'occasion de revenir à un service à table pour redécouvrir que la table est d'abord affaire de partage. Ci-dessous quelques biscuits pour une réflexion collective.

Vers la gratuité de la restauration sociale Le droit à l’alimentation est reconnu internationalement. Né officiellement, en 1996, lors du sommet mondial sur l’alimentation réuni à Rome (Italie), il se trouvait déjà dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966, dans des textes spécifiques dont la Convention internationale sur les droits des enfants et dans des textes régionaux (Europe) ou nationaux. Les débats, accompagnant ces déclarations, ne laissent aucun doute : le droit à l’alimentation n’est pas celui à une ration minimale de calories, de protéines et autres nutriments. Ce n’est pas davantage le droit à être nourri mais à se nourrir, c’est-à-dire à disposer d’une alimentation suffisante et de qualité choisie en fonction de ses valeurs culturelles et de son patrimoine naturel. Le droit à l’alimentation ne relève pas plus que les autres droits (à l’eau, aux transports, au logement, etc.) d’une vision (...) Lire la suite »
22 

Rentrée des classes 2021 : enjeux et perspectives

Olivier FOREAU

Un entretien sans concessions avec Jean-Michel Blanquer

P. M. Comment s’annonce la rentrée des classes 2021 ? J.-M. B. Comme chaque année, nous prévoyons environ 400.000 morts (dont 352.400 dans les classes maternelles). Vous voulez dire, si nous ne faisons rien ? Si nous ne faisons rien, ce sera le double. Mais nous sommes déterminés à agir. Comment est-ce possible ? Est-il encore temps ? Bien sûr et ce que nous pouvons faire dès maintenant, c’est réaménager les programmes scolaires pour les adapter à l’urgence. Une nouvelle grille de contenus pédagogiques vient d’être élaborée dans le bunker antiatomique de l’Élysée, qui devrait permettre aux enfants de se protéger les uns contre les autres, tout en s’amusant. Intitulé Delta Force IV, ce programme est disponible aussi en vidéo. C’est une excellente nouvelle pour les enfants, et aussi pour leurs parents, qui vivent dans la terreur depuis qu’ils ont appris qu’il y aurait une rentrée des classes cette année. L’axe numéro 1 consiste à privilégier l’activité physique, propre à stimuler l’immunité contrairement (...) Lire la suite »

Des enseignants français inféodés au capitalisme financier

Bernard GENSANE
François Ruffin est tombé récemment sur un sujet de bac en sciences économiques conçu pour les candidats libres, c’est-à-dire ceux qui ne peuvent, pour diverses raisons, suivre les cours en lycée : « Á l’aide de vos connaissances du dossier, vous montrerez que les politiques de flexibilisation du marché du travail permettent de lutter contre le chômage structurel. » On note que ce sujet ne pose pas une question mais demande de justifier une affirmation (zum Befehl !). Tout aussi scandaleusement tendancieuse eût été la proposition inverse : « Á l’aide de vos connaissances du dossier, vous montrerez que les politiques de flexibilisation du marché du travail contribuent à l’aggravation du chômage structurel. » François Ruffin qui, comme le banquier éborgneur est amiénois, a fait ses études au collège-lycée confessionnel La Providence à Amiens. Je suis toujours amusé de voir des enfants issus de milieux pas foncièreme catholiques étudier « chez les curés », comme on disait de mon temps. Mais, dans La Distinction, (...) Lire la suite »
17 

Ivan Illich et le système sanitaire

Rosa LLORENS
Dans les années 1970, Ivan Illich a joui d’une popularité sans doute fondée sur un malentendu, le succès de Une société sans école qui, tout de suite après sa parution aux Etats-Unis, en 1971, a été traduit en français et est devenu un best seller. On l’associait facilement à un autre best seller, Libres enfants de Summerhill, d’Alexander S. Neill (publié en français en 1970). Pourtant, l’envergure intellectuelle des deux auteurs est sans commune mesure, de même que la portée de leurs réflexions. A partir des années 80, Illich a été plus ou moins oublié ; mais aujourd’hui, cet auteur redevient incontournable : « Le séisme du covid-19 réhabilite ses thèses », écrit Richard Werly, dans un article du Temps du 9 octobre 2020, « Ivan Illich, la nostalgie du prophète ». Loin de l’hurluberlu en chemise à fleurs qu’on pouvait imaginer dans le contexte de mai 68, Illich est issu d’une famille catholique, de propriétaires terriens croates, établis en Autriche. Ordonné prêtre, il s’est mis en congé de l’Église dès 1969, mais (...) Lire la suite »

Stanislas s’en va-t-en guerre... contre les étudiants

Pierre SAUVE
Stanislas Guerini député de Paris, délégué général de LREM dans l'émission “ Le temps du débat ” du 4 février, sur France Culture, propose aux étudiants de s'endetter pour pouvoir faire des études. Stanislas, fils du directeur de Air Products France, inscrit, enfant, à l'École alsacienne, a fait ses études au lycée Henri IV. Diplômé d'HEC, il crée son entreprise Watt & Home. Il fait partie de la dream team de Strauss-Khan avec Ismaël Emelien, Benjamin Griveaux et d'autres qui ont défrayé la chronique... Les enfants chéris de la macronie qui ont biberonné au rocardisme. Nul étonnement que ce néolibéral s'attache à faire passer cette idée géniale. Le prêt étudiant, un assujettissement. Le prêt étudiant qui n'était jusqu'alors qu'un produit financier très marginal deviendrait un mode banalisé de financement des études. Stanislas Guerini prend des précautions tant cette pratique du prêt étudiant est sulfureuse dans notre pays aux traditions opposées à celles des pays anglo-saxons. Le prêt de 10 000 euros serait (...) Lire la suite »
21 
afficher la suite 0 | 10 | 20