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Thème : Éducation nationale

Réforme des lycées professionnels : l’école au service du capital

Collectif luttes JRCF
C'est au cours de l’année 2023 qu'a été annoncée par le gouvernement la réforme des lycées professionnels (réforme Grandjean), qui devrait entrer en vigueur pour l’année scolaire 2024-2025. En réponse à cette annonce, une mobilisation a eu lieu le mardi 12 décembre, réunissant près de 11% des enseignants de lycée professionnel dans la grève, pour dénoncer cette énième attaque de l’Union européenne capitaliste et supranationale qui vise à ériger son grand marché du travail européen contre l’enseignement national et public. Au programme, des épreuves avancées en mai et une augmentation de 50% des périodes de stage, dont 6 en fin d’année pour les terminales ne choisissant pas de rebondir sur d’autres études. Les stages seront rémunérés sous forme d’allocation (les entreprises bénéficieront d’une main d’œuvre gratuite aux frais du contribuable) entre 50 et 75€ la semaine, soit 2€ de l’heure, ce qui représente environ 5 fois moins que le SMIC. La SNUEP-FSE estime que la hausse des périodes de stage conduirait à la (...) Lire la suite »

Enseignants, les nouveaux prolétaires

Frédéric GRIMAUD

Cet essai décrypte comment l’organisation taylorienne de l’Éducation nationale entraine une prolétarisation des personnes, une perte de sens et une dévalorisation du métier avec des conséquences sur la santé des personnels, la souffrance au travail et la croissance des inégalités scolaires. Tout cet ouvrage peut se résumer en un questionnement : le travail des professeurs des écoles est-il en train de se prolétariser ? Pas de faux suspens, la réponse est oui, mais il reste à définir ce processus, à le mettre à l’épreuve, à le resituer dans son histoire, à le comprendre pour mieux pouvoir l’enrayer

Sortie du livre en librairie le 15 février "Qui aurait pu prévoir, au pays de Jules Ferry, Ferdinand Buisson, Jean Zay et Albert Camus, que le maître d’école pourrait, un jour, être identifié au prolétaire asservi par la machine décrit par Karl Marx ou à l’ouvrier obéissant dans « l’organisation scientifique du travail » proposée par Taylor ? Et pourtant, Frédéric Grimaud fait ici la démonstration magistrale que c’est bien à cela que nous assistons. En effet, au fil des pages de cet ouvrage, en une démonstration implacable, nous découvrons qu’avec l’habillage du « nouveau management public », le mariage des neurosciences et du néolibéralisme, l’hégémonie d’évaluations quantitatives et une avalanche de prescriptions en tous genres, les professeurs d’école sont assignés aujourd’hui à un statut d’exécutants, plus ou moins précarisés, sous l’œil de contremaîtres caporalisés chargés de veiller à leur docilité. Situation que Frédéric Grimaud dénonce en multipliant les références et les témoignages. Mais situation à (...) Lire la suite »
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Pression sur les élèves : un constat de crise du système éducatif français

Yves GUÉCHI

Le constat dressé par les associations de parents d'élèves en France est alarmant : la crise éducative persistante se manifeste à travers des inégalités croissantes, une détérioration du climat scolaire et des effectifs surchargés. Malgré les alertes répétées, le manque de moyens humains et financiers compromet gravement l'apprentissage des élèves, les laissant souvent livrés à eux-mêmes dans des classes surchargées. Au cœur des revendications se trouvent la nécessité de réduire les effectifs par classe, d'adapter l'enseignement aux besoins individuels et d'investir massivement dans la formation des enseignants pour bâtir un nouveau modèle éducatif public.

Le rapport PISA met en lumière les séquelles durables causées par la pandémie de COVID-19 sur les élèves à l'échelle mondiale. En France, il corrobore les alertes lancées ces dernières années par les associations de parents d'élèves concernant les effets néfastes, au quotidien, du manque de ressources humaines et financières dans le système éducatif. Le constat est clair : l'école française ne parvient pas à corriger les inégalités sociales existantes et, dans certains cas, contribue même à les accentuer. Les élèves issus de milieux défavorisés se retrouvent davantage fragilisés par ce système. Apprendre devient une tâche de plus en plus ardue, particulièrement pour les élèves provenant de milieux modestes, parmi lesquels un sur dix est touché par la grande pauvreté. La dégradation du climat scolaire et des problèmes disciplinaires entrave sérieusement les processus d'apprentissage. Ce phénomène est exacerbé par un nombre élevé d'élèves par classe, avec une moyenne de 30 au collège et 35 au lycée, des chiffres (...) Lire la suite »

Promis, demain nous nous déradicalisons

Rorik DUPUIS VALDER

Ce 19 octobre, Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale et terroriste de la bien-pensance sécuritaire, annonce vouloir exclure des collèges et lycées, sans autre forme de procès, tous les élèves prétendument « radicalisés ».

S’il s’agit là de radicalisation morale en réaction à ce que nos politiques et médias imposent tous azimuts de médiocrité et de perversité, alors celle-ci semblerait plutôt saine. Bien que le dogme, par son caractère fondamentalement excluant, n’apporte jamais de solution viable — ni pour l’individu en détresse, ni pour l’idée de collectivité. Mais quel paradoxe ! Monsieur Attal, chantre de l’inclusivité, qui exige de nos écoles qu’elles soient des « sanctuaires », tout à la fois gay-friendly, handi-bienveillants, non genrés ou obésophiles, n’accorderait donc aucune place aux jeunes révoltés, aux enfants perdus de la République ? Non, il voudrait s’en débarrasser sur-le-champ, en un mouvement d’humeur totalitaire, comme l’employeur pourri se débarrasse d’un salarié gênant, en ignorant qu’on a inventé le droit du travail et qu’il n’y est pas moins soumis qu’un autre. Il voudrait interdire aux enfants récalcitrants de se former convenablement, équitablement, de la même façon qu’on interdirait des manifestations de (...) Lire la suite »

Le harcèlement à l’école : ses tragédies, et ses causes

Gilles DÉKA

Le harcèlement et ses tragédies ne sont que les ultimes conséquences de l’incapacité de l’école française à gérer les relations au sein de ses établissements.

Les personnels sont enfermés dans des discours phagocytés par leurs statuts, de sorte que les réponses à ce problème sont stéréotypées. Le suivi du jeune Nicolas aurait été traité de la même manière par un quelconque autre proviseur et peu importe le lieu, puisque ce sont les statuts de chacun qui « parlent », et non des approches finement individualisées qui gouvernent l’action ! Si celles-ci étaient valorisées par la hiérarchie, alors la prise d’initiative et la prise de risque de tout responsable aurait permis de prononcer – dès les premiers symptômes – une courte mesure conservatoire à l’encontre des harceleurs présumés et même si ce choix s’avérait une fausse piste in fine. Une mesure visible, donc un premier signal clair, aurait été adressée aux protagonistes et à leurs familles, plutôt que courriers et rencontres qui ne soient que les seuls marqueurs du processus. Affiche officielle de lutte contre le harcèlement scolaire. Ces cadres courent après les responsabilités mais en se gardant bien d’apparaître (...) Lire la suite »

Mort imminente de l’école. On ne peut plus attendre pour agir

Denis COLLIN

Les unes après les autres, les enquê­tes sta­tis­ti­ques sur le niveau des élèves fran­çais confir­ment l’effroya­ble dégra­da­tion de l’ins­truc­tion dans notre pays. Que l’on com­pare les élèves fran­çais d’aujourd’hui à ceux d’hier (comme la der­nière enquête sur l’ortho­gra­phe en CM2) ou qu’on les com­pare aux élèves d’autres pays, comme dans les sta­tis­ti­ques PISA, par exem­ple, tous les chif­fres vont dans le même sens.

Les consé­quen­ces en sont connues : la majo­rité des étudiants dans l’ensei­gne­ment supé­rieur sont inca­pa­bles d’écrire dans un fran­çais cor­rect. Même dans le sanc­tuaire de l’ensei­gne­ment qu’est l’École nor­male supé­rieure, on voit se mul­ti­plier les fautes de gram­maire, de syn­taxe et sim­ple­ment de voca­bu­laire. Le niveau en mathé­ma­ti­ques ne vaut pas mieux. Les pro­fes­seurs des clas­ses pré­pa­ra­toi­res qui le savent ont dû sérieu­se­ment revoir à la baisse leurs ambi­tions, ce qui se réper­cute sur les écoles d’ingé­nieurs. Cette situa­tion cala­mi­teuse résulte de la conjonc­tion de très nom­breu­ses causes qui toutes vont dans le même sens. La pre­mière de ces causes est une orien­ta­tion poli­ti­que déjà ancienne, mais rare­ment avouée, camou­flée sous les expres­sions trom­peu­ses d’école de la réus­site et d’économie de la connais­sance et autres calem­bre­dai­nes de la même farine. On a décidé de par­quer les jeunes dans des études lon­gues dont on sait par ailleurs qu’elles sont par­fai­te­ment inu­ti­les. Les (...) Lire la suite »
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Massacres aux États Unis

Djamel LABIDI

24 mai 2022, Uvalde, Texas. Nouveau massacre aux États-Unis. Cette fois-ci ce sont des enfants. Des enfants d'une école primaire. L' humanité a toujours placé les enfants , la protection des enfants, la vie des enfants, comme la plus grande valeur humaine. C'est la 27ème tuerie de l'année

Il y a quelque jours, le 14 mai, c'était le massacre de 10 noirs, par un suprématiste blanc, dans un magasin d'alimentation de la ville de Buffalo dans l'État de New York. En Avril 1999, cela avait été le massacre de l'école secondaire de Colombine, dans l'État du Colorado. 25 élèves y avaient trouvé la mort. La liste est interminable. C'est donc là le pays, le système, qui parle de défendre les valeurs de la civilisation, et qui veut donner des leçons au monde entier ? L'argument, l'excuse devrait-on dire, donnés en Occident est que les armes sont en vente libre aux États-Unis. Faux. Depuis la nuit des temps, dans bien des pays, les gens ont été armés, sans qu'il y ait de tels massacres chroniques. Cela n'arrive qu'aux États-Unis. Pourquoi ? Les ÉtatsUnis sont un pays qui s'est bâti sur un génocide, sur une extrême violence, sur l'anéantissement de toute une ethnie, de toute "une race" pourrait-on dire, les amérindiens. N'est-ce pas ce crime originel qui réapparait parfois, que ce soit dans la violence (...) Lire la suite »
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France : un appel pour des états généraux de l’éducation

Philippe SCHMETZ

Alors que tout converge vers une croissance des inégalités, enseignants et pédagogues de la maternelle à l’université lancent un appel pour une « école ambitieuse » et une « culture commune ».

Le constat s’impose d’une politique scolaire incapable de rendre effective l’égalité de réussite qu’elle promet. Au contraire, tout converge vers une croissance des inégalités : l’insuffisance des moyens du service public, un soutien à l’école privée qui ne cesse de réduire la mixité scolaire, l’appui aux start-up de l’éducation comme aux grands groupes internationaux pour développer des actions de soutien scolaire, d’orientation, d’accompagnement des apprentissages, la délégation de la formation professionnelle aux entreprises privées aux dépens des lycées professionnels publics. Blanquer et l’éducation à plusieurs vitesses Depuis mars dernier, Jean-Michel Blanquer a cherché à instrumentaliser la crise pour accélérer encore davantage ces orientations, laissant miroiter les vertus idéalisées d’une modernité numérique ou d’un transfert de l’action publique aux initiatives locales (2S2C). C’est bien l’école unique, laïque et gratuite qui est menacée et ses valeurs d’égalité d’accès aux savoirs et à la culture (...) Lire la suite »

A Ibiza ou sur la Lune, qu’il dégage !

Commission éducation du PRCF

Jean-Michel Blanquer est un ministre réactionnaire, arrogant méprisant et répressif. Sous ses attaques incessantes, c’est l’héritage des Lumières qui voit sa flamme étouffée ; c’est l’Ecole de la République, courageusement construite par des siècles de luttes pour permettre l’accès de tous, y compris celles des enfants de la classe ouvrière, à la connaissance et à l’élévation sociale selon ses stricts mérites, qui est chaque jour davantage démantelée. Le sinistre Blanquer a achevé de détruire le lycée général et la voie professionnelle, entreprise délétère qu’il avait commencée sous les ordres de Sarkozy et de Chatel. Le collège et le premier degré avaient, eux, déjà été mis à terre par ses prédécesseurs, conservateurs ou faux sociaux-démocrates et tous bons soldats de l’européisme béat. Le Baccalauréat n’est plus qu’un chiffon de papier dont la valeur est directement indicée sur le prestige du lycée qui le dispense. L’Ecole publique a été spoliée de ses moyens au profit de l’école privée, le plus souvent confessionnelle. La sélection par l’origine sociale est devenue la norme à l’entrée de l’enseignement supérieur. Le niveau scolaire des jeunes Français s’est effondré dans les classement internationaux.

La casse du service public d’éducation nationale une stratégie européenne Son action ministérielle tout entière vise à privatiser le service public d’éducation nationale tout en rendant l’enseignement injuste et inégalitaire pour le plus grand bénéfice des enfants de la classe dominante, suivant en cela les stratégies édictées par l’Union Européenne qui, du processus de Bologne, à la feuille de route Europa2020, en passant par la stratégie de Lisbonne, ordonnent de mettre en place à marche forcée un grand marché concurrentiel de l’éducation, de la connaissance et de la compétence. La méthode Blanquer : violence et la désinformation Pour mener à bien cette entreprise de démolition systématique, cet individu prétentieux et borné a transformé la violence et la désinformation en méthode. La répression à tout va des lycéens et des agents – au premier rang desquels les syndicalistes – s’est vue systématiquement appuyée par une propagande délétère et violente. Ainsi, Blanquer aura rebondi de petites phrases méprisantes, (...) Lire la suite »
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Présidentielles 2022 : vers la gratuité des cantines !

Paul ARIES

Jean-Luc Mélenchon propose la gratuité des cantines scolaires. Une belle idée pour avancer vers une sécurité sociale de l'alimentation. Une belle-idée pour réussir au plus vite la transition écologique. Une super belle idée qui prouve que la justice sociale et la justice écologique ne s'opposent pas. Une super belle idée pour montrer que la révolution citoyenne est jouissive et non culpabilisatrice. Il ne s'agit surtout pas de rendre gratuite la malbouffe existante mais de profiter du passage à la gratuité pour construire une alimentation relocalisée, resaisonnalisée, moins gourmande en eau, moins carnée et carnée autrement. Une cantine gratuite c'est aussi l'occasion de revenir à un service à table pour redécouvrir que la table est d'abord affaire de partage. Ci-dessous quelques biscuits pour une réflexion collective.

Vers la gratuité de la restauration sociale Le droit à l’alimentation est reconnu internationalement. Né officiellement, en 1996, lors du sommet mondial sur l’alimentation réuni à Rome (Italie), il se trouvait déjà dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966, dans des textes spécifiques dont la Convention internationale sur les droits des enfants et dans des textes régionaux (Europe) ou nationaux. Les débats, accompagnant ces déclarations, ne laissent aucun doute : le droit à l’alimentation n’est pas celui à une ration minimale de calories, de protéines et autres nutriments. Ce n’est pas davantage le droit à être nourri mais à se nourrir, c’est-à-dire à disposer d’une alimentation suffisante et de qualité choisie en fonction de ses valeurs culturelles et de son patrimoine naturel. Le droit à l’alimentation ne relève pas plus que les autres droits (à l’eau, aux transports, au logement, etc.) d’une vision (...) Lire la suite »
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