Extrait
Lundi 16 février 2004
L’écrivain Cesare Battisti a été arrêté mardi 10 février à Paris par des policiers de la Direction nationale antiterroriste (DNAT). Très rapidement, il a été présenté devant un magistrat qui lui a notifié son placement sous écrou extraditionnel.
Une procédure pour le moins curieuse à l’encontre de quelqu’un qui avait été déjà jugé inextradable en 1991. Les doutes sur les conditions de l’arrestation de l’écrivain sont renforcés quand on apprend qu’elle a mobilisé, en amont, la collaboration de certains services très discrets du ministère de l’Intérieur. Essayons d’y voir plus clair.
En s’attaquant à Cesare Battisti, les services du ministère de la Justice cherchent vraisemblablement à passer en force.
Si un romancier connu et reconnu, soutenu par des centaines d’éditeurs et d’écrivains, marié et père de deux enfants, qui a déjà été déclaré inextradable par les juges, devait être livré à l’Italie afin qu’il purge une peine à perpétuité, il sera bien difficile pour les autres exilés politiques d’imaginer un futur sans nuages. Or, répétons-le, Cesare Battisti est juridiquement inextradable.