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Congrès de la CES à Athènes : confirmation de la politique d’accompagnement du Capital et de sa crise !

Nous n’avons pas suivi dans ses moindres détails le déroulement du congrès de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) qui s’est déroulé du 16 au 19 mai à Athènes. Les réflexions ci-après ont donc trait à ce qui apparaît comme majeur dans le déroulement de ce congrès et par exemple dans la résolution finale intitulée "manifeste d’Athènes".

Première remarque, de taille concernant la démocratie syndicale : la nouvelle secrétaire générale, Bernadette Ségol a bien été portée à la tête de la CES, sauf que, démocratie européenne de référence aidant sans doute, son élection avait été annoncée AVANT même que le congrès ne se tienne.

Venant des pratiques de l’Europe du capital, cela nous rappelle la violation récurrente de la souveraineté des peuples bien sûr au nom du respect de la démocratie !

Deuxième remarque, le constat fait de la situation des travailleurs en Europe par nombre de délégués est sans appel et rejoint donc celui que nous faisons : chômage, pauvreté, précarisation de la jeunesse, graves reculs sociaux, plans de rigueurs, facture présentée aux salariés et aux peuples après que les banques aient été massivement renflouées …. Soit !

Constat est également fait que les politiques de rigueur mises en oeuvre ne font qu’aggraver les choses.

Mais c’est pour déboucher au final sur de vagues appels à l’action ou comme le stipule le document final sur l’engagement "à faire campagne, à tous les niveaux pour le respect, entre autres, de l’autonomie des partenaires sociaux dans les négociations collectives et salariales".

En restant donc bien dans la ligne du " dialogue social" dont on peut mesurer les succès obtenus ces dernières années !

L’irruption espagnole

Avouons, cependant, l’actualité et les réalités vécues par les travailleurs européens ont percé sans fard à certains instants.

C’est ainsi que le délégué espagnol, Adolpho Munoz, a dressé un portrait sans concession de la situation en Espagne avec un chômage des moins de 25 ans de plus de 40% !

En rendant responsable les dirigeants européens et l’Europe de cette situation !

"On a une classe politique qui prend ses ordres auprès du capital" a-t-il affirmé !

Rajoutant qu’il était "difficile de faire la différence entre social-démocratie et politique de droite" et concluant sur le fait qu’acceptant tout cela on (la CES) se discréditerait !

Mais Adolpho s’est fait rappeler à l’ordre par la tribune, lui signalant qu’il avait dépassé les 3 minutes octroyées, son intervention tranchant sur le ronron habituel n’étant suivie d’aucune espèce de débat !

Cette intervention nous rappelant que se déroule en Espagne un formidable mouvement de la jeunesse ( los Indignados  !) contre le chômage, la misère, la précarité, l’absence d’avenir qui aura trouvé peu d’échos dans ce congrès alors qu’il devrait constituer un extraordinaire point d’appui pour l’ensemble des luttes de la classe ouvrière et la jeunesse dans l’ensemble de l’Europe !

L’Europe ! L’Europe ! L’Europe !

Troisième remarque : si les effets des politiques de rigueur menées sont bien montrées du doigt, pratiquement et de manière générale, le lien n’est pas fait avec les orientations des classes dirigeantes en Europe et la politique de l’Union Européenne elle-même, totalement contraire aux intérêts des classes populaires !

Dans le même temps, maints orateurs de premier plan et le texte final condamnent tout effort de solutions nationales (désignées comme un repli) et cantonnent le rôle de la CES et des syndicats qui la composent à faire en sorte que "l’Europe fonctionne " !

Le syndicalisme européen d’accompagnement se présente ici comme le meilleure garant du maintien de l’Europe du capital en implorant les dirigeants européens de bien vouloir les écouter !

Ce qui explique par ailleurs le nombre de commissaires européens présents dans plusieurs débats et tables rondes ! Ainsi que celui des représentants patronaux de Business Europe (le MEDEF européen) qui a plusieurs reprises ont lourdement insisté sur le fait que "les Etats devaient de toute manière rembourser la dette". Des fois que de mauvais esprits ne voudraient pas rembourser les prédateurs et les banksters !

Pour la CES, il ne s’agit finalement que de cantonner les revendications des travailleurs dans les limites construites et imposées par le Capital.

L’Europe et la guerre :

Intégrée à l’Union européenne (elle en est sa composante syndicale), la CES ne se sépare pas de sa politique étrangère euro-atlantique.

C’est ainsi qu’elle soutient (ou ne dit mot de) toutes les interventions du bloc occidental dans le monde au nom du droit d’ingérence et "des droits de l’homme" et, emboîtant le pas à la politique euro-américaine, condamne le boycott des produits israéliens face à la colonisation des territoires palestiniens et aux répressions sanglantes, cette fois au nom du respect de la "non-discrimination" !

Elle vante la construction européenne comme facteur et garantie de la paix en passant sous silence la guerre en Yougoslavie et qu’au travers du maintien de l’OTAN et des médias-mensonges et de propagande massive, l’Europe et son bras armé interviennent militairement sur de nombreux territoires et récemment dans les ex-colonies africaines.

Comment un congrès syndical peut-il faire silence sur les considérables moyens consacrés aux interventions militaires extérieures dans le moment même où les peuples sont sommés de faire pénitence et d’accepter l’austérité ?

De ce point de vue le mouvement syndical a bien une responsabilité majeure dans la dénonciation de guerres soit-disant "humanitaires" menées en notre nom, en réalité pour les sordides intérêts des classes dominantes d’un capitalisme en pleine crise qui dans le même mouvement tiennent à bout de bras le système financier prédateur !

Au final

Ce congrès confirme les orientations d’accompagnement et de collaboration de classes de la CES qui laisse les travailleurs désarmés face à l’offensive sans précédent depuis la Libération contre les conquêtes et les droits durement acquis.

Pour cette raison essentielle, nous ne cesserons de rappeler qu’existe en Europe comme dans le monde une alternative syndicale à l’affiliation à la CES et à la CSI : La FSM !

Car contrairement au silence organisé par les directions confédérales une alternative syndicale au syndicalisme européen d’accompagnement existe bel et bien !

La FSM vient précisément de tenir son congrès (début avril) … à Athènes. Avec plus de 800 délégués représentant 80 millions d’adhérents, la FSM qui était considérée comme marginalisée voire moribonde après l’effondrement des pays socialistes connaît depuis 2005 une véritable renaissance.

La FSM ne fonde pas son action sur les illusions du "dialogue social" mais sur l’organisation et le développement de la lutte des classes.

C’est pourquoi le Front Syndical de Classe continuera à faire connaître en France les initiatives de la FSM et à dénoncer les directions confédérales sur leur orientation d’accompagnement du système en France comme au plan européen et international.

Le Front Syndical de Classe

Pour une appréciation plus générale sur la CES se reporter au document "Qu’est-ce que la CES" et le document sur le syndicalisme international.

Adresses :

http://www.frontsyndical-classe.org/article-qu-est-ce-que-la-ces-64131568.html

http://www.frontsyndical-classe.org/article-dossier-syndicalisme-inter...

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