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Thème : Syndicalisme

Les mouvements sans grève ne gênent personne...

Jean-Marie PERNOT

Repris du site Le Vent Se Lève. Entretien mené par William Bouchardon.

Jean-Marie Pernot est l’auteur de Le syndicalisme d’après. Ce qui ne peut plus durer (Éditions du détour).

La forte opposition à la réforme des retraites met de nouveau les syndicats au centre du jeu politique. Après une mobilisation historique le 19 janvier dans la rue, de nouvelles manifestations sont prévues et des grèves se préparent dans plusieurs secteurs. Mais pour Jean-Marie Pernot, politologue et spécialiste des syndicats, un mouvement social se limitant à des manifestations et à quelques « grèves par procuration » ne sera pas suffisant pour faire reculer le gouvernement. L’organisation de grèves dures sera néanmoins ardue, tant les syndicats se sont affaiblis durant les dernières décennies. Dans cet entretien fleuve, l’auteur de l’ouvrage Le syndicalisme d’après. Ce qui ne peut plus durer revient sur les raisons de ce déclin, entre bureaucratisation, incapacité de la CGT et de la CFDT à s’unir, liens compliqués avec les partis politiques ou encore inadéquation entre la structuration des grandes confédérations et l’organisation du salariat contemporain. Propos recueillis par William Bouchardon. Le (...) Lire la suite »
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Où sont donc passées les confédés ?

Anna PERSICHINI
Nous sommes déjà en décembre. En tout et pour tout il y aura eu une manif confédérale et partiellement unitaire le 5 octobre dernier : eu égard aux graves attaques que subit le monde du travail, beaucoup de camarades pensaient déjà alors que cette date était déjà trop tardive. On nous répondait alors « en haut » qu’il fallait le temps nécessaire pour mobiliser mais qu’après ça, on verrait ce qu’on verrait. Eh bien on a vu : ce ne sont même plus, désormais, les « journées saute-moutons » que critiquent à raison les syndicalistes de lutte, ces journées espacées et sans visée revendicative claire, c’est maintenant... le néant pur et simple de l’action confédérale et inter-confédérale. Chacun est prié de mener sa lutte sectorielle tout seul dans son coin : retraités, hospitaliers, cheminots, chômeurs, forestiers, etc. Bref, c’est à se demander si les confédés existent encore. Rien d’étonnant s’agissant de la CFDT, cet appendice du MEDEF et de la C.E.S. que préside Laurent Berger, le « syndicaliste » qui n’a jamais mené (...) Lire la suite »

Des flics devant, des agresseurs dans le dos : la manif du 5 décembre telle que vécue dans le cortège syndical

Des communistes libertaires syndiqués à la CGT et à Solidaires

Lors de la manifestation du 5 décembre 2020 à Paris, le cortège syndical a affronté des violences policières hélas habituelles. Mais, pour la première fois, il a également dû subir l’assaut d’un groupe de manifestants. Agressions verbales, agressions physiques, saccage de matériel, incendie d’une barricade coupant le cortège en deux et facilitant l’attaque policière… Récit complet.

Ce récit a été rédigé à partir des témoignages de 9 manifestantes et manifestants, pour certains membres de la CGT ou de Solidaires, venus de toute la région parisienne et ayant vécu ces événements. Chaque année, début décembre, les organisations des privé·es d’emploi et précaires (CGT-Chômeurs rebelles, Agir contre le chômage, Apeis, MNCP) et plusieurs syndicats de salarié·es (dont ceux de la CGT, de Solidaires et de la FSU) organisent à Paris une manifestation contre le chômage et la précarité. Celle du samedi 5 décembre 2020 s’inscrivait dans le cadre d’une convergences des luttes à la fois contre la nouvelle « réforme » de l’assurance chômage et contre la Loi de sécurité globale. Cette manifestation était également soutenue par diverses organisations politiques, dont l’Union communiste libertaire. Ses militantes et ses militants étaient présents, aux côtés de leurs camarades de travail, au sein des cortèges syndicaux ou au sein du cortège de l’UCL. Un rassemblement au Trocadéro et une manifestation unitaire contre (...) Lire la suite »
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Covid-19, détresses respiratoires....

Nationalisation de Luxfer ou la prison

Jean-Luc MELENCHON

Je continue mes enquêtes pour savoir comment organiser la planification des moyens sanitaires pour faire face à l’épidémie s’il fallait qu’on s’en occupe demain. Ici, j’entre dans du chaud. Très chaud. La brique de base pour faire face aux détresses respiratoires. Les bouteilles d’oxygène médical.

Ça faisait déjà plusieurs jours que j’avais prévu ce contact. Aujourd’hui j’ai pu joindre Axel Peronczyck au téléphone. C’est le délégué CGT de l’entreprise Luxfer. Il a 26 ans. Il est au top niveau de son métier : titulaire d’un DUT et d’une licence professionnelle de maintenance. Un bac pro plus 3, un de cette élite professionnelle qui produit les objets les plus sophistiqués du pays. Celui-là, avec ses 132 collègues, et les 27 intérimaires qui les aidaient, produisaient des bouteilles d’oxygène médical. Oui, en ce moment, ce n’est pas rien d’en avoir sous la main dans les circonstances extrêmes. Bien sûr, je suppose que vous avez déjà tous vu des gens sous assistance respiratoire déambuler avec un petit sac dans lequel il y a une bonbonne d’oxygène médical. Vous avez vu aussi des pompiers porter sur leur dos une bouteille d’oxygène avant d’entrer dans les vapeurs, les fumées et le feu. Ou quand vous avez vu quelqu’un monter en détresse respiratoire dans une ambulance. C’est toujours la même petite bouteille. (...) Lire la suite »
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Deux pieux mensonges concernant les syndicats

Angel ROSSI
Au cours de la présente période de manifestations et de grèves, des journalistes, des éditorialistes, ont asséné des opinions, des commentaires dénotant une méconnaissance du milieu syndical et une volonté de soutenir le gouvernement et de nuire aux travailleurs en lutte. On les a entendu dire que les syndicats étaient dépassés par leur base et qu’ils n’avaient pratiquement aucune légitimité compte tenu du faible nombre de syndiqués. Pour répondre à la première assertion je peux faire part d’une lettre, datée du 8/10/1971, qui détaille la façon d’agir de la CGT. Elle était adressée par la Fédération Nationale des Syndicats de Transports aux conducteurs de la RATP : « Il va de soi que vous êtes les premiers concernés et que les décisions vous reviennent. Il serait irresponsable de notre part de ne pas vous apporter tous les éléments nécessaires à votre réflexion afin que vous preniez vos décisions en connaissance de cause et en tenant compte de tous les aspects. C’est la condition du succès de votre lutte bien (...) Lire la suite »
Procès d’un ex-patron aux mains blanches

Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide (nouvelle publication).

Maxime VIVAS

Suicides à France Télécom : « Je n’y peux rien », déclare l’ex-PDG Didier Lombard, enfin (7 mai 2019) devant un tribunal.
En septembre 2009, il avait parlé de « mode du suicide » à France Télécom.
Il est poursuivi (dix ans après !) pour « harcèlement moral ». 167 personnes se sont constituées partie civile. Parmi elles, des familles de télécommunicants ayant mis fin à leurs jours.

En octobre 2009, j’avais écrit sur Le Grand Soir un article sur cette affaire. Je connaissais bien le sujet, j’avais été ergonome à France Télécom et j’avais vu monter les drames.
Je remets ici l’article. Il explique ce que Didier Lombard, ex-patron de France télécom ne voudra pas dire.
Quand la décision de mise en examen de Didier Lombard a été prise (en juillet 2012) LGS a republié l’article.
Voici enfin l’ouverture du procès et c’est une troisième occasion de raconter comment et pourquoi tant de salariés, mes collègues, ont connu un désespoir qui les a conduits à se suicider.
Maxime Vivas

Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. A l’époque, tous les délocalisés (souvent des couples) étaient volontaires en raison d’avantages palpables : primes de mobilité, autre qualité de vie, de transport, de logement. Cette direction nationale comptait environ 800 personnes à Blagnac et 6000 dans ses directions « régionales » dont les sièges étaient à Lyon, Metz, Nantes, Paris, Toulouse. A Paris, la DG (direction générale), sous l’impulsion d’un DRH éclairé et de quelques collaborateurs convaincus, avait mis en place un service national comptant une centaine d’ergonomes ou assimilés pour 150 000 agents. * * * A quoi sert un ergonome ? En résumé, c’est un analyste du travail dont la tâche est de créer des situations où les opérateurs sont placés dans de meilleures conditions de confort, de (...) Lire la suite »

Analyse de la grève nationale belge du 13 février 2019

Adam ARON-FRANO
1.Le 13 février 2019 a eu lieu une grève nationale organisée par les trois principaux syndicats du pays en front commun. Elle a fait suite à l’échec des négociations sur l’accord interprofessionnel pour la période 2019-2020 [1]. Les syndicats ont fondé leur appel à la grève sur une série de revendications : des salaires décents et une augmentation substantielle de ceux-ci au-dessus de l’index, une augmentation de 10% du salaire minimum brut, l’abrogation de la réforme de la loi sur la norme salariale, une diminution de la pression au travail, l’augmentation des contrats à durée indéterminée, l’amélioration de l’équilibre entre la vie privée et le travail, des pensions décentes, le renforcement de la sécurité sociale et des services publics, etc. [2]. Que de reluisantes revendications ! Inutile d’indiquer que les bureaucraties à la tête de ces trois syndicats n’ont pas eu à déployer d’importants efforts pour mobiliser la masse de leurs affiliés. En effet, chacun sait que le potentiel de combativité et de (...) Lire la suite »
Des dizaines de milliers d’enseignants limogés, en particulier, des syndicalistes.

Turquie : la chasse aux enseignants

Xavier LAMBERT

Les 6 et 7 mars derniers, Egitim Sen, syndicat de l’enseignement en Turquie, organisait un symposium international sur les questions de l’Éducation auquel étaient conviés différents syndicats, Européens en particulier. J’y étais au titre du SNESUP-FSU. Notre participation à ce symposium était très importante, car c’était avant tout un acte de solidarité.

Si la situation en Turquie a souvent été compliquée au cours de son histoire récente du fait d’une succession de pouvoirs autocratiques, l’installation au pouvoir de Regip Tayyip Erdogan a marqué un fléchissement fort dans les atteintes aux libertés publiques et individuelles. Le secteur de l’enseignement, en particulier, a été très tôt en butte à des attaques répétées contre la laïcité. Lors des élections législatives de juin 2015, le parti d’Edogan, l’AKP, perd la majorité absolue du fait de l’entrée au parlement du HDP, parti démocrate et progressiste pro-kurde. S’en est suivi une dissolution de l’Assemblée Nationale et une répression féroce et particulièrement meurtrière dans les territoires kurdes en Turquie avec l’arrestation de nombreux élus du HDP au parlement ou dans les municipalités qu’ils détenaient. Malgré cela, le HDP réussit quand même à dépasser la barre des 10 % qui lui permet de maintenir son groupe à l’Assemblée Nationale. En 2016, prétextant un coup d’État dont les origines restent encore très (...) Lire la suite »

"Un nouveau militantisme syndical fait son apparition"

Sam PIZZIGATI
Mohsen Abdelmoumen : Comment expliquez-vous que face à l’offensive ultralibérale sans précédent, on remarque un mouvement ouvrier et des syndicats affaiblis ? Sam Pizzigati : Aux États-Unis, depuis les années 1920, et en particulier dans le secteur privé, les syndicats n’ont jamais été aussi faibles qu’ils le sont aujourd’hui, selon les critères habituels de mesure de la force syndicale. Seulement 7% des travailleurs du secteur privé sont affiliés à un syndicat. Ces chiffres suggèrent que parmi les grandes entreprises américaines, les syndicats du secteur privé n’existent presque plus. Mais ces chiffres ne racontent pas toute l’histoire. En dehors des structures syndicales traditionnelles, un nouveau militantisme syndical fait son apparition, souvent soutenu par les syndicats traditionnels. Ce nouvel activisme va de la lutte du mouvement « Fight for 15 $ » pour un nouveau salaire minimum aux grèves d’enseignants au niveau de l’État qui a éclaté aux États-Unis au printemps dernier. Les centres de (...) Lire la suite »
Seules les Révolutions et grèves qui bloquent… débloquent les systèmes

Blocages et déblocages ?

Fabrice AUBERT
Présentation : Les mots ne sont pas qu’une suite de lettres qui s’assemblent. Ils sont souvent la représentation, pour ne pas dire la matérialisation des rapports sociaux qui fondent nos relations. Ainsi le terme « bloquer » donne à priori un sens négatif à l’évolution de ce que le système appelle « progrès ». Si tel est le cas, alors toute opération de « déblocage » devient de fait, un combat pour la liberté… Pourtant entre « bloqueurs » et « débloqueurs », si l’on regarde l’Histoire à l’aune des « rapports sociaux » et non du simple rapport juridique de propriété des moyens de production (Capitalisme), la mise en perspective historique donne raison aux « bloqueurs », aujourd’hui dénoncés, contre les « débloqueurs »… Et si en définitive, c’étaient les « bloqueurs » qui « débloquaient » l’Histoire ??? Du blocage des facs ? Les événements récents du « blocage des facs » face à la loi ORE et les images des « dégâts » occasionnés à cette occasion semble donner raison aux « débloqueurs » des « forces de l’ordre », qui permettent (...) Lire la suite »
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