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La coup d’Etat fédéral européen orchestré par les banques

La stabilité de l’euro est remarquable ces derniers mois, la monnaie fluctuant dans une marge étroite entre 1.42 et 1.45 contre le dollar US, à croire qu’il ne s’est rien passé de fondamental sur le plan macro économique, malgré la crise financière qui ébranle les états surendettés de la zone euro. Il serait donc légitime de s’interroger sur le bien fondé des peurs qui agitent les marchés au gré des annonces fracassantes relayées par la grande presse mondiale.

L’émotion est nourrie par les dégradations successives de notes de crédit, du fait des agences de notation qui s’inquiètent soudainement de la situation financière de pays apparemment en faillite, alors que l’euro se maintient remarquablement par rapport à la monnaie américaine de réserve.

Tout se passe comme si les émotions qui entretiennent la fébrilité des marchés n’étaient en fait destinées qu’à faire avancer l’agenda de l’Etat fédéral européen qui profite de la peur distillée dans les masses pour arracher les ultimes concessions qui lui étaient jusque là refusées par des Etats nationaux jaloux de leurs prérogatives budgétaires.

Car enfin la situation précaire des finances publiques ne datent pas d’hier, puisque l’ensemble des analystes financiers dénonçaient depuis longtemps déjà le non respect des critères de Maastricht et la fuite en avant des dépenses publiques dont le remboursement devait être assurée par la croissance artificielle créée par les banques.

Citons à ce propos l’inflation du PNB bancaire, très remarquable dans un pays comme le Royaume-Uni ou la France, ainsi que par l’accroissement des effectifs de la fonction publique (la valeur ajoutée des fonctionnaires est prise en compte dans les calculs de croissance économique effectués par l’INSEE), ou encore les multiples bulles spéculatives comme la bulle immobilière qui avait permis aux banques d’engranger de confortables plus-values sur des actifs fictifs.

A l’occasion de ces activités de spéculation, les banques, françaises notamment, ont chargé à mort leurs bilans avec des titres souverains qui leur servaient de collatéral pour leurs opérations de financement sur des titres de produits dits structurés comme les actifs toxiques, du genre CDO, ABS, MBS, etc dont on connait trop bien le destin funeste, dès que l’encaissement des plus-values a permis de les ranger bien sagement dans des « bad banks » encore appelées reliquat comptable en attente de réinvestissement vers le bilan des banques centrales.

Jusque là les agences de notation avaient accepté de fermer les yeux sur la qualité réel du collatéral réputé « as good as gold » puisque les titres étaient garanties par des Etats avec une note financière irréprochable, comme le légendaire AAA français qu’Alain Minc considère comme faisant partie de notre patrimoine national, au même titre que la croissance ou la stabilité financière (sic !).

Bizarrement des pays que les agences de notation ont paré de toutes les vertus financières, le temps que les banques mènent à bien leur ponzi schemes, se réveillent soudain en dénonçant la précarité budgétaire dans des Etats nationaux incapables d’assumer une gestion budgétaire correcte, alors même que ces pays sont audités régulièrement par la Commission européenne qui dispose des structures ad hoc de supervision économique.

Et voilà cette même Europe qui commence à s’inquiéter elle aussi de la fragilité macro économique des pays surendettés de la zone euro, tandis que leurs créanciers surenchérissent dans les attaques spéculatives en faisant grimper en flèche les spreads des dérivés de crédit couvrant le remboursement de leurs titres obligataires.

Tout cela ressemble fort à un coup savamment orchestré entre les banques d’investissement, la Commission européenne et la banque centrale européenne qui connaissait parfaitement la situation financière des Etats membres, ainsi que celle des banques qui sont obligées de remettre de multiples rapport d’audit à leurs régulateurs et autres superviseurs.

Comme par hasard, la banque centrale européenne s’est empressée d’emboîter le pas à la FED, dont elle reproduit la politique de rachat des titres dégradés à un prix convenu de manière à liquéfier des créances douteuses qui sont échangées contre du cash, et ce au mépris des traités européens.

Donc les banques d’investissement n’ont rien à craindre en ce qui concerne le risque crédit des Etats membres, pourvu que ceux-ci mènent à bien les réformes exigées par la Commission européenne, soi-disant pour apurer leurs finances publiques, en fait pour transférer un maximum de compétences économiques et budgétaires vers les commissaires européens, tandis que leur population continue à subir la pression économique exercée par les banques qui coupent les financements aux entreprises à causes des contraintes réglementaires de solvabilité qui leur sont imposées par le régulateur.

Autrement dit les dites réformes ne profitent qu’aux banques et à L’Etat fédéral européen qui ne se refuse aucune augmentation budgétaire, gouvernance fédérale oblige, alors même que la situation macro économique désastreuse recommanderait de faire passer le financement de l’économie réelle avant le sauvetage de l’économie financière.

Grâce à l’astuce des banques consistance à transformer en titres spéculatifs les actifs économiques des Etats nationaux, elles peuvent faire croire un moment que la sortie de la crise budgétaire nécessite le renflouement de leurs bilans en redonnant de la valeur à des titres fictifs, alors qu’il faudrait une bonne fois pour toutes vider leurs bilans et les empêcher de spéculer à partir d’actifs dont la valeur réelle ne leur appartient pas, sinon aux salariés et aux dirigeants des entreprises servant de sous-jacents à ces titres.

Ainsi les ressources financières profiteraient aux classes laborieuses et non aux banques qui s’emploient à faire passer leurs opérations de spéculation pour de l’orthodoxie financière indispensable à la bonne marche de l’économie, alors qu’elles ne font que confisquer une valeur ajoutée créée par d’autres qu’elle transforme en valeur financière stérile, puisque circulant dans les canaux interbancaires sans être réinjectées dans l’économie.

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