"Des Bastilles à prendre" Lettre à tous ceux qui ne savent pas pour qui voter

Je réponds à une lectrice de mon précédent billet qui me dit avoir des difficultés à convaincre autour d’elle pour qui voter ; elle sait bien ce qu’elle combat, mais moins ce qu’elle voudrait défendre.

Chère Hélène,

Sur ton message, tu me dis croiser au fin fond de la campagne des gens de peu mais qui ne savent pour qui voter.

Aux gens d’ici, on ne peut plus raconter d’histoires.

L’Europe ne fait plus rêver personne de censé et la France Forte n’ a jamais été aussi faible.

Moi, je le sais, je vais voter Mélenchon.

Parce que : Quelle est l’affaire aujourd’hui ?

Il ne s’agit pas de prendre sa mesurette et y aller de sa lorgnette sur telle ou telle mesure dite de gauche, plus ou moins à gauche pas à gauche... Non. C’est plus sérieux que ça ce Front de Gauche.

Il s’agit simplement de poser un premier acte de rupture très clair. Comme on fait tomber un premier domino.

Rupture avec quoi ? disent les gens. Et là les ennuis commencent il faut sortir un gros mot : avec le néo-libéralisme.

C’est un régime économique aux effets autrement puissants que les privilèges de la Monarchie mais qui y ramène.

L’affaire est d’importance puisqu’il s’agit rien moins que de re-prendre Des Bastilles. pas Une, mais Des. Elles sont 4.

Les quatre directions prises par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire Internationale en 1971

- Faire circuler l’argent librement

- supprimer les droits de douane

- Demander aux Etats de prélever moins d’impôts

- Brader leurs industries à des puissances financières

Et on sait aujourd’hui avec quels résultats sur le développement de nos pays. Ces mesures appliquées avec zèle à Bruxelles sont des armes destruction sociale massives. Chômage, délocalisations, vie chère, mauvaise alimentation, paradis fiscaux, etc. etc. etc.

Comme c’était prévu !

Il faudra donc "au moins" une Révolution Douce sinon une révolution dure avec un vrai un mandat du peuple entier pour qu’un Président Français s’oppose aux Traités européens (et au nouveau traité de gouvernance qui vient de lier la France par les pieds, passé en silence à l’Assemblée)

Tout ça cancérise nos systèmes sociaux et ceux des autres pays d’Europe

Il faut traiter les Traités... pas les reconduire. Donc décider au niveau de notre pays et ensuite négocier au niveau européen.

C’est la politique qui reprend ses droits, c’est pas de la politicaillerie de bas étage. C’est à partir de là , et seulement après que de nouveaux programmes seront à nouveau possibles. Pas parfaits, pas géniaux, possibles.

Les dirigeants au pouvoir depuis trente ans répètent et répètent qu’ils ne "peuvent" rien faire c’est une rengaine, une chanson préférée. Etrange pour qui aime le "pouvoir.

Ils mentent.

Par quel mystère se sont-ils mis les menottes eux-mêmes en acceptant, traité après traité les avantages concédés à la finance qui nous étrangle aujourd’hui ? Etaient-ils idiots ? Ou corrompus peut-être... ?

Qu’est-ce qu’ils ont voulu le Pouvoir ou le Non-Pouvoir ? Nous décourager ? Ils préfèreraient qu’on n’aille plus voter ?

Ils font les étonnés. Non… Défaisons les menottes, elles sont en papier !

Or, quand on est au pouvoir, on prend un papier et un stylo et on écrit le Droit. Le nouveau Droit.

Résultat, on vit dans un monde plombé et on a tous un grand besoin d’oxygène moralement et économiquement. Ca va ensemble.

Tous, entreprises, commerçants, Éducateurs, salariés, dirigeants, producteurs.

C’est pour ça qu’on voudrait changer un système qui ne marche pas. C’est déjà bon signe…

L’Europe signe de mauvais traités elle est donc mal-traitante. Elle va pas dans l’intérêt de ses peuples ? Eh bien, on l’a faite... On peut la défaire, pour la refaire !

Mais là , un gouvernement tel que proposé par le Front De Gauche il va falloir qu’il montre l’exemple aux autres pays !

On veut protéger nos entreprises des chaos de la finance, On veut réinstaller des petits producteurs fermiers (bio) en faisant re-circuler l’Argent qui est de plus en plus prisonnier d’une poignée d’égoïstes grassement payés (ce sont les seuls). Comme en 1789… Et ils envieront le pays qui a fait ça et voudront s’y mettre à leur tour.

C’est ça l’enjeu. Faire sauter les chaînes de la peur. Et que cette peur change de camp.

Réveillons-nous : nous sommes des peuples développés, instruits, équipés. Pourquoi faudrait-il que nous allions ainsi aveuglément dans le mur en perdant ce que nous avons acquis durement ?

Le P.S a abandonné l’espoir. Nous on le redonne.

J’entends souvent des gens effarouchés "Oui, Mélenchon il ne pense qu’à s’attaquer aux riches au-dessus de 360 00 € il prend tout"

Il faut expliquer ce qui est si simple. D’abord, à celui-là , il lui restera 360 000 €. C’est ce qui sera au-dessus qui sera prélévé à 100%. Reste tout de même 30 000 €/mois avec quoi on peut tout faire y compris investir son argent dans une société acheter ce qu’on veut… non ? On est très loin des chars soviétiques.

On peut même partir, c’est ouvert, c’est libre tout le monde a le droit de voyager. Mais c’est une faribole : aux USA ces riches là payaient 90% d’impôts et Roosevelt ne les a jamais vus partir. Et pour aller où, hein ? Personne ne les attend. Ce n’est parce qu’on a de l’argent qu’on en est plus intéressant ni plus utile aux autres... Tous les gens riches ne sont pas grands chirurgiens artistes de génie ou grands chercheurs…

Ca rendra l’Argent utile au lieu d’en faire un assassin une arme économique. Nous redécouvrons qu’il y a non pas "des caisses vides" mais des marges inutilisées Qu’on utilisera à des fins de bien-être collectif.

Donc ce qui est au-dessus de ces sommes astronomiques ira circuler dans le pot commun. Au lieu d’alimenter des épargnes privées toxiques qui tournant autour du monde ne servent réellement à personne, mais à faire monter les prix des matières premières provoquer des émeutes de la faim. Belle utilité ! Non, avec ces rentrées fiscales, on redonnera des marges de manoeuvre à notre impuissance publique. Pour investir avoir une armée sans rogner sur le reste, refaire les routes, construire des hôpitaux, des écoles, remplacer les centrales, eh oui, des logements.

Le logement !

Il y des priorités de tous les jours que le Parti socialiste et les partis au pouvoir semblent avoir oublié. Peut-être que leurs élus n’en souffrent pas eux-mêmes.

Une des choses les plus naturelles, se loger, est remise en cause dans la france de 2012 : quand on on gagne le minimum salarial, on se lève tôt matin pour avoir le droit de payer d’un loyer à un propriétaire... Travailler pour se loger, pas pour apprendre, pas pour savoir, pas pour voyager, donner du temps aux autres, même pas pour se nourrir mieux, non, pour se loger. Quelle misère en soi. Ca n’est donc plus un droit. Lorsqu’on laisse la moitié de ses revenus dans son loyer on paie le droit de s’appauvrir.

Dans le privé les logements sont laissés vides pour faire monter le prix de ceux occupés. Il faut arrêter ce vol. Vol d’espace et vol d’argent. Le seul moyen pour une Nation de l’arrêter ce vol, c’est de bâtir un million de logements en cinq ans car un million d’entre nous sont mal-logés et quand on est mal-logé on étudie mal et il n’ y a pas loin de manger mal aussi. Le marché de l’immobilier nous étouffe tous - sauf les 1% qui en tirent profit - Ce marché ignoble sera divisé par deux. Quand on construit, c’est mécanique. Alors on pourra recommencer de vivre de faire des projets.

L’avenir sera plus dégagé là aussi comme dans les années dites Glorieuses où un ouvrier pouvait avoir sa maison et même partir en vacances !

Aujourd’hui on a plus de chance d’être expulsé d’une location que de faire un crédit pour payer la caution d’entrée alors les vacances…

Une chose est sûre : On vivra moins vieux que nos parents si on laisse faire ça.

Il faut donc aller voter.

Tout projet est perfectible.

Mélenchon propose que le salarié mieux payé alimente toute la chaîne jusqu’au paysan qui retrouve sa dignité pour des gens mieux nourris. Le salarié, mieux payé, ne va pas placer son argent dans des produits financiers… dont on n’ a pas besoin.

Que les entrepreneurs et les particuliers puissent -et c’est nouveau- emprunter à un taux minimal proche de rien, auprès d’un Pôle Public du Crédit. Les entreprises voient alors sur 5 ans, c’est mieux pour elles et pas sur 3 mois comme maintenant.

Ca embête les banques. Et alors, ça nous va bien, à nous.

On s’opposera à la circulation libre des capitaux et la circulation contrainte des personnes. Nous ferons l’inverse :

> Capitaux contrôlés

> Êtres humains libres de s’installer.

Ca, ça marche à l’endroit.

L’homme a été toujours été nomade et libre de ses mouvements.

Alors les Le Pen, foutaises ! Le Pen, c’est seulement le nouveau nom de cette affection qu’on appelait autrefois la myopie. On ne voit pas plus loin que le bout de son nez. n voit l’étranger qui vient ici travailler, et pas le travail qui part à l’étranger… Les Le Pen, ils désignent des personnes mais pas les vrais problèmes que des facilités juridiques provoquent. Les entreprises qui délocalisent ne sont pas poursuivies alors qu’il y a une Loi pour ça. On préfère poursuivre les personnes humaines. C’est le vote de la peur de la perte, de l’impuissance remplacées par le rejet.

Cette envie de voter là a seulement besoin d’être traitée avec respect des gens... et de nouvelles lunettes. Traité par un projet cohérent, et surtout plus humain.

Le projet du Front de Gauche Dissuade beaucoup de gens d’être trompés par Le Pen. Car c’est un projet plus juste socialement, plus efficace économiquement, plus vertueux écologiquement.

Donc votons.

Voilà ce que je dis aux gens que je croise. Et ils comprennent.

Et puis il faut aussi de l’oxygène, du vrai.

Si un Fukushima avait lieu chez nous ce serait une hécatombe on le sait. L’écologie politique ré-imagine la communisme, le socialisme et l’humanisme. Le Front de Gauche est le seul à proposer de sortir doucement du nucléaire. Et pas avec des éoliennes à l’arrêt un jour sur trois qui revendent à EDF une électricité dont elle n’a pas besoin… non :

Investir sur un grand chantier énergétique basé sur la production d’électricité, d’eau chaude, de chauffage gratuits (ou quasi) par la captation de l’énergie du sous-sol. Ca marche déjà , c’est la géothermie profonde. Une fois les investissements faits pas de carburant, pas de combustible, la matière s’offre à nous, on est assis sur une centrale nucléaire : la Terre. Ca n’est pas encore fait -c’est triste- parce que la quantité d’énergie (q) tend vers l’infini (∽) Et donc cette énergie n’est pas cotable en Bourse. Elle nous intéresse, mais n’intéresse pas ces messieurs… On creuse et la température est là et elle produit plus d’énergie qu’on ne sait en utiliser. Avec ça, chaque pays pourrait se développer. Que ce soit le Bangladesh ou l’Ouganda… Et c’est justement ce que certains intérêts privés et publics ne veulent pas. Ces gens là demanderaient des salaires… Mais non, on préfère s’exposer au nucléaire... Au besoin, on cache même les dysfonctionnements des centrales pour protéger les cours de bourse. Car seuls les pays les plus riches ont accès à cette électricité là (qu’au Japon on paie au prix fort)

Pour nous, il s’agit de bâtir un grand pôle public EDF/GDF/Areva. N’en déplaise à l’union européenne. Même un enfant de cinq ans sait désobéir pour garantir sa sécurité. Avec maturité on peut désobéir pour reconstruire.

Donc c’est simple : Face à qui confond le système socialiste écologique avec la dictature soviétique du XX° siècle nous, on n’est que des républicains, partageux qui font tout pour éviter les famines et les guerres.

Les communistes ont bien changé et l’idée revient en force devant l’évidence du gâchis. Sinon, à qui fait les yeux ronds je dis qu’on peut aussi organiser une société à la Colombienne, Fondée sur l’égoïsme et la peur, électrifiée dans ses rapports et dans ses murs dans la concurrence de chacun contre tous les autres.

Avec plus de pollution, plus de chômage, plus de risques sanitaires, moins de sécurité sociale et alimentaire.

C’est très facile, il n’y a qu’à rien faire...

Car on y est déjà un peu : des écoles pour les têtes blondes et d’autres moins vivables pour les têtes marrons plongées dans la violence de la pauvreté et déjà concurrentes déloyalement.

C’est ça qu’on nous propose ? De se méconnaître et de se dresser, Que ce soit dans nos quartiers ou sous notre drapeau ? Gare à ce qu’il ne devienne pas le drapeau de l’injustice de la haine intérieure. Car si le mérite des uns est toujours le fruit du travail des autres la manivelle un jour se retournera.

Les enfants ont besoin d’un futur ensemble et pas d’une guerre économique de cent ans. Il s’agit de choisir quel monde on veut pour nous et pour eux. Quelle humanité voulons-nous être ?

Partout en Europe ceux qui votent pour le Bayrou ou le Hollande local le font pour des raisons souvent abstraites. Le retour des chars russes pour les plus effrayés Peur qu’on attrape en s’abreuvant de cinéma américain- des fantasmes. Là , pas beaucoup de volontaires enthousiastes pour un projet de société volontariste. D’autres sont inquiets des pulsions liberticides.Inquiets pour la paix en Europe, pour leur liberté d’expression.

Des peurs abstraites qui s’attrapent en écoutant les médias.

Ils ne savent pas qu’On a beau trancher la tête des gens on ne leur coupera jamais la parole, comme dit le poète…

L’Europe organise la guerre fiscale et sociale entre salariés d’Europe et même du Monde en laissant les inégalités faire concurrence. Et la concurrence ça n’est pas l’harmonie. C’est "tailler des croupières à Boeing" comme dit notre Président. Des croupières aux salariés américains au chômage. On a remplacé les guerres par d’autres...

Ceux qui soutiennent avec de vrais arguments une France social-démocrate, une France allemande en somme où le contrat remplace la Loi, n’ont en général pas de problème de logement. Ils peuvent demain voter ou pour l’une ou pour l’autre impuissance droite ou gauche molles. Ils refusent de regarder le piège tendu depuis 20 années et plus à toujours vouloir corriger le tir des lubies européennes. Le social-démocrate Hollandais guidé par la main invisible du marché accompagne le fossoyeur jusqu’à sa tombe. Il sacrifie toute autre économie sur l’autel de la construction européenne des puissants, des sur-puissants.

C’est les yeux bandés que les Français dans leur majorité ont récolté les réactions de souveraineté que créé l’impuissance à agir. Du côté obscur ça donne le FN. Du côté lumineux le Non du 29 mai 2005. C’est ce Non à une Europe maltraitante pour ses enfants, ce Non exprimé qu’on nous a fait ravaler comme le chien son vomi, qui fait pousser ce nouvel espoir collectif le Parti de Gauche et ensuite la convergence du Front de Gauche. Ce rassemblement historique De toute la gauche socialiste inédit depuis un siècle donne des raisons de se mobiliser.

Il y un candidat, plus aucune raison de s’abstenir.

On peut faire en sorte demain que Mélenchon et tous les salariés de ce pays
réalisent le rêve de Jaurès fasse la synthèse entre Socialisme et République, mais version XXI° siècle : en adossant le progrès social à l’obligation de progrès écologique. Pour tous. Pas contre les autres.

On comprend que partager l’environnement et le premier des partages. Le préserver c’est préserver l’Homme et non la planète.

On veut mettre sur le tapis l’écriture, la ré-écriture par les citoyens, comme en Islande d’une nouvelle Constitution. Comme dans tous les pays où une révolution douce a eu lieu. Sans couper la tête à personne mais en la relevant.

Voilà l’oxygène ! De l’air, de l’art, du progrès social du lien, du partage des institutions refondues par tous et pour tous.

Le retour du politique, en clair. Et l’éloignement de la guerre généralisée.

Alors pour une fois depuis longtemps on sait positivement pour qui et pour quoi voter.

Et c’est déjà un bonheur.

COMMENTAIRES  

24/03/2012 01:33 par patrice sanchez

Bonsoir,
Le système est tellement vicié, corrompu et de plus en plus liberticide que je ne me fais guère d’illusions sur l’utilité du vote qui est un leurre ; arrivera le jour proche où ils feront comme en Grèce et en Italie et mettront directement des marionnettes à eux à la tête des pays, en attendant la suppression des états européens.
Seul un changement de système serait salvateur, mais les peuples conditionnés, lobotomisés le veulent-ils et le peuvent-ils surtout ?

24/03/2012 07:14 par Touzensemble

Seul un changement de système serait salvateur, mais les peuples conditionnés, lobotomisés le veulent-ils et le peuvent-ils surtout ?

Parfois les peuples se réveillent.

La montée inexorable de Jean-Luc Mélenchon montre que le refus du système est une exigence croissante.

Hier, les journalistes le méprisaient ouvertement. Souvenez-vous de Demorand en sweet à capuche, la jambe sur l’accoudoir de son fauteuil ou du jeune voulant absolument avoir son avis sur la réouverture des bordels alors que J-L. M distribuait des tracts pour les cantonales, etc. Marine Le Pen ne voulait pas discuter avec quelqu’un qui n’était pas à son niveau dans les sondages.

Il est aujourd’hui le troisième homme. Faisons qu’il soit demain le second ou le premier

24/03/2012 19:26 par Sylvain

Camarades, votre mission : votez pour Mélenchon, convaincre 10 personnes ou plus de voter pour Mélenchon et qu’elles aussi militent pour convaincre 10 autres citoyens ou plus pour voter pour Mélenchon. Chassons les "bouffeurs", le pouvoir au peuple.

25/03/2012 21:01 par calame julia

Monsieur Benoît RIVILLON, "au fin fond de la campagne des gens de peu mais qui ne savent pour qui voter"
"les gens de peu" cela n’existe pas !
Marre de subir ce genre de distinguos à longueur d’articles. Au fin fond de notre campagne on sait lire
écrire et décoder les messages de ceux qui veulent le pouvoir ! Les primevères sont sorties, les violettes
regorgent de délicatesse et les bourgeons hum les bourgeons... qui peuvent fleurer bon la r-évolution !
va savoir !

27/03/2012 18:18 par Patrick druart

Peu importe pour qui, nous les gens de gauche, nous allons voter !
Pas certain que ce soit par le vote que nous changerons ce monde vicié !
Mais de toute façon avant le grand soir, une seule espérance, voir le "petit " choir !

27/03/2012 19:42 par seb

Eh oui, quel désastre politique, cette campagne.

Elle ignore (volontairement ?) les enjeux environnementaux. Une ligne par ci, une ligne par là , on prépose tel ou tel à l’écologie, traitant le sujet à la va-vite au fond d’un programme, histoire de se débarrasser du bébé...

Ils semblent avoir décidé de fermer les yeux, il enterre l’écologie politique à 3%, d’un coup d’indifférence. Ou plutôt à coup de ’je ne veux pas rentrer dans le monde d’après’. Démocratie, respect des ressources et décroissance organisée font peur, on préfère croire au Messie, même ici.

Joly Courage, je suis avec toi, tiens bon. seb

31/03/2012 20:32 par Bonjour

Il est vrai qu’il est difficile de faire son propre jugement.

J’ai trouvé bonnes les observations sur les 4 directions BM / FMI depuis 1971, ainsi que la contraction qui existe entre liberté de mouvement des capitaux, mais pas des personnes.

Concernant les programmes, j’ai a priori une préférence pour Mélenchon parce qu’il a placé la défense du service public comme premier point de son programme. Mais cela pourrait être un autre candidat qui s’engage en plus pour la suppression de l’Art123 de Lisbonne, pour que la banque centrale arrête de financer les banques ET interdire aux banques de prendre des titres de dette publique. Respectons la séparation des pouvoirs financiers.

Et la restauration d’un service public propriétaire, en particulier dans la protection sociale, l’enseignement, les retraites, l’armée, la police, l’infrastructure publique, etc.

Et respecter le pluralisme des médias (marre d’une presse complètement dépendante des annonceurs).

Et vive la liberté de pensée, d’expression, d’opinion et de débat !

Je ne suis pas opposé à ce que certains services spécifiques soient confiés à des entreprises privées pour des questions de savoir-faire, mais dans le cadre d’appels d’offre gérés par le public et pour autant que le patrimoine public reste la propriété de la collectivité.

Le privé au privé et le public au public.

De cette manière, les citoyens arrêteront de payer des impôts majoritairement constitués d’intérêt pour les marchés financiers, cà d les rentiers.

Pour le reste, la confusion règne et pourrit cette campagne, voir les manigances des médias officiels à l’égard de Mélenchon, par exemple, le quotidien Le Monde, atlantisé par Alain Minc lors de l’éviction de Jacques Chirac, présente les déboires de Mélenchon avec les journalistes (j’entends déjà « quelqu’un à problèmes ») au lieu de son programme.

Concernant la France et l’Europe. Où allons-nous ? Européiste, atlantiste, France isolée ? Subir le même sort que le Vénézuela ou l’Iran ? Provoquer une désintégration de l’UE ?

L’Europe existe. La question de fond est de savoir Quelle Europe veut-on ?

Une Europe qui a été obligée de délaisser son propre projet de développement et d’intégration dès 2004-2005, depuis la vague des fusions-acquisitions sous la pression du projet d’un gigantesque marché atlantiste, regroupant dans sa nouvelle vision bi-polaire contre l’Asie, toute l’Afrique, l’Amérique latine, jusqu’à l’Inde (d’où l’intérêt stratégique de l’Afghanistan) ?

Les catastrophes de Toulouse, et même des autres soldats français morts en Afghanistan, n’auraient pas eu lieu si l’Elysée ne s’était pas engagée dans le grand remodelage conçu par le think tank à l’origine de cette stratégie).

Un gigantesque marché atlantiste où les E-U font monter sur ce qu’ils appellent le "riche marché de consommateurs européens" les produits de leurs colonies économiques sages comme l’Arabie saoudite, le Qatar ou la Colombie, mais condamnent à l’isolement international, voire à la guerre, les pays réticents comme la Ligye, la Syrie, l’Iran et le Vénézuela ou Cuba.

En France, la Gauche a été savamment divisée, comme on l’a vu au cours d’une primaire-spectacle, émaillée de rebondissements ridicules, comme Aubry évincée en dernière minute par Montebourg qui lui a jeté une peau de banane après lui avoir subtilisé son programme.

A droite, le Gaullisme a été purgé brutalement depuis 2004-2005 environ, trop gaulliste, trop "européiste", mais surtout puni (comme l’a bien dit à l’époque Condolezza Rice) pour son refus d’intégration atlantiste. Le traitement réservé à Villepin tout récemment montre que ceci est toujours d’actualité.

Ne négligeons pas le facteur géopolitique de cette campagne, suivie de très près à l’étranger.

On peut mettre cet article en parallèle avec l’article de l’Economist aujourd’hui (http://www.economist.com/node/21551478) "France’s future, A country in denial".

Qu’y lit-on ?

"¢ les Français sont des pick-niqueurs, des nostalgiques de l’Etat providence, le budget n’est plus en équilibre depuis 1974 (tiens, un an après la Loi Pompidou Rotschild qui oblige l’Etat français à se financer sur les marchés financiers...),

"¢ la dette publique atteint 90% (dont la majeure partie sont des intérêts payés au privé, ce qui double au moins nos impôts et a un effet désastreux sur le coût de la vie et l’activité économique),

"¢ la dépense publique est de 56% (rôle du public beaucoup trop élevé pour les économistes anglo-saxons, mais quelle solution proposent-ils concernant l’automatisation, la concentration des moyens de production et les délocalisations provoquées par leur gigantesque marché concurrentiel ?),

"¢ le chômage augmente, en particulier dans les banlieues (même objection que ci-dessus, aucune proposition de leur part pour une immigration plus participative, déconcentrer le pouvoir économique et relancer l’économie réelle),

"¢ la France ne peut continuer à vivre à crédit depuis que le crédit n’est plus bon marché (mais qui décide d’augmenter le coût du crédit privé ? Les banques préfèrent se reposer sur les titres publics bien plus confortables pour elles au lieu de s’occuper de leur travail, le financement du secteur privé - mais ce dernier comporte plus de risques, justement à cause de la contraction de la demande, elle-même causée par la concentration des moyens de production automatisés), et

"¢ la France elle-même pourrait se trouver au centre la crise de la zone euro (c’est plutôt une mise en garde ou une menace bien réelle, nous - « les marchés »- allons dégrader le taux d’emprunt français sur les marchés).

En Grande-Bretagne, on prend déjà ses précautions face au spectre de François Mitterrand et à un retour à 1981, une date qui semble avoir marqué la presse britannique.

Hollande annonce un rétablissement de l’impôt sur la fortune ? Cameron contrattaque. Il vient (c’est tout chaud) d’abaisser encore le taux d’imposition sur la fortune, en plus des privatisations massives.

The Economist fait remarquer que les socialistes français ne parviennent pas à reconnaître que "the world has changed since 1981" et la notion de la mondialisation.

Entendez, l’establishment financier veut que la France s’intègre dans sa conception de la mondialisation où il reste le maître du jeu financier.

Il menace : si vous ne vous adaptez pas, vous souffrirez alors de la fuite des capitaux et des jeunes travailleurs. Nous venons d’ailleurs de privatiser plus encore notre service public et d’abaisser l’impôt sur la fortune. Par exemple, "The numbers of well-off and young French people who hop across to Britain (and its 45% top income tax) could quickly increase". (75% pour Hollande)

Bref, The Economist fait du rabattage pour SON gigantesque marché atlantique (le présent auquel il faut s’adapter selon lui).

Dans une autre rubrique, la rubrique « Charlemagne » (autre hantise des Britanniques), The Economist ne s’en prend pas seulement aux politiques français, mais aussi à l’Allemagne. L’Allemagne a selon lui, d’autres défauts que la France, notamment celui de refuser de dévaloriser l’euro (ce qui contrarie le projet d’intégration de l’euro au dollar dans le grand marché atlantiste).

Mais les Allemands ne sont pas dupes, ils savent que dans ce grand marché atlantique, l’Europe est condamnée à un nivellement par le bas et à une baisse importante de leur niveau de vie, voire à être dissoute. Les différentiels de salaires et les systèmes socio-économiques sont beaucoup trop importants. En fait, l’Allemagne préfère la conception européenne d’un rattrapage par le haut des économies émergentes tout en respectant les différences socio-économiques des différents pays.

Il ne s’agit pas ici de lancer une croisade contre les Britanniques ou les Etats-Uniens, mais de leur faire comprendre qu’il est grand temps d’arrêter les jeux d’influence, les pressions. Il est grand temps de faire place au respect mutuel.

Et aujourd’hui, l’actualité a lieu en France.

A travers ces élections présidentielles, ce sont deux conceptions du monde qui s’affrontent.

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