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Haïti : Quand une mine d’or signifie la mise a mort d’une nation ! (1ere partie)

Au cours d’une émission de radio en Floride, un ami me rappela a brule-pourpoint que les occidentaux exterminèrent les premiers habitants d’Haïti, les Indiens dits Indiens par Christophe Colomb, pour pouvoir mieux voler leurs richesses minérales, particulièrement de l’or. Ensuite, la publication de l’article de l’ « Associated Press » sur la découverte de l’or en Haïti, gisement estimé à plus de 20 milliards de dollars, nous prend a la gorge. Une révélation pareille donne à la fois des sueurs froides aux patriotes haïtiens et du grincement de dents aux exploiteurs occidentaux. Les richesses minérales ont été toujours à la base de beaucoup de génocides de l’histoire. Ainsi, l’extermination des Arawak/Taino, les natifs d’Haïti. D’après des sources espagnoles de l’époque, ils étaient des millions en Hispaniola. En 1507, un recensement fit état de 60.000 Indiens restant, après 24 ans, soit en 1531, ils étaient réduits à une poignée de 600. Aujourd’hui, il n’en reste que des vestiges archéologiques. Un tel constat révèle la cruauté impitoyable des conquistadores. Ce fut la première expérience barbare liée directement a l’exploitation de l’or à laquelle les habitants d’Haïti firent face, c’était au 16e siècle. L’or s’achemine vers L’Europe et les natifs, vers le néant.

Haïti n’a pas beaucoup de chances quand il y a «  ruée vers l’or ». D’après l’historien J.A. Rodgers, Toussaint Louverture, dans sa quête de libération pour ses frères en Afrique, rêvait d’y retourner. Une fois là -bas, il entendait empêcher le commerce des noirs qui se pratiquait à grande échelle. Ainsi, il confia beaucoup de franc-or à Mr Stephen Girard, un capitaine de bateau américain d’origine française, qui mouillait fréquemment dans la rade de Port-au-Prince, un ami a lui. L’objectif de cette entreprise, toujours selon Mr Rodgers, fut d’accumuler une forte quantité d’or pour pouvoir matérialiser financièrement son projet contre la traite négrière. La valeur de Cet or fut estimée à plus de 6 millions de dollars américains. Tout ceci est reporte dans le livre : «  100 Amazing facts About The Negro ». Apres l’acte vil de Napoléon qui piégea Toussaint Louverture et l’envoya en France, Stephen Girard décida de conserver l’or pour lui-même au lieu de le remettre aux enfants et a la femme de celui-ci après son internement a Fort-de-Joux, en France. A rappeler ici, que la femme de Toussaint fut humiliée, torturée atrocement par les bourreaux de Napoléon à la recherche de l’or caché du mari.

En 1812, Stephen Girard fut l’homme le plus riche des Etats-Unis d’Amérique. Quand en 1813, le gouvernement américain était au bord de la faillite et risquait de perdre la guerre face à l’Angleterre. Ne pouvant collecter les 10 millions de dollars requis, Stephen Girard, à lui seul, prêta 5 millions de dollars au gouvernement, soit la moitié de ce dont ’il avait besoin. Donc, la richesse volée de Stephen Girard d’Haïti fut mise au service des Etats-Unis lui permettant de gagner la guerre cruciale contre l’Angleterre, la dernière. Ensuite, il construisit «  Girard Collège » à Philadelphie, d’où aucun homme ou femme de peau noire n’était admis. Il fallut attendre jusque dans les années 70 pour que le gouvernement impose l’accès au collège à tout un chacun, sans tenir compte de la couleur de leur peau.

En 1914, les Américains envahirent le pays. Ils firent un holdup up à la banque de la république d’Haïti et emportèrent la réserve d’or nationale. Ils occupèrent le pays pendant 19 ans. Aujourd’hui encore, l’or de «  tonton nord » se trouve toujours dans les réserves stratégiques fédérales des Etats-Unis d’Amérique.

Dans ce contexte particulier de crise économique aigue, l’or s’impose mondialement comme le moyen le plus sur de conserver la richesse. Parce que tout est instable. Les secteurs clés de l’investissement-comme l’immobilier qui générait rapidement d’énormes profits-et les stocks sont en lambeaux. L’or est actuellement le refuge privilégié des nantis. Cela explique que l’once d’or coute plus de 2000 dollars américains sur le marché international. En une année, il a subi une augmentation de 15%. Voila dans quel contexte de grande convoitise qu’est arrivée la découverte de l’or en Haïti. D’abord, considérons les réserves d’or mondiales pour permettre de comprendre le danger qui guette Haïti.

Le Canada qui assure les explorations minérales sur le terrain en Haïti depuis 2006, à travers la compagnie EMX, affiche un certain retard sur la liste des pays détenteurs d’or. Le Canada est en 80e position avec seulement 3.4 tonnes de réserve. Donc, dans un contexte économique et financier mondial pareil, ce pays a besoin de beaucoup d’or pour renflouer sa réserve. D’ailleurs, il n’est pas le seul, d’autres géants économiques emboîtent le pas aussi. Les Etats-Unis qui contrôlent la plus grande réserve d’or de la planète, en première position avec 8133,5 tonnes, s’activent beaucoup aussi sur le marché de l’or. A noter que, les Etats-Unis prirent des 1933 un arrêté l’«  executive order 1602 » mettant hors la loi tout citoyen susceptible de posséder de l’or. Seul le gouvernement fédéral fut autorisé à en garder. Pour préserver plus de 12 milliards de dollars en or, Franklyn D. Roosevelt a ordonné la construction a Fort Knox, Kentucky, du coffre-fort le plus sécurisé au monde jusqu’a nos jours. Le «  United States Bullion Depository », il est placé en plein coeur de l’un des plus grands camps militaires du pays. Il est surveillé jour et nuit par plus de 30.000 soldats appartenant a : « l’aéroport militaire de Godman », «  16th régiment de cavalerie », «  Bataillon du génie », l’«  Equipe de combat de la 3eme brigade », la «  1ere division d’infanterie »…sans oublier : «  United States Mint Police », des systèmes d’alarme, des caméras de vidéo, des hélicoptères apaches, des véhicules blindés de transport de troupes …On parle même de minage a intervalle de certains tronçons conduisant au bâtiment. Donc, l’or, contrairement à la croyance populaire a une importance supérieure à l’admiration illusoire que fait miroiter un bracelet, une bague ou une chaine…

Haïti, ce même bout de terre qui absorba le sang tout chaud de ces milliers innocents Indiens, hommes, femmes et enfants, aujourd’hui excite également l’appétit mercantile des empires. Cette fois, la république d’Haïti est habitée par des hommes et femmes noirs, originaires de l’Afrique. Ces mêmes individus qui remplacèrent les premiers habitants exterminés, il y a six siècles de cela. Ils sont plus de dix millions. Eux, les Haïtiens, qui fondèrent une nation sur ce bout de terre au prix de hautes luttes et de sacrifices ultimes sont dans le point de mire  de ces mêmes exterminateurs au 21e siècle.

Ils sont de retour !

Ils sont du même sang !

Ils viennent de l’Europe !

Le Canada et les Etats-Unis remplacent respectivement l’Espagne et l’Angleterre ; c’est-à -dire, la même fresque épidermique de Caucasiens aux yeux bleus/verts qui se disent issus d’une race supérieure. Perpétuellement, avec la même rapacité, c’est-à -dire la même soif ardente de voler et de tuer pour s’accaparer de tout. Toujours l’identique stratégie de diviser pour mieux régner : tribaliser la nation en parachutant un valet au pouvoir et morceler tout un continent par zones d’intérêts. Le trio infernal, États-Unis/France/Canada, à l’instar de celui du 15e siècle-le trio France/Angleterre/Espagne, se prépare pour le deuxième grand pillage d’Haïti, voir l’extermination de ceux qui résistent.

A l’heure de l’alerte du grand drame humain se joue la tragédie de la «  chronique d’une mort annoncée ». Beaucoup de penseurs estiment qu’il faut exorciser les peuples victimes de l’histoire. En leur enlevant leur innocence. Il faut les réveiller de ce profond sommeil injecté par l’ordre mondial sur mesure. C’est l’heure de grands réquisitoires et de véhémentes dénonciations. Sinon, c’est la défaite qui nous consumera. Cette fois, il faut anticiper l’histoire pour l’imposer a notre humanité. Elle est trop cruelle envers nous, dirait l’auteur de «  Les Veines Ouvertes de L’Amérique ». Il faut arrêter les tours et contours meurtriers de l’histoire. Cette dualité de bourreaux et victimes, agresseurs et proies touche à sa fin. Que l’or d’Haïti soit la sépulture des exterminateurs des Indiens.

Il y a six siècles de cela, les occidentaux firent disparaitre toute une classe d’hommes et de femmes. Il n’y avait pas eu de transition entre les Arawak/Tainos, les premiers habitants d’Haïti, et les noirs arrachés de leurs royaumes africains. Cela signifie que l’Ile d’Haïti avait vécu le premier nettoyage ethnique de l’hémisphère occidental.

En écoutant le documentaire audio de «  Ayiti Je Kale », on a l’impression que le peuple, appuyé par ses intellectuels progressistes, se prépare déjà à la résistance nationale. Le gouvernement actuel, par son manque de légitimité, est appelé a ne pas négocier aucun contrat avec «  EURASIAN », «  NEWMONT » etc, les principaux pillards internationaux des mines. D’ailleurs, Dieuseul Anglade, un ancien directeur général du bureau des mines, a déjà exhorté les autorités actuelles dans ce sens, et je cite : «  Je leur ai dit de laisser les minerais sous terre les générations futures pourront les exploiter ». La nation d’Haïti est condamnée à ne pas manquer cet autre rendez-vous. Celui-là est fondamental parce qu’il s’agit des ressources naturelles nationales du pays.

Hugo Chavez, en commentant sa dernière visite en Haïti devant le parlement vénézuélien tout de suite après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, a avoué avoir vu dans le pays des «  Portes de l’enfer habitées par des anges noirs ». Donc, le moment est venu de briser ses portes de l’enfer en utilisant nos propres ressources et combattre le grand capital financier international toujours prêt à piller. Sans pourtant ignorer la complexité de la situation globale du pays.

Nous faisons face a un appareil d’état vassalisé au profit de l’intérêt économique, politique et social des pays, curieusement autoproclamés «  amis d’Haïti ». Cette réalité me renvoie étrangement en 1929 quand le commandant des US marines en Haïti, Mr John Russel, expliqua que Louis Borno, président d’alors d’Haïti, «  n’a jamais pris une seule décision sans me consulter au préalable ». En 2012, tous les pouvoirs d’état sont assujettis. Le président et sa femme sont de nationalité américaine et considérés comme les chouchous de Bill Clinton, ex-président des Etats-Unis. On a un chef de gouvernement, Laurent Lamothe, qui regarde tout comme une marchandise. Il est un multi millionnaire dans le domaine de la télécommunication, qui voit profit en tout et partout. Les parlementaires haïtiens, à part quelques exceptions notables se font tristement célèbres dans des scandales financiers et politiques en permanence. Le pouvoir judiciaire est totalement acquis à la cause de l’exécutif. En face d’une réalité aussi décevante, la défense de l’intérêt national tombe automatiquement sous la responsabilité directe des citoyens.

D’abord, en considérant le caractère valet de l’exécutif et puéril du législatif, il est impérieux qu’ils n’engagent pas le pays dans des accords avec des compagnies étrangères pour l’extraction de l’or. Ce déficit de confiance doit être résolu avant de penser à l’utilisation des mines nationales. Pour cela, il faut avoir des hommes politiques patriotes aux affaires, pour éviter que soit gaspillée cette chance ultime. D’où l’importance des élections à venir.

Joël Léon

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