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François Hollande le guerrier : l’intervention impérialiste française au Mali

Alors que le chômage et la précarité font ravage en France, François Hollande et son gouvernement, pour mieux masquer la faillite de leur politique économique et sociale, envoient leurs troupes au Mali ! « Nos forces armées ont apporté cet après-midi leur soutien aux unités maliennes pour lutter contre ces éléments terroristes » déclarait solennellement le président français vendredi 11 janvier 2013 (1). La droite et l’extrême droite approuvent et applaudissent. Le plan Vigipirate passe du « rouge » au « rouge renforcé ». Il deviendra probablement « rouge écarlate » comme le sang qui va couler au Mali et dans la région ! Les médias bourgeois, sans relâche, propagent leur chauvinisme et distillent comme du venin leur propagande guerrière justifiant l’intervention militaire. Journalistes, hommes et femmes politiques, consultants, militaires et experts en tout genre déferlent sur les plateaux de télévision pour asséner leur « vérité », détournant ainsi l’attention des classes populaires des véritables problèmes qui les rongent au quotidien pour mieux servir les intérêts de la classe dominante.

Cette intervention a été décidée au moment même où la bourgeoisie française vient d’obtenir, grâce à François Hollande, tout ce qu’elle voulait en matière de licenciements, de flexibilité de l’emploi et des baisses des rémunérations des salariés (2). Pour les sociaux-démocrates au pouvoir, l’ennemi à combattre n’est pas la bourgeoisie qui fait payer aux peuples ici et en Afrique les terribles conséquences de son système de production, mais « le terrorisme ». Il faut donc, vaille que vaille, battre les tambours de la guerre et mobiliser toute la nation derrière son chef, François Hollande. Peu importe le coût de cette énième guerre des sociaux-démocrates. Les politiques d’austérité, de contraintes budgétaires et des réductions des dépenses publiques sont réservées aux classes populaires. Quand on mène une guerre au service des grands groupes français, on ne compte évidemment pas .Tout le discours sur la lutte contre les déficits publics répété bêtement et inlassablement par les représentants de la classe dominante s’évapore comme par enchantement ! On trouve facilement et rapidement les fonds nécessaires pour financer cette opération qui, selon le chef de l’État, « durera le temps nécessaire ».

La guerre est ainsi déclarée, non pas contre le despotisme des marchés financiers, contre le chômage, contre la misère, contre les injustices sociales mais contre « le terrorisme » au... Mali ! C’est vraiment la préoccupation première des ouvriers, des chômeurs, des précaires, des travailleurs pauvres, des sans abris, bref de tous les laissés- pour-compte broyés par la machine capitaliste.

De plus en plus de citoyens rejettent la politique du gouvernement Hollande et se rendent compte qu’elle n’est, en fait, que le prolongement de celle menée par Sarkozy : une politique exclusivement au service de la classe dominante. La guerre apparaît alors comme un puissant moyen pour « fabrique » tout du moins à court terme, un consensus permettant de perpétuer la même politique de classe. Il faut donc inventer des ennemis extérieurs pour mieux servir les intérêts des puissants à l’intérieur : « Dans ces circonstances, le rassemblement des Français est une force supplémentaire pour la réussite de notre action », disait François Hollande.

Sur le plan international, l’instrumentalisation de l’occupation du nord-Mali sert d’abord les intérêts des bourgeoisies des pays impérialistes (France, Grande Bretagne et bien sûr les États-Unis notamment). Rappelons que l’occupation d’une partie importante du territoire malien est la conséquence directe de l’intervention impérialiste en Libye. Sans l’intervention de l’OTAN dans ce pays, le Nord-Mali n’aurait probablement jamais été occupé par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et ses alliés islamistes (AQMI, Ansar Dine, Mujao, BokoHaram, etc.). Cette occupation est « rendue possible grâce à la complicité des États-Unis, de la France et de leurs serviteurs locaux regroupés dans la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) » (3). Précisons que ces États de l’Afrique de l’Ouest sont dirigés par des despotes entièrement au service de la bourgeoisie occidentale notamment française à l’image d’Alassane Ouattara, président actuel de l’organisation, ou de Macky Sall, président du Sénégal. Ils ont soutenu l’intervention impérialiste en Libye et en Syrie comme ils participent aujourd’hui à cette nouvelle « expédition néocoloniale française ». Ce sont les dirigeants de la CEDEAO qui ont imposé au Mali l’intervention française.

Il y a trop d’intérêts dans cette région du monde ! L’Afrique est aujourd’hui l’objet de grandes convoitises. Paradoxalement, la population du Mali est classée parmi les plus pauvres de la planète par les Nations-Unies (son IDH la classe au175è rang sur 187 pays), alors que son sous-sol est l’un des plus riches du continent africain. Si l’or reste la première richesse du pays, les autres ressources, notamment pétrolières, sont aussi nombreuses que sous-exploitées. Le Niger, dont la population vit dans l’extrême pauvreté, est l’un des plus grands producteurs mondiaux de l’uranium exploité par le groupe nucléaire français Areva depuis une quarantaine d’années. En 2008, le groupe Areva s’est emparé du « droit » d’exploiter la mine géante(5000 tonnes par an) d’Imouraren dont le démarrage est prévu pour 2014. On va taire par pudeur les conditions de travail misérables dans les mines les plus dangereuses du monde contrôlées par Areva. Les révoltes ouvrières contre leurs conditions d’esclaves sont systématiquement réprimées sans jamais trouver le moindre écho dans les médias bourgeois.

Après la Côte d’Ivoire, la Libye, c’est le tour du Mali et peut-être demain l’Algérie qui risque d’être victime des rapaces impérialistes qui menacent en permanence la paix du monde au profit de leurs bourgeoisies respectives. Le Qatar, lui, joue le rôle du sous traitant des impérialiste. Hier en Libye, aujourd’hui au Mali et en Syrie, le Qatar continue à financer des groupes armés au bénéfices de ses maîtres impérialistes.

Les « terroristes » que l’on prétend combattre aujourd’hui sont le produit du capitalisme mondialisé. Les bourgeoisies occidentales, notamment américaine ont contribué largement à l’affaiblissement dans le monde arabe et musulman de toute pensée laïque et progressiste. Nombreux sont les ouvriers, paysans, intellectuels, artistes chanteurs ou de simples militants progressistes tombés sous les balles des fanatiques religieux armés et financés par des régimes réactionnaires et corrompus soutenus par les États-Unis. Rappelons pour mémoire, que les Talibans d’aujourd’hui, on les appelait hier, lorsqu’ils combattaient l’armée Soviétique en Afghanistan, les Moujahidines de la liberté (combattants de la liberté). Les politiques libérales d’ajustement structurel imposées par le FMI et la Banque mondiale, bras financier de l’impérialisme, le soutien indéfectible de ces bourgeoisies à l’État sioniste d’Israël, la guerre en Irak et ses ravages (4) pour ne citer que ces exemples, ont jeté une partie de la population arabe et musulmane dans les bras de l’islam politique. L’élan et la vitalité du soulèvement populaire dans le monde arabe ont été brisés par l’impérialisme. En Tunisie comme en Égypte, les bourgeoisies occidentales ont favorisé l’accès au pouvoir des mouvements obscurantistes et réactionnaires. A Bahreïn, l’impérialisme américain a envoyé les chars de l’Arabie Saoudite pour mater et réprimer dans le sang l’une des plus belles et des plus pacifiques révolte du monde arabe (5).

La social-démocratie européenne, main dans la main avec l’impérialisme, a toujours mené des guerres, « tantôt ouvertes, tantôt dissimulées » contre les peuples de la planète pour servir les intérêts exclusifs de la bourgeoisie. Entre autres exemples, ils ont déclenché l’une des plus meurtrières guerre de l’histoire en 1914. Ce sont eux qui ont assassiné Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, figures emblématiques de la classe ouvrière allemande en 1919. « Les armes vont parler » disait François Mitterrand pour annoncer la première guerre du Golfe en 1991. Ce sont encore eux qui ont brisé l’unité des peuples de la Yougoslavie. « Le président de la République, en accord avec le gouvernement, a décidé la participation des forces françaises aux actions militaires, devenues inévitables, qui vont être engagées dans le cadre de l’Alliance atlantique » disait un communiqué conjoint du président J.Chirac et du premier ministre L. Jospin. Le 25 septembre 2012 aux Nations Unies, F. Hollande déclarait devant l’Assemblée générale « La première des urgences s’appelle la Syrie », l’autre urgence « qui doit nous mobiliser cette semaine, est le Sahel (...) Oui, il faut que le Mali retrouve l’intégrité de son territoire et que le terrorisme soit écarté de cette zone du Sahel » (6). Le 11 janvier 2013, le même François Hollande envoie, au nom de la France, l’armée au Mali. Pour servir l’intérêt des puissants, les sociaux-démocrates ne reculent devant aucun moyen, y compris le plus abject, la guerre. A l’intérieur comme à l’extérieur, ils sont les ennemis des travailleurs. A ces guerres impérialistes au service des classes dominantes, les ouvriers et l’ensemble des classes populaires du monde entier doivent opposer la guerre civile contre leur propre bourgeoisie et leurs alliés sociaux-démocrates.

Mohamed Belaali

(1) http://www.elysee.fr/declarations/article/declaration-du-president-de-la-republique-sur-la-situation-au-mali-4/

(2) http://www.humanite.fr/sites/default/files/pdf/2013/securisation_de_lemploi_10-01-2013_v_definitif_bis.pdf

(3) http://www.belaali.com/article-la-libye-apres-l-intervention-imperialiste-108002868.html

(4) http://www.belaali.com/article-les-ravages-de-la-guerre-imperialiste-en-irak-48981793.html

(5) http://www.belaali.com/article-l-intervention-saoudienne-a-bahrein-et-le-silence-complice-des-bourgeoisies-occidentales-69874090.html

(6) http://www.belaali.com/article-les-premieres-urgences-de-fran-ois-hollande-111993802.html

COMMENTAIRES  

19/01/2013 15:56 par latitude zero

Cet article est vraiment excellent. une mise au point claire, intense et aigüe

Les bourgeoisies occidentales, notamment américaine ont contribué largement à l’affaiblissement dans le monde arabe et musulman de toute pensée laïque et progressiste.

Si je peux me permettre une petite retouche : ..... ont provoqué et contribué ....

19/01/2013 18:16 par gérard

Alors que le chômage et la précarité font ravage en France, François Hollande et son gouvernement, pour mieux masquer la faillite de leur politique économique et sociale, envoient leurs troupes au Mali

Un article qui a pour introduction ce type d’analyse politique et géopolitique d’une hauteur de vue carrément "himalayenne", je REFUSE tout simplement d’en lire la suite.
Ce n’est même pas acceptable d’un commentaire.
Tout juste digne d’un tract.
Une sourde inquiétude me ronge, car ce n’est pas un cas isolé au Grand Soir :

La France apparaît ainsi, actuellement, comme le pays le plus agressif de la planète.
François Hollande est célébré en France comme "un chef de guerre"..."maintenant qu’il a déclenché une guerre"
oui, la guerre....c’est la France impérialiste.

Et la liste est très très loin d’être exhaustive !
Qu’on se comprenne bien, les analyses de fond sur le capitalisme, les multinationales, le néocolonialisme etc, j’y souscris entièrement. Il est impossible de nier certains faits sur les intérêts de la France en Afrique, sur ceux du Système etc... Mais il est aussi superbement agaçant d’entendre dire "la France"...dans son entité quand on aborde sa géopolitique ; une géopolitique c’est celle d’un gouvernement bien précis, et en l’occurrence AVANT il y a eu celle du gouvernement Sarko...
"Pire qu’un crime sire", oserai-je dire, la géopolitique de Sarkosy, la déstabilisation de la Libye fut pour le moins une "erreur"(je pense qu’il est inutile d’en faire la démonstration).
Les "hollandais" n’ont pour le moins pas été ni clairvoyants, ni courageux, ni compétents ou que sais-je encore pour ne pas avoir dénoncé "l’héritage" sarkosiste du conflit Libyen ; ils auraient du le faire au lendemain même des élections ; mais pouvaient-ils le faire sur ce sujet EN PLUS de l’avoir fait sur tous les autres "héritages" ? En avaient-ils la volonté mais surtout la LÉGITIMITÉ, alors que dans l’opposition, sur la Libye ils avaient été totalement aveugles, lâches, incompétents ou que sais-je encore ?Mais ils n’étaient pas les seuls...
Mélenchon lui aussi a été en-dessous de tout sur la Libye, et sur la Syrie cela ne valait guère mieux...
Le Parti Communiste a même fait pire sur le sujet.
C’était toute la Classe Politique (& Médiatique) qui s’était fourvoyée dans une telle direction ; plus question alors de changer de cap, car c’était un virage à 180° qu’il aurait fallu opérer. Quiconque du milieu politique ou médiatique sait que faire un tel virement (à 180°), c’est se condamner à plus ou moins brève échéance à une "mort" politique au regard de l’opinion...
Maintenant il est bien trop tard pour changer de direction !
Dans l’erreur et/ou dans le mensonge, c’est comme dans un sable mouvant, plus on s’y complait, et plus on s’y enfonce jusqu’à ne plus pouvoir s’en échapper...
Si je peux permettre une comparaison, en faisant tomber Kadhafi, on a enflammé un puits de pétrole et le feu s’est répandu de la Syrie au Mali...La seule et unique méthode pour éteindre un puits de pétrole en feu, c’est MALHEUREUSEMENT de le faire sauter !
Reste la solution de le laisser brûler, mais ça...
Pour le Mali quelle est la meilleure de ces deux solutions, car je n’en vois pas d’autres ?

19/01/2013 18:19 par Louna

Merci pour cet excellent article.

19/01/2013 19:32 par latitude zero

les ouvriers et l’ensemble des classes populaires du monde entier doivent opposer la guerre civile contre leur propre bourgeoisie et leurs alliés sociaux-démocrates.

Une guerre civile en France n’est pas encore à souhaiter dans l’état de léthargie et de désinformation dans lequel se trouvent la majorité des Français actuellement. Elle est perdue d’avance sans leur soutien , actif ou passif
Et de toute façon elle n’est pas à souhaiter tout court, que comme une dernière extrémité, en s’appuyant et en faisant revivre l’ insurrection évoquée dans l’article 35 de la constitution de la Révolution Française.

La guerre actuelle à mener prioritairement est la guerre de l’information, face à la confiscation pratiquement totale des médias par les multinationales et les banquiers, où la vraie presse de droite côtoie une fausse presse de gauche qui occupe le terrain, comme Libération , Charlie Hebdo, Médiapart etc, totalement dans la ligne atlantiste mais pouvant dénoncer des scandales périphériques, ou créant du buzz, donnant l’illusion d’une démocratie aux Français en ne faisant en réalité que les divertir , ce qui est voulu.
Un canard dit de « gauche » aujourd’hui ne doit sa survie économique (racheté puis infiltré progressivement) que s’il est dans la droite ligne de l’atlantisme.

Une des priorités dans cette guerre de l’info est le développement massif d’une presse alternative crédible, financée par ses lecteurs.
Comme le Grand-Soir, comme Investig-Action de Michel Collon qui malheureusement peine à réunir l’argent nécessaire à l’achat de matériel vidéo.
http://www.michelcollon.info/Appel-de-Michel-Collon-Rejoignez.html

La vidéo, avec internet est une des solutions.
Une vidéo peut être vue ou simplement entendue par tout le monde ( analyses, articles lus) comme ici, principalement en direction de ceux qui n’ont pas le temps de lire ni le courage, parce que sortant d’une journée de travail éprouvante, devant s’occuper de tout et de rien, des enfants etc, ils sont la majorité. ( La masse )
Le reste est bouche à oreille, « écoute ça » , « vois ça », c’est bien mieux que de dire lis ça .
Une vidéo ou un simple média audio peuvent être écoutés tout en s’occupant des tâches ménagères ou autres.
C’est en priorité la guerre de l’info qu’il faut leur déclarer, en trouvant tous les moyens pour l’accélérer.

19/01/2013 20:20 par Anonyme

Si je comprends bien, la lutte contre les trafiquants et autres salafistes qui ravagent le Sahel, c’est comme la lutte contre le viol : ça détourne le peuple travailleur de ses justes luttes contre le capital .

19/01/2013 20:58 par Safiya

Il me semble, pour ma part, que le fait qu’aujourd’hui le Qatar désapprouve l’intervention française au Mali jusqu’à actionner son maître es-fetwa attitré, Al Qaradhaoui, qui vient de la condamner, n’augure rien de bon.

Ce retournement du sous-traitant, hier en Libye, aujourd’hui en Syrie et qui avait menacé le MAE, Medelci, que le tour de l’Algérie viendra, est peut-être dû au piège grossier de l’ouverture de l’espace aérien dans lequel les autorités algériennes sont coupablement autant que très légèrement tombées.

Je vois, dans ce retournement de veste des Qataris and Co, comme la préparation du terrain en cas d’un plus grand soutien algérien à l’agression française afin de lancer la fetwa légitimant l’attaque du pays par les hordes qui ont déjà fait leurs preuves en Afghanistan, Irak, Bosnie Libye, Syrie, et qui fleurissent un peu partout en Afrique...

19/01/2013 22:17 par Dwaabala

Bel article.

Du point de vue du Français péesse et enthousiaste cependant :

Les soldats français qui vont tomber au Mali ont certainement été heureux d’entendre de la bouche de leur Chef de guerre qu’il allait ouvrir le prochain débat pour "humaniser la fin de vie", puisque c’était aussi (pas la guerre) une de ses promesses de campagne.

Hélas ! pour eux, il est encore un peu tôt pour qu’ils en jouissent à fond, puisque la loi n’est pas encore passée qui permettra qu’avant d’aller se battre et d’avoir droit aux hommages de la Nation rendus par "ce Ayrault au sourire si mou" © dans la cour des Invalides, ils contractent entre eux le nouveau mariage populaire et démocratique.

Ce qui leur permettrait de fredonner avec Jean Ferrat et Aragon : « Nous mourirons ensemble »

Ce type de disposition qui ne mange pas de pain mais qui va susciter de nouveaux débats âpres et interminables, promet d’autres savoureux moments et distraira aussi de l’essentiel .

20/01/2013 00:47 par legrandsoir

...fredonner avec Jean Ferrat et Aragon : « Nous mourirons ensemble »

Vous êtes sûr qu’ils ont fredonné ça ?

20/01/2013 01:51 par Jean-Michel Hureau

Il avait juste besoin de dormir un peu ... :o))

http://www.youtube.com/watch?v=BsylPXd1iRU

JMH

20/01/2013 09:41 par calamejulia

C’est pas possible ça ! Yapa moyen de leur envoyer plusieurs dizaines de centimètres
de neige ? dans le désert ? (Quoi, j’ai encore dérapé ?).

20/01/2013 10:29 par Dwaabala

à LGS
Au sujet des auteurs de ces paroles vous me faites douter... mais ils ont certainement chanté : « La femme est l’avenir de l’homme », à quoi J. Brel répondit assez cruellement (dans la forme) qu’il n’en n’était pas très sûr.

11 septembre 2012 : F. H. jure ses grands dieux que la France n’interviendra jamais au Mali.
11 janvier 2013 : « J’ai décidé etc. » Le chef de guerre jure à nouveau ses grands dieux que l’intervention ne sera que temporaire et que la France ne s’incrustera pas au Mali.
19 janvier 2013 : L’histoire (la grande) s’accélère. « La France restera le temps qu’il faut au Mali. »

Les rebelles du Nord Mali ont affaire avec un Chef de guerre redoutable qui pratique à leur égard, l’intoxication psychologique. Quant au citoyen français, il n’a qu’a s’accrocher à la parole du Président normal.

20/01/2013 10:29 par Valik

Comment est-il possible de ne pas comprendre et adhérer à vos propos. C’est un triste mais réel reflet de l’état du monde. Je crois qu’il est temps de se réunir !!

20/01/2013 14:09 par Fethi GHARBI

Voici une belle analyse de Michel Collon :
http://www.michelcollon.info/Michel...

Mais il y a une question qui me turlupine : La France en accord avec son suzerain envoie-t-elle au Mali ses troupes régulières pour éradiquer ses troupes de mercenaires islamistes factieux ou alors simplement pour les rabattre du bon coté ?
Les islamistes armés jusqu’au dents par les occidentaux ont trouvé plus facile de "convertir" au wahhabisme le sud désarmé par les soins de la France. De toute façon ça sera toujours ça de gagné en attendant le gros morceau algérien plus dur à avaler. pris de court les occidentaux veulent arrêter tout de suite la déferlante islamiste qui risque d’envahir le Niger, le Sénégal et l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. La françafrique installée et huilée depuis bien longtemps déjà n’a nullement besoin d’être secouée, c’est même un peu trop risqué pour Areva et Co.

Et puis ce gouvernement algérien qu’on n’arrête pas des traiter de tous les noms agit-il par prudence ou alors par pure couardise ?!
En facilitant ainsi la tâche aux français ne les aideraient-ils pas plutôt à mieux s’engluer dans les sables mouvants de cette sale guerre et à éliminer du même coup deux ennemis qui depuis la guerre de Libye s’allient pour déstabiliser et embraser l’ensemble des pays du Maghreb.

20/01/2013 16:23 par gérard

Comment pratiquer la politique de l’autruche.

- En se lançant dans des analyses politiques que je ne conteste pas dans leur ensemble mais qui d’une part sont très (trop) succinctes et en plus qui vont de Rosa Luxemburg en passant par la Yougoslavie jusqu’à la Guerre du Golf, et ont donc un parcours pour le moins...sinueux !

- En apportant quelques affirmations "étranges" :
« La droite et l’extrême droite approuvent et applaudissent »
Il n’y a vraiment qu’eux, vous en êtes certains ?
- Le PCF ne condamne pas ouvertement (Mali : http://www.pcf.fr/33977) extrait :
« Cette intervention militaire n’efface pas la nécessité de la recherche d’une solution politique et d’un dialogue avec les groupes de la rébellion non liés au terrorisme »
C’est entendu, il y a les revendications légitimes des Touaregs, mais contre les autres groupes...on fait quoi ?
- Dans le courriel que je viens de recevoir du blog de Mélenchon...ce dernier ne parle même pas du Mali.
- Le Front de Gauche (http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/mali-rompre-avec-la-logique-guerriere-20325) :
« L’argument utilisé par François Hollande pour justifier une telle intervention est la décision des groupes djihadistes de se mettre en mouvement vers le sud, en direction de la ville de Mopti créant ainsi une situation menaçante. »
- Pour le FdG l’origine de cette guerre ce sont donc bien les "groupes djihadistes".

- En pratiquant dans un long discours où apparaissent une vingtaine de fois les termes de "bourgeoisie", "classe populaire" et "classe dominante", là c’est franchement un phrasé presque moyenâgeux ; même si je n’en conteste pas le fond, faudrait quand même voir à changer de langage, il fait un peu trop "Georges Marchais"...mais l’accent en moins !

- Avec cette conclusion bien plus que troublante :
« Pour servir l’intérêt des puissants, les sociaux-démocrates ne reculent devant aucun moyen, y compris le plus abject, la guerre. A l’intérieur comme à l’extérieur, ils sont les ennemis des travailleurs. »
(pour le moment rien à objecter, mais il faut lire la suite...)
« A ces guerres impérialistes au service des classes dominantes, les ouvriers et l’ensemble des classes populaires du monde entier doivent opposer la guerre civile contre leur propre bourgeoisie et leurs alliés sociaux-démocrates. »
Personne n’a relevé cela : Faire l’apologie de la guerre civile !

Faire la "politique de l’autruche", c’est ce que je mettais en titre ; c’est s’enfermer dans ses certitudes, ses idéologies politiques, et en arriver ainsi à nier toutes les évidences même les plus flagrantes, celles qui mènent à un aveuglement total...
Mélenchon...silence radio, c’est une autre "politique de l’autruche". Mais je sais bien... il ne peut pas ou plus négocier un virage à 180°...
Il est très difficile (et c’est un pléonasme) pour moi d’avouer qu’il n’y a pas/plus d’autres solutions que cette "intervention", et de le faire ainsi, bien tranquillement devant un clavier...alors parler en plus de "guerre civile" !
"on est puceau de l’horreur comme on l’est de la volupté"(Céline), et toute guerre je la ressent viscéralement comme une horreur ; j’ai eu le privilège d’avoir entendu siffler près de moi, les balles simplement sur un pas de tir à l’armée, ça m’a suffi, alors pas de procès d’intention svp...

Article pour le moins inutile s’il en est, mais qui pose quand même sur son fond, pour le Grand Soir, la question de la frontière, celle du point de bascule entre "journal militant" et "journal d’information"...et de cet alliage des deux qui me semble être la principale qualité du Grand Soir.
Cet article est aveuglement militant et seulement ça...
Il ne pourra convaincre que les convaincus, et ceci comme je l’ai dit...la preuve en est dès sa première phrase. Ce n’est pas en assénant des slogans sur la bourgeoisie, sur le capitalisme, sur le pouvoir, etc qu’on fera évoluer les esprits, mais c’est en PROUVANT comment le Système fonctionne ; ensuite il faut en faire la correspondance avec les idées, l’inverse par expérience, je peux affirmer que ça ne fonctionne pas.

Sérieux, allez plutôt lire ce qu’il se dit ici (il y a d’ailleurs pas mal de points qui concordent avec cet article) :
Malices au Mali : http://gen4.fr/2013/01/malices-au-mali-lancien-colonisateur-protge-aussi-luranium.html,
Mais tout en conservant l’esprit du Grand Soir, bien sûr !
et il y a bien évidemment celui-ci que j’affectionne tout particulièrement :
http://www.legrandsoir.info/notes-sur-les-cent-fleurs-du-printemps.html

20/01/2013 18:50 par Frédéric Maurin

Oui, le chômage et la précarité font rage en France. Oui, ils appellent des réponses progressistes : http://rupturetranquille.over-blog.com/article-tous-en-greve-le-31-janvier-2013-114556523.html

Ils font rage en Algérie aussi, ce n’est pas pour autant que le pouvoir algérien, qui doit avoir une certaine mémoire en matière de lutte anti-impérialiste, tolère une prise d’otage des fous de Dieu.

Chômage et pauvreté font rage au Mali aussi. Mais le prolétariat malien ne semble confondre les terroristes d’Aqmi avec des libérateurs et applaudit plutôt à l’intervention française et à "l’impérialisme tchadien".

Faire sauter des intégristes - j’aurai évidemment préféré que les africains s’en chargent par eux-mêmes- cela n’aide pas à éclaircir la lutte des classes mais cela ne saurait lui nuire non plus, en levant le voile de l’obscurantisme
http://rupturetranquille.over-blog.com/article-mali-la-guerre-helas-114490041.html

20/01/2013 19:34 par gérard

@ Fethi GHARBI
Des questions pertinentes en effet.
Merci, car ça me rappelle que j’avais oublié ceci :
C’est AndrejFursov, si ma mémoire est exacte qui dans "guerre contre la Syrie, objectif la Russie" avait dit qu’en politique extérieure les Américains pratiquaient le "billard à plusieurs bandes"...
Il est fort possible que des manipulations en tous genres aient eu lieu..., mais dans quel sens ?
Le régime de Kadhafi déplaisait fortement aux Américains, son projet de monnaie africaine indexée sur l’or, et bien entendu toujours ce fameux pétrole et sa malédiction (http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-mort-de-kadhafi-epilogue-102848) ; la Libye était d’ailleurs sur la liste du PNAC (http://www.youtube.com/watch?v=U6y8Bp55ucs).
De là à avoir l’esprit "tordu", et de se poser d’éventuelles questions sur les éventuelles "suggestions" des américains vers "notre-pire-président-de-tous-les-temps", que je ne nommerai pas, afin qu’il lance les forces françaises dans cette démente épopée sur la Libye, il n’y a pas des kilomètres...
Il ne faut pas prendre les américains pour ce qu’ils ne sont pas ; ils savaient pertinemment bien, qu’une fois la Libye déstabilisée, c’est toute la région (et elle est extrêmement vaste) qui le serait...dont le Mali !
Comme les américains déteste la présence de la France en Afrique, c’est l’exemple même d’un génial coup de billard (américain) à plusieurs bandes, d’une "pierre" deux coups !
- Ils se débarrassaient de Kadhafi.
- Ils mettaient la France dans la merde au Mali. Fini de son indépendance énergétique avec ses mines d’uranium, et j’en passe...
C’est pas beau ça ?
Il est à noter que les liens de la CIA avec Ben Laden et ceux des néoconservateurs américains avec les intégristes islamistes...ce ne sont que des secrets de Polichinelle !
Il y a des bruits infernaux que le Qatar financerait AQMI, mais ce ne sont que des mauvaises langues qui les font circuler :http://www.dna-algerie.com/enquete/le-canard-revele-des-dollars-du-qatar-pour-financer-un-khalifa-islamique-aux-frontieres-d-algerie-3
Mais la "boucle" serait alors bien "bouclée"...
AQMI....Qatar....(avec ou non l’Arabie Saoudite) et à la source...les États Unis !
Je persiste, la France dans cette histoire est dans une sacrée merde, et son gouvernement avec !
Chose assez curieuse : les Russes n’auraient-ils pas offert leurs service au gouvernement Français par hasard ?

20/01/2013 20:05 par Joel vaganay

Un point de vue pour le moins intéressant auquel j’adhère presque entièrement.
Si le fond est très juste, la question reste entière de savoir si on devait laisser sans lever le petit doigt, se faire dévorer une population pacifique par des monstres, même s’ils sont le produit de la politique de ceux qui interviennent.
La France joue les pompiers pyromanes, c’est sûr... mais une fois que le feu a pris une certaine ampleur, il faut quand même l’éteindre.

20/01/2013 21:21 par Dwaabala

à gérard :

Personne n’a relevé cela : Faire l’apologie de la guerre civile !

La formulation de l’article est sans doute malheureuse.
Ceci dit, l’idée juste qui se trouve sous-entendue est que le seul objectif qui peut donner un sens aux luttes et à l’histoire à venir, aussi irréalisable qu’il paraisse ici et maintenant est l’établissement de la démocratie populaire.
Ceci par opposition à la démocratie actuelle qui ne l’est que pour une minorité, la masse étant réduite au rôle de bétail électoral conditionné. Démocratie actuelle qui est capitaliste c’est-à -dire, affublée d’un faux nez, la dictature de la classe possédante , qu’il ne faudrait pas chatouiller beaucoup, simplement menacer sa propriété pour que resurgisse au grand jour sa vraie nature violente et criminelle.
Démocratie populaire donc, ou encore pour employer des mots désuets : dictature du prolétariat en vue d’assurer la transition du système capitaliste à un système socialiste de production et d’échanges.
La violence et la possibilité d’y recourir victorieusement ayant par conséquent changé de camp.

... les termes de "bourgeoisie", "classe populaire" et "classe dominante", là c’est franchement un phrasé presque moyenâgeux

Je ne sais si l’article ci-dessus a un caractère scientifique mais il a au moins celui d’être une réflexion.
Quant à la science, elle ne renouvelle pas ses notions et son vocabulaire tous les jours, même si elle progresse. Sinon il faudrait mettre à la poubelle les droites, les angles, les triangles et tutti quanti , ou les utiliser de manière restrictive et sans répétitions sous prétexte qu’il sont utilisés depuis plusieurs millénaires.

20/01/2013 21:49 par Dwaabala

Post scriptum. J’ai malencontreusement oublié de revenir à l’article.

Les évènements actuels, la guerre menée au Mali, illustre parfaitement mon propos :

Il ne faudrait pas chatouiller beaucoup les classes possédantes (eh ! oui), simplement menacer leur propriété pour que resurgisse au grand jour leur vraie nature violente et criminelle.

21/01/2013 10:20 par gérard

@ Dwaabala
J’ai bien failli retirer ma critique sur le "phrasé", mais je l’ai laissé exprès.
D’une part car je pense que c’est extrêmement important d’en sortir sur la forme mais pas sur le fond.

Sur le fond, celui des pouvoirs de la "bourgeoisie", des "classes dominantes", c’est constamment mon "cheval de bataille" de démontrer tout autour de moi à quel point notre belle démocratie "égalitaire", n’est en définitive qu’une société de Castes qui n’a rien à envier par exemple aux castes Indiennes.
Un exemple très concret : je vis dans le Bordelais. Schématiquement ici il y a deux "castes", les Maitres & les Esclaves ; soit les Châtelains du vin (ça va pour eux, merci), et les ouvriers de la vigne dont leur "ligne-bleue-des-Vosges-comme-horizon-de-salaire" pour toute leur vie, c’est tout juste le SMIG légèrement amélioré ; il faut savoir que beaucoup de ceux qui sont payés à la tâche ne l’atteignent même pas.

Sur la forme. Inutile d’aller leur parler avec un langage "politique", ils vont fuir ; mais quand j’ai abordé avec eux les connaissances que j’avais du Système, mon expérience dans le secteur tertiaire (je travaillais sur le bilan d’une très grosse compagnie d’assurances et j’y ai été syndicaliste), je passe les détails, alors là les esprits se sont ouverts souvent avec stupeur. Je n’ai jamais utilisé les termes de "classe dirigeante", "dominante" "bourgeoisie" etc, mais j’ai démontré concrètement comment ils en étaient victimes...en les informant tout simplement.
Ils m’ont écouté, ils n’auraient certainement pas lu cet article.

C’est l’ignorance qui est la principale cause de l’immobilisme.
Je fais parti de ceux qui ne croient absolument pas au langage militant, et je pense même qu’il est contre-productif (j’ai "fais mes armes" au Quartier Latin à Paris, donc je connais...) ; mais ce sera peut-être un jour l’objet d’un article, qui sait, mais c’est un lourd sujet...

Cet article est l’exemple typique de ce qu’il ne faut pas faire et ce comme je l’ai dit, dès sa première phrase ; il attaque bille en tête en introduction par une affirmation militante qui n’aurait du être que la conclusion d’une longue démonstration ; affirmation qui plus est peut être discutable et contestable. A mon avis sur la guerre au Mali elle l’est.
C’est ce dernier point que j’aurais préféré qu’on discute de mon commentaire, et non pas celui du "phrasé"...Mais en appuyant sur "envoyé", j’étais à l’avance persuadé, j’avais parié en moi-même qu’on ne relèverait que cette "provocation"...
Gagné !

21/01/2013 10:53 par legrandsoir

Cet article est l’exemple typique de ce qu’il ne faut pas faire

C’est comme les commentaires-fleuves de Gérard.

21/01/2013 12:02 par gérard

@ Grand Soir
Si c’est sur la forme, il y a eu bien bien pire comme commentaires...."fleuves" comme vous dites, et venant d’autres internautes ; j’ai été étonné d’ailleurs qu’il n’y ait pas eu de réactions...

Si c’est sur le fond de ce que je dis, et que vous n’êtes pas d’accord soit, cela m’intéresse et il faut le dire...

21/01/2013 12:05 par legrandsoir

il y a eu bien bien pire comme commentaires...."fleuves"

hez

Chez vous, c’est systématique.

Ah ben non, pas cette fois-ci.

21/01/2013 13:08 par Dwaabala

à gérard. Sur le fond, dans la mesure où je l’aperçois.
L’enfant de 5 ans qui dessine un triangle pour y placer ses billes a une notion du triangle.
Placez-le dans une classe de troisième où l’on pratique le théorème de Pythagore, il ne comprendra plus rien aux triangles.
Un élève de cette classe de troisième placé dans un amphithéatre universitaire ne comprendra plus les mathématiques, puis un étudiant plongé dans un séminaire de mathématiciens non plus.
De plus un de ces mathématiciens, malgré son haut niveau en théorie, se trouvera sans doute incapable de concevoir le pont de l’ingénieur.
Cela pour dire qu’il existe un niveau de réflexion qui s’appelle la théorie, celui où "Ces choses là sont dures, il faut pour les comprendre avoir fait des études", et que la théorie est relativement autonome par rapport à la pratique, cette dernière cousinant avec "l’art".
L’idéal étant la fusion de la théorie et de la pratique, comme certains dirigeants prolétariens exemplaires l’ont pratiquée, en ne choisissant pas au hasard les sujets de leur réflexion pratique portée cependant au plus haut niveau théorique, selon les nécessités de la lutte idéologique et politique au sein d’un parti pour définir et affirmer sa ligne.

21/01/2013 13:17 par Dwaabala

erratum  : ces choses là sont rudes, il faut pour les comprendre avoir fait ses études V.H.

21/01/2013 19:33 par PrNIC

aux artisans de Paix

Signez ...manifestez pour ELLE !

http://www.petitions24.net/stop_guerre_au_mali_-_des_choix_pour_la_paix

22/01/2013 10:16 par transes en France

Cet article bien construit, bien écrit, bien documenté, avec les références appropriées, dresse un bilan intéressant de la situation actuelle en France et en Afrique telle que voulue par les bourgeoisies occidentales depuis des temps immémoriaux.
Et il est bien regrettable que ce texte soit détourné de son objet par des commentaires agressifs et logorrhéiques.

Si aujourd’hui, en France, nous en sommes au niveau des palabres à n’en plus finir sur l’importance ou la futilité des luttes à mener, sur la marginalisation - et par là -même, le mépris - de militants, ou sur l’emploi des mots ; si nous nous acharnons à diviser les forces susceptibles de lutter ensemble contre notre ennemi commun ; si la majorité approuve les guerres d’invasion maquillées à la truelle en aide humanitaire, c’est que nous avons bien du chemin à refaire avant de nous unir contre des pouvoirs de plus en plus prédateurs.
Des pouvoirs qui nous rient manifestement au nez en poursuivant sans relâche, d’une part, les crimes contre des populations étrangères et, d’autre part, le démantèlement de leurs propres sociétés pour procéder au pillage de leurs ressources et de l’argent public afin de les remettre entre les mains de quelques-uns.
Avant toute chose, il faudrait (ré)apprendre la solidarité et le respect des autres, en sachant les écouter et les comprendre. Ce n’est pas en ressortant son bréviaire poussiéreux qu’on va faire rêver le peuple.
Bien au contraire.
Alors, en effet, les conditions sont loin d’être requises pour le renversement de ces pouvoirs destructeurs mondialisés, qu’on l’appelle "lutte finale", insurrection, révolte, voire ""guerre civile".
Il n’y a aucune illusion à se faire : nous ne combattrons pas l’ennemi sans casse. Ils ne sont pas prêts à céder quoi que ce soit, c’est clair : ils s’acharnent de plus en plus, ils sont armés pour parer à toute rébellion, et nos tentatives de protestation pacifiques ne sont que des coups d’épée dans l’eau. Ils ne reculent plus, désormais.
Et ils se sont préparés au combat (rappelons-nous le "savoir-faire" d’Alliot-Marie).
On le voit bien, si on regarde et analyse ce qui s’est passé dans les pays comme l’Egypte, la Tunisie ou le Bahreïn, où il y a véritablement eu un mouvement populaire : toutes ces luttes légitimes, baptisées hypocritement "printemps arabe" par ceux-là mêmes qui manoeuvraient en sous-main pour éviter toute émancipation des peuples, se sont soldées par la mise en place ou le maintien d’un pouvoir (religieux) complaisant avec les castes dominantes occidentales et par la division au sein de la population.

Il n’y a pas de secret. Tout cela a été orchestré de l’extérieur et financé par ces forces que nous prétendons combattre à mains nues, qui ont l’argent pour soudoyer les mercenaires et qui peuvent leur fournir des armes. Et ces forces-là , elles sont solidaires, elles, pour étouffer toute velléité de révolte et d’indépendance.

Fethi Gharbi pose de bonnes questions, à savoir (si je ne trahis pas ses propos) : les pompiers pyromanes auraient-ils allumé un incendie qu’ils seront incapables d’éteindre ? A force de jouer les factions les unes contre les autres, ne leur donnent-ils pas les armes pour se faire battre, in fine ?
Ce n’est pas impossible : ils ont allumé trop de feux à la fois, manipulant et achetant à des périodes distinctes ou concomitamment les diverses forces en présence. La suite nous dira à qui profitera le chaos en fin de compte.
Mais le bilan de tout cela sera probablement effroyable. L’Afrique, elle, subit ces guerres civiles que nous détestons tant, orchestrées par nos soins. Mais c’est loin, l’Afrique.
Ce qu’on peut constater, c’est leur confiance cynique en la possibilité de poursuivre jusqu’au bout et jusqu’au moindre recoin leur mission dévastatrice.

Ce qu’on peut supposer aussi, concernant le Mali, c’est que les alliés de la France - et ses maîtres - devant un tel gâchis, laisseront (officiellement, du moins) la France se débrouiller seule et s’enliser dans un conflit trop grand pour elle, trop contents de lui faire porter le chapeau, ce qui leur permettra de se concentrer sur des missions plus "discrètes".

En tous cas, comme on pouvait le prédire avant même son élection, la chute de Hollande est proche.
Mais cela ne profitera certainement pas à la gauche.

22/01/2013 19:49 par gérard

@ Dwaabala

à gérard. Sur le fond, dans la mesure où je l’aperçois.

Je ne peux pas faire plus, sinon je vais être frappé d’ostracisme, faut me relire.
Vite fait, dans la mesure où moi aussi j’aurais "aperçu le fond" de votre histoire de "triangles".
- Je n’ai jamais dit qu’il fallait séparer théorie et pratique, banaliser ou que sais-je encore, mais qu’il ne fallait surtout pas s’égarer trop loin dans des analyses méta historiques que je n’ai pas contestées d’ailleurs. Je sais de quoi je parle, j’ai ce défaut, on me le reproche souvent.
- Sur le fond, j’ai assez expliqué mon point de vue et notamment le 20/01/2013 à 19:34....
Le piège de la guerre en Libye (provoqué par Sarkosy) est entrain de se refermer au Mali.
Cet article résume assez bien la situation :http://2ccr.unblog.fr/2013/01/13/mali-les-raisons-de-l’intervention/
Il y a aussi ;
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/anormalie-128856, extrait de la conclusion :
« Officiellement les USA, l’Angleterre, l’Allemagne et autres l’ont dit en termes de diplomates « nous vous soutenons dans votre intervention mais nous n’y participons pas ! »
En terme de la rue cela se traduit par « vous avez foutu le bordel dans la région avec cette expédition en Libye, à vous de réparer !  ». Voila pourquoi nous sommes entrés en guerre, et cela risque de durer !
Le reste est de la propagande. »

Il y a aussi ce genre d’apport de connaissances qui à mon avis est plus constructive qu’un long discours militant, car in ne faut pas oublier que nous sommes sur un sujet bien, bien précis, le Mali :
http://www.dedefensa.org/article-al_mansour_le_sa_dien_et_hollande_le_socialiste_22_01_2013.html
Et même si cet article ne me donne pas raison, je ne prétend d’ailleurs pas détenir la "vérité" ; je revendique donc le droit à l’erreur ! Encore qu’il y aurait sujet à débat, mais l’avenir de cette "intervention" au Mali nous le dira, à savoir jusqu’à quel point le gouvernement Français s’enfoncera-t-il dans..."l’erreur".

@ Grand Soir
Quant aux qualificatifs de "commentaires agressifs et logorrhéiques" (rien que ça ! définition : relatif à la logorrhée, flot de paroles inutiles et désordonnées, phénomène typique de certains états maniaques), il n’est pas insultant nooon !... et il provient bien d’un "commentaire fleuve", militant et qui n’apporte strictement rien au sujet...

22/01/2013 20:57 par Dwaabala

à gérard

Il me semble que nous pourrions en rester là  :

jusqu’à quel point le gouvernement Français s’enfoncera-t-il dans..."l’erreur".

23/01/2013 04:29 par transes en France

"logorrhéique" : merci pour la définition : "relatif à la logorrhée, flot de paroles inutiles et désordonnées, phénomène typique de certains états maniaques".
Quand j’ai écrit ce qualificatif, je ne savais pas que je tapais aussi juste.
Ce n’est pas une insulte, c’est un constat.
Quant au commentaire que j’ai écrit, je ne m’adressais pas à votre intelligence, mais à celle des autres.

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