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Communiqué de presse du ministère cubain des Relations extérieures

Dialogue sur les droits de l’homme entre Cuba et les Etats-unis

Comme Washington braille toujours plus fort que les autres en matière de droits de l’homme, qu’il pousse des cris d’écorché dès qu’il en perçoit la moindre violation chez autrui, et qu’à cet égard, il ne cesse de clouer Cuba au pilori, peut-être serait-il bon de savoir ce que pense la partie cubaine. Juste le jour où Obama proclamait urbi et orbi sa vision des relations futures avec Cuba (Directive présidentielle) et où son administration allégeait petitement les sanctions infligées au peuple cubain dans le cadre du blocus économique, commercial et financier, les deux délégations se sont retrouvées à La Havane pour un « dialogue » sur ce point. En voici le communiqué de presse émis par le ministère cubain des Relations extérieures.

Jacques-François Bonaldi

* * * *

DIALOGUE SUR LES DROITS DE L’HOMME ENTRE CUBA ET LES USA

La Havane, 14 octobre 2016

Le deuxième dialogue sur les droits de l’homme entre Cuba et les États-Unis s’est déroulé le vendredi 14 octobre 2016, les délégations étant conduites par Pedro Luis Pedroso Cuesta, sous-directeur général des Questions multilatérales et de droit international au ministère cubain des Relations extérieures, et par Tomasz Malinowski, secrétaire adjoint à la Démocratie, aux Droits de l’homme et au Travail au département d’État.

Les conversations, au cours desquelles les deux parties ont abordé des points les intéressant, se sont déroulées dans un climat professionnel et respectueux, marqué par de profonds différences.

Les représentants cubains ont défendu l’universalité, l’indivisibilité et l’interdépendance de tous les droits de l’homme, et ratifié que les droits civils et politiques et les droits économiques, sociaux et culturels devaient être traités sur un pied d’égalité. Ils ont réitéré la nécessité de conduire ces échanges dans le plein respect de l’égalité souveraine, de l’indépendance et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des parties.

La délégation cubaine a exposé la réalité du pays sur les points discutés, y compris les acquis en matière de promotion et de protection des droits de l’homme, non seulement au profit de son peuple, mais à celui de nombreuses autres nations du monde.

Pour prouver l’attachement de Cuba à la protection des droits de l’homme, ses représentants ont souligné qu’elle avait ratifié 44 des 61 instruments internationaux en la matière, contre seulement 18 les États-Unis.

Ils ont souligné par ailleurs que le blocus économique, commercial et financier que subit le peuple cubain depuis plus de cinquante ans constituait une violation flagrante, massive et systématique de ses droits de l’homme, et que si le gouvernement étasunien voulait vraiment promouvoir des politiques favorables aux Cubains, il était alors impératif qu’il élimine les restrictions en vigueur pour contribuer décisivement au démontage de cette politique tenacement injuste.

La partie cubaine a fait savoir à l’autre partie ses inquiétudes au sujet du respect et des garanties des droits de l’homme aux USA, dont les violations prouvées du droit à la vie, compte tenu des personnes tuées par armes à feu et de la brutalité et des abus de la police, notamment contre la population afro-étasunienne, et l’insécurité citoyenne accrue.

La délégation cubaine a signalé d’autres phénomènes inquiétants de la réalité étasunienne, tels que l’inégalité salariale entre hommes et femmes, la discrimination des migrants et d’autres minorités, la faible syndicalisation des travailleurs et les restrictions qui l’entravent, le manque d’accès à la sécurité sociale, aux services de santé et d’éducation de nombreux Étatsuniens, le travail des enfants et la recrudescence de graves manifestations de racisme et de discrimination raciale.

La représentation cubaine a abordé aussi les violations des droits de l’homme commises par les États-Unis dans d’autres parties du monde, surtout dans le cadre de leur prétendue lutte contre le terrorisme. À cet égard, elle a rappelé la torture infligée dans les centres de détention et dans les prisons secrètes, ainsi que les exécutions extrajudiciaires, dont les morts de civils atteints par des drones. Elle a critiqué en particulier le maintien de la prison sur le territoire qu’occupe illégalement la base navale de Guantánamo, ainsi que les tortures et les graves violations qui s’y commettent.

La délégation cubaine a attiré l’attention sur le deux poids deux mesures et sur la sélectivité qui prévalent dans l’examen international des droits de l’homme, ainsi que sur l’importance du droit au développement, du droit à la paix et d’autres droits qui sont indispensables pour leur exercice intégral et au sujet desquels les grands médias gardent un silence complice.

Même si cet échange a ratifié les profondes différences existant entre les deux gouvernements quant à leur manière de concevoir les droits de l’homme et leur exercice, Cuba a ratifié sa volonté de nouer des relations civilisées entre les deux pays, tout en reconnaissant et respectant ces différences, et d’aborder n’importe quelle question dans un contexte d’égalité, de respect et de réciprocité.

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