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100 ans après certains faits oubliés de la Révolution russe

RÉPUBLIQUE SOCIALE

Il y a cent ans, les Bolcheviks, Lénine à leur tête, prenaient le pouvoir en Russie. Cette révolution populaire allait changer le cours du pays, et du monde, pour les décennies à venir. Le premier pouvoir ouvrier au monde était né, et il entendait marquer les esprits dès le début.

Les premiers décrets, approuvés par le Congrès des Soviets, ne tardaient pas à être promulgués. Le premier d’entre eux concernait la guerre qui faisait rage en Europe depuis 1914 ; par le décret sur la paix, la nouvelle Russie cessait les hostilités avec l’Allemagne. S’en suivaient les décrets distribuant la terre aux paysans, nationalisant les industries, et déclarant la « souveraineté des peuples de Russie ».

Il ne sera pas ici question de revenir sur toutes l’Histoire de l’URSS, mais de se concentrer sur trois points, qui ont marqué l’histoire de l’URSS et qui sont trop souvent oubliés, à savoir que la révolution russe fut aussi une révolution féministe, que l’URSS a grandement contribué à la victoire sur le fascisme durant la seconde guerre mondiale, enfin qu’elle aura été d’une aide généreuse envers les mouvements de libération nationale et les pays progressistes.

Une révolution féministe

Cette révolution ouvrière et socialiste fut aussi à tout égard une révolution féministe, à une époque où l’inégalité entre hommes et femmes étaient monnaie courante. Le 8 mars 1921 Lénine décrétait, en hommage aux ouvrières de Saint-Pétersbourg, la journée internationale de la femme, mondialement célébrée aujourd’hui.

Mais le gouvernement soviétique, avec en son sein la première femme ministre : Alexandra Kollontai (Commissaire du peuple à la protection sociale), alla beaucoup plus loin dans les droits accordés à la gente féminine : droit de vote, droit au divorce, lutte contre l’analphabétisme qui touchait alors 80% des femmes. Le 16 septembre 1918 est crée le code de la famille, et le 18 novembre 1920 le décret qui autorise l’avortement est promulgué. Les congés maternités, ainsi que l’égalité salariale entre hommes et femmes sont également décrétés.

Des réformes qui, encore aujourd’hui, sont impensables dans certains pays prétendument plus avancées que la Russie soviétique.

L’URSS, vainqueur de la seconde guerre mondiale

Si aujourd’hui notre vision du monde, et de la seconde guerre mondiale a quelque peu changé, dans le mesure où nous considérons, en majorité, que ce sont les Etats-Unis qui ont le plus contribué à la défaite de l’Allemagne nazie, la perception des choses était différente à l’époque.

L’URSS a subi des pertes considérables, avec près de 26 millions de morts le pays se place en effet en tête du classement des Nations ayant eu le plus de victimes. Stalingrad fut sans aucun doute le tournant de la Seconde guerre mondiale ; lorsqu’en 1943, après une résistance héroïque, les soviétiques parvenaient à défaire les armées à Allemande et à amorcer une contre attaque. Ce serait le point de départ de la chute du IIIème Reich et de la défaite d’Hitler.

L’armée rouge allait libérer une grande partie de l’Europe, et les forces nazies envoyées sur le front russe peuvent laisser présager l’issue de la guerre si l’URSS n’avait pas été là. Pour s’en rendre compte il suffit simplement de voir la difficulté qu’on connu les résistants et les troupes qui ont débarqué, et d’imaginer ensuite ce qu’il en aurait été avec des millions de soldats nazis en renforts sur le front ouest. Il n’ s’agit donc pas de nier le rôle que d’autres armées ont pu avoir, notamment les troupes américaines, mais de réhabiliter celle de l’URSS qui se plaça en rempart du fascisme à l’image des autres Partis communistes.

Quelques années plus tôt, lorsqu’en 1936 éclatait la guerre d’Espagne opposant fascistes et républicains, c’était déjà l’URSS qui était venue au secours de la République espagnole. Face à la timidité des démocraties occidentales, la France et le Royaume-Uni notamment qui, au nom d’une prétendue neutralité, que personne ne respecta, n’intervinrent pas en Espagne, l’URSS elle envoya armes, chars, munitions et conseillers aux armées de la République. Les Brigades internationales furent créées à cette occasion, permettant à des milliers d’hommes et de femmes communistes, socialistes, républicains, démocrates des quatre coins du monde de venir combattre contre le fascisme.

Le gouvernement du Front populaire français, Léon Blum a sa tête, se décidera finalement à aider, discrètement, les combattants espagnols. Laissant passer armes et munitions, et ouvrant la frontière aux brigades internationales. Mais ce ne sera pas suffisant. Tandis que le camp démocrate regardait l’Espagne sombrer, les pays fascistes n’hésitèrent pas à envoyer troupes, armes, et avions en nombre. Franco sortait finalement vainqueur de la guerre d’Espagne, et allait s’en suivre, pour celle-ci, près de 40 ans de dictature.

L’URSS, malgré les hésitations du début du conflit, aura finalement été le seul pays a, réellement, venir en aide aux républicains, une aide insuffisante certes, mais qu’en aurait-il été si les démocraties en avaient fait de même ?

L’aide aux mouvements de libération nationale

Si tôt la seconde mondiale terminée, voilà qu’un autre conflit démarrait, plus subtil, plus idéologique, plus indirect aussi : la guerre froide. Camp occidental contre camp socialiste, l’OTAN contre le Pacte de Varsovie, les Etats-Unis et leur impérialisme contre l’URSS et son internationalisme. L’URSS allait, dans ces années d’après guerre, aider nombres de mouvements de libération nationale et de pays progressistes nouvellement souverain.

Mais revenons d’abord en arrière, lorsque éclate la Révolution russe, et que le pouvoir des Soviets est en place. Dès le départ, le caractère fondamentalement internationaliste de la Révolution socialiste est annoncé et confirmé par Lénine. Ce dernier avait très bien compris que la nouvelle Russie soviétique, qui deviendrait l’URSS en 1922, ne pouvait tenir face aux armées blanches et aux forces de la finance, sans le déclenchement d’autres révolutions en Europe.

Et les événements, dans les mois qui suivaient la Révolution russe, allaient en ce sens. En Allemagne d’abord, où Lénine plaçait une bonne partie de ces espoirs, une révolution éclatait menée par la Ligue Spartakiste de Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg. La révolte s’achevait dans le sang et les deux leaders seraient sauvagement assassinés après cet épisode révolutionnaire. En dépit de l’échec de la prise du pouvoir à Berlin, en Bavière, le 7 avril 1919, la République des conseils de Bavière était proclamée, elle ne durerait, elle aussi, que quelques semaines, écrasée par l’armée allemande le 3 mai 1919.

Un peu plus tôt, en Hongrie, le 21 mars 1919, la République des conseils de Hongrie était proclamée par Bela Kun. Sur le modèle de la nouvelle Russie, la République des soviets Hongrois allait se dresser face aux impérialistes pendant près de 143 jours, avant de finir écrasée, comme celle de Bavière, par les armées occidentales.

Après la seconde guerre mondiale, allaient se multiplier les guerres de décolonisation et de libération nationale. Des mouvements émergeaient dans le monde entier pour faire valoir le droit de chaque peuple à l’auto-détermination. En Amérique latine, en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique l’aide soviétique fut précieuse. D’abord pour les mouvements, puis pour les pays progressistes et socialistes qui recevaient de l’URSS et du camp socialiste armes, argent, matériels et conseillers.

Chaque mouvement socialiste, chaque nouveau pays progressiste, chaque guérilla marxiste était un moyen de plus de lutter contre l’impérialisme nord-américain qui, de son côté, n’hésitait pas à renverser, déjà, des pays progressistes et des gouvernements démocratiques. Le coup d’Etat chilien de 1973, où le général Pinochet, soutenu par la CIA renversa le pouvoir populaire et démocratique de Salvador Allende, restera, pour le peuple chilien, et la gauche internationale, un drame et une plaie à jamais ouverte.

L’aide soviétique sera bénéfique pour de nombreux pays : l’Egypte de Nasser, la Chine populaire, du moins durant les premières années, la Cuba socialiste, ou la Syrie baasiste bénéficieront des largesses soviétiques à l’instar de toute nation se dressant contre l’impérialisme.

Avec la chute du camp socialiste à la fin des années 80′, c’est toute une croyance qui allait s’effondrer, c’est aussi une nouvelle période qui s’ouvrait, laissant l’impérialisme américain promouvoir son mode de vie, et sa vision politique et économique. Une ère unilatérale que certains pays, tels que la Chine et la Russie, voudraient aujourd’hui voir s’achever pour faire place à un monde multipolaire.

République sociale

 https://republiquesocialeblog.wordpress.com/2017/11/18/100-ans-apres-certains-faits-oublies-de-la-revolution-russe/

COMMENTAIRES  

21/11/2017 17:47 par CN46400

Oui mais la vrai question c’est : Pourquoi l’échec....?

21/11/2017 21:58 par Patrick MIGNARD
23/11/2017 06:44 par Vania

ÀCN46400 ;
Pour expliquer la chute de l’URSS, on pourrait évoquer en premier lieu 1) tous les pays qui ont tenté de construire un état socialiste ont du subir le sabotage permanent et constant de la part des pays occidentaux. L’occident n’a jamais ACCEPTÉ ni RESPECTÉ l’existence d’un modèle alternatif. Ces pays ont subi en permanence : dénigrement/mensonges médiatiques, sabotages économiques (blocus,etc), espionnage,tentatives d’assassinats des leaders (600 tentatives contre Fidel..), infiltrations et sabotage interne. 2) L’effort de créer une conscience socialiste , de combattre l’aliénation morale, de faire en sorte que les citoyens forgent leur identité à partir de ce qu’ils SONT et pas à partir de ce qu’ils ONT (accumulé pendant leur vie) est une tâche colossale.
D’ailleurs,Mme Thatcher évoquait en 1991, que l’URSS ne constituait pas une menace militaire pour l’occident mais plutôt une menace économique et idéologique, car le PIB de l’URSS ( ressources) était égal à 2 fois le PIB de la Grande Bretagne. D’autre part, l’économiste russe Valentina Rushnikova démontre (en 2011) que les indicateurs économiques et la productivité de l’URSS étaient assez bons avant la chute, mais un personnage (avec des liens avec la CIA) M Gorbachov (avec Chevarnadze, Yeltsin) et la 5ème colonne ont organisé le sabotage interne...
Dans cette vidéo de la hojilla à partir de 44:23, on parle de la la déclaration de Thacher en 1991 :https://www.youtube.com/watch?v=qyqOnLHhqLM

Ou encore dans celui -ci ( La Hojilla en espagnol) :https://www.youtube.com/watch?v=kSW63T7zHc4

23/11/2017 10:23 par Patrick MIGNARD

Non Vania... je pense que c’est un vision "complotiste" de la réalité de ce qu’a été l’URSS. Que le capitalisme ai tout fait pour affaiblir le système "soviétique" et ce dès le début, c’est une évidence, mais la base même de ce qu’a été le "soviétisme" était pourrie,... la preuve, le STALINISME. Prends en comparaison la Révolution Française, combattue par toute l’Europe et qui a, au contraire, parfaitement réussi à imposer la domination de la Bourgeoise. Les bases de l’implantation précapitaliste dans l’Ancien Régime étaient sérieuses,... ce qui n’était pas le cas des implantations pré socialistes dans la Russie du début de 20e siècle !

23/11/2017 10:54 par Assimbonanga

Vania, vous êtes fort bienveillante de répondre au candide CN46400... Je crains toutefois que vous ne perdiez votre énergie. Pourquoi ne demande-t-on des comptes qu’au communisme ? Pourquoi ne cherche-t-on pas les causes de l’échec social de tous les autres régimes ?
Les saloperies ne manquent pourtant pas, il suffit d’ouvrir le poste, en deuxième partie de soirée, pour les découvrir. Sur Arte, les subventions agricoles européennes détruisent par ricochet l’élevage en Afrique, précipitant les jeunes, enfants d’éleveurs, sur les routes de l’émigration. Les entreprises transnationales comme la United fruit compagnie ont tué des milliers de gens de par le monde (émission sur le Guatémala, Arte).
La loi de la banane : https://www.arte.tv/fr/videos/069781-000-A/la-loi-de-la-banane/
La planète lait : https://www.arte.tv/fr/videos/062939-000-A/la-planete-lait/

23/11/2017 13:10 par Patrick MIGNARD

Il ne s’agit pas de demander des "comptes au communisme"... qui n’a jamais véritablement existé,... mais de nous interroger sur les erreurs commises par celles et ceux qui ont voulu le construire,... et qui ont échoué.

23/11/2017 14:01 par CN46400

@Vania & Assibonanga & P Mignard
Quand je demande qu’on se penche sur les raison de l’échec final de l’URSS, ce n’est pas pour condamner les objectifs socialistes affichés par les bolchevics en 1917. C’est pour éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets, ce qui serait encore plus préjudiciable pour l’évolution de la société des hommes.
La tentative soviétique s’est déroulée dans une contrée où l’accumulation primitive du capital était embryonnaire. Après avoir pris en compte le massacre des spartakistes allemands, Lénine a préconisé l’installation, "pour plusieurs génération" de la NEP dans un cadre totalement nouveau pour un marxiste, le "capitalisme d’état" où le capital est commandé par l’état, situation inverse du capitalisme traditionnel analysé par Marx. Lénine voulait ainsi réaliser le rôle accumulatif du capital, que la bourgeoisie russe n’avait pas eu le temps de remplir. Mais ce capitalisme, comme l’autre, était addict au taux de profit, ce qui générait, en même temps qu’une croissance économique bienvenue, des inégalités qui choquaient les jeunes communistes qui venaient de gagner la guerre civile, contre tous les coalisés euro-capitalistes.
C’est en surfant sur cette constatation que Staline est parvenu au faite du pouvoir, et a prétendu qu’il était possible de construire, de toute pièces, et sans la NEP, le "socialisme dans un seul pays". Or force est de constater que sans accumulation primitive du capital, l’URSS, hormis le militaire et le para militaire, n’a pu concurrencer sérieusement l’Occident (+Japon). Et, pour moi, c’est la raison essentielle de l’échec constaté en 1991.
En plus, et sans en avoir des preuves tangibles, je prétends que Deng Xiao Ping a tiré, en 1980, des enseignements parallèles aux miens. Mais je pense qu’il vaut mieux analyser cet échec que de se lamenter ad vitam éternam sur les réactions hostiles de toutes les bourgeoisies contre l’URSS de Staline. Réactions qui sont dans la logique de la lutte des classes à l’échelle mondiale.

23/11/2017 18:26 par Patrick MIGNARD

Tout cela dénote une faillite totale de la stratégie révolutionnaire qui a essayé d’imposer un modèle sans tenir compte des conditions historiques.
Tout cela n’explique cependant pas pourquoi, dans les pays capitalistes développés, la classe ouvrière n’a jamais pris le pouvoir,... mieux, elle a négocié avec le Capital pour obtenir quelques miettes et s’est en grande partie intégrée, abandonnant tout projet révolutionnaire. La perte de tout pouvoir au profit du Capital fait que le projet initial de "la conquête du pouvoir par la classe ouvrière" est devenu une illusion !
D’où la nécessité de repenser le renversement du Capital autrement qu’à partir du vieux modèle !... Et ça aucun part n’ose encore le faire !

24/11/2017 08:24 par CN46400

@ P Mignard
Vous avez de la classe ouvrière une vision idyllique telle que largement décrite par dérive stalinienne. Il n’y a jamais, chez Marx, été question de "révolution ouvrière", mais, nuance, de "révolution prolétarienne" avec la classe ouvrière comme fer de lance. En effet la classe ouvrière, ceux qui travaillent manuellement contre salaire, n’a jamais été majoritaire, alors que le prolétariat, ceux qui doivent travailler pour vivre, sont une "immense majorité", alors que la bourgeoisie qui vit du travail d’autrui, est une "infime minorité". Mais la classe ouvrière, par sa concentration, qui diminue dans l’industrie actuelle, et sa situation dans le procès de production, groupe ceux qui ont le plus d’intérêts à la révolution sociale. Encore faut-il que la conscience de classe, et de ses possibilités, soit largement partagées en son sein, c’est le rôle des ses diverses organisations, syndicales ou politiques, qui y diffusent les idées du communisme. Mais force est de constater que bien que vieille de plus de trois siècle, une partie non négligeable de la classe ouvrière française, continue de suivre les conseils de ses patrons dans ses votes. Mais cela, comme tout, évolue, regardez ce qui bouge aux USA (Sanders, références au "socialisme" etc...). Ce qui est décisif, dans la prise de conscience, se situe dans la crédibilité qu’on peut attribuer au changement de société par rapport au "miettes" du capitalisme, crédibilité qui peut se développer, suivant les situations, très rapidement ou... très lentement !

Ce n’est pas un hasard si Marx termine son Manifeste par : Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! et pas "Ouvriers de tous pays....Mais, soyons sérieux, le socialisme ou le communisme, ne peuvent s’envisager sans une accumulation conséquente du capital (machines, compétences, expériences....etc)

24/11/2017 11:11 par Assimbonanga

Tout simplement, c’est pas facile dans le concret. Être apte à gouverner, aller directement à la 15ème minute.
https://www.youtube.com/watch?v=Vq8Bp2rOD4Y

24/11/2017 19:38 par CN46400

@ Assimbonanga
Rufin, malgré un rappel de l’action de Marcel Paul à la Libération, sans citer le parti qu’il représentait alors (sic), néglige le rapport des forces dans la population qui est évidemment décisif pour faire avancer le "smilblic" dans un ministère, même rétif...

25/11/2017 10:04 par Assimbonanga

CN46400, François Ruffin le sait ! Il ne va pas refaire toute la théorie à chacun de ses bulletins. C’est included.

25/11/2017 10:09 par Assimbonanga

A la lecture de John Reed, les dix jours qui ébranlèrent le monde, on est admiratif de l’effervescence qui animait alors tout un peuple. Pour reconstituer cette foi, il faudra se lever de bonne heure.
J’entends à l’instant sur France Inter qu’un sondage enregistre une forte baisse de la cote de popularité de Mélenchon. Tout est à refaire ! Ou à poursuivre. Et suivre le travail des députés FI qui sont autant de graines semées.

25/11/2017 10:11 par Patrick MIGNARD

Ne jouons pas sur les mots pour faire dire n’importe quoi aux concepts utilisés et essayer de retomber sur ses pieds…. Ouvriers et prolétaires sont synonymes. Pour ce qui est de la concentration de la classe ouvrière ou prolétarienne,… on doit s’interroger sur le fait qu’elle n’a pas pris le pouvoir au moment ou « théoriquement »,… elle le pouvait. Et comment, malgré tout ce qui a été dit, elle croit encore au capitalisme et vote pour ses représentants,… quand ce n’est pas pour le FN !

Ce n’est pas parce qu’elle est la principale exploitée qu’elle renversera le capitalisme,… ou alors il faut m’expliquer pourquoi la paysannerie n’a pas renversé le système féodal,… pas plus que les esclaves l’Empire romain. Je suis aujourd’hui convaincu que la « dialectique de l’Histoire » n’est pas celle enseignées dans les manuels révolutionnaires. Toutes les révolutions sur ce modèle ont échoué… Alors !

Cela dit, CN46400, je conçois parfaitement qu’il est difficile – je l’ai fait – d’admettre que l’on s’est totalement trompé dans son engagement,… livre à toi de continuer à croire que tu es sur la bonne voie ! ! !

25/11/2017 14:37 par Assimbonanga

L’article que nous commentons a justement pour objet les réalisations positives de la Révolution, monsieur Mignard ! Les révolutions n’échouent pas davantage que les régimes qui ne disent pas leur nom. La colonisation aussi a échoué ! Le capitalisme échoue jour après jour et "la croissance" fait croître les pauvretés et le désastre écologique.
Un autre article récent : https://www.legrandsoir.info/comprendre-octobre-100-ans-apres-la-revolution-de-1917.html
Toutes les affres du communisme étant abondamment illustrées de milliards d’articles, permettez que certains saluent les "quelques " avancées que le communisme portait en lui !

25/11/2017 14:47 par CN46400

@ P Mignard
"Ouvriers et prolétaires = synonymes" . Je me contente de lire Marx et d’adopter ses définitions. Il n’a jamais dit que la classe ouvrière pouvait être majoritaire, par contre il parle du prolétariat comme d’une "immense majorité" de producteurs (employés, techniciens, ingénieurs, cadres, artisans, etc... (Manifeste Communiste-1848). La puissance révolutionnaire de la classe ouvrière tient à sa concentration dans de grandes entreprises qui n’existent plus au même niveau qu’avant (Billancourt (30 000), Montbeliard (40 000), mais qui sont plus nombreuses, à sa place dans le procès de fabrication et dans ses possibilités d’organisation (on ne peut empêcher les ouvriers de se parler..), à ses conditions de travail (fatigue physique, troubles musculo-squelletiques) rejoints maintenant par des pb de stress qui concernent aussi d’autres catégories du prolétariat, et, bien sûr, par des conditions salariales voisines.
Quand aux paysans, les révolutions de 1789 en France, d’octobre 17 en Russie et de 1949 en Chine, auraient été impossibles sans l’appui des paysans (lire Lénine et logo faucille et marteau...etc)
Pour ce qui est des engagements de chacun, il tiennent, bien sûr, à des convictions, mais aussi à la validité qu’on reconnaît, ou non, de certain raisonnements, ceux de Marx par exemple...

25/11/2017 16:12 par Patrick MIGNARD

Ok !... J’ai compris ! Excusez moi de vous avoir fait perdre votre temps ! ! ! !

26/11/2017 01:38 par Vania

Pour les "révolutionnaires de salon", proposer et mettre en oeuvre un état socialiste, sous un état de siège et d’agressions diverses et constantes de la part des USA + alliés, serait une tâche facile. Il est bien plus simple de minimiser le rôle néfaste des pays capitalistes et de DIRE "oui c’est évident que l’occident va s’opposer" que de le VIVRE au quotidien. Et oui, le rôle néfaste de l’occident est un facteur déterminant et oui, l’URSS a eu aussi des grandes réussites :victoire sur le fascisme, révolution féministe, soins de santé gratuits, éducation de grande qualité et gratuite , transport accessible et presque gratuit (prix du métro à Moscou : 5 kopecks) ,éducation gratuite pour les jeunes africains et latino-américains ( création de l’Université Patricio Lumumba), logement gratuit, chauffage presque gratuit, et une aide anecdotique :alliance en or de 100 roubles payées par l’état pour les nouveaux mariés et j’en passe...

26/11/2017 08:27 par CN46400

@ Vania
Je comprend votre dépit, mais les faits sont des faits. Force est de constater que, malgré tous ces apports, l’URSS a disparu en 1991. Mettre cet échec sur le seul compte de l’adversité des forces capitalistes me parait peu pertinent. A la mort de Lénine, il y avait deux politiques possibles, poursuivre la NEP dans la ligne de Lénine ou engager, avec Staline, la construction volontariste du "socialisme dans un seul pays". C’est la seconde qui a prévalu. Elle avait quelques avantages, souveraineté économique préservée, contamination idéologique capitaliste limitée... Mais elle avait aussi quelques défauts, rattrapage technologique du capitalisme occidental impossible puisque l’accumulation primitive du capital n’existe pas en Russie qui, pourtant, est grande, et où toutes les matières premières nécessaires sont disponibles, tout comme les millions de bras qui seront utiles, mais les compétences manquent.
"Nous avons assez de pouvoirs, mais pas assez de savoirs que nous n’obtiendront pas par surprise, il faut les négocier avec la bourgeoisie" disait Lénine pour justifier la NEP. Lénine tablait sur le capitalisme allemand que les capitalistes français et anglais venaient d’humilier à Versailles et sur les capitalistes américains avides d’espaces.
Staline faisait un autre calcul. Un siècle après l’Angleterre, Staline lançait, avec la collectivisation agricole, et sans un fifrelin en poche, un exode rural forcé pour alimenter, en main d’oeuvre, contrainte pour l’essentiel, les plans quinquennaux de l’industrialisation lourde, non orientée vers la satisfaction des besoins individuels des populations soviétiques.
En 1991, c’est cette addition qu’il a fallu payer....L’autarcie étant devenue impossible à tenir en cette fin du 20° siècle !

27/11/2017 23:45 par pablo

Je ne suis vraiment pas sûr que la défaite de l’URSS aie été économique.

Je pense que l’URSS s’est au contraire très bien débrouillée.
Certes il y avait une prééminence de la production à caractère militaire, mais c’était dicté par la nécessité (et l’histoire a montré que ce fut un choix judicieux ; et d’ailleurs si actuellement la Russie et la Chine (et même la Corée) peuvent se permettre de mettre des bâtons dans les roues à la folie USA c’est en très grande partie grâce aux possibilités militaires héritées et bâties sur le développement soviétique).

Dans le domaine spatial l’URSS fût à tel point en avance que, encore aujourd’hui seule son héritière, la Russie, est capable d’envoyer des équipages humains dans l’espace (les USA en ont acquis la possibilité pendant quelques décennies, puis l’ont perdue).

Et si on cherche des témoignages d’époque, photos, objets, etc, très franchement je ne vois pas grande différence entre les possibilités économiques et les niveaux de vie d’un côté et de l’autre.

Par contre, LA différence se situait sur le plan idéologique.
Le capitalisme a vendu du rêve, le rêve de croire qu’on peut assouvir ses désirs et ses pulsions (et ce n’est absolument pas une coïncidence si la dite "industrie du sexe" est si développée en régime capitaliste). Et les difficultés actuelles du capitalisme viennent du fait que la partie "faire croire" ne prends plus.

L’URSS a plutôt bien réussi quand, justement, elle vendait aussi du rêve, son rêve, et non pas une mauvaise copie du rêve capitaliste.
Yosef Staline a d’après moi eu bien raison de pousser au "socialisme dans un seul pays", c’était un rêve ; peu importe qu’il soit réalisable ou pas, ce qui compte c’est qu’il pousse en avant.
L’échec de l’URSS a commencé après le reniement historique de Staline. Ce fut une stupidité sans nom (en passant, la Chine, dont tu dis, fort justement, qu’elle a bien tiré des leçons de l’histoire, ne renie pas Mao Zedong).

La Chine a eu aussi de la chance : après avoir mis en échec la "révolution de couleur" qui lui était prévue elle n’a pas eu à supporter une opposition totale du camp capitaliste, celui-ci était tout à son euphorie et occupé à se repaître des restes de l’économie de feu l’URSS. Si bien que le camp capitaliste a oublié de faire un blocus économique à la Chine, pire même, par sa cupidité ("le capitaliste fabriquera la corde qui le pendra" a dit quelqu’un) le camp capitaliste est même allé jusqu’à délocaliser en Chine nombre d’industries de haute technologie, donnant de ce fait les moyens de production et le savoir faire à la Chine.
Pour couronner le tout, les Chinois ne s’étant jamais pris pour des Européens (à la différence des Russes qui, depuis Pierre le Grand sont régulièrement à faire les yeux doux à l’Europe occidentale) sont moins fascinés par l’idée de devenir des "Americans" et surtout on entre dans une période de déclin du capitalisme, tant au niveau économique qu’idélogique (le rêve).

Bref, c’est pas tant que les Chinois soient plus malin que les Soviétiques, mais que la situation est différente, bien plus favorable à de multiples niveaux (et cet aspect favorable est du, en partie, au chemin défriché par l’URSS. A commencer par l’idée même de combattre l’impérialisme, gagner la souveraineté nationale et fonder la république populaire ; idées qui, du témoignage même des acteurs du combat qui a mené à la proclamation d’une Chine souveraine en 1949, furent inspirées et galvanisées par l’exemple de l’URSS).

Et il semble que le camp capitaliste ne soit pas très convaincu, lui, de l’échec de l’URSS, au vu des efforts de propagande considérables et des moyens économiques considérables encore mis en œuvre de nos jours pour combattre un ennemi qui n’existe plus depuis 26 ans.

28/11/2017 00:33 par V. Dedaj

"Si l’URSS connaissait une répartition des richesses plus juste, et un système social plus équitable, il n’en demeure pas moins que le système offrait, à l’instar du capitalisme, une "récompense" par des biens matériels. A sa manière, elle était donc elle aussi une société de consommation. Alors, entre deux modèles de sociétés de consommation, c’est la plus efficace qui a gagné." - Juan Antonio Blanco, in "Cuba : Talking About Revolution : Conversations with Juan Antonio Blanco"- Ocean Press

(traduction de mémoire d’un texte lu il y a 20 ans...)

28/11/2017 04:51 par Vania

Complètement d’accord avec Pablo.

28/11/2017 10:05 par CN46400

@ Pablo, Dedaj et Vania
URSS : société de consommation  ? Il suffit de se souvenir des moyens de distribution en vigueur en URSS, jusqu’en 91, pour démentir cette affirmation. Deux systèmes, des magasins en roubles pour le petit peuple, souvent vides, et des magasins en devises étrangères, bien achalandés, pour la "nomentaclura"....
En fait les produits sortants de l’industrie légère soviétiques ne soutenaient pas la comparaison avec les équivalents occidentaux. Par exemple les Lada exportées en UE devaient être systématiquement révisées dans une usine de Molsheim (Alsace)...Compétences ? goût du travail bien fait ?....
Staline ? Bien sûr la critique a été impitoyable, surtout venant de ceux (Kroutchev...) qui avaient pas mal de choix (socialisme dans un seul pays...) à se faire pardonner. Faire porter les responsabilités sur les prédécesseurs est une manip politicienne courante.. Reste que 780 000 individus, communistes pour l’essentiel, ont disparu dans la terreur des années 30 (procès fabriqués de Moscou) et que, dans ces crimes, la responsabilité personnelle de Staline est prouvée.. Mais, d’après moi, Staline a assumé ses choix (autarcie, isolement, préparation d’un affrontement militaire anticapitaliste qu’il prévoyait comme décisif pour le socialisme). Mais, au final, cette démarche a été catastrophique ! Et il suffit de relire quelques tomes des OC de Lénine pour en comprendre les raisons (T32,33,42,45,35,36)
C’est ce que, sans le dire ouvertement, Deng Xiao Ping a fait et a lancé, en 1980 et pour 50 ans disait-il, une politique parente de la NEP de Lénine. Demandons-nous pourquoi les coups de trompette antichinois de Trump n’ont aucun écho, passé les 24 premières heures ? Tout simplement parceque ceux des capitalistes US, qui collectent des profits en Chine, lui demandent de mettre en veilleuse. Bien plus efficace que tous les SS20 de Brejnev.....et bien moins cher !
Deng, au delà de la couleur des chats qui attrapent les souris, a retenu la formule de Lénine : "Ils nous vendront la corde pour les pendre" Comme Lénine, Deng a remarqué que les bourgeois sont très souvent des drogués, addicts au profits, carotte essentielle du capitalisme.

13/12/2017 01:05 par MJ Viel

À CN46400 & Vania
Si, dans les années 1980, le PIB de l’URSS n’était qu’égal "à 2 fois le PIB de la Grande Bretagne", quel aveu d’échec, pour le pays le plus vaste du monde, doté d’immenses réserves naturelles et d’une population quatre fois plus nombreuse que le Royaume-Uni ! L’URSS qui depuis des décennies prétendait "dépasser le PIB américain" dès le prochain plan quinquennal…

La politique de réformes de Gorbatchev a été impulsée dès Andropov, après un rapport secret du KGB qui avait mené une évaluation réaliste de la production soviétique, avait conclu qu’elle était plusieurs fois inférieure aux chiffres officiels du Gosplan !
Après cela, on peut toujours fantasmer sur des "complots occidentaux". Toutes les grandes puissances fomentent des complots (URSS comprise), mais e ne sont pas eux qui ont été décisifs.

13/12/2017 01:10 par MJ Viel

Le "chapeau" de l’article semble plutôt biaisé.
La prise de pouvoir des Bolcheviks en Russie ne fut ni une "révolution populaire", ni un "pouvoir ouvrier", mais un putsch militaire conduit par des révolutionnaires professionnels. Elle a immédiatement débouché sur une dictature sanglante (exécution systématique des SR, etc.) C’est ce que constatent aujourd’hui la plupart des historiens, russes comme "occidentaux", maintenant que les archives sont ouvertes et que la propagande léniniste a perdu son emprise.

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