RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
26 

Andrés Manuel López Obrador et la véritable gauche.

AMLO a des ennemis des deux côtés, mais il a les amis qui sont majoritaires, parce qu’ils l’ont élu avec presque double de votes que lors de sa dernière candidature face à Peña Nieto . Nous avons lu d’innombrables accusations de la part de la gauche, marxiste-léniniste, mexicaine et mondiale. Oui, j’ai vu des étrangers le critiquer aussi. Nous allons supposer dans un premier temps (puis dans un second), que ce n’est pas le cas, qu’ils soient réellement marxistes-léninistes.

Je m’arrête un instant sur leurs cas, je suppose que leurs critiques - celles des étrangers-, obéissent à leur internationalisme prolétarien, ce serviteur a participé à 4 missions internationalistes de combat, et je peux vous assurer qu’aucun des étrangers qui le critiquent, n’en a réalisé une seule. C’est un reproche a priori, beaucoup d’entre eux, ne sont même pas arrivés à impulser un gouvernement populaire dans leur propre pays, mais ils s’arrogent le droit – j’ai dit : droit ?-, de critiquer un gouvernement qui n’est pas encore aux commandes. Il est inacceptable que quiconque puisse ou se donne une prérogative qui n’est pas de son ressort, les affaires internes des Mexicains sont les affaires des Mexicains. López Obrador est-il un révolutionnaire, dans le sens marxiste du terme ? Non, il ne l’est pas. Ceux qui le critiquent du côté gauche le sont-ils ? Je ne le crois pas. La position de Cuba est une position de principes, nous avons salué le triomphe d’AMLO officiellement.

Alors bon, ceux qui le critiquent depuis l’intérieur du Mexique, à mon avis, n’ont pas compris grand-chose, et pas seulement ce qui s’est passé hier, mais depuis longtemps. TOUS, absolument tous ceux qui le critiquent, le font depuis une position autoproclamée de gauche, en particulier les gens de Antorcha Campesina [campesina = paysans - NdR]. D’entrée je me demande : et les ouvriers qu’en est-il ? Les paysans seulement ? Disons que ce n’est pas très marxiste. Je suis allé lire dans leur site officiel, pour m’extraire du fait que nous avons vu certains dire que le meilleur candidat était celui du PRI. On y dit la chose suivante dans leur site officiel ; "Nous ne sommes ni des radicaux de gauche ni un groupe armé ; nous sommes des politiques, non des aventuriers" - le Mouvement Antorchista du Mexique.

L’affaire commence mal, en particulier avec Cuba, un mouvement armé, et qu’on pourrait dire aventurier, comme a été qualifié le Che, jusqu’au Parti communiste du Chili. Si ce n’est pas un mouvement armé, alors devons-nous supposer qu’ils arriveront au pouvoir par la voie électorale bourgeoise ? De fait ils ont participé à ces élections, et à ce qu’il me semble, ils n’ont pas eu l’appui électoral. Ce qui m’a toujours étonné chaque fois que j’ai discuté avec certains communistes, gauchistes, révolutionnaires c’est qu’au moment où tu leur demandes : dis-donc, c’est pour quand la prise du pouvoir par les armes ?, ils te répondent à l’unisson, non, ce n’est pas notre option. Ok, parfait. Alors c’est pour quand la prise du pouvoir par l’autre option ?, NON, nous ne croyons pas dans ce système. Alors quoi ? Il n’y a pas de réponse, seulement des consignes, quelques photos de l’aventurier (Che et ses citations, mais attention, pas question de suivre son exemple …, nous avons appris à t’aimer depuis la distance la plus confortable) Ok, je continue. Et encore moins du guérillero fait Chef d’État, d’un Commandant en Chef exemplaire, comme Fidel. Occasionnellement, depuis cette "gauche" donneuse de leçons, qui n’a même pas jeté de pierres à la rivière, ont surgi des critiques contre Cuba quand les relations diplomatiques ont été rétablies avec les Etats-Unis. Une question qui est de notre compétence à nous et à personne d’autre. Mais rien du tout, Cuba est le seul pays au monde qui ait le droit de donner son opinion sur n’importe quel pays du monde : pourquoi ? Parce que tout le monde donne son avis sur nous, en bien ou en mal.

Nous savons ce que c’est d’être critiqué depuis la "gauche". Ils prennent beaucoup de précautions, mais ils le font, en coulisses, avec cet ego sous-jacent des perdants dans leurs coins respectifs, qui ne trouvent rien de plus politique que de parler de révolutions sans en avoir jamais fait ou participé à une seule. C’est la même chose avec les critiques de ces "gauchistes" envers le Venezuela, aujourd’hui le Nicaragua, etc., etc., C’est une règle de conduite. Ils se trompent, pour deux raisons. La première, parce qu’ils ne savent absolument rien de ce que AMLO fera ou ne fera pas. Ne faites pas les pythonisses et attendez. Et la deuxième erreur, est en rapport avec leur propre que faire : "le devoir d’un révolutionnaire est de faire la révolution" Fidel. Tout le reste, ce sont des excuses.

Je reviens au président élu. Que fera-t-il ? Je n’en ai pas la moindre idée. Mon intérêt principal, c’est que le Mexique sorte de l’engrenage pro impérialiste contre les gouvernements progressistes, dans ce cas le Venezuela, qu’li joue un rôle prépondérant dans le concert international. Nous ne savons rien, ni vous, ni nous. Que s’il a nommé Untel ou Untel, n’a pas de transcendance, n’oubliez pas que Vicente Fox a nommé Chancelier un ex-communiste formé militairement ici. Hier, il a dit deux choses qui interpellent : ce sera un gouvernement à "commandement unique" - ça je connais très bien, c’est le principe de fonctionnement, dans nos structures militaires. Et il s’est référé à une position de principes en matière internationale, "la non-ingérence dans les affaires internes, le respect de l’autodétermination des peuples et la résolution des conflits par des moyens pacifiques et dans le cadre du droit". Jusque-là, ça nous va parfaitement. Le fera-t-il ou pas ? Cela reste à voir.

M. López Obrador exercera d’ici peu et pour 6 ans, comme nouveau président des États-Unis mexicains. Une fois au pouvoir nous verrons de quoi il retourne. Je pense que c’est un homme intelligent et habile, qu’il a en perspective un projet à long terme, qui va au-delà des 6 années qui viennent, qu’il a su visualiser une conjoncture sociétale, que les Mexicains sont fatigués du système actuel, qu’ils connaissent bien, qu’il savent qu’il y a quelque chose qui ne cadre pas : personne ne s’explique que le PRI obtienne 14 députés contre les 218 de Morena ? Celui qui pense que c’est pour AMLO commet une erreur de lecture, c’est un facteur, mais ce n’est pas tout ce qui explique ce qui est en train de se passer. Je vous le disais dans un autre écrit, maintenant c’est votre travail, et je le dis aussi à la gauche, poussez-le vers des positions de gauche, comme peuple. Si l’homme ne suit pas, vous savez ce qu’il vous reste à faire, et je m’adresse au peuple, pas aux gauchistes, pour une raison très simple : peut-être n’avez-vous pas su que Peña Nieto fut l’un des pires présidents que vous ayez eu ? Et qu’est-ce qu’a fait cette gauche qui aujourd’hui essaie de donner des leçons ? Elle a permis le triomphe écrasant d’AMLO.

Au Mexique, tout reste à voir, la pratique est le critère qui valide la vérité, certains ont condamné, soyons rationnels, analytiques. Si ce président élu fait un bon gouvernement et répond aux intérêts des Mexicains par-dessus tout, vous devez le soutenir. Ceux qui disent le temps nous donnera raison, en espérant qu’AMLO fera souffrir le peuple pour qu’eux, depuis le confort de la critique, aient une chance dans l’avenir sont d’un manichéisme abject … Je préfère en rester à cette photo, parce que je ne sais pour quelle raison, je vois de la sincérité dans un peuple qui a un espoir que jusqu’à présent d’autres ne lui ont pas offert, ce qui entre autres choses, est son devoir principal.

Merci de me lire, amis et ennemis …

Fidelista por Siempre

Traduction Rose Marie Lou

»» https://www.facebook.com/FidelistaPS/posts/202243403676803
URL de cet article 33547
   
Même Thème
La Nuit de Tlatelolco, histoires orales d’un massacre d’Etat.
Elena Poniatowska
« Pour le Mexique, 1968 se résume à un seul nom, à une seule date : Tlatelolco, 2 octobre. » Elena Poniatowska Alors que le monde pliait sous la fronde d’une jeunesse rebelle, le Mexique aussi connaissait un imposant mouvement étudiant. Dix jours avant le début des Jeux olympiques de Mexico, sous les yeux de la presse internationale, l’armée assassina plusieurs centaines de manifestants. Cette histoire sociale est racontée oralement par celles et ceux qui avaient l’espoir de changer le (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

A la fin, nous nous souviendrons non pas des mots de nos ennemis, mais des silences de nos amis.

Martin Luther King

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.