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Aux origines du malaise enseignant

Ce n’est un secret pour personne, la vocation de prof est aujourd’hui en péril. Les académies peinent à recruter, le niveau scolaire n’a jamais été aussi bas, les troubles du comportement et de l’apprentissage se généralisent chez nos élèves, bref le tableau n’est pas des plus enthousiasmants.

On entend souvent dire qu’il y a en France une crise de l’autorité, sans jamais pour autant en désigner les raisons profondes. Les néofascistes vous diront qu’il est temps de remettre tout le monde au pas, les dévots qu’il faut retrouver le chemin de la foi, et les escrocs que c’est là l’évolution normale de nos sociétés modernes.

Pour avoir exercé ces treize dernières années auprès de publics divers, des gamins des bidonvilles du Caire aux rejetons de la haute bourgeoisie parisienne, je dirais en substance que la mauvaise éducation — comme la bonne — n’a ni classe ni frontières : elle est universelle.

Par « mauvaise éducation » j’entends cette tendance manifeste à l’irrespect, y compris de la parole adulte et de la fonction enseignante, héritage d’une politique parentale défaillante — ou volontairement malhonnête — qui fait du prof un auxiliaire éducatif au service de l’enfant-roi, méprisant ainsi sa mission initiale qu’est l’instruction. Car le temps passé à faire la discipline est du temps pris sur la transmission du savoir.

C’est pourquoi, au lieu de parler de crise de l’autorité, je parlerais d’abord de crise du couple et de la famille. Comment un enfant peut-il se construire sainement avec pour référents des géniteurs démissionnaires, tantôt négligents tantôt étouffants, soumis à la moindre injonction de leurs maîtres capitalistes, qui ne s’aiment et ne communiquent plus qu’au moyen de smartphones ?

La religion du consumérisme, à travers le désintérêt pour la collectivité et l’absence de vision, a saboté le droit à l’éducation. Partisans de l’effort minimum et de l’immédiateté, nos élèves souffrent en réalité de ne pas avoir de projet viable ni de modèles sûrs. Plus profonde encore que les autres, c’est là la crise de l’engagement.

Le phénomène des « dys » (dyslexie, dyspraxie...) n’a rien de nouveau, mais c’est aujourd’hui la proportion de « cas » qui inquiète, si bien que l’on a désormais la triste impression de faire cours à des classes de handicapés légers, incultes et insolents — que l’épisode du Covid et la virtualisation forcée de nos modes de vie n’auront pas aidés.

On ne peut véritablement en vouloir à ces jeunes — premières victimes de l’insidieuse révolution numérique —, que la société de consommation a rendus infirmes et arrogants, les amputant de leur curiosité naturelle et substituant à l’envie d’apprendre un individualisme décomplexé. Car devant le manque de perspective, c’est avant tout de la pitié qu’ils inspirent.

En revanche on peut déplorer la lâcheté de leurs parents, qui se déchargent toujours plus de leurs responsabilités sur des enseignants moqués et sous-payés, et dont la patience a des limites ! Pas étonnant que beaucoup désertent la fonction, dépriment, craquent : il faut avoir les nerfs solides pour ne pas distribuer des paires de claques au quotidien et faire preuve, en toutes circonstances, de pédagogie. Mais où sont les pères ? Ceux qui corrigent, montrent et forment ?

Si les beaux yeux d’une collègue me persuadaient à chaque fois, en dernier recours, de continuer, j’ai récemment pris la décision de ne plus enseigner. Il est épuisant, à terme, de rivaliser contre un système basé sur le mensonge. Sans doute suis-je trop exigeant, désespéré par le niveau de langue et de réflexion, à l’oral comme à l’écrit, d’élèves en qui je ne parviens à percevoir l’étincelle de l’espoir.

Par ailleurs je ne souhaite pas m’engager dans l’enseignement privé, car en tant qu’enfant de l’école publique, je crois sincèrement à l’égalité des chances. Et j’ai pu constater à l’étranger les ravages sociaux et humains d’un système ouvertement discriminatoire qui pratique la préférence de classe, méprisant le principe même de mérite au travail.

Nous le savons, celui qui s’agite le plus s’avère en général être le moins compétent d’entre tous. Et je pense à cette minorité d’élèves volontaires, qui secrètement résistent, de leur esprit et d’une intelligence pudique, pour ne pas finir écrasés sous la botte idéologique de l’institution ou la basket ignorante de leurs camarades.

Car c’est précisément de ces jeunes-là que nous avons besoin pour penser et construire le monde de demain. Mais je ne m’inquiète pas pour eux : qu’ils soient riches, pauvres, du Nord ou du Sud, leur « bonne éducation » — c’est-à-dire leur éducation à l’indépendance — les sauvera toujours de la folie des hommes.

COMMENTAIRES  

12/11/2023 21:23 par Auguste Vannier

En parcourant cette "expression" je me suis cru revenu au milieu des années 1970.
Les mêmes poncifs sur le niveau, sur l’autorité , le respect, la faute des parents, et la faute des élèves. Bref la faute de tout le monde, sauf celle des enseignants, ou d’un système éducatif au bord de l’explosion programmée par les neo-libéraux.
Avant la "sécurité sociale", après la santé, le prochain service public qui doit disparaître au profit d’un "marché", c’est celui de l’éducation...L’émancipation des citoyens n’est pas à l’ordre du jour.
Je comprend que ça soit désespérant.

13/11/2023 02:56 par babelouest

Justement hier une de mes connaissances me parlait de ses deux filles, l’une en cinquième, l’autre en CE2, qui manifestement font de la résistance et sont motivées pour apprendre – il est manifeste aussi que les parents les soutiennent et les aident – au point que dans la classe de la plus grande s’est constitué un noyau de filles "qui en veulent" malgré des camarades turbulents et largués par l’enseignement, faute sans doute de bases préalables et suffisantes. Même dans des communes où les parents sont de classes moyennes-supérieures, les enfants ne suivent plus, et de ce fait chahutent parce qu’ils ne se sentent pas concernés.

D’ailleurs, les produits de cette non-éducation commencent déjà à se retrouver parmi ce qu’on peine à appeler encore "l’élite", et effectivement cela fait peine à voir. Comme le disent depuis longtemps les programmeurs américains, "GIGO" (garbage in, garbage on, soit on retrouve à la sortie la boue présente à l’entrée).

Hauts les cœurs, mes frères et sœurs, le plus difficile pourrait bien être encore l’avenir ! (disait un homme de plus de 75 ans)

13/11/2023 09:20 par Rorik

à Auguste Vannier :
Eh bien justement camarade, les enseignants d’aujourd’hui sont les élèves d’hier (qui inspiraient déjà les mêmes "poncifs")...

à babelouest :
Merci pour ce témoignage, la partie n’est pas tout à fait perdue !

13/11/2023 15:20 par Valentine Touriguine

Je suis parfaitement d’accord, enseigner est épuisant. En effet, on passe plus de temps à faire de la discipline qu’à faire cours. En effet, les élèves sont collés en permanence sur leurs smartphones et il faut sans cesse les guetter, avoir le regard partout. Tout cela est vrai. Le niveau baisse, l’orthographe, le maniement de la langue, la culture générale sont en chute libre.

Cependant, je ne suis pas du tout d’accord avec votre constat. Selon moi, ce ne sont pas les parents qui sont à l’origine du dysfonctionnement du système éducatif français, mais l’Etat. Autrefois, l’apprentissage se faisait de façon verticale or, aujourd’hui, il se fait de manière horizontale ; ce qui change tout, car le professeur se met au même niveau que ses élèves.

Depuis des décennies maintenant (au lycée du moins), les nouvelles directives de l’Education Nationale nous imposent, non plus d’apporter notre savoir, mais demandent aux élèves de construire leur propre savoir. Nous devons leur prémâcher le travail afin qu’ils puissent eux-mêmes faire le cours à notre place. C’est alors à nous, simples aiguilleurs, de les assister…

En outre, les programmes sont allégés de façon à protéger ses « pauvres » enfants. Encore une fois, ce n’est pas la faute des parents mais du ministère de l’Education Nationale. Mon fils de 12 ans est au collège et je constate avec inquiétude la bassesse des travaux qui lui sont demandés au regard de ce qui nous était demandés au même âge. Par exemple, ils ne font plus d’algèbre en 6ème 5ème mais de la géométrie et du calcul de base ; en français, il n’y a plus aucune rédaction, - ou alors une production écrite de deux lignes-, ni même la moindre dictée. Je suis atterrée et comprends mieux pourquoi le niveau baisse.

13/11/2023 19:59 par Xiao Pignouf

Je peux comprendre un peu d’aigreur après avoir démissionné de l’EN, mais...

Donc, d’après le texte et les commentaires qui suivent, si l’école va mal, c’est à cause des élèves, des parents et des profs.

Rien sur les politiques depuis je ne sais quand, rien sur les réformes trop fréquentes et pour le pire, rien sur les coupes budgétaires, rien sur la dévalorisation de l’enseignement, du statut social des enseignants, rien sur la « fonctionnairophobie » de l’état et du pays, rien sur l’ascenseur social en panne, rien sur la perte de sens de l’école, rien sur la paupérisation du pays, rien sur l’enseignement professionnel comme voie de garage, rien sur le nivellement pas le bas, rien sur des politiques sans ambitions, rien sur le fait que l’école n’apporte plus aucune perspective d’avenir et qu’elle est méthodiquement détruite, comme l’hôpital, comme la retraite, comme tous les services publics afin que nous nous dirigions ensemble, main dans la main, vers une société à l’américaine, ce modèle absolu pour ceux qui nous gouvernent.

Non, ce sont les jeunes, malpolis, mal éduqués par des parents laxistes ou inaptes, toujours sur leurs smartphones...

Une hypothèse : si les élèves (et leurs parents) sont indisciplinés et impertinents, ne serait-ce pas parce qu’on a introduit le clientélisme en lieu et place de l’autorité de l’enseignant dans sa classe ? Ce ne sont pas les élèves qu’on a mis sur un piédestal, ce sont les enseignants qu’on a transformés en paillassons, bref en simple VRP de leur discipline.

Quant à mettre au même niveau les établissements du centre-ville parisien et ceux de Seine Saint-Denis (ou des bidonvilles du Caire), personne n’y croit une seconde. La bourgeoisie de Paname aurait donc les mêmes travers et les mêmes problématiques que les « sauvageons » des banlieues...?

nos élèves souffrent en réalité de ne pas avoir de projet

J’en connais qui ont des trucs à dire là-dessus.

14/11/2023 01:26 par fish

Ne devrait-on pas plus écouter/lire Johann Chapoutot pour comprendre ce qui arrive ?
https://www.youtube.com/watch?v=gVfg_-tP6I8

14/11/2023 11:08 par cunégonde godot

Auguste Vannier :
En parcourant cette "expression" je me suis cru revenu au milieu des années 1970.
Les mêmes poncifs sur le niveau, sur l’autorité , le respect, la faute des parents, et la faute des élèves. Bref la faute de tout le monde, sauf celle des enseignants, ou d’un système éducatif au bord de l’explosion programmée par les neo-libéraux.
Avant la "sécurité sociale", après la santé, le prochain service public qui doit disparaître au profit d’un "marché", c’est celui de l’éducation...L’émancipation des citoyens n’est pas à l’ordre du jour.
Je comprend que ça soit désespérant.

Dans une société capitaliste, la sécurité santé-retraite (sociale ou privée), l’instruction sont effectivement des services public ou privés au... service du pouvoir et de son économie d’où qu’il vienne du moment qu’il se plie aux besoins du Marché.
Comme vous M. Vannier, la "gauche" n’utilise pas le mot "service" par hasard. Cela lui évite d’aborder la question politique régalienne de l’instruction du peuple. La "gauche" a abandonné la nation, sa souveraineté, et par-là abandonné le peuple (devenu "les gens"). Elle peutcontinuer à se coucher et bêler sur la soi-disant destruction du service public de l’éducation, alors qu’elle n’a jamais fait depuis qu’elle a pris le pouvoir depuis quarante ans que de renforcer in fine ce service public et surtout privé de l’ "éducation" (de la "propagande") au service du Marché capitaliste.
Voilà les faits.

14/11/2023 11:23 par cunégonde godot

Valentine Tourigine :
Je suis parfaitement d’accord, enseigner est épuisant. En effet, on passe plus de temps à faire de la discipline qu’à faire cours. En effet, les élèves sont collés en permanence sur leurs smartphones et il faut sans cesse les guetter, avoir le regard partout. Tout cela est vrai. Le niveau baisse, l’orthographe, le maniement de la langue, la culture générale sont en chute libre.

Cependant, je ne suis pas du tout d’accord avec votre constat. Selon moi, ce ne sont pas les parents qui sont à l’origine du dysfonctionnement du système éducatif français, mais l’Etat. Autrefois, l’apprentissage se faisait de façon verticale or, aujourd’hui, il se fait de manière horizontale ; ce qui change tout, car le professeur se met au même niveau que ses élèves.

Depuis des décennies maintenant (au lycée du moins), les nouvelles directives de l’Education Nationale nous imposent, non plus d’apporter notre savoir, mais demandent aux élèves de construire leur propre savoir. Nous devons leur prémâcher le travail afin qu’ils puissent eux-mêmes faire le cours à notre place. C’est alors à nous, simples aiguilleurs, de les assister…

En outre, les programmes sont allégés de façon à protéger ses « pauvres » enfants. Encore une fois, ce n’est pas la faute des parents mais du ministère de l’Education Nationale. Mon fils de 12 ans est au collège et je constate avec inquiétude la bassesse des travaux qui lui sont demandés au regard de ce qui nous était demandés au même âge. Par exemple, ils ne font plus d’algèbre en 6ème 5ème mais de la géométrie et du calcul de base ; en français, il n’y a plus aucune rédaction, - ou alors une production écrite de deux lignes-, ni même la moindre dictée. Je suis atterrée et comprends mieux pourquoi le niveau baisse.

Les "parents" ne valent pas mieux que les enseignants et sont "complices" de cette dégringolade du niveau scolaire, mais pas seulement. La médiocrité et la bêtise prétentieuse, leur support idéologie pseudo-progressiste ont submergé la planète. Car il n’y a pas qu’en Occident comme l’a bien vu l’auteur de cet article que cette idéologie au service du consumérisme débridé écrase égalise les niveaux...

14/11/2023 16:42 par Auguste Vannier

J’observe (en tant que chercheur) depuis plus de cinquante ans l’évolution du système éducatif public.
Il est particulièrement malmené par les gouvernements, car comme le note @Xiao « ’école n’apporte plus aucune perspective d’avenir et qu’elle est méthodiquement détruite ». Parmi les "méthodes" des neo-llbéraux" (au sens précisé par Barbara Stiegler :https://www.youtube.com/watch?v=NeBWN9rMKMs), pour faire imploser le système éducatif, il y a eu le refus ou le sabotage d’une mise en oeuvre de véritable formation professionnelle des enseignants. Nous savons tous qu’il ne suffit pas de savoir pour transmettre ce savoir. La classe d’école est une "situation" ou travaillent des processus complexes d’enseignement-apprentissage (Didactiques, Pédagogiques, Cognitifs, Psychosociaux), qui mériteraient de constituer une part importante de la formation des professionnels de la conception et la mise en oeuvre de telles situations. Et cela devrait être possible quand on recrute ces professionnels à Bac+5...c’est à dire au niveau Ingénieur-Cadre.
En deuxième lieu, le réformisme incessant (1 réforme par Ministre en moyenne), sans constance ni évaluation, est le plus sûr moyen de décourager les enseignants de s’investir dans la perspective de réduire les dysfonctionnements dont ils sont les témoins de première ligne.
Mon diagnostic après tant d’année d’observation : il n’ y a pas de volonté politique de constituer un corps de professionnels de haut-niveau capable d’autonomie et de créativité pour que s’améliore le service public éducatif, bien au contraire..." Le vol des métiers" est une constante dans l’organisation capitaliste de nos sociétés (un métier est une source d’autonomie et d’émancipation ) . Des fonctionnaires de l’éducation hautement qualifié et ferments de changement par le bas, vous n’y songez pas ! Laissons cela aux experts ministériels ou aux consultants des grands cabinets conseils...

14/11/2023 19:53 par Rorik

à Valentine Touriguine :
Bien entendu l’État travaille depuis des années à cet abaissement généralisé. Cependant, si l’on se place à l’échelle de la salle de classe, l’enseignant est seul face à ses élèves, il dispose donc malgré tout d’une certaine liberté pédagogique, et n’est pas pour autant tenu d’appliquer aveuglément les directives : l’exigence et les alternatives restent possibles à ce niveau-là, c’est en quelque sorte une responsabilité individuelle à prendre (et en général, les élèves vous en sont reconnaissants, quelles que soient leurs difficultés d’ailleurs).

15/11/2023 10:03 par Assimbonanga

L’enseignant dispose donc malgré tout d’une certaine liberté pédagogique ? Pas si sûr !

Dans cette vidéo, une prof raconte comment des "parents vigilants" adeptes de Zemmour arrivent à faire muter des professeurs :
"ILS CRÉENT UN CLIMAT PESANT ET AUTORITAIRE A L’ÉCOLE" : CETTE PROF DÉZINGUE ATTAL ET MACRON
C’est vers la fin de la vidéo. Je précise que je n’aime pas du tout le choix des titres racoleurs que les nouveaux médias de gauche se croient obligés d’afficher.

A St-Denis, le théâtre des Jolies Mômes est en train de se faire virer à cause de ses engagements pour la Palestine ( et bien d’autres raisons).
Lettre ouverte au Maire de Saint-Denis

15/11/2023 10:58 par Xiao Pignouf

CG,

Ben voyons ! C’est vrai qu’il ne manquait plus que le wokisme... n’oublions pas non plus que les gauchistes ont gouverné 15 ans sur les 65 de la Cinquième, ça a été suffisant pour foutre un de ces bordels...

Je ne sais pas où vous créchez, CG, mais dans les lycées et les collèges de France et de Navarre, y compris ceux des banlieues, on se fout royalement de votre progressisme qui est devenu la cause de tous les maux.

17/11/2023 14:13 par legrandsoir

n’oublions pas non plus que les gauchistes ont gouverné 15 ans

Vrai uniquement si on prend la définition léniniste du terme "gauchiste", qui n’est pas la plus répandue en France où il est plutôt synonyme d’extrême gauche. Sinon, je devais dormir à l’époque.

15/11/2023 12:57 par Valentine Touriguine

JA cunégonde godot :

J’enseigne le français et l’histoire géographie en lycée professionnel. J’ai longtemps été professeur principal et en discutant avec mes élèves, je me suis bien rendue compte que le lycée pro était pour la plupart d’entre eux une voie de garage. Ils ont souvent négligé leurs études au collège et hop, on les colle en pro, ça débarrasse. Cependant, les plus combattifs d’entre eux accèdent à des études supérieures après le bac. Ils s’aperçoivent un peu tard, même s’il n’est jamais trop tard, qu’ils n’ont pas été sérieux au collège.

Concernant les problèmes de discipline, un simple coup de fil aux parents suffit dans 99% dans cas pour que le calme revienne. Ils sont à l’écoute et souhaitent la réussite de leur enfant.

15/11/2023 19:42 par Vania

L’affirmation de @ Valentina T. :"Concernant les problèmes de discipline, un simple coup de fil aux parents suffit dans 99% dans cas pour que le calme revienne. Ils sont à l’écoute et souhaitent la réussite de leur enfant." n’arrive pas à me convaincre. Au collège, les professeurs consacrent un % très important du temps de cours à faire la discipline. De plus, j’ai connu plusieurs cas de parents qui ont renoncé (ou n’arrivent pas ) à éduquer leurs enfants devenu "l’enfant-roi", comme le rappelle le psychologue clinicien Didier Pleux dans son livre "De l’enfant roi à l’enfant tyran" (1). C’est la télé, le téléphone intelligent et les "réseaux socio " qui s’en chargent. Plusieurs parents considèrent que l’école doit se charger d’éduquer leurs enfants. Et on sait bien que les médias se chargent de les former avec des films/séries hollywoodiens insignifiants,médiocres, violents et souvent très extravagants. Sans oublier le téléjournal lavage des cerveaux(appelé "news") pour leurs rappeler que la France n’est qu’une colonie anglo-saxonne.
P.S. : Je me permets de recommander la lecture du livre :( 1 ) :https://www.odilejacob.fr/catalogue/psychologie/developpement-de-l-enfant/de-lenfant-roi-a-lenfant-tyran_9782738152190.php

16/11/2023 09:56 par cunégonde godot

L’enfant-roi, roi partout, y compris à l’école, selon l’idéologie typiquement progressiss’ – et forcément "degauche", de ses pédagos, ses soi-disant "chercheurs en éducation", et pas mal de branlicots-esclaves flemmards dits enseignants qui s’accommodent très bien que l’enfant-roi "construise lui-même son savoir" (sic) et empile des "compétences" (des réflexes de semi-ignorant demi-habile)...

16/11/2023 13:10 par Valentine Touriguine

à Vania

Mon cher Vania (Jean). Je ne cherche à convaincre personne mais à faire part de mon expérience. J’enseigne le français et histoire géo en lycée pro à Dreux et lorsque je rencontre de vrais problèmes de discipline, j’appelle un des deux parents et l’enfant se calme immédiatement. Ça s’est mon expérience mais, sans doute en avez-vous une plus significative ?

Concernant cette fois les réseaux sociaux, je pense qu’ils ne sont pas tous à jeter à la poubelle. Mon fils de 12 ans est bilingue grâce aux vidéos anglaise et américaine qu’il a pu regarder en ligne sur YouTube. Sachant qu’il entame l’apprentissage de sa seconde langue dès la 5ème, il sera trilingue en terminale (français, anglais, espagnol). C’est déjà ça de bon à prendre non ?

Il serait préférable de cesser d’être en permanence « vielle France » et d’avoir des aprioris sur tout. Les parents ne sont pas démissionnaires, en tous cas, je n’en ai pas rencontré. Les réseaux sociaux ne sont pas tous mauvais comme je l’ai expliqué et ils peuvent même être la source d’apprentissage s’ils sont utilisés à bon escient.

17/11/2023 04:19 par Vania

Quand je parle des films hollywoodiens je parle de l’idéologie véhiculée par ces films : la marchandisation de tout ,le culte de l’argent de l’exagération et de la violence, et de l’individualisme exacerbée. Soit dit en passant, je suis une femme @Vania est mon pseudo...

17/11/2023 10:15 par Le roseau pensant

"Qui trop embrasse mal étreint", voilà qui s’applique à merveille à l’État, qui veut tout régenter et fourrer son museau dans les moindres recoins de notre vie privée.

L’État doit se concentrer sur ses missions régaliennes, la Justice, l’armée, le maintien de l’ordre, et fixer les grandes orientations en matière de politique énergétique, industrielle, agricole, sanitaire, et bien sûr d’instruction publique. (Et que l’on ne nous parle plus "d’éducation", qui relève du privé, comme la religion)

Cela fait, qu’il laisse faire ceux qui savent, chacun dans son domaine, et les vaches seront bien gardées.
Ainsi la sélection se fera de manière naturelle et je doute fort que tous ces idéologues qui se réclament du laxisme soixante-huitard parviennent à survivre bien longtemps.

Pareil pour la sécu, car une seule caisse pour tous les travailleurs, ce n’est pas viable.
D’ailleurs nous risquons d’en faire le constat bientôt avec le risque de faillite qui se profile, à cause de l’incurie de nos gouvernants et de la cupidité des labos et des personnels soignants : actes médicaux inutiles, voire dangereux (dépistage systématique de certains cancers, comme celui de la prostate), soins facturés alors que non exécutés, cures thermales inutiles (en fait surtout des "baisodromes"), etc.

Laissez vos préjugés gauchistes au vestiaire et ouvrez vos yeux.

17/11/2023 14:24 par Xiao Pignouf

roseau pensant,

Pareil pour la sécu, car une seule caisse pour tous les travailleurs, ce n’est pas viable.
D’ailleurs nous risquons d’en faire le constat bientôt avec le risque de faillite

Je te propose une astuce simple pour faire faire des économies à la sécu... porter un masque quand tu es malade, comme en Asie, au lieu de transmettre tes microbes à ton entourage, ça t’évitera les dépenses inutiles chez le docteur... mais j’y pense, pour toi, c’est pas un masque, c’est une muselière... rhoo, jamais content...

17/11/2023 18:13 par cunégonde godot

Roseau pensant :
L’État doit se concentrer sur ses missions régaliennes, la Justice, l’armée, le maintien de l’ordre, et fixer les grandes orientations en matière de politique énergétique, industrielle, agricole, sanitaire, et bien sûr d’instruction publique. (Et que l’on ne nous parle plus "d’éducation", qui relève du privé, comme la religion)

N’y pensez plus Roseau Pensant !
Il y a belle lurette que ses missions régaliennes l’Etat – d’origine française – y a européennement renoncé. Après MM. Mitterrand (degauche), Chirac et Sarkozy (dedroite), Hollande (degauche), M. Macron (ducentre droite-gauche et réciproquement) et ses acolytes, tous des des génies de la politique, ont tout compris du "compromis-de-gauche" maastritchien. Ils l’appliquent à la lettre. Ce qui ne les empêchent pas de défendre bec et ongles (propres et limés) la souveraineté "régalienne" d’autres pays selon leurs affinités – qui les Israéliens, qui les Palestiniens p.ex., et tout le monde pour la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine, contrée dollarisée jusqu’à la gueule et la plus corrompue d’ "Europe"...

17/11/2023 23:52 par Auguste Vannier

De 3 ans à 16 ans et bien souvent plus, les jeunes passent plus de la moitié de leur temps de vie éveillée dans des classes d’école, donc bien plus que dans un autre milieu (y compris familial). Alors il est bien évident qu’il se fait pas mal d’éducation à l’école. Au demeurant l’instruction reposant sur des choix de contenus, contribue à sa manière à l’éducation.
Opposer instruction et éducation, c’est ignorer que tout apprentissage (de savoirs ou savoir faire) est acquisition de "cultures" constitutives d’identités individuelles et collectives.
C’est pourquoi l’enseignement est une activité complexe et grave, dont dépend en partie la capacité de chaque personne à faire société. Et, je me répète, les professions qui en ont la charge devraient s’appuyer sur une formation spécifique qui semble jusqu’ici "introuvable"...
La conception anthropologique qui sous-tend l’idéologie libérale, ultra-libérale, néo-libérale, postule que la "société n’existe pas" (M.Thatcher). L’éducation-instruction-enseignement n’a pas d’autre finalité que de "former" des individus indépendants, producteurs-consommateurs. D’ou la destruction méthodique d’un service public (bien commun, pour faire plaisir @Cunégonde) qui n’est pas cohérent avec cette finalité.

18/11/2023 11:03 par CAZA

HéHé
Toujours aussi perfidement sarcastique notre camarade Xiao :
<< Je te propose une astuce simple pour faire faire des économies à la sécu.>>
C’ est certain qu’elle est peu couteuse mais si elle est aussi peu efficace que l’injection obligatoire , qui elle est très dispendieuse , à quoi bon ?

Masqué ou injecté ou pas tu chopes le virus quand même et tu le transmet aussi facilement .
Si tu es soigné façon régime à macron ton avenir risque d’être compromis .
Si tu es soigné façon moderne ( enfin depuis bientôt un siècle ) avec antibios , antihist ,+ les produits mis à l’index ça devrait aller .

18/11/2023 22:16 par Le roseau pensant

Alors il est bien évident qu’il se fait pas mal d’éducation à l’école.

Disons que les enseignants en sont convaincus, mais pour imposer les règlements et les principes indispensables à toute vie sociale, il faut de la discipline et du temps.

Or pour les enseignants, désemparés par les directives absurdes de leur hiérarchie, la discipline est un gros mot : alors qui doit se charger d’inculquer ces règles et les principes moraux qui vont avec, en dehors de la famille et de la religion ?
Et vlan ! Encore deux gros mots, car l’éducation nationale déteste également la famille et la religion, vu que c’est très pétainistes tout ça : ne manquent plus que le travail et la Patrie !

D’ailleurs si la jeunesse, en fin de cursus scolaire, était bien instruite et éduquée, cela se saurait et nous n’aurions pas autant d’individus inemployables sur le marché de l’emploi.
Le constat est sévère et il faut avoir l’honnêteté de le reconnaître : les enseignants sont totalement dépassés par les hordes d’analphabètes qu’ils sont censés instruire et leur rôle n’est pas d’éduquer, ni de jouer les nounous ou les assistantes sociales.

On ne saurait leur tenir grief de leur échec, en revanche je leur en veux d’avoir activement participé à l’éclatement des familles et des religions. Comme si, pour eux, éduquer était synonyme de dynamiter.

19/11/2023 12:13 par Assimbonanga

@Roseau penchant,
l’école publique est-elle un centre de formation professionnelle ? C’est ce qu’aimerait en faire le patronat, en tout cas, de façon à ce qu’on lui fournisse gratuitement les salariés correspondant à leur besoins en main d’œuvre. Le patronat a en partie gagné des points. Macron lui paie désormais ses apprentis. Ils ont remplacé les emplois aidés.
Vous pensez que la religion est le liant de la société ?

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