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Chili 30ème anniversaire du coup d’Etat : semaine d’information à La Passerelle

11 septembre 1973 - 11 septembre 2003

30 ans après... Ni pardon, ni oubli… la lutte continue !

Du mardi 9 au dimanche 14 septembre

Une semaine d’information, de débats, films, théâtre, poésie, musique, expositions… à La Passerelle

Le 11 septembre 2003, c’est le trentième anniversaire du coup d’Etat de Pinochet.

Pour que le présent n’efface pas la mémoire historique, nous comptons organiser une semaine autour de cet évènement. Avec des débats, des films, des expositions, des témoignages sur le 11 septembre 1973, les 3000 morts et disparus de la dictature, les prisonniers, la torture... les batailles juridiques et politiques pour que les responsables, les militaires, les tortionnaires, les commanditaires (la CIA, le gouvernement US... entre autres) répondent de leurs crimes.

Et puis aussi, aborder le Chili actuel, celui d’un modèle politique et économique dit néo-libéral, construit à l’ombre de l’armée et de la dictature et le soutien des institutions internationales (FMI, Banque mondiale, G8…), dans un consensus politique réactionnaire, étouffant, répressif (l’avortement, le divorce même demeurent interdits !) auquel se heurtent, souvent violemment, les jeunes, les femmes, les pauvres et surtout les communautés indiennes mapuches en lutte pour la récupération de leurs terres, de leurs droits en tant que peuple-nation, et la défense d’un contre-modèle économique basé sur la maîtrise des ressources naturelles (forêt, énergie, agriculture, pêche...) et sur d’autres exigences que celles du profit.

1973-2003. Passé, présent. Continuité et ruptures. Au cours de cette semaine, nous essaierons de donner quelques aperçus de la réalité chilienne : films, débats, expos photos, littérature (avec la participation des éditions Métailié), théâtre, poésie, musique, témoignages, libre expression. Afin que se rencontrent et se conjuguent la mémoire d’un combat et les luttes d’aujourd’hui.

PROGRAMME DE LA SEMAINE

- Mardi 9 septembre (à partir de 18 h 30)

11 septembre 1973 : coup d’Etat militaire à Santiago.

Projection du film " Le dernier combat de Salvador Allende ", de Patricio Henriquez et Pierre Kalfon, 53’, 1998.

Dans le palais présidentiel de La Moneda bombardé par l’armée, de l’aurore au milieu de l’après-midi du 11 septembre 1973, le journaliste Pierre Kalfon et le réalisateur Patricio Henriquez retracent la dernière journée de Salvador Allende avec des témoignages de ceux qui l’accompagnaient alors. Entrecoupées d’archives visuelles et sonores remarquables, ces images dramatiques situent non seulement la personne d’Allende mais aussi la réalité des rapports de force et l’histoire politique de son pays, en particulier de 1969 à 1973.

20 h Conférence-débat animée par Ricardo Parvex et l’Association des anciens prisonniers politiques chiliens.

Intervenant : Pierre Kalfon, journaliste, écrivain, ancien correspondant à Santiago du quotidien Le Monde de 1969 à 1973.

- Mercredi 10 septembre (à partir de 18 h 30)

" Ecrire, c’est résister "

L’expression exacte du brésilien Guimaraes Rosa est : "Les histoires ne se détachent pas du narrateur, elles le forment, écrire c’est résister ".

Soirée littéraire autour du 11 septembre 1973 au Chili et du livre de Luis Sepúlveda " La Folie de Pinochet " et de la littérature d’Amérique Latine

Organisé par les éditions Métailié

Avec comme invités : Anne-Marie Métailié, éditrice et les auteurs, Alfredo Pita (péruvien) auteur de "Le Chasseur absent", Karla Suárez (cubaine) auteur de "Tropique des silences" et José Manuel Fajardo (espagnol) auteur de "Les Imposteurs" et "Les Démons à ma porte".

Le dernier ouvrage de Luis Sepúlveda, "La folie de Pinochet" sera présenté.

- Jeudi 11 septembre (à partir de 18 h 30)

L’après-dictature : modèle néo-libéral, impunité, miracle et mirages d’un capitalisme triomphant.

Projection du film " Chili, dans l’ombre du jaguar ", de Christophe Coello et Stéphane Goxe, 63’ 1998, coul. VO, (VHS disponible à K films).

Pinochet se pensait intouchable, jouissant d’une impunité presque sans faille au Chili et d’une certaine légitimité internationale reposant sur une forte expansion économique et une transition sans remous à la démocratie. C’est cette vision glorifiante du "miracle chilien" que ce nouveau documentaire s’emploie à dénoncer, soulignant tant l’iniquité du modèle ultralibéral que les limites d’une bien pauvre démocratie.

Cette projection sera suivie d’un débat animé par Fanny Jeldlicki, sociologue, spécialiste de cette période.

- Vendredi 12 septembre (à partir de 18 h 30)

Le Chili aujourd’hui : luttes sociales, résistance mapuche et répression

Film - débat - théâtre

19 h - 20 h Projection du film " Mari chi weu " (Dix fois nous vaincrons), de Christophe Coello et Stéphane Goxe.

Dépossédées de leurs terres, les communautés mapuches ont traversé le XXe siècle, réduites à la pauvreté et prisonnières d’une discrimination historique. Aujourd’hui, une nouvelle génération d’indigènes mène un combat direct et frontal contre les multinationales forestières, propriétaires dans le sud du pays d’immenses territoires convertis en plantations et revendiqués par les Mapuches.

20 h - 22 h : Débat

Présenté et animé par l’association Tierra y libertad para Arauco sur les résistances mapuches contre les multinationales et le gouvernement chilien.

22 h Pièce de théâtre sur les Mapuches.

"Le Fils de l’Arc-en-ciel" de Diomenia Carvajal.

Sur la base d’un conte publié aux éditions de l’Ours Blanc, un spectacle et une mise en scène de la Compagnie des Mille Pas dirigée par Mylène Padoan.

- Samedi 13 septembre à partir de 15h

Tomé. L’expérience d’un comedor et d’un centre d’accueil de jour pour enfants de la rue

Histoire d’une solidarité concrète et directe.

6 Février 1993. Des parents adoptifs d’enfants chiliens regroupé dans une association, l’AFAENAC acceptent de prendre en charge la construction, à Tomé, petite ville du sud chilien, d’un centre d’accueil de jour pour les enfants d’une " población " (bidonville) âgés de 2 à 6 ans. Grâce à des campagnes de solidarité et à la confiance des adhérents et sympathisants, 300.000F ont été collectés au fil des années, permettant cette réalisation.

Le 19 avril 2002, le centre, baptisé " Jardà­n Infantil Lucerito " a été inauguré et le rêve est enfin devenu réalité pour quelques 35 enfants et celles qui veillent sur eux.

Pour l’avenir, les enfants de Tomé ont besoin que ce soutien s’élargisse, afin que leur rêve ne se brise pas. Parce qu’ils trouvent chaque matin dans ce lieu leur seul repas du jour, ainsi que la protection et l’attention que leurs familles, marginalisées par la misère et les inégalités de la société chilienne, ne peuvent leur garantir.

Photos, vidéos, témoignages.

19 h Poèmes de Pablo Neruda

Difficile d’évoquer le Chili sans donner à entendre la poésie de Pablo Neruda. Il s’agira d’une lecture bilingue d’un choix de poèmes par Rosa Rougeot et Camilo Ospina avec un accompagnement musical (piano) de Natalia Parrado

- Dimanche 14 septembre (à partir de 15 h)

Théâtre, chansons et musique

Le Théâtre Aleph et Oscar Castro interprèteront "L’incroyable et triste histoire de l’exilé Mateluna et du général Peñaloza".

L’exilé Mateluna arrive en France avec femme et enfant et se confronte à la réalité française. Les souvenirs douloureux de la défaite, le drame de l’exil chilien évoqué avec humour et réalisme.

Música chilena. La nueva canción chilena et les musiques traditionnelles.

* * * * *

Pendant tout le mois de septembre plusieurs expositions sont présentées :

Photos :

Images du coup d’état de 1973.

Avoir 20 ans à Santiago du Chili de Grégoire Korganow (photos du livre publié aux éditions Alternative)

Peinture : "Cosas pendientes" de Pedro Rodrà­guez Fisher, peintre chilien de Iquique

La Passerelle

Café - Resto - Librairie

3, rue Saint-Hubert 75011 - Paris Tel : 01 43 57 04 82

Métro : Saint-Maur

lapasserellequilombo@free.fr.
ns

Source : Indy Paris

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Claude Lanzmann. Le Lièvre de Patagonie. Paris : Gallimard, 2009.
Bernard GENSANE
Il n’est pas facile de rendre compte d’un livre considérable, écrit par une personnalité culturelle considérable, auteur d’un film, non seulement considérable, mais unique. Remarquablement bien écrit (les 550 pages ont été dictées face à un écran d’ordinateur), cet ouvrage nous livre les mémoires d’un homme de poids, de fortes convictions qui, malgré son grand âge, ne parvient que très rarement à prendre le recul nécessaire à la hiérarchisation de ses actes, à la mise en perspective de sa vie. Lanzmann est (...)
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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

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