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Le Vatican a fait de Franco le « caudillo de l’Espagne par la grâce de Dieu ».

Benoit XVI en Espagne (suivi de : Ce que nous enseigne la visite du Pape).

En tant qu’institution, l’Église catholique est un des lobbys, politique et économique, des plus influents à l’échelle mondiale. Ses membres agissent dans toutes les structures du pouvoir et font tout pour influer sur toute décision qui, à leurs yeux, attaque les principes qui guident leur foi. Pour y parvenir, ils n’ont pas hésité à s’allier au diable lui-même. Seulement ensuite viennent les justifications et les prières.

Sous le nazisme et le fascisme, les papes Pie XI et Pie XII, sans compter les cardinaux, évêques et prêtres, ont donné leur bénédiction à Hitler et à Mussolini et, ce faisant, ont assumé la responsabilité de régimes coupables de crimes et d’exterminations.

En Amérique Latine, tout en excommuniant les Théologiens de la Libération, Jean Paul II se faisait le complice de crimes contre l’Humanité en justifiant l’assassinat de chrétiens, de protestants, d’athées et d’agnostiques livrés aux mains des cerbères de la religion catholique. Les Pinochet, Videla, Banzer, Somoza et d’autres ont compté parmi ses amis personnels. En Espagne, le comportement de l’Église n’a pas été différent. Durant la tyrannie franquiste, elle a élevé son assassin suprême, le général Francisco Franco, à la catégorie de « caudillo de l’Espagne par la grâce de Dieu ». De sorte que ces messagers de Jésus-Christ sur Terre ont donné leur blanc-seing aux exécutions de centaines de milliers de Républicains accusés d’athéisme, de communisme ou de franc-maçonnerie. Et nul pardon pour ces derniers. Une telle conduite n’est pas nouvelle. Il y a quelques siècles, durant les croisades et, plus tard, durant l’Inquisition, des scientifiques, des « sorciers » et des agnostiques furent torturés à mort à cause de leurs « hérésies ».

Et c’est ainsi qu’échoit à l’Église Catholique le néfaste honneur d’avoir légué au monde des tortures appliquées avec un zèle sans égal par des Jésuites, des Dominicains et des Franciscains durant des siècles. Aujourd’hui, depuis l’État du Vatican, on protège des prêtres pédophiles et on continue la politique de demander pardon aux victimes, mais de ne jamais excommunier les coupables.

L’État du Vatican est un propagandiste de conduites racistes, homophobes et xénophobes et, du XVIIº au XIXº siècle, de l’esclavage. C’est le Pape Pie IX qui écrivit, en 1866 : « En aucune façon l’esclavage ne contrevient à la loi naturelle et divine et on peut lui trouver de nombreuses justifications comme on peut le vérifier en consultant les théologiens et interprètes approuvés par le canon sacré.

Parce que la domination qu’un maître exerce sur un esclave ne doit être comprise que comme le droit éternel que possède le premier, pour son profit, de disposer du travail du serf, étant entendu qu’il est légitime qu’une personne fasse don à une du droit à exercer une domination sur elle ». On déduit de ce qui précède que la « loi naturelle et divine » admet parfaitement qu’un esclave soit vendu, acheté ou donné tant que dans cette vente, cet achat, ce troc ou ce don seront respectées les conditions que ces auteurs auront convenu entre eux …

Pour diffuser ses idées, l’Église dispose de stations de radio, de journaux, de maisons d’édition et de chaines de télévision. En tant qu’État, le Vatican jouit d’une économie saine. La crise le touche peu. Sa richesse grandit de façon exponentielle. Pour la conserver, l’Église n’a pas recours au miracle de la multiplication des poissons et des pains. De façon moins glamour, elle agit exactement comme une entreprise capitaliste ; elle se livre à la spéculation financière, investit dans les bourses de New York, Tokyo, Paris, Londres, Rome ou Madrid. L’Église est un grand propriétaire foncier. Elle possède des banques et, parmi tous ses biens, on relève des palais, des châteaux, des immeubles, des maisons, des centres de loisirs, des cliniques, des collèges, etc. L’Église accumule le plus grand patrimoine culturel du monde.

Des oeuvres d’art, des sculptures des joyaux, des tableaux, sans compter ses lieux de culte, authentiques chefs d’oeuvre architecturaux : témoin, sans aller chercher bien loin, la Sagrada Familia de Barcelone. L’Église possède des universités, des collèges, des écoles secondaires pour endoctriner les enfants que ces centres accueillent dans la morale catholique de la famille et du mariage, leur inculquer son refus du divorce et de l’avortement, leur prêcher l’abstinence sexuelle. En Espagne, l’épiscopat organise des manifestations contre les lois promulguées et appelle les enseignants, les médecins et les pères de famille à la désobéissance civile et à l’insoumission en cautionnant des conduites anticonstitutionnelles.

Et c’est ainsi qu’une partie non rendue publique du programme de Benoit XVI sera consacrée à l’examen des politiques et des actions programmées contre les lois concernant l’avortement et le mariage des couples homosexuels. Il est donc surprenant que le gouvernement du Parti Socialiste Espagnol rende public, précisément en plein voyage du Pape, son renoncement à présenter devant le Parlement sa loi sur la liberté religieuse parce qu’il la considère inappropriée et contraire à la tradition catholique de l’Espagne.

L’Église catholique, pour maquiller son intolérance et afficher son engagement au sein de la société, construit des cliniques, des orphelinats et des résidences pour personnes âgées ce qui lui permet de continuer à pratiquer son prosélytisme et à accroître son patrimoine grâce aux testaments dictés sur leur lit de mort par les pensionnaires. Il n’est donc pas étonnant que Benoit XVI, lors de sa visite à Barcelone, pose la première pierre d’un centre pour handicapés mentaux comme une manifestation de charité chrétienne. Quelle délicate attention de sa part ! Par ailleurs, l’Église possède les moyens économiques suffisants pour subvenir aux frais des voyages de ses représentants. Assurément, le coût de cette visite privée n’entrainerait pas sa faillite. Et même si elle devait lui poser quelque problème de trésorerie, il resterait au Vatican la solution de demander l’aumône à ses fidèles.

Mais au lieu de cela, pour la visite de Benoit XVI, les municipalités de Barcelone et de Saint-Jacques-de-Compostelle vont soustraire à leur budget communal la somme de six millions d’euros pour que Sa Sainteté ne connaisse pas la gêne. Mesures de sécurité, tintouin et cérémonial et retransmissions télévisuelles seront au compte des institutions publiques. La justification avancée par les autorités civiles n’est pas piquée des vers. Ils déclarent que la visite du Pape est un événement extraordinaire qui va remplir les hôtels et que des millions de personnes dans le monde pourront contempler la Sagrada Familia de Barcelone et la cathédrale de Saint-Jacques et qu’au total, la visite papale rapportera aux finances publiques plus de 10 millions d’euros.

Chiffre nullement négligeable par ces temps de crise. Par conséquent, ce voyage financé avec de l’argent qui appartient à tous les Espagnols, est une insulte au peuple espagnol. Mais en même temps, il démontre la faiblesse des autorités « démocratiques » dans un État confessionnel. Sans peur d’être dementis, nous pouvons affirmer que l’Église espagnole, depuis ses origines, a été caractérisée par ses liens avec les forces les plus obscurantistes et inquisitoriales et qu’elle joue désormais un rôle rétrograde, conservateur et antidémocratique.

Marcos Roitman Rosenmann. La Jornada.

Source : http://www.jornada.unam.mx/2010/11/06/index.php?section=opinion&ar...

Traduction : Manuel Colinas pour Le Grand Soir.


EN COMPLEMENT :

Ce que nous enseigne la visite du Pape.

Un article du professeur Ramón Cotarelo pour inSurGente

http://www.insurgente.org/index.php?

option=com_content&view=article&id=5124:la-leccion-de-la-visita-del-papa&catid=139:estado-espanol&Itemid=33

De la visite de Benoit XVI on doit tirer une leçon intéressante pour la Gauche : qu’il ne faut pas se laisser guider par les préjugés ! En partant de l’idée généralement admise que les Espagnols sont pratiquement tous catholiques et après avoir constaté que, quel que soit l’endroit visité par un Pape, ses admirateurs accourent par centaines de milliers, on a considéré ici comme acquis que les gens allaient se ruer en masse pour venir voir, écouter, applaudir au passage de la papamobile et assister à sa messe.

Les chiffres qui ressortent des enquêtes devraient nous obliger à nuancer tant de certitudes. Sans doute 75 % des Espagnols se disent-ils catholiques, mais 18 % de ces mêmes Espagnols, un nombre nullement négligeable de courageux citoyens, se déclarent non croyants ou athées. Or il faut préciser que parmi les 75 % de soi-disants catholiques, environ 56 % affirment ne jamais pratiquer leur religion. Un catholique non pratiquant est un être aussi étrange qu’un unicorne, car comment se dire catholique si on n’assiste pas aux offices alors que l’assistance à ces offices est sacramentelle et fait partie de la condition même du catholique ? Après tout, peut-être l’Espagne n’est-elle pas aussi catholique que tout le monde le prétend. L’ambassadeur d’Espagne devant le Saint-Siège, le socialiste Francisco Vázquez, un homme qui vous a tous les airs d’un curé et qui certainement fait des rêves de sainteté, combat cette idée et déclare qu’un dimanche ordinaire, il y a, en Espagne, rassemblée dans les divers lieux de culte, une masse de 2 ou 3 millions de fidèles, soit bien plus que dans n’importe quel stade de football… C’est fort possible, mais il faut aussitôt ajouter qu’il n’est pas moins certain que 2 ou 3 millions d’Espagnols ça fait environ 5,5 % de la population totale du pays ce qui n’est pas un pourcentage bien glorieux pour une religion qui se dit catholique, c’est-à -dire universelle.

Et effectivement, tels sont les faits. Cette fable selon laquelle les Espagnols seraient catholiques par nature c’est du pipeau. La visite du Pape n’a pas soulevé les foules que l’on attendait et il s’en faut de beaucoup. A Saint-Jacques-de-Compostelle, on attendait 200.000 personnes et on avait prévu 200 autocars. Au final, on a comptabilisé quelques dizaines de milliers de fidèles et 50 autobus. La visite de Benoit XVI dans la ville de l’Apôtre fut une visite dans une ville cuirassée, barricadée par des mesures de sécurité démesurées, une ville à moitié vidée de sa population. Les Galiciens n’attendaient pas Benoit XVI. La presse a aussitôt relevé cet accroc aux prévisions. La télévision, du moins TV1, l’a totalement passé sous silence et nous a servi un reportage, à la fin de la visite, qui ne refléta pas le fait qu’à Barcelone, non plus, les masses humaines attendues ne furent pas au rendez-vous. On avait parlé de 400.000 personnes attendues et, pour finir, on ne parla plus que de 100.000, y compris les gens présents dans les rues empruntées par la papamobile qui, assurément, passa à toute vitesse devant des trottoirs très peu peuplés. D’après le commentateur, la hâte du véhicule s’expliquait par le fait que le Pape était en retard sur l’horaire prévu pour la cérémonie. Une cérémonie, remarquons-le, qui ne pouvait en aucun cas débuter sans sa présence…
En résumé : si on soustrait les policiers, les représentants des institutions officielles de tous ordres, les prêtres et les bonnes-soeurs ainsi que les tous les prébendiers de l’Église à travers ses multiples institutions, l’affluence a été bien décevante. Les gens ont ignoré le Pape et ils l’ont fait de façon spontanée, en se passant le mot sur Internet et sur les réseaux sociaux parce que, à notre connaissance, il n’y a eu aucune campagne organisée par la Gauche pour appeler à s’opposer à cette visite du successeur de Saint Pierre. Ce sont les citoyens eux-mêmes, ceux qui ont animé la campagne du « Moi je ne t’attends pas », les militants des organisations de gays et lesbiennes, ceux qui s’appellent « les anti-système », qui se sont chargés de démontrer que les Espagnols ne sont pas ce peuple de moutons qu’imaginent les curés et leurs amis ainsi qu’une bonne partie de la « gauche ».

Sûrement, cette amère constatation a-t-elle déchainée la fureur de l’orgueilleux Ratzinger qui venait en Espagne pour voir les gens se prosterner humblement et elle l’a poussé à lancer ses foudres contre la « laïcité agressive » des Espagnols, contre la permissivité et la licence de leurs moeurs, contre l’avortement, contre les mariages homosexuels, contre l’euthanasie et contre tout ce qui vous a un air de liberté, d’égalité et de charité au sens originel du terme. Il était furieux et il a fait trembler un gouvernement pusillanime qui n’a pas été capable de dénoncer le Concordat de 1953 ni d’abolir les iniques Accords de 1979, un gouvernement qui a suspendu l’examen de la Loi sur la Liberté Religieuse et qui continue à financer l’Église avec des milliers de millions d’argent public. Seulement tout à la fin, Zapatero a osé rappeler au Souverain Pontife que l’Espagne n’est pas un État confessionnel et, même si cela n’est pas strictement exact (pour preuve, le fait que les membres du gouvernement et la famille royale ont assisté aux messes en bons fidèles de la paroisse Hispania) cela a suffi pour rendre furieux le vieil irascible qui est parti en claquant la porte et en maugréant que, décidément, il fallait « ré-évangéliser l’Espagne ».

La leçon à tirer de tout cela est claire : il faut faire davantage confiance aux gens qui sont moins sots et moins manipulables que ce que beaucoup pensent par vanité. Une croyance erronée qui démobilise et qui explique pourquoi il n’y a pas eu de campagnes coordonnées de la part de la Gauche, mais bien cette réaction spontanée des gens qui semblent en avoir plus qu’assez de l’incessante ingérence du clergé dans leur vie quotidienne et ne plus supporter que le chef d’une hiérarchie où on ne compte plus les pédérastes vienne leur expliquer ce qu’ils doivent faire, dire, croire et penser.

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