20 mars 2003 - 5 h 30 : l’armée américaine et ses alliés bombardent Bagdad. La guerre en Irak est une réalité. Elle fera couler beaucoup d’encre. Et de sang. Cinq ans plus tard, nous, écrivains, lançons un avis à la population. Nous nous adressons à chacun d’entre vous en espérant vous toucher et vous encourager à réfléchir.
90 textes pour commémorer les cinq ans de guerre (en plusieurs langues)
Voir leur site
http://www.brusselstribunal.org/
Extrait :
Je me sens obligé de dire ce que je ressens : j’ai le sentiment d’avoir été dupé. Honteusement dupé par une super-puissance arrogante et menteuse : nous avoir fait croire que l’Irak détenait des armes de destruction massive ! Qui n’ont jamais été retrouvées. Risible ; presque incroyable. S’il n’y avait eu ces milliers de morts, de blessés, de familles réduites au désespoir le plus total, on serait tenté de rire !
Mais le mal est aussi ailleurs que dans ce crime : il se tapit aussi dans ce mensonge. Tous, nous avons au fond de nous-mêmes une idée - sans doute stéréotypée, sans doute un peu naïve - de la justice, ou du moins d’une certaine cohérence au niveau mondial comme au niveau personnel. Nous en gardons l’espoir, au fond de nous. Malgré tout.
Or, ce mensonge est comme une gifle. Qui balaye cet obscur besoin de cohérence et d’espoir.
Pouvons-nous encore CROIRE un pays qui s’est servi d’un stratagème aussi répugnant ?
Yves Caldor
Ecrivain belge d’origine franco-magyare.
