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le sourire des assassins

Budget du Pentagone, mission accomplie

photo : Signature de la loi du budget du Pentagone, 14 octobre 2008

Souriant, le président Georges Bush a signé mardi (14 octobre 2008), dans le bureau ovale, la loi qui porte à 512 milliards de dollars le budget annuel du Pentagone pour l’année fiscale 2009 (qui a commencé le 1er octobre 2008). Assistaient à la signature le secrétaire à la Défense, Robert Gates, et l’amiral Michael Mullen, président des chefs d’état-major réunis, eux aussi visiblement satisfaits. A juste titre : depuis que l’administration Bush est entrée en fonction en 2001, le budget de base du Pentagone a augmenté de 74%. A quoi s’ajoutent d’autres postes (pour les armes nucléaires, les anciens combattants, la sécurité et l’intelligence) qui portent la dépense militaire étasunienne à environ 660 milliards de dollars, la moitié de la dépense militaire mondiale. Plus les budgets affectés aux guerres en Irak et Afghanistan : 66 milliards ajoutés mardi au budget du Pentagone, qui arriveront à , au moins, 170 milliards pendant l’année fiscale 2009. La dépense militaire étasunienne atteint ainsi plus d’un quart du budget fédéral.

D’où la satisfaction du président Bush qui a continué à sourire même si, le jour même où il a autorisé l’augmentation ultérieure du budget du Pentagone, le département du Trésor a annoncé que le déficit fédéral a atteint, pour l’année fiscale 2008, le niveau record de 455 milliards de dollars, un niveau beaucoup plus haut que celui qui était prévu. Et qui augmentera encore avec le « plan de sauvetage » de Wall Street, un déboursement massif d’argent public qui dépassera certainement les 700 milliards. Selon l’évaluation de David M. Walker, qui a dirigé la révision des comptes Usa jusqu’en mars 2008, les Etats-Unis, si l’on inclut d’autres postes de dépense, ont un découvert en dette de 53 mille milliards de dollars. Ils sont ainsi le pays le plus endetté du monde.

Mais comment l’économie Usa fait-elle pour supporter cet énorme déficit ? A travers le flux d’investissements provenant du reste du monde, sous forme d’achat aux USA de bons du trésor, d’obligations émises par des sociétés publiques et privées, d’actions et autres types d’investissement. Ceux qui effectuent ce genre d’investissement le font convaincus que les Etats-Unis sont la « puissance mondiale », bien décidée à défendre ses intérêts même par la force militaire. La superpuissance étasunienne a donc une nécessité organique à faire la guerre, pas seulement pour redimensionner des puissances en essor et contrôler des zones stratégiques comme celle pétrolière de Caspienne-Golfe. Elle en a la nécessité car, en jetant son épée dans le plateau de la balance, elle réaffirme sa suprématie et, donc, sa fiabilité aux yeux des gros investisseurs qui, en apportant leurs capitaux aux Usa, financent le déficit étasunien.

Le fait que les Usa misent toujours plus sur la guerre est confirmé par ce dernier budget du Pentagone. Celui-ci prévoit diverses primes pour augmenter le recrutement surtout dans l’armée (un million de soldats, dont 600 mille en service actif et 250 mille à l’étranger). Et dans le corps des marines (plus de 200 mille). Il finance le « réalignement » des 800 bases à l’étranger, de façon à potentialiser la « projection de puissance » dans les zones d’intérêt stratégique. Il destine 76 milliards de dollars à la recherche militaire et plus de 100 à l’acquisition d’armements, pour accroître les capacités d’attaque des forces étasuniennes dans tous les secteurs. Les sommes allouées pour l’année fiscale 2009 ne sont qu’une tranche de la dépense globale pour les différents systèmes d’armes. Par exemple, 4 milliards de dollars sont destinés à la construction de nouveaux porte-avions (type Ford), or le coût de chacun d’eux se monte à 11 milliards de dollars. De même, 7 milliards sont destinés au chasseur F-35, mais le programme (auquel participe aussi l’Italie) coûtera 300 milliards. Il s’agit là d’un colossal, et permanent, « plan de sauvetage » qui, en pompant toujours plus d’argent public pour les caisses du complexe militaro-industriel, vise à maintenir la suprématie étasunienne dans le monde. Son coût social est démontré par le fait que, tandis que les citoyens étasuniens privés d’assurance de santé atteignent maintenant 50 millions, et que la majorité de ceux qui en ont une n’arrivent pas à couvrir leurs dépenses médicales, 872 milliards de dollars ont jusqu’à présent été dépensés pour les guerres en Irak et Afghanistan.

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Cet article est publié dans une version un peu raccourcie dans l’édition de samedi 18 octobre de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/quotidiano-archivio/art49.html

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