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CASINO : Gérants en colère

Sandrine et Sébastien BALLAND

Bonjour

Nous nous prénommons Sandrine et Sebastien.

Durant, ces huit dernières années, nous avons tout donné au groupe de la grande distribution Casino FRANCE, notre temps, notre sérieux, notre professionnalisme, notre vie de famille. Nous parlons au passé car tout s’arrêta le sept décembre dernier, terminus tout le monde descend. Nous sommes aujourd’hui sans travail et avec aucunes solutions de logement ...

Décembre 2010 nous prenons en gestion, après avoir été sélectionné et formé au métier, une supérette sur Mont de Marsan, puis une suivante en 2014 a Biarritz. Sans concertation en 2015, le groupe décide le changement d’enseigne du magasin que nous gérons c’est à ce moment là que tout bascule du coté obscur, le peu d’indépendance que nous avions disparait (tout est décidé, contrôle). Les conditions de travail deviennent très difficile (contrôle des marchandises, blessures a répétitions, heures supplémentaires, problème d’approvisionnement etc...). Les services commerciaux ne communiquent pas, nous laissant en difficultés.

N’ayant pas signé pour ça, nous protestons, le groupe Casino restant muet à nos contestations, avril 2017 nous officialisons la chose devant le tribunal des prudhomme ce qui nous vaut une réponse très rapide ; en effet quinze jours après, la décision est prise de fermer le magasin, et donc la rupture de notre contrat !

Face a cette violence, notre combat au quotidien est très difficile, surtout que nous le vivons en groupe, en effet Casino a reproduit cette technique d’épuration salariales plus de 2000 fois en trois ans, nous sommes donc légion à vivre ce calvaire.

En effet après avoir travaillé plus que de raison, nous nous retrouvons très rapidement, sans travail, sans salaire, sans logement car celui ci découlait directement de notre fonction, sans considération et sans justification ! Nous avons oser contester ce qui nous vaut cette situation, sous antidépresseur, dans le brouillard le plus complet concernant notre avenir proche !

De plus se rajoute à toute cette frustration une injustice supplémentaire, nous devons libérer le logement de fonction dans 15 jours, tout en sachant que celui-ci restera disponible et vide jusqu’au 31 mars ! d’où notre décision d’y rester en toute illégalité, car la seule solution est la rue avec notre fille. Casino a donc fait de nous en quelque mois des hors la loi.

Casino nous tue ! Officiellement notre famille se retrouvera donc sans domicile fixe fin janvier, pour protester contre cet état de fait autant injuste qu’ intolérable et pour essayer de faire connaitre notre combat face a ce titan ! Moi Sébastien Balland entamerai le mercredi 31 janvier à 12 heures une grève de la faim devant le magasin Leader Price Express situé 51 rue d’Espagne 64200 BIARRITZ.

Soutenue par l’association "gérant en colère " et le syndicat CGT représentatif des gérants, je ne cesserais pas mon combat tant que les représentant du groupe Casino ne reçoive une délégation afin de s’expliquer une fois pour toute sur sa politique de licenciement de masse !

BALLAND Sandrine et Sébastien
51 rue d’Espagne 64200 BIARRITZ
06.64.20.92.25

association "gérants en colère" président :

GAUTIER thierry : https://www.facebook.com/gerantsencolere, Gerantsencolere@hotmail.com

HOUACINE didier délégué central CGT gérants succursalistes : 03.23.58.76.76

COMMENTAIRES  

01/02/2018 05:01 par François

C’est sur la perspective de ce genre de boulots que l’esprit du capitalisme sans étiquette incarné par l’action a été plébiscité par les électeurs. Quand je dit ce genre de boulot, je parle d’user sont existence à gagner un peu d’argent et faire gagner beaucoup aux dominants.
Je suis très pessimiste sur la strategie de grève de la faim compte tenu de l’absence totale de morale des grands groupes et du peu de morale de la population. Cette situation est dramatique, mais cette famille aurait dû savoir dans quoi elle mettait les pieds avant de mettre leur vie au service de la grande distribution. Ils ont décidé de faire partie des rouages de cette machine a fagociter les petits commerçants, ils devaient avoir conscience qu’elle les jetterait sans pitié dès qu’ils rameraient moins efficacement.

01/02/2018 08:38 par dan

Je ne suis pas d’accord pour mettre la tête un peu plus sous l’eau de ceux qui sont en difficulté et qui se battent pour leur survie au sens propre du terme, comme le fait le contributeur précédent. En vérité cela me scandalise que l’on réagisse de cette façon, docte et hautaine, devant ce drame qui se joue sous nos yeux, plutôt que de lui tendre la main. Car dans le système capitaliste nous y sommes tous, salariés ou artisans, uberisés ou non, petits commerçants, gérants etc...Et nous essayons tous de nous en sortir, donc inutile de jeter la pierre à ceux qui ont faits tel ou tel choix.

01/02/2018 10:12 par AUBERT

Je viens de lire ce petit papier, petit par la taille, grand par le contenu.
Ce témoignage montre en fait les violences du capitalisme, dans son état naturel. Cet "état naturel" fut caché de longues années depuis 1945 et la libération, car l’importance de l’URSS dans la victoire contre le nazisme (17 Millions de morts), la Résistance communiste de l’époque et le fait que le Patronat dans sa masse avait pactisé avec le régime de Vichy et Hitler ont obligé la Bourgeoisie à se tenir tranquille et à accepter la mise en œuvre du programme "les jours heureux" du C.N.R. La lutte de classe menée à l’intérieur des entreprises, du fait d’un rapport de forces réel (C.G.T 6 millions d’adhérents) et à l’extérieur de l’entreprise (P.C.F de l’époque), ont permis le développement du progrès social ("conquis sociaux") et le recul de l’Impérialisme Américain (Vietnam). La crise du dollar de 1971 et la fin du système de Bretton woods ont précipité l’émergence d’une crise mondiale de déstabilisation planétaire, engendrant l’apparition d’un nouveau système, dénommé mondialisation (consensus de Washington), dans lequel règne à nouveau l’ordre du Capital, expliquant le retour des guerres et les difficultés de l’O.N.U (à l’image de la S.D.N au lendemain de 1914-1918.
L’implosion de l’URSS, quoiqu’on en pense, fut le dernier acte de cette période, permettant d’ouvrir la boite de Pandore et libérer ainsi les effluves les plus violentes du Capitalisme (Les profits d’abord, l’humanité après, jouant ainsi le rôle de variable d’ajustement).
Ce qui se passe aujourd’hui à Casino et j’imagine dans d’autres grandes surfaces, est le produit de cette histoire, dans le cadre de l’affaiblissement de la lutte des classe, de ses organisations (C.G.T-P.C.F) et des transmutations du Capitalisme lié à la Révolution Informationnelle (dénommée à tort, "révolution numérique").
Dans le Capitalisme, il n’y a pas de petites ou de grandes entreprises (la petite cachant souvent la grande, dans des jeux d’écritures comptables et juridiques), il y a juste une confrontation Capital-Travail que les décisions politiques et les réceptions de Jupiter à Versailles (berceau de la cour et de ses forfaitures) confirment au quotidien.
Ce témoignage en est un parfait exemple et une démonstration limpide.
Courage et soutien dans votre combat contre le monstre sanguinaire, prédateur de vie.
"Le capital est du travail mort, qui ne s’anime qu’en suçant tel un vampire du travail vivant, et qui est d’autant plus vivant qu’il en suce davantage.” K.MARX

01/02/2018 10:16 par Assimbonanga

Prévenir également les agriculteurs qui voudraient faire confiance à des supermarchés pour écouler leur production. Surtout n’y allez pas ! Réduisez l’exploitation et contentez-vous de la vente directe.

01/02/2018 13:03 par François

Dan, si tu te scandalises pour ce que je dis, il te reste combien de niveaux d’indignation pour réagir au fond de l’affaire.
Moi c’est l’attitude de casino qui me scandalise, si je peux faire quelque chose je le ferai, ça n’empeche pas non plus de replacer l’evennement dans une vision plus generale. Il n’y a aucune volonté d’accabler cette famille et je ne vois pas ce qu’il y a d’hautain dans ce que je dis.
Si on ne peut pas en discuter sans sortir de ses gonds, la discussion s’arrete là en ce qui me concerne !

01/02/2018 13:20 par Palamède Singouin

100% OK avec le post de Dan et 200% pour la dernière phrase....Franchement, François vos propos me paraissent inhumains.

01/02/2018 19:43 par Max Stirner

" Dans une république tous sont maîtres, et chacun tyrannise les autres. "

01/02/2018 21:59 par François

Inhumain maintenant... J’ai lu l’article et ces procédés m’ont revulsé aussi. Une fois l’emotion passée, j’essaye aussi de comprendre pourquoi de telles choses arrivent. Dire que cette situation est malheureusement prévisible, ce serait donc literallement indigne d’un être humain ?
J’avoue que ça me laisse sans voix. La société que vous imaginez de vos voeux est vraiment trop lisse et asseptisée pour moi.

01/02/2018 22:17 par François

Société asseptisée / Gainsbourg : https://m.youtube.com/watch?v=Na0ZOw90VtA
Je me suis ré-écouté ce bijou il y a quelques jours, j’espère que ça rappellera de bons souvenirs au plus grand nombre.

02/02/2018 12:30 par claude

Tout a fait d’accord avec FRANCOIS il faut arrêter de jouer les aveugles.
Si nous en somme la c’est que la plus part des français on voté pour prendre des coups !
Quant aux abstentionnistes ils se trouvent toujours des prétextes pour ne pas voter.
Ca SUFFIT.

02/02/2018 13:26 par claude ganne

Bonjour, si s’en sortir c’est la demerde individuelle en trouvant une faille dans le système capitaliste c’est la pire des illusions ... partagée par beaucoup de personnes un peu critiques mais qui pensent justement du fait de cet éveil critique pouvoir ne pas se faire avoir tout en trouvant des jobs autres que salariés ... Ces dernières années ont montré dans les faits combien le système capitaliste actuel le néo-libéralisme et sa traduction concrête la mondialisation financière met en place une grille de fonctionnement "totalisante" qui ferme toutes les failles existantes ou possibles qui rend obligatoire l’exploitation forcenée du travail humain . L’exploitation capitaliste du travail c’est rendre obligatoire de donner gratuitement une partie du travail qu’on fait et plus on s’éloigne du travail salarié ( protégé un minimum mais de moins en moins par des conventions etc., la sécu ) plus la partie gratuite de son travail qu’on donne est grande ... Bien sur Casino est une saloperie pour celles et ceux qui bossent pour lui mais, à mon humble avis, il faut aussi réfléchir à l’efficacité de ce qu’on peut entreprendre contre Casino et là on s’aperçoit que c’est tout un système avec des lois des juges des flics des journalistes des chefs syndicaux et politiques, un système electoral complètement truqué, qui font régner cet ordre dominant ... Et sans une lutte la plus collective possible, tous ensemble, à mon avis rien n’est possible . Donc analyser tout ça est aussi i,ndispensable que se révolter . Désolé d’avoir fait fonctionner mon cerveau ... cordialement cl g

02/02/2018 13:50 par Salvador

@François Je suis quant à moi assez d’accord avec ce que vous avancez, à savoir qu’il y a peu de chances que cette grève aboutisse (à moins que les pouvoirs publics ne s’en emparent et que la machine s’emballe), que la situation n’en demeure pas moins tragique, mais que cet homme aurait dû au préalable (c’est nécessairement plus simple de le dire après coup, mais tout de même), savoir dans quel genre d’affaires il s’engageait. Cela n’enlève en rien au drame de la situation.

02/02/2018 14:19 par martin

Nous retrouvons les mêmes problèmes dans tous les domaines et je pense que l’ignorance , est la responsable en partie de toutes ces situations.
les gens ont torts de ne pas se renseigner auprès des associations , syndicats ou parti politiques comme le pcf , ils seraient mis en garde .
les journaux télévisés sont à la solde des pouvoirs en place et des dirigeants des entreprises privés ,etc........

03/02/2018 21:34 par Roger

Ces dernières années ont montré dans les faits combien le système capitaliste actuel le néo-libéralisme et sa traduction concrête la mondialisation financière met en place une grille de fonctionnement "totalisante" qui ferme toutes les failles existantes ou possibles qui rend obligatoire l’exploitation forcenée du travail humain

Tout à fait exact, avec Macron c’est devenu explicite : détruire le droit du travail (le salarié littéralement à la merci des exploiteurs), multiplier les auto-emplois de galère, contrôle strict du chômage : avec la très significative mesure d’obligation d’accepter n’importe quoi (de raisonnable ? c’est la meilleure !), la destruction du milieu associatif, la fin programmée du statut de fonctionnaire, la fin du délai de carence, la déclaration des causes d’arrêt maladie, l’état d’exception devenu normal, etc...et ce n’est qu’un début.
Oui, en effet le Capital se hâte de fermer non seulement les failles mais aussi tous les "interstices" de liberté qui nous restent, tant que l’apathie générale de citoyens médusés lui laisse le champ libre...

10/02/2018 21:24 par Frédéric Maurin

Pour mémoire, c’était avant le film Merci Patron :

Avec des anciens de Moulinex, avec des gérants de Petit Casino, des amis de Fakir et de Là-bas si j’y suis sont devenus actionnaires – et ils ont participé, ce jeudi, à leur première assemblée générale. Mais plutôt que le débat, Jean-Charles Naouri, le PDG de Casino, a préféré nous envoyer ses gros bras.

http://www.fakirpresse.info/casino-les-gros-bras-plutot-que-le-debat

http://www.fakirpresse.info/le-groupe-casino-tremble-devant-fakir-et-reclame-75-000-eur

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