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Chloroquine : ce sont les "anti-Raoult" qui mélangent science et politique

En interdisant toute prescription d’hydroxychloroquine non seulement aux médecins généralistes (interdiction datant de mars sous l’impulsion du Ministère de la Santé) mais aussi désormais aux hôpitaux (fin mai), Olivier Véran, ministre de la Santé, met un coup d’arrêt à l’une des polémiques scientifiques les plus intéressantes de ces dernières années et éclaire d’un jour nouveau ce qu’on a coutume d’appeler le « mélange des genres entre science et politique » (à la fois chez les complotistes qui relativisent à l’extrême la progression des connaissances scientifiques et chez les « scientistes » naïfs qui se croient à l’abri de tout parasitage politique en histoire des sciences).

Que l’hydroxychloroquine soit toxique ou au contraire bénéfique, cette interdiction n’a que peu d’intérêt du point de vue thérapeutique puisque la pandémie du COVID-19 est maintenant largement derrière nous. Elle a par contre l’intérêt, plus qu’urgent pour Véran et Macron, de stopper d’autorité toute recherche prospective sur ses effets... de siffler la « fin de partie » alors même que la tonitruante étude Discovery, qui devait tester sur le temps long l’effet du traitement « marseillais », piétine (et ne donnera sans doute, du coup, aucun résultat dans les prochains mois).

La prohibition du médicament en France trouverait sa justification dans les résultats jugés inquiétants d’une étude toute récente parue dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet. Cette étude a fait l’effet d’une véritable bombe médiatique s’imposant à tous les contradicteurs qualifiés ou non sur la question, pour deux raisons aussi irrecevables l’une que l’autre.

La première est qu’elle est publiée par The Lancet. Elle compte effectivement parmi les revues scientifiques les plus reconnues et on s’accorde à dire que les conditions de publication y sont particulièrement drastiques. Pour autant, si l’on a accepté de taxer de charlatan du jour au lendemain l’un des plus grands sinon le plus grand virologue au monde, Didier Raoult, malgré le prestige indiscutable dont il bénéficiait jusqu’en février de cette année, pourquoi accepter aveuglément les conclusions de l’étude au seul motif qu’elle est publiée par une revue « reconnue internationalement » ? N’est-ce pas plutôt là ce qu’on appelle un « argument d’autorité » (c’est-à-dire tout le contraire d’une démarche scientifique justement) ?

The Lancet, argument d’autorité qui se prend les pieds dans le tapis

D’ailleurs la revue The Lancet est-elle si impartiale que cela sur le plan scientifique ? En tout cas son célèbre directeur Richard Horton clame depuis fort longtemps l’extrême « légèreté » des études médicales publiées dans les revues prestigieuses, en suggérant des conflits d’intérêt évidents avec les laboratoires pharmaceutiques (1). La revue a sans aucun doute défendu la bonne cause récemment en conduisant la fronde contre le gouvernement britannique sur la gestion de la crise sanitaire... mais cette lutte n’avait-elle pas justement, de fait, une dimension politique ? Dimension que les pourfendeurs anti-Raoult n’ont cessé de nier en proclamant contre les « vulgaires complotistes » que la science est invulnérable, étanche aux intérêts économiques et politiques du moment.

Sévère démenti d’Horton en personne : « Certaines des grandes avancées, comme le mouvement sanitaire du XIXe siècle et la naissance du NHS, n’étaient pas des réalisations techniques mais des luttes politiques. L’idée que vous pouvez retirer la politique de la médecine ou de la santé est historiquement ignorante. » (Horton, The Lancet, avril 2020). N’est-ce pas verser dans l’idéalisme le plus naïf que de croire The Lancet seul rempart, parmi toutes les revues scientifiques, contre de tels parasitages ? Ou qu’il est impossible justement qu’on ait utilisé le prestige justement de cette revue pour faire passer un argument d’autorité se substituant à toute contradiction réellement scientifique ?

La deuxième tient dans les termes mêmes de l’étude. Car après quelques jours de « sidération », vu le sursaut d’arrogance des médias contre l’IHU de Marseille après la publication du Lancet et la demande par Véran d’interdire purement et simplement le traitement, des voix de plus en plus nombreuses pointent maintenant l’incroyable partialité des arguments et la médiocrité de la méthode utilisée pour les formuler.

Nous n’entrerons pas dans les détails concernant la partialité des quatre auteurs de l’étude qui, faute d’être eux-mêmes infectiologues (ils sont cardiologues et n’ont présenté que des suites statistiques sans jamais avoir vu passer un seul patient concret), ont par ailleurs des conflits d’intérêts (2) plus qu’évidents avec les grandes firmes pharmaceutiques notamment étasuniennes (dont Gilead qui veut passer en force son Redemsivir contre la vieille hydroxychloroquine, médicament générique « repositionné » et sans intérêt financier). Une précision : Conflit d’intérêt ne veut pas dire complot... Même le directeur du Lancet le reconnaît !

96 000 patients, avec une disproportion hallucinante entre le groupe témoin gigantesque et le groupe ayant reçu l’hydroxychloroquine HCQ en biothérapie avec l’azithromycine (AZI), traitement préconisé à Marseille, addition de listes de patients sur plusieurs continents avec une hétérogénéité déconcertante pour une étude dite « sérieuse » et une obscurité plus que suspecte sur les causes précises de mortalité, les doses prescrites (fortes, faibles, modulées), etc. A ce jour (et ce n’est qu’un début), de nombreuses réactions se sont exprimées contre l’étude, à Marseille évidemment, mais aussi partout dans le monde. Le professeur Philippe Frogel, du CHU de Lille et l’Imperial College de Londres, voix reconnue dans le monde scientifique, indique : « J’ai d’abord beaucoup hésité à réagir parce que je ne veux pas qu’on dise que je suis pro-Raout. On ne peut rien dire : on est forcément soit pro, soit anti. Mais l’article du Lancet pose de gros problèmes. Les données sont trop bizarres, pas fiables. On ne sait même exactement d’où elles viennent comment ils se les sont procurées. Du coup, les conclusions ne peuvent pas être fiables. Le Guardian a bien vu tous ces problèmes. Cet article est une merde en grande partie fabriquée par une firme inconnue qui voulait se faire de la pub. » (France 3 Région Hauts de France, 28 mai 2020). Les chiffres fournis pour la seule partie des cas d’origine australienne sont effectivement faux : ce sont les médecins australiens ayant produit les cohortes en question qui le dénoncent à présent... C’est ce qu’on appelle un « fake » (un faux) (3)... et s’il avait été le fait de l’équipe Raoult, il aurait fait le tour de la planète médiatique en quelques minutes.

L’étude est également critiquée, chiffres à l’appui, par des médecins praticiens dans d’autres pays du monde, notamment au Maroc et en Algérie (4), deux des très nombreux pays qui, curieusement « recommandent » (plus qu’autorisent) comme la Chine, le traitement à la chloroquine. Evidemment, les amateurs de publications anglo-saxonnes le supposeront : dès lors que les critiques proviennent d’Afrique ou d’Asie, elles sont de « moindre qualité » ou ne sont tout simplement pas « sérieuses ».

Or nous pourrions avec plus de prudence juger, puisque tout est au final une affaire de confiance, sauf à jouer dans la cour des plus éminents virologues eux-mêmes, que moins le pays sert les intérêts économiques impérialistes (au premier rang desquels les colossaux intérêts des firmes pharmaceutiques privées), plus le point de vue de ses chercheurs sera tendanciellement impartial. Une telle confiance, hérétique de notre point de vue « occidental », pouvait encore être jugée abusive à l’époque où ces pays du « Sud » étaient « sous-développés » y compris sur le plan des techniques et de la recherche fondamentale... mais à l’heure où la Chine est désormais le leader mondial dans le domaine, et exporte dans l’hémisphère sud tant de savoir-faire, pourquoi persister dans un tel mépris, dans une telle arrogance post-coloniale... si ce n’est pour des raisons politiques, voire racistes ? D’ailleurs le professeur Raoult est le premier à reconnaître que l’élite de la recherche mondiale en épidémiologie est asiatique (Interview de mai 2020 sur LCI par David Pujadas) (5).

Qui a tué ? La chloroquine ou la pénurie de tout en Occident ?

Imaginons simplement que cette molécule anodine, l’hydroxychloroquine (dont les effets secondaires sont d’ailleurs moins importants que la chloroquine elle-même, soit dit en passant) ait un effet positif, comme l’affirment de nombreuses études (nous verrons plus loin quoi penser du débat sur les études contradictoires à ce sujet). Peut-on un instant imaginer que le gouvernement actuel, après les « crimes de haute trahison » que représentent le démantèlement de l’hôpital public, l’incapacité à gêner les pénuries de matériel médical, de masques, d’intubateurs, etc. dont ils sont assurément responsables, s’en tire à bon compte au dessus des milliers de morts français, lui qui a déclassé la chloroquine en février sans aucune explication claire, interdit sa prescription aux médecins généralistes en mars (contre la vague d’espoir suscitée en France par le traitement marseillais au plus fort de l’épidémie, au motif qu’on ne sait pas s’il agit positivement sur le COVID !) (6), puis interdit finalement aux hôpitaux eux-mêmes en mai (pour stopper toute étude ultérieure de long terme susceptible de démontrer son effet) ?

Silence gêné des « anti-Raoult »... Effectivement le caractère très politique de la campagne antiHCQ est enfin démasquée par la décision ultime de Véran lui-même, qui sonne comme un aveu de faiblesse au fond. Et on peut espérer qu’il se soit du même coup pris les pieds dans le tapis pour les prochains jours ou les prochains mois.

Mais la vraie question, aujourd’hui, pour quelqu’un qui s’intéresse de près à « l’affaire de la chloroquine » depuis plus de deux mois (et c’est, il faut le dire, une affaire passionnante sur le plan scientifique et intellectuel), c’est la raison pour laquelle l’interdiction pure et simple du médicament par décret en France, émanant du ministère, soit relativement passée dans l’opinion publique comme une lettre à la poste. Que les médias aient relayé sans lire ni comprendre les enjeux cette étude du Lancet puis la prohibition finale de Véran, c’est logique : ils sont fait pour cela et propagent sans surprise une propagande. Mais il a fallu longuement préparer cette opinion pour mettre un terme à un tel débat épineux.

Cette préparation psychologique est passée par plusieurs étapes : 1) la diffamation de plus en plus sévère contre Didier Raoult et ses « partisans » (avec des nuances comme toujours, liées à la popularité du personnage), 2) la propagande sur la toxicité de la chloroquine et l’occultation du contexte mondial, de la diversité de pratiques médicales : L’affaire Raoult cache jusqu’à un certain point une affaire « chinoise », qu’il faudra bien démasquer tôt ou tard. Il s’agit ici, nous le verrons plus loin, de la question du marché des nouvelles molécules contre celui du repositionning qui se pratique beaucoup au Sud et notamment en Chine et à Cuba, et pas seulement par manque de moyens.

La théorie du « charlatan » incompétent

1) Commençons donc par Didier Raoult et le pogrom dont il est actuellement la victime (consentante d’une certaine façon). Inutile de rappeler les innombrables titres qui font de lui, même ses détracteurs le reconnaissent, le virologue le plus récompensé, le plus reconnu de l’époque à l’échelle internationale. Se pourrait-il qu’un tel personnage puisse virer charlatan ? Oui, cela se pourrait en effet, ce n’est pas impossible : on a bien vu récemment le prix Nobel de médecine Luc Montagnier, découvreur du VIH, déclarer que le COVID-19 est un virus de synthèse sciemment fabriqué comme arme biologique par la Chine !

Mais le cas de Didier Raoult est sans doute tout à fait différent : il fait partie du sérail, et il a publié partout ces dernières années sans contestation sur le fond.

En réalité faut reprendre le fil de l’histoire des trois derniers mois pour saisir les raisons complexes pour lesquelles Raoult a fait l’objet d’un tel traitement médiatique et politique.

Ce n’est pas lui en effet, mais les laboratoires chinois, qui ont, au départ, proposé la chloroquine (parmi trois ou quatre autres molécules) comme traitement antiviral d’urgence au début de la pandémie, faute de vaccin. La chloroquine a en effet de très bons effets contre le COVID-19 sur des cellules in vitro. Evidemment d’une expérience in vitro à un véritable essai thérapeutique à grande échelle, il y a plus qu’un simple pas. Mais puisque Didier Raoult a commencé par traiter ses patients marseillais avec un traitement reformulé (7), sur la base de telles propositions, ses premiers résultats ont été rapidement prépubliés pour des raisons d’urgence que tout le monde peut comprendre. L’étude portait sur un très petit nombre de cas, forcément, mais comportait un groupe témoin non traité à l’HCQ. Plus tard, avec une cohorte plus nombreuse et des résultats visiblement positifs, l’IHU a porté à la connaissance des pairs une étude rétrospective... sans groupe témoin.

A partir de là, la polémique a commencé à s’enfler sur des questions de pure méthode. Nombre de contradicteurs (en général des personnes ayant un bagage scientifique mais pas dans le domaine médical où les expérimentations sont bien plus complexes que dans une simple expérience de SVT) sont venus accuser Didier Raoult et son équipe d’incompétence. Ce laboratoire ne saurait pas ce qu’est un groupe témoin ! Soit ces marseillais sont ignorants des rudiments de la science expérimentale, soit ce sont des charlatans qui veulent à tout prix vendre du plaquénil (nom du médicament contenant de l’HCQ) !

Dans « l’autre camp » il y a eu évidemment des réactions démesurées qui ont versé, consciemment ou non, dans le « populisme scientifique ». Quel cadeau pour les donneurs de leçons (de SVT) anti-Raoult ! Bien sur, derrière Raoult, on a stigmatisé pas mal de gens : des complotistes pensant que le virus a été créé volontairement, des internautes fascistes en mal de polémique « anti-système », des « gilets jaunes » avides de tout ce qui peut mettre Macron en difficulté (et on les comprend !), des supporters de l’OM anti-parigos, etc. etc. Du beau monde que les formalistes anti-Raoult ont tôt fait de démasquer comme des « ignorants » à qui on pouvait faire la leçon avec suffisance et mépris.

L’attitude de Didier Raoult lui-même n’a sans doute rien arrangé : Dès ses premières communications, pensant trouver un remède incontestable avec cette bithérapie peu coûteuse, il a montré à l’égard de ses pairs un mépris qui a braqué toute la profession. C’est évident, et c’était maladroit. S’en est suivie une rivalité entre élite parisienne et fronde marseillaise assez classique dans le débat franco-français, qui a servi de base à une lutte antichloroquine bien plus profonde et bien plus chargée d’enjeux, car nombre des chercheurs français (et anglo-saxons, en particulier américains, pays de Gilead promoteur du redemsivir) n’ont pas eu de mal à choisir leur « camp » dans ce conflit d’égos.

Mais ce sont là des travers assez normaux, qui peuvent rendre Raoult insupportable sur le plan humain, mais aucunement le disqualifier sur le plan scientifique.

On a dit de lui qu’il est réactionnaire, climato-sceptique, farfelu, imbu de lui-même. Tout cela est sans doute vrai... mais c’est précisément une raison pour montrer, quand on défend une certaine idée de la science, qu’on ne confond pas l’homme et le savant (pour reprendre une injonction récente pour un autre contexte !). Disqualifier Raoult parce qu’il parle à tort et à travers, c’est adopter précisément une position partiale et anti-scientifique. Le simple fait de taxer un savant de « néo-lyssenkisme » peut dans cette logique faire l’économie d’une démonstration rigoureuse pour ridiculiser sans effort un adversaire (et ce fut le cas de Raoult ! (8)). Si le célèbre Luc Montagnier a versé dans le complotisme (à qui on a d’ailleurs tendu le micro du coup, puisque c’était contre la Chine), est-ce pour autant une preuve que le VIH n’existe pas ?

Prendre à son compte les arguments anti-Raoult parce qu’il est « imbuvable » et qu’il parle à tort et à travers, ce n’est pas raisonner scientifiquement, c’est adopter une posture pseudo-scientifique facile, « du coté du manche », en pensant naïvement que la lutte entre erreur et vérité en histoire des sciences se résume à opposer des sages, des faux-prudents en blouse blanche et des méchants charlatans anti-science. C’est en terme classique ce qu’on appelle du scientisme ou du « positivisme » (la croyance en une science impénétrable et invulnérable, sans conflits d’intérêts, et disant toujours le vrai pour peu que la « méthode » soit bonne), et en terme plus « soviétique » ce qu’on appelait jadis du « formalisme » (cacher une position politique derrière de simples critiques formelles ou méthodologiques). En croyant fustiger les basses croyances, les gourous, le « populisme scientifique » qui voudrait qu’on vote les prescriptions à la majorité, les « remèdes miracles » et les charlatans, les « gardiens » de la science pure sont tombés dans le même panneau, mais, d’une certaine façon, pour eux qui pensent donner des leçons, c’est sans doute plus grave...

Le « formalisme » : cacher une position politique derrière une critique sur la méthode

2) L’absence de groupe témoin dans la deuxième étude marseillaise a fait clairement jaser. En effet ce fut l’heure de la confrontation entre « pratique de l’urgence » (et d’une certaine façon de l’éthique : faut-il risquer l’issue fatale pour une partie des patients alors que le traitement semble fonctionner ?), science empirique, tâtonnante, instinctive même peut être, et science rigoureuse, de long terme, indiscutable...

Comment les donneurs de leçons ont-ils pu imaginer un seul instant que l’absence d’un bras témoin dans l’étude marseillaise de mars pouvait relever d’une « incompétence », d’une ignorance ? Quelle arrogance ! Evidemment, de prime abord l’argument est entendable, mais l’humilité ne nous impose t-elle pas quelques doutes ? Peut-être ont-ils des raisons pour n’avoir pas fait de bras témoin, raisons qui peuvent m’échapper, puisque je ne suis ni médecin ni épidémiologiste ? Autre argument de la même trempe : pourquoi avoir retiré de la cohorte deux ou trois cas en cours de traitement ? N’est ce pas une façon de truquer les résultats ? Question épineuse : on peut tout de même soupçonner qu’un patient subissant les effets secondaires de l’HCQ pour des raisons ponctuelles a le droit de survivre au traitement par une modulation... qui le retire de fait de l’étude.

Où en est-on aujourd’hui ? C’est finalement assez simple : Sur la vingtaine d’études liées à la chloroquine réalisées dans le monde depuis trois mois, celle de Raoult n’est pas la seule à ne pas comporter de groupe témoin. Sept autres études n’en ont pas non plus (françaises, chinoises et brésilienne), et certaines d’entre elles ont été mises en avant parce que montrant une absence de résultats pour l’HCQ ! Sur cette même vingtaine d’études, quatre seulement ont été « randomisées » (et une seule en double aveugle) (9) ! Est-ce un complot mondial de l’incompétence ? Curieusement les formalistes n’en disent plus rien aujourd’hui, tant la question du temps s’impose désormais à tous : Il est tout simplement impossible de mener à terme une étude finalisée dans les délais imposés pour le traitement d’une telle pandémie. Et il a bien fallu, même en France pour les cas les plus graves en réanimation, des traitements pour les patients, et la chloroquine en faisait curieusement partie jusqu’à mai. Pour le reste du monde c’est encore plus clair : une moitié des pays étrangers, sans doute les plus incompétents nous dira t-on, a proposé la chloroquine parmi les traitements possibles contre le COVID-19 sur la base des premières pistes formulées par les labos chinois, et n’ont pas changé aujourd’hui...

Trois grands facteurs expliquent les difficultés méthodologiques extrêmes et les rebondissement innombrables de l’affaire depuis trois mois : 1) l’urgence se heurtant à la nécessité de connaître (à long terme) l’innocuité du traitement (la fameuse question du rapport bénéfice-risque bien connu des médecins), 2) la méthode la plus susceptible de « convaincre les politiques », 3) la question du « consensus par les pairs » et l’opposition entre les « élites » et les « praticiens ».

Personne n’attendait un « remède miracle »

1) La chloroquine est l’un des médicaments les plus classiques qui soient. C’est un antipaludéen, connu pour ses effets de modulation immunitaire (qui explique qu’on l’utilise également contre le lupus par exemple, maladie auto-immune qui n’a rien à voir avec le paludisme). Des effets secondaires et des contre-indications, ce médicament en a évidemment (comme le paracétamol et tous les autres) : c’est la raison pour laquelle, comme toute prescription, elle doit se faire par prescription médicale et jamais par automédication (mauvaise habitude des pays où l’on a détruit le système de santé publique). A Marseille, comme on peut l’imaginer partout ailleurs, tous les patients qui ont bénéficié du traitement ont subi un ECG pour éviter des contre-indications. Rien de tout cela n’est nouveau, et on a largement rappelé à quel point ce médicament a été prescrit à des milliards d’humains depuis un siècle (notamment parce que le paludisme est la maladie qui tue encore le plus à l’échelle de l’humanité). Qu’il y ait donc des problèmes de toxicité, ce n’est pas nouveau. De là à affirmer que la chloroquine tue, il y a un gouffre...

Les cas de toxicité voire de mortalité peuvent donc apparaître dans les études publiées, à plus forte raison dans les cas, trop nombreux, où ce n’est pas le traitement marseillais qui est testé (même si on le suggère à tort) mais l’administration à très hautes doses d’HCQ à des patients âgés et/ou en réanimation avec comorbidités possibles. Ce n’est pas par incompétence, ou par accointance avec le groupe privé Sanofi qui produit le plaquénil, que plusieurs pays recommandent la chloroquine : au mieux il est efficace, au pire, il fonctionnera comme un placebo, une fois soustraits les patients qui ne le supporteraient pas. C’est du moins ce qu’on pouvait supposer au départ (10).

Pourquoi croire de bonne foi à son efficacité ? D’une part, la Chine l’a recommandée sur la base de résultats in vitro, et a confirmé son efficacité par plusieurs études donnant des résultats prometteurs (sauf l’une qui donne une inefficacité et une certaine toxicité, mais pour une posologie forte sur patients gravement atteints). D’autre part, la revue The Lancet l’avait confirmé en 2003, ce qu’on a contesté pourtant ces derniers mois, l’hydroxychloroquine est un bon antiviral (11).

Pour mener une véritable étude, rien ne vaut une randomisation en double aveugle, mais il faut un échantillon « suffisant » pour une étude prospective (et non rétrospective), ce qui se heurte à un double écueil : trop tôt, l’échantillon n’est pas encore suffisant, trop tard, il n’y a plus assez de cas non plus pour tester (cause de la faillite annoncée de Discovery, faillite qui a peut être motivé aujourd’hui un « dernier mot » plus expéditif contre l’HCQ par prohibition pure et simple de la part du ministère). Dans une situation d’urgence, les choses ne se passent pas comme on le voudrait et la mise au point d’un groupe témoin (au-delà de la seule question éthique qu’on élude un peu rapidement) suppose une homogénéité entre les deux cohortes (si un patient est diabétique d’un coté, il en faut un de l’autre, il faut autant d’hommes que de femmes, de classes d’âge, etc.).

C’est tout bonnement l’ignorance du contexte inédit en mars dernier qui a permis de jeter hâtivement le discrédit sur Didier Raoult – avant que tous ses « pairs » ne fassent finalement pareil : aucun n’ayant réellement testé le protocole en question-. Dans le tableau en fin d’article, aucune étude ne peut se targuer de respecter le mode opératoire « classique ».

Cette « science de guerre », celle de l’urgence, a évidemment des précédents dans l’histoire. Dans la période d’après guerre en Union Soviétique, là où contrairement à ce qu’on pourrait penser à première vue, on ne mélangeait pas science et politique (sans pouvoir malgré tout faire l’économie du conflit entre les deux), des impératifs vitaux et immédiats guidaient les décisions politiques, concernant la production agricole : à l’époque les agronomes « généticiens » voulaient une expérimentation, patiente, implacable et conforme à la théorie « classique » pendant que des empiristes (par ailleurs très contestables sur le plan théorique, c’est vrai) donnaient des résultats immédiats pour augmenter la production agricole du pays et ainsi endiguer les famines chroniques, sur la base d’une relative « hérédité des caractères acquis » (théoriquement impossible à comprendre à l’époque puisqu’on y est parvenu au XXIe siècle seulement avec l’épigénétique). En Occident, on a effectivement disqualifié, avec beaucoup de moquerie (et d’anticommunisme), les « mitchouriniens » (qui avaient effectivement tort de rejeter dogmatiquement la génétique théorique, ne s’opposant qu’en apparence à ce qu’ils avaient mis au point) au prétexte que des expériences témoin manquaient ou que les résultats relevaient de la charlatanerie, des truquages de chiffres et finalement d’une opposition arbitraire entre « science prolétarienne et science bourgeoise ». Comme souvent, les attaques valaient également pour leurs auteurs occidentaux, mais de façon plus subtile puisqu’il a fallu attendre un demi-siècle avant de le démontrer (12).

Chercher ou simplifier pour convaincre les politiques ?

2) Finalement la randomisation en double aveugle pourrait être une méthode décisive de la recherche fondamentale sur le temps long, compromis entre les exigences d’objectivité, l’aspect juridique des prescriptions médicales pour des populations extrêmement hétérogènes (du point de vue de la réaction de chacun à tel médicament) et des médicaments à effets eux-mêmes complexes (contre-indications, posologies, etc.). On peut imaginer que pour lancer le dialogue entre pairs, entre initiés (autrement dit entre personnes largement débordés par la très large polémique qui a surgi ces derniers mois !), les préprint, études rétrospectives, observationnelles, soient des supports adaptés, rapides, pertinents à l’instant t. C’est la raison pour laquelle il est absurde de les critiquer comme s’il s’agissait de recherche fondamentale en prenant des postures de sachant donneur de leçon.

Par ailleurs il est clair que l’Evidence Based Practice (EBP, méthode impliquant la randomisation en double aveugle), mise au point assez récente, apparaît comme une forme d’argumentation claire destinée à convaincre du bien fondé d’une conclusion médicale en direction des preneurs de décisions politiques. Sur quelle autre base un politique qui ne comprend rien à la médecine pourrait-il décider de laisser un médicament entrer sur le « marché », de l’en retirer, d’autoriser ou non tel ou tel type de traitement ? Mais est-ce vraiment dans cette cour que jouait l’équipe du professeur Raoult au départ, avant le pic mortel de la pandémie ?

Dirons-nous par exemple qu’un Pasteur, qui inocula ses premiers vaccins à des garçons sans certitude du résultat, sans « EBP », qu’un Koch qui chercha à tout prix à répandre sa « tuberculine » qui fonctionnait sur les animaux mais malheureusement pas sur l’homme, sont des charlatans ou des ignorants ? Ce sont pourtant, malgré les aléas de leurs recherches, malgré leurs égos surdimentionnés, leurs idées parfois contestables (Pasteur était un nationaliste germanophobe, il s’opposait au darwinisme, etc.), ce qu’on appelle aujourd’hui des « génies » de la science, qui ont révolutionné leur discipline. Et on peut même dire qu’ils ont parfois forgé leur carrière malgré l’hostilité générale de leurs « pairs ». Evidemment Didier Raoult n’est pas Pasteur, mais il peut être utile de tenir compte de l’histoire des sciences pour juger des polémiques actuelles, souvent hâtivement simplifiées.

On comprend bien sûr l’importance d’une décision la plus objective possible dans un champ aussi complexe que la médecine. Mais dans ce cas, pourquoi Véran finit-il par fonder sa décision de prohiber totalement l’HCQ sur l’étude « foireuse » du Lancet qui ne respecte en rien l’EBP ? Car enfin, il faut être précis et regarder de près l’ensemble des études menées sur la chloroquine ces derniers mois dans le monde, quelque soient les critiques qu’on peut leur faire [voir le tableau en fin d’article] pour se forger une première opinion : C’est du moins ce qui a été fait à l’étranger.

Il est faux de dire que « la plupart des études menées jusque là » plaident pour une inefficacité (voire d’une toxicité !) du médicament. D’abord, très peu de ces études concernent réellement le traitement promu par l’IHU de Marseille (soit il s’agit de chloroquine et non d’hydroxychloroquine, soit il n’y a pas de bithérapie avec AZI, soit les doses sont extrêmes, soit les patients sont arrivés aux derniers stades de la maladie (quand il n’y a plus de charge virale et que l’antiviral devient inutile). A l’heure qu’il est, puisqu’il faut une base concrète pour réfléchir, sur le tableau en fin d’article (13), les cinq études (parmi les vingt disponibles) qui correspondent au traitement marseillais donnent des résultats encourageants. Parmi eux, une étude est chinoise et l’autre brésilienne. D’autres études plus éloignées du traitement marseillais sont également positives, remarquons-le également.

Le crime de Raoult : Faire du « repositioning » (repositionnement) comme en Chine, au Kerala, à Cuba...

3) Ce qu’on oublie plus volontiers dans cette pratique fondée sur l’expérience (« Evidence Based Practice ») (EBP) c’est la question de la validation par les pairs. Insistons : Evidemment, sans une telle précaution, tout est possible. Il suffit de publier une étude pour qu’elle jouisse immédiatement d’une reconnaissance, malgré les failles qu’elle comporte immanquablement. Il faut donc, bien sûr, une évaluation par les pairs. Mais dans le même temps, cette évaluation s’expose à des biais encore plus nombreux... surtout quand un croyance naïve et positiviste dans le progrès continu de la connaissance nous empêche d’imaginer à ce niveau des conflits d’intérêts entre savants (par hostilité humaine, par xénophobie, par financements ou pressions occultes).

Qui sont les « pairs » ? Des laboratoires de tous les pays du monde, des laboratoires financés par des intérêts économiques privés, ou par des Etats aux intérêts politiques potentiellement en contradiction les uns avec les autres (et donc pas forcément plus neutres que les firmes privées)... Bref, avec un recul, on comprend que la condition sine qua non d’une « objectivité » scientifique (la confirmation large des résultats d’une étude, sa reproductibilité, etc.) est dans le même temps la possibilité d’une subjectivité dès lors que les « pairs » s’opposent pour d’autres raisons que la « science pure » : des querelles d’égos d’abord (et celui de Didier Raoult est sans doute énorme, comme beaucoup de savants qui jouent leur réputation, leur carrière à ce petit jeu, d’où le suivisme de beaucoup), des contradictions économiques (entre groupes pharmaceutiques (14)) et politiques (en particulier entre la Chine, locomotive de l’économie mondiale aujourd’hui, et les EU et l’UE, impérialismes enragés par leur déclin).

Il y a clairement, depuis le début de cette affaire, au-delà des intérêts strictement économiques (que les complotistes résument à « Big Pharma »), mais aussi des intérêts stratégiques et politiques. C’est ce que ne cesse de répéter Didier Raoult concernant la Chine et les enjeux du marché pharmaceutique mondial : « Des phénomènes considérables sont en train de se mettre en place. Le premier, c’est le changement du centre de l’innovation et de la puissance technologique, qui est parti en extrême orient. C’est eux qui ont toute la manufacture... Il y a un basculement qui pour moi n’est comparable qu’avec ce qui s’est passé à la Renaissance en Europe. »

Le deuxième, qui est une chose extrêmement troublante et intéressante, c’est que depuis un siècle et demi, notre civilisation avance avec l’idée du progrès, que dans ce progrès il y a l’augmentation fantastique de l’espérance de vie qui a été multipliée par deux, et que cette époque est révolue. On va plafonner à 85 ans mais on ne vivra pas 120 ans. Quelque chose est extraordinaire : l’espérance de vie au Kerala [Etat communiste de la fédération indienne – ndla] est la même que celle dans le nord de la France, l’espérance de vie à Cuba est supérieure à celle des États-Unis, et la mortalité par le COVID a été plus importante dans les pays riches que dans les pays pauvres. Ce qui devrait nous interroger fortement.

Tous ces gens qui vivent sans aucun des médicaments que l’on a inventés depuis vingt ans et qui coûtent 80% du coût des médicaments, arrivent à une espérance de vie qui est la même que la nôtre. On peut se poser des questions sur le modèle que nous avons.

Tous nos protocoles thérapeutiques sont fait avec des médicaments génériques ici [à l’IHU de Marseille, sur ce modèle prévalant dans les pays du Sud – ndla]. Ça veut dire qu’ils ont tous plus de vingt ans. Donc il y a un changement de modèle de pensée. Nous avons un capital de molécules que nous devons utiliser au mieux et parfois dans des indications que nous n’avions pas avant. Cela nécessite un changement de modèle économique très profond, parce que notre système est un système de type libéral et capitaliste. Comment faire de l’argent avec des molécules qui ne sont plus protégées par les brevets ? » (Entretien sur LCI, mai 2020)

La pandémie actuelle vient de mettre à jour une contradiction mortelle entre l’axe des impérialismes en déclin, au centre duquel nous sommes, sévèrement blessé par les conséquences sanitaires dues à la destruction de nos services publics de santé par une bourgeoisie prédatrice assoiffée de profit... et l’axe multipolaire des pays porteurs d’un nouveau modèle, plus souverain, plus coopératif, inspiré par des politiques encore largement publiques et pilotées, planifiées par les Etats, et dont l’avant-garde est très clairement chinoise.

Dans ce contexte de « crise sanitaire dans la crise économique » mondiale (celle du capitalisme libéral en ce début de siècle) s’ajoute même une crise scientifique, dans laquelle, comme un épiphénomène, s’inscrit l’affaire Raoult.

Bien sur, personne n’a encore « prouvé » l’efficacité de l’HCQ/AZI, et, admettons-le, peut être n’existe-t-elle pas au final. Cependant les conflits, excommunications, disqualifications sur cette affaire n’ont pas été justifiées par une saine « prudence » (comme nous espérons l’avoir démontré plus haut) mais bien par des a priori anti-chinois et pro-américains ou pro-français, qu’on le veuille ou non. Beaucoup ont vu dans l’affaire Raoult l’opposition entre l’élite éclairée non partisane et un « ramassis de supporters chauvins » pro-Raoult. En réalité, le chauvinisme existe bel et bien... mais dans l’autre camp : Raoult n’étant qu’un élément du jeu dans l’immense puzzle des pays prescrivant la chloroquine, avec ou sans lui, tandis que la prohibition de l’HCQ est le fait d’un seul pays au monde : la France ! Prendre parti pour une telle interdiction venant d’en haut, décision incontestablement politique, c’est cela, le chauvinisme, le sentiment de « supériorité » tout occidental, mâtiné de sinophobie et de mépris semi-colonial (pour les pays du Maghreb et d’ailleurs qui le recommandent).

Le progrès scientifique grâce et non malgré les polémiques

Ne sortons pas d’une telle « affaire » avec un mauvais relativisme. Certes, il y a dans les polémiques qui peuvent surgir en science (c’est loin – on le sait – d’être la seule en histoire des sciences !) un parasitage très nuisible à la recherche scientifique, à la construction des connaissances humaines. Mais il faut regarder ces conflits de plus haut car, finalement, de tous les conflits antérieurs, aucun n’a vraiment réussi à « bloquer » la machine à connaître. Au contraire, on pourrait presque dire que les conflits en sont le principal moteur, en même temps que le frein potentiel. La possibilité d’une « hérédité des caractères acquis » par exemple, dans un autre domaine, qui était comme nous l’avons dit plus haut totalement proscrite en Occident pendant un demi-siècle pour des raisons d’ordre politique et idéologique, a resurgi des dernières années non pas grâce à des adorateurs posthumes de la science soviétique, mais bien par les généticiens eux-mêmes, une fois la contradiction Est-Ouest dépassée (malheureusement par la désintégration de l’URSS).

Mais au-delà de ces « mauvaises polémiques », pour caricaturer un peu, c’est sans doute la « confrontation des mauvaises fois » de part et d’autre de la barricade d’une vérité à percer, qui garantit le mieux sa validité, qui garantit qu’aucune zone d’ombre ne subsiste dans ce qu’on vient d’énoncer (puisqu’immédiatement pointée du doigt par ceux qui s’opposent à une « connaissance » nouvelle gênant le paradigme général, le « consensus par les pairs »).

Evidemment dans l’histoire du marxisme, on sait depuis Marx et Engels à quel point le mode de production peut freiner, conditionner, orienter la recherche scientifique pour garantir ses propres intérêts, et on pourrait facilement en conclure avec peu de foi dans le matérialisme (comme ce fut le cas d’un Bogdanov ou plus récemment d’un Lyssenko) qu’il existe une vérité pour les bourgeois et une autre pour les prolétaires, que la science se vote à main levé.

Mais il semble qu’au contraire, la grandeur de la science est de progresser « malgré » tous ces biais, sur le temps long, et parfois à cause même de ces biais, de ces contradictions entre chercheurs. Il faut de la saine polémique en science, et personne ne peut promouvoir une science faite de chercheurs paisibles ne croyant en rien, changeant d’idées indépendamment de leurs vies, de leurs sentiments, de leurs partis pris... car de cette polémique, de cette lutte entre paradigmes, les connaissances sortent toujours renforcées sur le long terme. C’est précisément sur ce point qu’on peut mesurer la capacité d’un scientifique à faire la part des choses entre ses a priori personnels et les positions matérielles, concrètes qui s’opposent devant nous.

Un matérialiste conséquent ne juge jamais les faits à l’aune de ce qu’en pensent leurs découvreurs. C’est ainsi que Lénine parlait dans Matérialisme et empiriocriticisme de « matérialisme spontané des savants ». Didier Raoult est sans doute climato-sceptique, arrogant, impulsif, voire « post-moderne » dans sa façon appréhender le réel. Il pourrait même émarger au RN, rien n’y ferait : son traitement n’en sera pas disqualifié pour autant.

1. « Le cas contre la science est simple : une grande partie de la littérature scientifique, peut-être la moitié, est tout simplement fausse. Contenant des études avec de petits échantillons, aux effets minimes, aux analyses exploratoires invalides, et avec des conflits d’intérêts évidents, avec l’obsession de suivre des tendances à la mode d’importance douteuse, la science a pris un virage vers l’obscurantisme. En pratique de mauvaises méthodes donnent des résultats. » Richard Horton, patron du prestigieux Lancet, avril 2015 (éditorial du Lancet).

2. Lire à ce sujet l’excellent article de Laurent Mucchielli dans Mediapart

3. « Ainsi que le quotidien anglais The Gardian le révélait le 28 mai (grâce à l’enquête de ses correspondants australiens), les données de l’article du Lancet concernant l’Australie sont tout simplement fausses. Les auteurs de l’article prétendent avoir analysé 609 dossiers de malades de la Covid dans les hôpitaux australiens et y avoir trouvé 73 décès au 21 avril. Or la base de données mondiale constituée par l’Université Johns Hopkinsdepuis le début de la crise n’en comptait que 67 à cette date. Pire : les instances sanitaires australiennes, tant fédérales que locales, ont indiqué aux journalistes qui les ont interrogés, qu’elles n’avaient pas communiqué de données aux auteurs de l’article du Lancet. Enfin, au grand hôpital Alfred Health de Melbourne, le Dr Allen Cheng, épidémiologiste et médecin spécialiste des maladies infectieuses, a déclaré aux journalistes n’avoir jamais entendu parler de la société Surgisphere censée avoir recueilli ces données hospitalières. » (L. Mucchielli)

4. « La première est le fait qu’ils ne peuvent associer la mortalité au traitement car ils n’ont pas d’autres informations sur les morbidités cardiovasculaires ou certains facteurs de risques. Et d’expliquer qu’en effet, lorsque certaines caractéristiques cliniques n’étaient pas informatisées [mais reportées] sur les registres [manuels], les auteurs ont considéré qu’elles étaient absentes chez le patient ! Ceci est une hypothèse qui de facto biaise dans une certaine mesure l’analyse pronostic » indique le professeur marocain Jaafar Heikel.

En Algérie, le docteur Mohamed Bekkat, membre du comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de Covid-19, par ailleurs président du Conseil de l’ordre des médecins algériens, a confié à l’AFP : « Nous avons traité des milliers de cas avec ce médicament avec beaucoup de succès à ce jour. Et nous n’avons pas noté de réactions indésirables », ajoutant que « nous n’avons enregistré aucun décès lié à l’utilisation de la Chloroquine ».

5. Le professeur Raoult indiquait aussi lors d’une interview donnée à BFMTV : « J’ai été impressionné quand je suis allé en Chine en 2005 par l’organisation et la stratégie chinoise. J’ai eu le sentiment qu’à l’IHU de Marseille on était sous développé à coté de la Chine. L’IHU reprèsente à peu près 10% de l’hopital de Shanghaï, et moins bien équipé... que c’était en 2005 ! Donc on a beaucoup beaucoup beaucoup de retard par rapport à ce qui est en train de se passer en Extrême Orient ». (BFMTV, 30 avril 2020).

6. Une telle prohibition qui entrave la « liberté de prescription » des médecins sur la base du catalogue des médicaments mis sur le marché, est apparemment une première... situation inédite qui a suscité la lutte d’un très large collectif de médecins favorable à la prescription libre de l’HCQ en France, le collectif « Laissez les médecins prescrire ».

7. Le traitement préconisé par l’IHU de Marseille est une bithérapie : Hydroxychloroquine à faible dose (400/600 mg par jour) avec un antibiotique, l’azithromycine, pour des patients testés en phase précoce (la précision est importante).

8. On peut citer l’article de Yann Kindo dans Mediapart « Le populisme scientifique, de Mitchourine à la chloroquine ».

9. La randomisation en double aveugle est une méthode effectivement très rigoureuse mais aussi très contraignante et de longue haleine. Il s’agit de donner soit le traitement, soit un placébo, à chaque patient, par une « décision » informatique aléatoire (randomisation) et sans que ni le prescripteur ni le patient ne sache qui a pris quoi (double aveugle).

10. C’est l’objet d’un commentaire que j’ai enregistré pour une émission de radio en mars dernier (L’Heure de le Mettre, Radio Campus).

11. Publication de l’étude dans The Lancet, indépendamment du « charlatan » Raoult.

12. Pour les curieux, on peut en lire un aperçu avec ma sixième « chronique du Diamat ».

13. Ce tableau provient d’un site anti-Raoult qui a voulu démontrer que l’HCQ ne fonctionne pas, en cachant la proximité ou non des traitements testés avec celui de l’IHU (colonne que j’ai ajoutée à droite). Source du tableau.

14. Rappelons par exemple que le redemsivir est produit par l’étasunien Gilead et que le plaquénil (même s’il s’agit d’un générique sur lequel les bénéfices sont plus modestes) est produit par le français Sanofi (d’où peut être les tergiversations entre pro et anti-raoult dans la classe politique et à l’INSERM, dont le dirigeant est le mari de l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn).

 https://germinallejournal.jimdofree.com/2020/05/30/chloroquine-ce-sont-les-anti-raoult-qui-m%C3%A9langent-science-et-pol
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COMMENTAIRES  

03/06/2020 09:37 par Xiao Pignouf

@Guillaume Suing

Ce tableau provient d’un site anti-Raoult

Réduire un blog scientifique traitant de nutrition et de santé à un site anti-Raoult au motif d’un seul et unique article à charge, c’est de la malhonnêteté intellectuelle.

Le reste est au tout venant. Je ne commenterai pas, c’est trop fatiguant.

03/06/2020 13:10 par Georges SPORRI

@ Xiao Pignouf / Tu as souvent raison, mais sur ce sujet ... non ! En plus d’avoir une tête de viking, RAOULT a aussi la "structure phallique" nécessaire pour diriger un centre de recherche français et le hisser au niveau mondial. SUING a raison de mentionner la misère de la recherche française comparée à ce qui se passe en CHINE. Donc, moi non plus je n’aime pas ce personnage et je refuse toujours de travailler avec ce type de directeur.

Cela étant dit, si on est marxiste on ne peut que valider de A à Z toutes le attitudes thérapeutiques pragmatiques et PRUDENTES de son équipe. Ils ont testé sur des patients l’hydroxychloroquine, médicament connu depuis longtemps, ce qui rends complètement inutile un test en double aveugle pour savoir si c’est un médicament ou un placebo. Ils ont ensuite évalué en permanence les résultats et les effets indésirables du traitement. Ils ont donc récolté des milliers de données réelles prouvées.

Le lobby BIG PHARMA qui entoure MACRON et noyaute le pseudo comité scientifique franchouillard est une tirelire ! Ils veulent tout simplement faire du fric avec un vaccin mondial obligatoire. Alors l’idée qu’un vieux remède de bonne fame, la quinine, amélioré et modernisé sous forme d’hydroxy chloroquine, puisse guérir tous les patients traitables et pas trop déficients en lymphocytes, a courroucé ces lobbyistes. Ils sont allés, pour parvenir à leurs fins, jusqu’à faire prescrire ce traitement à des demis mourants en sachant d’avance que "trop tard c’est trop tard"... Ce qui me parait lamentable et criminel.

En science, le peuple, dont je fais partie, est con ! Mais notre ignorance-crasse est compensée par "de l’intuition", lorsque les tirelires (nos ennemis de classe) s’énervent comme ils se sont énervés contre RAOULT, notre cerveau produit une hypothèse fulgurante favorable à priori à la cible du "caca nerveux" plus cupide qu’autoritaire qui se donne en spectacle et nous prends à témoins.

En épistémologie je ne fais plus partie du peuple ignare. Alors je sais qu’opposer la prospective à la "praxéologie" est une imbécillité. Les observations et les données concrètes récoltées par l’équipe RAOULT, qui n’est pas une secte d’adeptes ni une horde de supporters, sont des preuves. Et, perso, je n’ai aucune indulgence envers les locuteurs qui ne se conforment pas à la logique aristotélicienne ou envers ceux qui pensent qu’on peut avoir raison contre les faits.

@Xiao Pignouf / Tu vas sûrement trouver un point faible dans mon texte, je crois même prévoir lequel. Essaye d’être un peu plus indulgent. Guillaume SUING est un auteur très intéressant, beaucoup plus informatif et scrupuleux que moi. Je lui dois beaucoup même si je ne suis pas systématiquement d’accord avec tout ce qu’il énonce.

03/06/2020 13:46 par horresco referens

Commentez, commentez au contraire, cher Pignouf ! Réduire un long article documenté et équilibré à un très court extrait pourrait sinon s’apparenter à de la malhonnêteté intellectuelle.

03/06/2020 16:56 par irae

The Lancet vient rapidement de manger son chapeau, et remis en cause un article qu’il avait pourtant accueilli dans ses colonnes.

L’oliver véreux va-t-il être aussi réactif et manger son propre décret interdisant le recours à l’hydrochloroquine qui a du faire jubiler le second mari d’une ex-ministre de la santé (ennemi juré de Raoult) qui toute honte bue retourne montrer son audace insolente à Paris et qui devant le nouveau déliquant de la route (186km/h enregistré ça doit faire mal au choc) affirme sans que son nez s’allonge et c’est dommage qu’elle avait avant son départ préparé le projet d’augmentation des rémunération des personnels hospitaliers. Et pourtant, pour qui a vu ses moues dédaigneuses devant l’infirmière de Rouen à qui le roitelet lançait un somptueux il n’y a pas d’argent magique, on est en droit de douter de sa bienveillance.

03/06/2020 17:28 par guillaume rampon

Karl Marx, Grundrisse, Chapitre du Capital

À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n’en est que l’expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s’étaient mues jusqu’alors. De formes de développement des forces productives qu’ils étaient ces rapports en deviennent des entraves. Alors s’ouvre une époque de révolution sociale…

https://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/04/03/hydroxychloroquine-le-bal-des-ignares-305545.html

Comme il est écrit dans l’article Mr Suing la science progresse à travers les controverses.
Mais la controverse scientifique est t’elle encore possible dans le monde occidentale, quand le conflit d’intérêt devient la règle ? quand les revues à commité de lecture ne valent guère mieux que les commentaires de BFM télé ? quand un ministre prend des décisions sur les bases d’une étude foireuses ? Quand le simple fait de mettre en exergue les faits qui viennent contredire une conjecture d’abord appeler « réchauffement climatique d’origine anthropique » puis, les températures refusant de se plier aux prévisions des modèles informatiques, « changement climatiques » le mot anthropique étant sous entendu, vous fait appeler climato-sceptique ?

Quand des scientifiques essaient de promouvoir l’artimisia annua comme traitement contre le paludisme vainement jusqu’à présent ? https://www.legrandsoir.info/jerome-munyangi-l-artemisia-est-la-solution-pour-l-afrique.html

Toute cette polémique révèle, pour qui veut le voir une science et une société verrouillées par les multinationales, les gouvernements et les médias à leur service . Ce qui nous ramène à la citation par laquelle commence mon message.

03/06/2020 18:25 par Xiao Pignouf

Réduire un long article documenté et équilibré à un très court extrait pourrait sinon s’apparenter à de la malhonnêteté intellectuelle.

C’est tout à fait vrai. Je m’excuse auprès de l’auteur pour mon ton péremptoire, auteur qui d’ailleurs produit nombre d’articles de grande qualité.

Cela étant dit, je ne lui reprocherais qu’une chose : celle de faire exactement ce qu’il désapprouve dès son intro. En effet, le vocable pro ou anti politise réellement le débat. Et d’après cela, quelqu’un comme moi serait de fait dans le camp des anti. Je l’ai déjà dit, ce n’est pas le cas parce que cela signifierait que j’estime avoir raison (George, je ne crois pas avoir toujours raison). Non, il est encore tout à fait possible que j’ai tort.

Je pense, comme M. Suing, que la chloroquine n’a encore aucunement prouvé son efficacité. J’oserais même affirmer qu’au contraire, pour le moment tout concoure à démontrer son inefficacité. Dans le match entre le professeur Raoult et une grande partie de la communauté scientifique, bien que le premier soit un grand spécialiste, il en existe d’autres, j’ai tendance pour le moment à considérer que l’avis du plus grand nombre prévaut. Une seule et unique raison à cela : aucune étude d’ampleur à ce jour ne peut être fournie pour démontrer le moindre effet significatif de la chloroquine sur les malades du covid, suffisamment significative en tout cas pour faire la différence avec une absence de traitement.

Les seules choses qui portent ceux qui croient en Raoult, c’est-à-dire une grande majorité de profanes, c’est sa parole, et sa parole seule (contre la parole de cette communauté scientifique, si on excepte Douste-Blazy, quelques docteurs non-spécialistes, et des généralistes souhaitant tout tenter pour soigner leurs malades) dénuée de la moindre preuve matérielle. C’est aussi son charisme, ses vidéos youtube quotidiennes et bien sûr le fait qu’il ne soit pas entendu par le gouvernement le plus stupide de la Cinquième République. Pour moi, ce n’est simplement pas suffisant.

Car sans produire de preuve concrète, c’est toujours lui qui en a la charge, de la preuve. N’oublions pas que le sens de la recherche scientifique n’est pas de tout faire pour prouver qu’une chose est vraie, mais au contraire de tout faire pour prouver qu’elle est fausse. Hélas, il y a un risque non négligeable pour que cette insistance devenue médiatique à considérer la chloroquine comme un remède de premier plan soit une immense perte de temps dans la lutte contre le covid.

Toutefois, la chloroquine n’a pour le moment pas définitivement démontrer son inefficacité. Ce qui m’amène à penser que la décision de l’OMS de suspendre toute recherche sur ce produit n’est pas du tout productive. Et qu’il y a bien quelque chose de pourri au royaume de la recherche scientifique mondiale. Par contre, j’approuve, une fois n’est pas coutume, celle de Véran d’interdire la prescription de ce médoc, sauf dans le cas de la prévention contre le palu ou pour tout autre traitement pour lequel il est utile car la recherche l’a attesté. Traitez-moi de macroniste si ça vous chante…

Maintenant, si je peux donner un avis perso, mais alors tout à fait perso sur le gars Raoult comme je pourrais donner un avis sur toute figure médiatique, je pense que Raoult, bien qu’il soit sans conteste le grand spécialiste qu’il dit être, a surtout un égo, un melon commak qui le conduit à être un emmerdeur qui pollue depuis des semaines le bon fonctionnement de la recherche scientifique quand celle-ci a besoin de méthode et d’apaisement. En tout cas, ce n’est pas le « martyr » ou le « rebelle » qu’on essaie de nous faire accroire (il a quand même été interviewé par Léa Salamé le bougre et sa Majesté en personne est venue lui cirer les pompes dans son institut marseillais) et il ne se trouve jamais aucun contradicteur direct pour lui répondre.

Quant au Lancet, la prudence est aussi de mise et il me semble que leurs récentes réserves après la publication de l’étude dans leurs propres pages remettant en cause l’action de la chloroquine dans le traitement du covid est déjà un gage d’honnêteté. Quoiqu’on en dise, c’est quand même l’une des plus prestigieuses publications scientifiques... Il n’ont pas encore mangé leur chapeau, Irae, ils donneront des éclaircissements ultérieurement et feront les corrections nécessaires. Cela ne valide rien du tout si ce n’est qu’apparemment, la science en 2020, ça se résume à compter les points.

03/06/2020 19:47 par Xiao Pignouf

Erratum : l’OMS vient d’annoncer la reprise des essais sur la chloroquine. C’est une bonne chose.

03/06/2020 19:52 par irae

Cette fois-ci pour la remise en selle de l’hydrochloroquine et de Raoult, elkrief n’a pas laissé sa part aux chiens (malherbe).
Face aux questions parfaitement orientées par les présentatrices de l’interview, il n’a pas cessé de tacler la jeune aspirante nouvelle apoline titrée aussi de frouville avec des "laissez-moi terminer" et "je ne comprends pas cette question".

Un grand moment de dévoilement des techniques pseudo-journalistiques. Que n’aurait-on entendu si par malheur, un JL Mélenchon en avait fait le quart.

03/06/2020 21:58 par irae

 l’avis du plus grand nombre prévaut.

Si c’est prévaut au sens écrase tout quitte à faire le malheur du plus grand nombre oui. Si c’est prévaut = a raison je doute. Je ne sais pas ce vaut sa parole, mais Vian Boris de son prénom, (relire l’Ecume des jours et le très dans l’actualité J’irai cracher vos tombes) disait tout juste le contraire : les foules ont toujours tort et les individus toujours raison (ou ma mémoire me trahit). Certes la première compréhension intuitive sollicite une certaine réflexion avec appel à sa mémoire en appui.
Cela dit il advient qu’un seul puisse avoir raison contre le plus grand nombre. Par exemple ici et les élites incompétentes élues depuis des années par des majorités de benêts bêlants. Le nombre prévaut mais a parfaitement tort.

03/06/2020 22:13 par Xiao Pignouf

@Irae

Cela dit il advient qu’un seul puisse avoir raison contre le plus grand nombre

C’est vrai. On trouve quelques contre-exemples à ce que j’ai dit.

Ce que je voulais dire, c’est que si un expert me dit que tel truc est un produit miracle, alors que sa communauté scientifique reste circonspecte, alors j’aurai tendance faire moi aussi preuve de circonspection...

Si Raoult, c’est Galilée, la recherche le dira. Je l’espère. Je m’inclinerai si preuve est faite. Seulement, j’ai le sentiment que l’inverse sera plus difficile.

04/06/2020 09:11 par Georges SPORRI

@ Xiao Pignouf / Non, RAOULT n’est pas Galilée ! Il n’est pas isolé. Il reçoit beaucoup de soutiens, venant par exemple d’OXFORD, ce qui a obligé la noble revue "Lancet" a prendre ses distances avec l’article visiblement foutraque (et, à mon avis, pondu pour provoquer des décisions ultra rapides des serviteurs de BIG PHARMA + OMS + MACRON). Nous vivons désormais dans une ambiance où toute vérité qui dérange le capital devient un mensonge. Par exemple, l’ "assureur" le plus riche du monde, AXA, se sent tout puissant à juste titre, et refuse de payer les "pertes de gains" liés à la crise COVID 19, même lorsque les contrats mentionnent le risque "épidémie" .AXA-Winterthur (Suisse) a refusé d’indemniser un patron de bistrot sous prétexte que lui même n’avait pas été malade !!!
Nous devrions aussi nous souvenir du délire H1N1, mal préparé, de l’OMS. Roseline Bachelot avait alors acheté des dizaines de millions de vaccins inutiles pour une dépense totale de 800 millions d’euros, ce qui correspondait au déficit des hôpitaux. Et, de plus, le pseudo déficit des hôpitaux est le résultat de décisions pondues pour le produire.
Je pourrais multiplier les exemples. Dans la dialectique de HEGEL "le faux est un moment du vrai", mais, dans notre société c’est le vrai qui est devenu un moment du faux. Dans l’affaire "Hydroxy-chloroquine" l’étude du LANCET est l’acmé du "faux". Mais cela importe peu. BIG PHARMA et ses sbires ont rendu ce dossier, simple au départ, totalement abscons. Et une sorte de course est en cours pour créer en vitesse un vaccin non testé et imposé si possible à la totalité de la clientèle planétaire. Et, vu que la maladie est entrain de disparaître, il sera impossible de tester l’hydroxy-chloroquine + Azithromycine sur un échantillon représentatif de l’humanité.
La possibilité de comparer les résultats des pays, des hôpitaux, des médecins qui ont utilisés l’hydroxy-chloroquine (largement majoritaires) avec les résultats des charlatans qui ont préféré le paracétamol (sic !) existera encore, mais BIG PHARMA multipliera les objections de détail pour faire durer cette procédure le plus longtemps possible.

04/06/2020 10:11 par Bernard Gensane

Le Lancet publie un article hostile à Raoult. Le nain Véran en profite pour interdire le médoc bon marché et, semble-t-il, efficace. Puis le Lancet dit que l’article est une merde (il marque son “ expression of concern ” en anglais distingué).

04/06/2020 12:22 par guillaume rampon

https://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/06/03/vous-avez-dit-complotiste-306813.html#more

Je mets un lien avec cet article avec lequel je suis pour l’essentiel en accord.

Nous nous approprions le monde au travers de concepts, la bataille idéologique sur les concepts est permanente et hélas nous l’avons souvent perdu.
Et le camps d’en face a réussi à nous imposer ses concepts qui visent plus à nous masquer le monde qu’a nous le révéler.

L’étiquette complotiste est un moyen commode pour disqualifier ceux qui posent les questions gênantes en les amalgamant à ceux qui croient aux Illuminatis.
D’ailleurs cette même presse PC (politiquement correct) toujours prompt à dénoncer le complotisme voit dans tous les événements contraire à sa vision du monde des complots de Poutine. ( Les Scrippals, les gilets jaunes, Griveau, l’assassinat de Floyd, etc ...)

L’Evidence-Based Medicine
Est elle adaptée aux maladie Infectieuses que l’on doit traiter dans l’urgence ?
Est il éthique de risquer la mort de malade que l’on aurait pu sauver ?
A t’il été nécessaire pour établir l’efficacité du parachute de mettre cent personnes dans un avion, 50 avec des parachutes 50 avec des sacs à dos aucun des participants directes à l’expérience ne sachant qui a le sac à dos qui a le parachute, et à la fin compter les morts ?
Faire ce genre d’étude en raison des coûts pharamineux qu’elle entraîne n’est quasiment accessible qu’aux grandes firmes pharmaceutique.
De plus bizarrement les résultats en sont manipulables à l’envie, la dépendance financière des chercheurs à ces grandes firmes rend douteuse leur conclusion.

A travers de son regard d’anthropologue Le blog de " https://jdmichel.blog.tdg.ch" a fait un travail magnifique sur ces questions.

https://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/04/06/covid-l-imposture-evidence-based-305631.html

(Je vous assure je n’ai pas plus de lien avec le blog de jdmichel qu’avec le Grand Soir)
Je trouve que les 2 font un travail intéressant.

04/06/2020 14:54 par Xiao Pignouf

@M. Gensane

Aussi bancal soit-il, l’article du Lancet n’est pas "hostile à Raoult". Son nom n’y est pas cité une seule fois.

04/06/2020 16:00 par chb

Le rebelle Raoult n’est pas nommé par La Lancette ? X Pignouf, excusez mon esprit de clocher : je me suis quand même senti attaqué, à travers le hérault hexagonal monomaniaque de l’HCQ/AZI, par cette arrogante et fallacieuse étude rosbif. Du haut de leur piédestal usurpé de référence scientifique, ils nous prennent tous pour des branquignols, et pour de la chair à vaccin au service de Gilead-Gates-Gmbh. C’est bien l’alternative à leurs onéreuses saloperies qui est visée là, et ils cherchent à écraser doublement l’IHU en ne mentionnant même pas son travail. En même temps, vu qu’ils ne localisent aucun des patients (virtuels ?), aucune des thérapeutiques, aucun des toubibs prescripteurs, c’eût été gonflé de pointer le seul Môssieu Raoult.
Mais bon, le très-sage Guillaume Suing a dit ci-dessus, et clairement, tout ce qu’il y avait à dire. Y compris sur l’impact hors hexagone de la polémique.

04/06/2020 17:40 par Xiao Pignouf

excusez mon esprit de clocher : je me suis quand même senti attaqué, à travers le hérault hexagonal monomaniaque de l’HCQ/AZI, par cette arrogante et fallacieuse étude rosbif

Si ça, c’est pas mélanger politique et science. A moins que vous ayez des preuves tangibles, cette étude n’est ni arrogante ni fallacieuse, elle est bancale. Mais elle ne l’est ni plus ni moins que les preuves fournies par l’IHU de Marseille jusqu’à présent. Pour cette raison, la reprise des essais sur la chloroquine par l’OMS est indispensable. Reste à savoir si les résultats, dans le cas où ils contredisent Raoult, convaincront ses supporters. A vous lire, je ne crois pas. Ce sera certainement une énième preuve de la conspiration internationale contre Raoult... et le génie français.

Excusez l’ironie chb, mais la franchouillardise, c’est pas ma tasse de thé, sous d’autres cieux que les nôtres, ça fait mauvais effet. De plus, on ne s’attend pas à trouver ce genre d’argument dans les colonnes du GS.

En outre, quand Guillaume Suing affirme que la pandémie est « maintenant largement derrière nous », il me semble que c’est aussi une façon de voir quelque peu franco-centrée. Nos camarades des Amériques apprécieront. Donc, tant qu’on y est, autant en avoir le coeur net et testons pour savoir si oui ou non ce fichu médoc a le moindre effet. Même si c’est au risque de faire pâlir le drapeau tricolore...

04/06/2020 23:44 par Danael

Je trouve bénéfique la conflictualité dans les sciences mais là nous avons eu droit à une conflictualité de type politique et médiatique tout à fait malsain pour la sérénité des malades atteints de la Covid 19 et pour ceux de leurs proches qui espéraient surtout les revoir en vie. Dans les moments difficiles d’une pandémie de cette nature , on s’attendrait à moins de polémique et plus d’ouverture et de modestie de toute part. Mais le plus grave c’est cette brutale interdiction "ministérielle" de l’hydroxychloroquine en France, finalement basée sur une étude avérée bidon et commanditée par un genre de Big data low cost comme le dit justement Laurent Mucchielli mentionné dans cet article. Triste séquence dont on aurait pu se passer aisément .

05/06/2020 09:18 par Papa Razzi

Pourquoi s’étonner de ce raout anti-Raoult ?

Ce M. Raoult ne fait rien comme il se doit : il travaille, il est compétent, il prend des risques, trouve des solutions bon marché, reconnaît ses limites et obtient malgré tout de bons résultats.

Alors que les "sachants", qui sont parfaitement en phase avec la macronie et le Big Pharma, squattent les plateaux TV, pérorent, se contredisent à la vitesse de la lumière, usent de formules que n’aurait pas reniées Trissotin, nous culpabilisent, nous briment, nous enferment, nous infantilisent, achèvent de bousiller l’économie, le tout pour un résultat nul.

Et pas une voix ne s’élève pour affirmer cette évidence : contre la Covid-19, le confinement, la "distanciation sociale" et les masques sont aussi efficaces que des cautères sur une jambe de bois.
Il faudrait comprendre à quoi sert un masque chirurgical dans les blocs opératoires, mais pour cela mieux vaut s’informer à l’étranger car la parole n’est plus libre en France.

05/06/2020 10:38 par chb

Vous admettrez, Xiao P., que les interdictions alternant avec presque autorisations, les conflits d’intérêts, les positions contradictoires de membres de l’OMS quant à ce produit... ne permettent guère la sérénité et l’objectivité sur l’HCQ. La personnalité du Pr Raoult et de ses soutiens, non plus, hélas. On attend tous des preuves dans un sens ou un autre, et voilà que le traitement précoce ne fait pas partie des pistes expérimentées !?
L’étude du Lancet, envoyée précipitamment contre le produit controversé, contribue au parfum de corruption de la science par le politico financier : sur ce coup-là, le mandarin marseillais et son parrain Sanofi sont presque le chevalier blanc ! Peut-être la compil’ de données étranges et non sourcées n’est-elle que « bancale », mais comment appeler son instrumentalisation politico-médiatique autrement que fallacieuse ? Comment ne pas y percevoir une intention d’interdire a priori le protocole Raoult ? Comment évacuer le soupçon qu’il s’agit de faire place à des traitements concurrents, voire à un vaccin monopolistique hypothétique et déjà contesté ?
J’ajoute que les enjeux de la science, là comme avec Galilée (ou avec l’atome, le pétrole, le réchauffement etc), impliquent évidemment le politique et le capital : bien sûr que ça se mélange ! Quitte à favoriser le complotisme infernal et... des complots mal cachés par le tourbillon anxiogène du moment.
Enfin, ma franchouillardise conjoncturelle est atténuée sinon justifiée par l’usage d’HCQ dans des pays africains et autres, dont l’IHU-MI excipait le 12 avril . Encore plus "gaulois" dans le genre : l’Artemisia de Madagascar, en butte elle aussi à la réticence de l’OMS et de multinationales !

05/06/2020 11:51 par CN46400

Je ne connais rien à la médecine, mais je dirais tout !
Raoult est-il de droite plus que de gauche ? Oui incontestablement !
Raoult est-il un professionnel sérieux ? Oui incontestablement !
Raoult est-il intellectuellement honnête ? oui puisqu’il est capable de dire autre chose que du mal du Kérala, de Cuba et de la Chine !
Raoult a-t-il un idée non négligeable de sa personne ? Bien sûr !
Raoult aurait-il mieux géré la crise sanitaire française que les Pieds Nikelés ? Evidemment !
Raoult a-t-il eu des torts ? Oui de préférer la tenu de combat à la tenue "tergalisée" des couloirs ministériels !
Un exploit de Raoult : avoir trouvé des tests virologiques et utilisé un des 80 labo vétérinaire (Lyon) disponibles et pourtant négligés par les Daltons de service.....
Un échec de Raoult : Ne pas avoir réussi à imposer son protocole aux forces obscures du ministère !

05/06/2020 15:28 par Xiao Pignouf

chb, un point sur lequel je suis d’accord avec vous : laissons le temps à la science de nous donner les réponses, que celles-ci nous contredisent ou pas. En attendant, j’invite au scepticisme.

Cela étant dit, l’argument selon lequel l’interdiction de prescrire la chloroquine aux malades du covid serait une manoeuvre de Big Pharma est léger. D’abord parce que cette interdiction survient à la fin de l’épidémie en France, mais surtout parce d’autres pays ne l’ont pas interdite et notamment les États-Unis, Big Pharma Land s’il en est...

Je précise que je ne suis pas fan du terme Big Pharma à toutes les sauces. Il tend à invisibiliser les multinationales qui sont derrière.

Ma théorie est la suivante et elle en vaut une autre : si le ministre Véran a si promptement interdit la chloroquine suite à l’article du Lancet, c’est par trouille d’une énième bourde sanitaire. Je le répète : je trouve cette décision raisonnable, qu’elle ait été prise par ce gouvernement ou par un autre. Un médicament n’est jamais anodin et la chloroquine pas moins qu’un autre (la nivaquine, dans le cadre de la prévention du palu ne peut être administrée sur une période supérieure à quelques semaines ). En outre, des exemples de remèdes miracle qui se sont avérés être des poisons, on en trouve à la pelle. Attention, je ne dis pas que la chloroquine est un poison, j’essaie juste de comprendre comment a pensé Véran. Ensuite, ils ont dû réaliser avoir pris cette décision impopulaire trop vite puisque leurs bureaux se sont empressés de contacter le magazine anglais pour avoir accès aux données.

Un raout anti-Raoult ? Tapez "Raoult interview" et régalez-vous : il a été interrogé par Léa Salamé, par David Pujadas, par Ruth Elkrief et j’en passe. Macron lui-même n’a eu d’autre choix que de venir le voir à Marseille pour tenter de récupérer un peu de son aura populaire... on fait pire comme lynchage médiatique. Raoult est partout, soutenu par presque tout le monde, et ici, sous cet article, je suis le seul à me méfier.

Il y a au contraire une chose que Raoult réussit à merveille, c’est de mettre d’accord droitards et gauchistes. On tient peut-être notre homme providentiel... Attendez... zut, Onfray lui a mis le grappin dessus !

05/06/2020 18:38 par François de Marseille

@ Papa razzi : "Et pas une voix ne s’élève pour affirmer cette évidence : contre la Covid-19, le confinement, la "distanciation sociale" et les masques sont aussi efficaces que des cautères sur une jambe de bois."

Si personne ne s’élève pour dire un truc pareil, c’est peut être aussi parce que cette "évidence" ressemble plutôt à du "grand n’importe quoi" qu’à une "évidence".

05/06/2020 23:28 par Papa Razzi

Chacun croit ce qu’il veut : après tout les spécialistes autoproclamés en virologie, qui n’ont plus vu de malades depuis leur internat, n’ont fait que se contredire et leurs conflits d’intérêts avec les labos sont apparus au grand jour.
Au cours de cette crise, les raisonnements de ces pointures se sont révélés aussi rigoureux que ceux de notre staff politique, qui a depuis longtemps fait sienne la devise des Shadocks : « Plus ça rate et plus on a de chances que ça marche. »

En attendant, les personnels soignants masqués comme Zorro n’ont pas été épargnés par la maladie et les pauvres pékins à qui on a dit « Restez chez vous à sucer des comprimés de Doliprane » ont été cinq fois plus touchés que d’autres groupes humains non confinés.

Les autorités ne s’en vantent évidemment pas mais, comparativement à Marseille, la situation à Paris a été catastrophique.
Surtout, Marseile ne compte pas de jeunes individus parmi les décès, mais le protocole Raoult n’y est peut-être pour rien.
En effet, les Marseillais ont pu être épargnés grâce à leur addiction bien connue à l’E.P.O. : Eau, Pastis, Olives.

06/06/2020 00:03 par Danael

Ben s’il faut se méfier et de l’autre suivre et approuver le Ministre de l’incohérence c’est pas mieux à mon avis :-)

06/06/2020 00:17 par Georges SPORRI

Pfff ! Nous ne parvenons même pas à condamner le confinement paperassier, flicard, exagéré et pétainiste que nous venir de subir. Nous sommes désinformés au point de ne pas savoir que la SUEDE a obtenu les mêmes résultats que la FRANCE en ne confinant qu’une infime partie de sa population sans règles strictes. La Suisse et l’Allemagne ont obtenu de bien meilleurs résultats que la France sans règles strictes et sans normes inhumaines délirantes. Mais "Circulez ! Il n’y a pas de questions à poser !"... Tout va bien madame la marquise, nous ne sommes pas des putes soumises ni des grincheux simplets et dociles.

La réalité c’est que ce triste épisode n’avait pas pour but de combattre l’épidémie mais d’éviter le désastre sanitaire annoncé par JLM lors d’un meeting de campagne présidentielle 2017 ! Nos hôpitaux étaient dramatiquement sous équipés (5000 places de réanimation respiratoire en Franchouille contre 10 000 en Allemagne !) et incapables de faire face à la situation. Alors il a fallu recourir à une ultra solution médiévale qui pue le crétinisme = l’état policier pour faire obéir aux quarantaines lugubres et autres incarcérations à domicile sans jugement.

La cause de l’hécatombe dans les EHPAD, c’est le CONFINEMENT. Notre pays n’a même pas été capable d’utiliser les logements touristiques pour disperser les anciens qui, en plus, n’ont pas reçu le moindre traitement préventif . Notre pays a ignoré délibérément qu’appliquer la même loi dans des contextes différents est une saloperie car, dans les grands ensembles immobiliers et dans les foyers de travailleurs (où vivent surtout des chômeurs), le confinement favorise l’épidémie !

Certaines professions ont choisi de faire une grève du zèle, exigeant encore plus de règles strictes. C’est légitime car les intérêts catégoriels existent et chacun a le droit de défendre son mètre carré de survie. Mais ce choix a plombé toute possibilité de désobéissance intelligente et de confrontation contre l’état policier et les règlementations exagérées.

Ce bilan devra être fait, débattu, clarifié. Sinon nous serons condamnés à revivre des lois abjectes et des flics pour nous obliger à obéir.

06/06/2020 00:20 par François de Marseille

"pourquoi accepter aveuglément les conclusions de l’étude au seul motif qu’elle est publiée par une revue « reconnue internationalement » ? N’est-ce pas plutôt là ce qu’on appelle un « argument d’autorité » "

Cet argument est un chef d’oeuvre de mauvaise fois.
Un travail scientifique publié dans une " Revue internationalement reconnue" n’est pas un argument d’autorité, c’est exactement le contraire. S’il est publié, c’est qu’il est sérieux et argumenté scientifiquement parce que le processus de revue est anonyme dans ce genre de revue.
Et cet article ne clos pas le débat, rien n’empêche Raoult de proposer son travail pour publication. Le processus de revue est anonyme et transparent. Plusieurs avis de pairs sont sollicités et tout refus ou demande de modification doit être justifié.
Je ne dis pas que c’est parfait, il est évident que des idées allant à contre-courant seront probablement scrutées à la loupe pour y trouver des erreurs alors que des idées établies seront plus facilement acceptées. Mais cette latitude d’acceptation à ses limites et un travail bâclé ne pourra jamais être publié, peu importe la réputation de son auteur.

06/06/2020 09:20 par Xiao Pignouf

@Danael,

Non, être sceptique vis-à-vis des déclarations du professeur Raoult ne signifie pas approuver le gouvernement. Ce serait manichéen et c’est justement un argument politique. Seule la science compte.

06/06/2020 09:33 par François de Marseille

Pour comparer l’effet d’un paramètre sur un système, il faut le faire varier en conservant les autres constant.
@ Georges Sporri : Que la Suède n’ait pas confiné comme nous et ait obtenu des meilleurs résultats ne prouve pas que notre confinement n’a servit à rien. Personne ne dit qu’il fallait confiner "à la française" mais il faut de toute évidence limiter les contact puisque c’est le seul mode de transmission. C’est sur que la façon dont la France l’a fait est stupide à bien des égards.
@ Paparazzi : Que le personnel médical ait été contaminé alors qu’ils portaient des masques ne prouve pas que les masques ne servent à rien. Le personnel médical a été surexposé et mal protégé , évidemment qu’il a payé son tribut. Les masques grand public ou chirurgicaux servent à ne pas contaminer les autres (et aussi à éviter de se toucher le nez ou la à bouche par réflexe). Il faudrait généraliser son port dès qu’une infection virale est signalée.
Nier cela c’est nier le b à ba de la virologie.

06/06/2020 10:10 par Assimbonanga

Je crois que la Suède ne s’en sort pas si tant bien que ça... Ce qu’on a vu en France, c’est une façon punitive de gérer le confinement. Tout le règne de Macron se passe dans la répression policière. Ca commence à NDDL, avec Collon et ça continue sur des défenseurs du climat qu’on asperge de gaz lacrymo à bout portant (sans parler de tout le reste, illustré par le cas Adama Traore, évidemment, les lois travail, lois retraites, le 1er mai, Benalla).
Comment peut-on infliger des amendes de 135€ à des gens qui sont aux minima sociaux ? Que Macron et Castaner nous expliquent !
Ce n’est pas le confinement en soi le problème, c’est l’inhumanité macronienne. Té, pour l’anecdote et frivolement, vous avez vu le choix des masques pour l’Elysée ? Est-ce Brigitte qui a choisi ? Ce bleu foncé leur donne des airs de facho qui leur vont à la perfection.

Le problème essentiel c’est l’égalité, la redistribution. La fiscalité, les moyens de payer le service public. Une refonte de la fiscalité dont la droite (LR&LRem) ne veut surtout pas. Ni le RN bien entendu.

06/06/2020 10:39 par chb

Un coup pour rien, voilà le résultat de cette pseudo étude du Lancet sur l’hydroxyCQ. Trois des quatre cardiologues (experts en quoi ?) qui avaient mis leur nom sous la compilation informatique bancale de Surgisphere, publiée le 22 mai, se sont retirés. L’article lui-même a été désavoué par l’(ex)auguste revue médicale britannique de référence.
C’est toute la recherche scientifique qui se trouve encore une fois entachée, décrédibilisée par les conflits d’intérêt. OGM, pesticides, ondes, atome... quelle objectivité face au pognon, aux études auto-justificatrices produites et contrôlées par les bénéficiaires du commerce ?
Mais dans ce cas précis, c’est surtout un nouveau retard pour l’émergence de la vérité, au détriment de la santé publique et du citoyen. La vraie science est souvent longue à valider des découvertes : ce nouveau sursis repousse notre mise en sécurité, et éloigne le retour aux libertés élémentaires.
Raoult a fait du buzz pendant que « son » traitement n’est ni invalidé ni adoubé, l’OMS vacille, le complotisme progresse. La course du vaccin continue. Et les masses vont continuer à morfler ?

06/06/2020 11:59 par Georges SPORRI

@ François de Marseille / Pas de problème, l’Allemagne a obtenu de meilleurs résultat de la Suède avec un confinement intelligent, non strict, supportable. De plus je pense que la France aurait dû disposer de 13 milliards de masques et les distribuer GRATUITEMENT, dès le début de l’épidémie, Il fallait les distribuer 1/ dans les métros et transports en commun. 2/ dans les supermarchés. 3/ sur les lieux de travail. Ensuite les donner à la population par "La Poste", ce qui suppose d’avoir assez de facteurs !
Par contre emmerder les gens qui se promènent sur les plages en mars-avril ou dans la nature fut d’une insigne stupidité. Je redis qu’il fallait dé-densifier les EHPAD, les foyers logements. Il ne fallait surtout pas confiner strictement les habitants des cités dortoirs. Les caissières des supermarchés et les conducteurs de bus...etc. aurait dû être équipés de masques actifs et passifs, comme les soignants.
Alors, quoi ? On fait le bilan de l’imbécilité, de l’imprévoyance et de l’incurie de nos dirigeants ou pas ?

06/06/2020 13:09 par Papa Razzi

« Les masques grand public ou chirurgicaux servent à ne pas contaminer les autres »

Sans doute, mais cela ne fonctionne pas obligatoirement dans l’autre sens.
En fait tout dépend du mode de transmission : si le virus se transmet par gouttelettes (éternuements, postillons), le masque est partiellement efficace, encore faut-il qu’il soit parfaitement ajusté en toutes circonstances, donc dans la rue et les transports, autant rêver.
Maintenant, si le virus se transmet par d’infimes particules en suspension dans l’air (aérosols), nous ne sommes plus dans le domaine du rêve mais de la certitude : les masques ne servent strictement à rien.

Les spécialistes ne se sont pas encore prononcés sur le mode de transmission, mais la deuxième hypothèse me semble la plus plausible.

06/06/2020 13:50 par Danael

@ Xiao Pignouf

Pas d’argument politique donc, seule la science compte mais ce n’est pas le cas. La science est parfois sous hautes pressions pas toujours saines dans le cadre du capitalisme mondialisé. La restriction des budgets publics empêche toute dynamique de recherche fondamentale essentielle aux sciences appliquées et la concurrence mondiale ne se fait pas toujours dans un cadre serein, ouvert et sans coloration politique et économique. D’ailleurs la science peut-elle échapper au modèle de production dans laquelle elle s’inscrit ?

06/06/2020 14:32 par Assimbonanga

Les masques ne servent-ils pas justement à stopper les gouttelettes et, autant que possible, les micro-gouttelettes ? C’est donc un nid à microbes.
Dommage que Jean-Luc ne sache pas trop comment on manipule de ce petit attrape-virus... Présentation de la niche parlementaire du groupe LFI à l’Assemblée
Caroline Fiat est nettement plus professionnelle et c’est bien normal puisqu’elle est aide-soignante et qu’elle est retournée travailler un mois en hosto pour soigner les coronavirés.

06/06/2020 15:03 par François de Marseille

@ Georges Sporri : dit comme ca on est 100 ℅ d’accord. Il me semble que les Chinois n’ont pas confiné sévèrement comme nous, les magasins sont restés ouvert avec contrôle systématique de température. Seuls les personne infectées devaient rester strictement à la maison avec pose de scellés sur les portes. La situation est expliquée en detail sur des vidéos d’investig’action par des Belges résidant en Chine.
@ Paparazzi : pas la peine de ramer pour vouloir avoir raison. Pour les masques c’est peine perdue, autant t’en convaincre avant la prochaine penderie. Reconnaître qu’on a pu se planter est un signe d’intelligence rare.

06/06/2020 17:51 par Xiao Pignouf

@Danael

La politique et le politique doivent être au service de la science (parmi tant d’autres choses), et non l’inverse. Pour cela, Guillaume Suing se trompe : ce ne sont pas les « anti-Raoult » qui mélangent science et politique, pas plus que les « pro-Raoult » (et là, je ne fais que reprendre le vocable employé par l’auteur), c’est Raoult et lui seul qui se sert de son statut d’expert scientifique pour imposer son agenda à la fois au monde scientifique mais aussi au monde politique.

07/06/2020 10:12 par Assimbonanga

Bon allez, je blague un peu au sujet du tripotage de son masque par Jean-Luc car le sujet n’est pas là. Il faut prendre connaissance de cette conférence de presse pour ce qu’elle dit : Macron exerce une tyrannie de tous les instants. Il a inventé un nouveau procédé malveillant qui consiste à dénaturer les propositions de loi de l’opposition, en l’occurrence La France Insoumise.
Vus leurs effectifs, les députés LFI n’ont déjà aucune chance d’être entendus, mais en plus même la niche parlementaire annuelle leur est confisquée. Et je crois bien que "les Français" s’en fichent complètement tellement le piège médiatique s’est refermé sur la réputation faite à Mélenchon : la moquerie.
On n’est plus loin du sort réservé aux manants sous l’ancien régime.

07/06/2020 10:35 par Papa Razzi

@François de Marseille
Pour utiliser une image, les masques fonctionnent selon le principe du tamis, qui filtrent des granulats pour des plages de dimensions préétablies, ce qui veut dire que l’on ne peut pas empêcher certains éléments trop fins de passer, sinon plus rien ne passe et… on ne peut plus respirer !
Or les microbes ne sont pas réputés pour être taillés comme des armoires à glaces...

De toutes façons, les différents types de masques sont fabriqués avec des cahiers des charges très précis et des études ont évidemment été réalisées pour rendre compte de l’efficacité de chacun d’entre eux.
Pourquoi le gouvernement ne met-il pas ces études à disposition ?
Voilà qui mettrait tout le monde d’accord.

07/06/2020 10:42 par Assimbonanga

"La politique et le politique doivent être au service de la science (parmi tant d’autres choses), et non l’inverse."
Voilà un excellent thème de controverse ! Pour ma part, je dirais presque l’inverse : la science doit être au service du politique. A condition que le politique soit digne de cette fonction !

La science est une méthode d’enquête pour arriver à la connaissance. La politique est l’art de gouverner au service du bien commun, de l’intérêt général (de préférence). Dans la réalité, de nos jours, la politique est plutôt l’art de gouverner au service des dominants...

"La science" est une abstraction. Les scientifiques sont des gens. Hélas, parmi eux se dégagent des chapelles, des luttes et de ci de là et un ou deux conflits d’intérêt... On observe d’autre part que le milieu des médecins est majoritairement de droite et fortement endoctriné pour certains.

C’est des lieux communs tout ça ? Bien possible. Mais on a parfois besoin.

07/06/2020 10:46 par Danael

Non c’est surtout la politique de notre gouvernement qui a imposé plus dangereusement que Raoult son agenda dans le monde médical. D’abord par son impréparation, absence de cohérence et incompétence dans la gestion de crise sanitaire, ensuite par son interdit final du médicament alors qu’il n’était pas du type "Médiator danger" pour décider de l’interdire et aussi parce qu’aucune étude sérieuse n’a prouvé à ce jour l’efficacité ou pas de ce médicament afin de réconcilier le corps médical divisé sur la question du protocole aussi. Mais on repassera surtout pour l’espoir avec de réels moyens futurs dans les hôpitaux et centres de recherche. Pour le reste Raoult ou pas Raoult reste très secondaire. Je serai plutôt d’accord avec Georges Sporri à 9h 11. Fallait-il s’attendre à autre chose dans ce monde où priment les intérêts financiers privés ?

07/06/2020 18:46 par Xiao Pignouf

Oui, mille fois oui, vous avez raison, Danael, mais c’est ce que j’ai dit au début de mon com précédent : la politique doit servir la science. Qu’elle ne le fasse pas, qu’elle n’est même fait que la desservir est une évidence sous Macron, mais remonte aux gouvernements précédents.

08/06/2020 00:53 par Georges SPORRI

Pour essayer d’avoir le dernier mot / Je redis que ceux qui ont prescrit de rester à la maison, de prendre du paracétamol et d’appeler une ambulance si ça devient difficile à supporter sont des charlatans / Et je suis entrain de citer le traitement officiel préconisé par le comiteux chientifique de Macron...
Amusant : un toubib du nord de la France a obtenu des résultats avec un bi-antibiothérapie (Macrolide + C3G) à laquelle il ajoutait Vitamine C et Zinc. Mais il n’a pas voulu entrer en conflit avec Big Pharma, ni devenir une star, ni se faire insulter par des minables dans tous les JT.
Encore plus rigolo : en Suisse, les HUGenève et le CHUVaudois ont utilisé l’hydroxy-chloroquine + azithromycine pendant la crise, mais maintenant que l’épidémie est finie ils affirment péremptoirement qu’ils n’auraient pas dû. Bâle a froncé les sourcils !

08/06/2020 10:26 par Assimbonanga

C’est surréaliste de lire ça : la politique doit servir la science.
Ça va bien qu’il y a un contexte, sinon ...

08/06/2020 12:03 par CN46400

@ Sporri
En fait les suisses dont tu parles sont des "véreux" proches de l’Isère. Il ont lu Le Lancet, Véran a parlé, ils ont, comme lui, exécuté. Pourquoi faire marche arrière puisque le virus disparaît, et Véran se tait......

08/06/2020 17:10 par Xiao Pignouf

@Assim, ai-je dit une connerie ? Tu serais gentille de me dire en quoi ?

08/06/2020 23:29 par François de Marseille

@ G Sportif :"Amusant : un toubib du nord de la France a obtenu des résultats avec un bi-antibiothérapie (Macrolide + C3G) à laquelle il ajoutait Vitamine C et Zinc. Mais il n’a pas voulu entrer en conflit avec Big Pharma, ni devenir une star, ni se faire insulter par des minables dans tous les JT."

Interessant...L’anti Raoult... Il en reste des toubibs qui cherchent à respecter le serment qu’ils ont prêté et basta.

09/06/2020 09:20 par Assimbonanga

@Xiao, oui, il me semble. La science n’est pas une fin en soi, c’est un moyen, une méthode de travail. Elle permet d’établir des connaissances, d’expérimenter, de vérifier. Elle doit être au service de la Politique. Et le politique est au service du peuple. Non ?
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. La conscience et le discernement doivent présider en toute chose.

09/06/2020 17:36 par Xiao Pignouf

@Assim

C’est donc que je me suis mal expliqué. Je recommence :

La politique est au service de la science qui est au service du peuple ou de la nation. Elle légifère, alloue des budgets (idéalement) en faveur de la science qui par ses progrès sert le peuple national ou international. De même que la politique est au service de l’éducation qui est au service du peuple ou de la nation. Ou que la politique est au service de la culture qui est au service du peuple ou de la nation et ainsi de suite. Dans un monde idéal, la politique est donc, de cette manière, au service du peuple comme tu le conclus toi-même.

Dans un monde idéal, qu’une politique sage récupère, après le peuple, les bienfaits de ses actes (ce qui te fait dire que la science, par exemple, sert la politique) est incontestable, mais à la condition sine qua non qu’en amont elle se mette entièrement à son service. Le raisonnement serait le même si on remplaçait le mot science par le mot éducation, par celui de culture ou par tout autre composante sociale.

Dans le monde réel, la politique depuis plusieurs décennies n’est plus qu’au service d’intérêts privés. La science, l’éducation, la culture... n’ont plus d’autre objet que la recherche de profits. Et Macron, lui-même dévoiement de la figure politique, aura élevé ce dévoiement de la politique au rang d’art.

09/06/2020 19:03 par bostephbesac

Pour la première fois de ma vie (j’ ai 50 ans), je considère qu’ un gouvernement de mon pays a décidé d’ intenter à ma vie ! Je n’ avais jamais vu ça, encore, c’ est fait maintenant ! Vous souviendrez vous lors des élections à venir d’ ici 2022, le 2ème tour des municipales pour commencer, les régionales en 2021, et bien entendu : 2022 !

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