RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Colombie : un détenu passé à tabac à la suite de plaintes pour torture

Depuis octobre 2011, le détenu Boris Zeider Medina Payán est victime de tortures et mauvais traitements incessants. Les dernières violences remontent au 6 septembre 2014 et il est depuis à l’isolement.

Le samedi 6 septembre 2014, les gardiens de la prison de La Dorada (département de Caldas), prétextant une fouille du quartier 7, ont sorti le détenu Boris Zeider Medina Payán de sa cellule. Ils l’ont insulté, aspergé de gaz poivre et frappé à coups de pied, poing et matraque. Il est, depuis, à l’isolement prolongé dans une Unité de traitement spécial (UTE).

Le 31 octobre 2011, M. Medina Payán a été victime d’une bastonnade de gardiens et a fini inconscient. En janvier 2013, il a refusé la conciliation demandée par les services du procureur indiquant qu’il souhaitait maintenir sa plainte pour torture. Peu après, le gardien qu’il a désigné comme son principal tortionnaire a été promu responsable du quartier où se trouve sa cellule.

Monsieur Medina Payán et sa famille ont commencé à recevoir des menaces. Le 17 août 2013, le détenu a été placé à l’isolement sans raison apparente. Le 28 septembre 2013, les gardiens l’ont sorti de sa cellule en lui projetant du gaz poivre au visage et en le frappant avant de le mettre dans une cellule de l’UTE. Il a alors déposé une nouvelle plainte. Le 27 juin 2014, les gardiens l’ont obligé à se mettre nu, l’ont insulté, lui ont projeté du gaz poivre sur les parties génitales, l’ont frappé puis mis à l’isolement pendant six jours.

À ce jour, les plaintes pour torture n’ont pas connu d’avancées. Aucune mesure disciplinaire ne semble avoir été prise à l’encontre des gardiens incriminés.

Contexte

Système carcéral en crise

Plus de 120 000 détenus sont entassés dans les prisons du pays. Ils souffrent de la promiscuité et de la violence, engendrées par la surpopulation carcérale, de conditions d’hygiène déplorables, propices à la propagation de maladies (tuberculose, lèpre, hépatite, VIH, etc.) et aux intoxications alimentaires, du manque d’accès à l’eau potable et aux soins. S’ajoutent à cela des tortures et mauvais traitements infligés par des fonctionnaires de l’Institut national pénitentiaire et carcéral (INPEC) ‑ parfois même par certains directeurs de prison ‑ et par des membres de l’armée. Punitions collectives (restriction d’accès au téléphone, aux cellules, à l’électricité, à la nourriture, à l’eau potable), mises à l’isolement, pressions sur les proches en visite, simulacres d’exécution, passages à tabac, mises à nu, placements dans la position du « scorpion » (pieds et poings menottés ensemble), aspersions de gaz lacrymogène, agressions sexuelles et asphyxies sont les pratiques tortionnaires les plus courantes.

Du 29 avril au 12 mai 2014, en lien étroit avec les 10 ONG locales qui composent la Coalition colombienne contre la torture, l’ACAT a rencontré des détenus des prisons La Picota, El Buen Pastor, La Tramacua et San Isidro. La totalité des prisonniers rencontrés a fait part de fouilles corporelles abusives, de transferts injustifiés, de mises à l’isolement prolongées (parfois des années) dans les unités de traitement spécial (UTE), de punitions collectives et de tortures (coups, décharges électriques) en représailles de plaintes. Les auteurs de tortures et mauvais traitements font parfois l’objet de sanctions administratives et disciplinaires, mais pratiquement jamais de condamnations pénales. L’ACAT recommande, notamment, la ratification du Protocole facultatif à la Convention contre la torture afin que des mécanismes de prévention et sanction de ces tortures et mauvais traitements en prison soient mis en place.

Pour signer la pétition en ligne, cliquez sur le lien suivant.

»» http://www.acatfrance.fr/action/represailles-a_la_suite_de_plaintes_pour_torture
URL de cet article 27198
  

Même Thème
La rose assassinée
Loic RAMIREZ
Vieilles de plus de 50 ans, souvent qualifiées par les médias de narco-terroristes, les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), restent avant tout une organisation politique avec des objectifs bien précis. La persistance de la voie armée comme expression ne peut se comprendre qu’à la lumière de l’Histoire du groupe insurgé. En 1985, s’appuyant sur un cessez-le-feu accordé avec le gouvernement, et avec le soutien du Parti Communiste Colombien, les FARC lancent un nouveau parti politique : (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le plus grand crime depuis la deuxième guerre mondiale a été la politique étrangère des Etats-Unis.

Ramsey Clark
Ministre de la Justice des Etats-Unis sous la présidence de Lyndon Johnson

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.