Plein écran
12 commentaires

Convention pour un salaire minimum mondial

Lettre ouverte à :
 Barak OBAMA, président des Etats unis d’Amérique,
 José Manuel BARROSO, président de la Commission Europeenne,
 Robert AZEVEDO, directeur général de l’OMC,
 Guy RYDER, directeur général de l’OIT,
 et tous les chefs d’Etats des pays émergents ou en développement.

Partout dans le monde, la plupart des consommateurs et travailleurs, souhaitent l’éradication de conditions de travail proches de l’esclavage et accueilleraient favorablement l’instauration d’un salaire minimum mondial.

La dernière convention internationale contre l’esclavage fut organisée par la Ligue des Nations en 1926 et signée par 99 pays.

Depuis, aucune autre mesure globale n’a été prise pour améliorer les conditions de travail et de rémunération des populations les plus fragiles.

Aussi, dans un contexte de mondialisation sauvage où seul le profit fait loi, il est maintenant nécessaire et urgent de définir de nouvelles règles pour éradiquer des conditions de travail proches de l’esclavage.

Il convient de réunir les deux principaux marchés de consommateurs et le plus grand nombre de pays en émergents ou en développement, pour la signature d’un accord. Ce protocole pourrait d’abord concerner les salariés dont l’activité est liée à l’exportation vers les USA et l’UE.

"L’éradication de conditions de travail proches de l’esclavage passe d’abord par une digne rémunération"

Un salaire décent peut constituer un outil de respect des Droits Humains

L’Organisation Internationale du Travail (OIT) et des ONG (organisations non gouvernementales) dressent régulièrement des constats alarmants à propos des conditions de travail et de sécurité des ouvriers des pays à bas coûts.

Mais les chartes éthiques signées par les groupes de distribution et les industriels locaux s’avèrent insuffisamment contraignantes et n’ont jamais permis d’améliorer significativement l’existence de populations trop souvent asservies.

Chaque année, des situations sanitaires dangereuses et de nombreux accidents continuent à tuer des milliers d’ouvriers.

Il est hélas peu certain que les donneurs d’ordres acceptent de renoncer à une part même mineure de leurs bénéfices, pour faire progresser la sécurité et la situation des ouvriers.

En effet, ceux-ci estiment souvent que cette responsabilité incombe aux sous-traitants qui, à l’opposé, affirment généralement, ne pas pouvoir financer des améliorations sans l’implication financière des grands groupes de la distribution.

Il nous faut aujourd’hui penser une autre approche : des travailleurs mieux rémunérés ont davantage accès à l’information, mais aussi à des conseils et à une aide juridique pour les protéger et faire valoir leurs droits.

Si nous, marchés occidentaux de consommateurs, aidions les salariés des pays à plus faibles coûts à obtenir une plus digne rémunération de leur travail, nous leur procurerions ainsi les outils qui leur permettraient d’influer sur leurs conditions de travail, de santé et de sécurité.

Ils sauraient, n’en doutons point, engager avec leurs entreprises et pays respectifs, un dialogue qui conduirait à l’éradication de conditions d’existence proches de l’esclavage.

Adopter une vision plus globale

Dans un contexte de mondialisation, il convient d’appréhender avec une vision globale, la situation des salariés des pays émergents.

On peut, certes, continuer à pointer du doigt la dangerosité et pénibilité du travail ou l’extrême exploitation des ouvriers de certains pays, mais cela les expose à la délocalisation de leur production vers d’autres régions où les travailleurs sont parfois encore plus fragiles.

Depuis l’accident de Dacca, qui à couté la vie à 1 133 personnes et causé de graves blessures et amputations à plus de 1 000 ouvrières et ouvriers parmi les 1 900 blessés, plusieurs groupes textiles, sans doute plus soucieux de leur image que du sort des ouvrières et ouvriers bangladais, transfèrent maintenant leur production vers d’autres pays d’Asie ou d’Afrique.

Une tentative d’indemnisation des victimes du Rana Plaza a été organisée le 12 septembre 2013 à Genève sous la houlette de l’OIT. Cependant, 9 marques seulement sur les 29 impliquées se sont déplacées.

Aussi, peut-être pourrions-nous, afin de mettre fin à cette folle et meurtrière ronde, tenter d’apporter une réponse plus pertinente.

La plupart des consommateurs occidentaux accueilleraient très favorablement l’institution d’une norme salariale mondiale.

Néanmoins, la protection, les droits, la sécurité et la santé des citoyens relèvent de la responsabilité de chaque État qui, même en cas d’insuffisances, demeure souverain.

Par ailleurs, l’instauration immédiate d’un salaire minimum décent pour l’ensemble des salariés de chaque pays émergent serait, le plus souvent, économiquement irréalisable.

Aussi, Il importerait simplement, afin de remédier rapidement et durablement à des situations sanitaires urgentes et souvent dangereuses, d’organiser une convention internationale pour définir dans la concertation, un montant de rémunération minimum obligatoire spécifique à l’exportation, afin d’échanger dans un monde plus juste et plus serein.

Une convention internationale entre marchés de consommateurs et pays à bas coûts

USA et UE pourraient, en collaboration avec l’OIT et dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), proposer à l’ensemble des pays industriels à bas coûts, d’adhérer à une convention internationale.

Cet accord prévoirait essentiellement de subordonner l’exportation vers les deux plus grands marchés de consommateurs, à l’obligation de rémunérer, selon une norme minimum mondiale négociée, les personnels qui fabriquent ces produits ou fournissent ces services.

Il conviendrait de déterminer dans la concertation, un montant de salaire suffisamment ambitieux pour faire évoluer la situation salariale de nombreux ouvriers dans le monde mais assez raisonnable et modéré pour être agréé par le plus grand nombre de pays exportateurs.

Une discussion entre les principaux marchés de consommateurs et l’ensemble des pays exportateurs, pourrait s’engager autour de la base suivante, qui néanmoins, ne constituerait qu’une étape vers une harmonisation salariale.

  • Un salaire minimum mensuel net de 400 € ou 500 $ pour les ouvriers fabriquant des produits ou les employés fournissant des services destinés à l’exportation principalement vers les deux plus grands marchés de consommateurs que sont l’UE et les USA.
  • Seraient concernés : des pays d’Asie, d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Europe. Les pays de l’Union Européenne (UE) qui ne garantissent pas de salaire minimum ou dont le montant est inférieur au seuil préconisé, devraient également se plier à cette règle pour exporter vers les autres pays membres de l’UE ou les USA.

Il appartiendrait ensuite à chacun des États participants, de légiférer pour faire appliquer dans les entreprises locales et étrangères, les dispositions décidées lors de la convention et encadrant la rémunération des personnels travaillant pour l’exportation.

Par ailleurs, l’UE abrite en son sein d’importantes inégalités : le salaire minimum bulgare est le plus faible avec un montant net de 120 € mensuel quand son équivalant luxembourgeois dépasse 1 500 €.

Il reviendrait à la Commission Européenne, d’imposer plus d’équité entre ses membres [1].

Une augmentation salariale possible sans majoration du prix pour le consommateur

Les groupes de distribution et du luxe, les grandes enseignes et les marques, ont bâti en à peine vingt ans de mondialisation, des empires financiers gigantesques.

Ceux-ci distribuent chaque année des dizaines de milliards d’euros à leurs actionnaires au détriment de consommateurs abusés et d’ouvriers surexploités.
Leurs milliers de palais de la consommation sont démesurés et occupent maintenant des millions de mètres carrés sur les plus belles avenues du monde.

Mais à l’autre bout de la chaine, les salaires mensuels n’atteignent que très rarement 200 € par mois et sont bien souvent inférieurs à 100 €.

Celui d’une ouvrière bangladaise compte parmi les plus faibles au monde avec 40 € pour parfois 250/300 heures de labeur ou 23 € pour des éthiopiens qui révélaient récemment être battus par les contremaîtres. D’autre part, au sein même de l’UE, les ouvrières de certains pays perçoivent moins de 150 €.

Pourtant, il serait parfaitement possible, dans l’ensemble des secteurs industriels, de rémunérer plus correctement les personnels qui produisent des articles destinés à l’exportation, sans majoration de prix au consommateur.

La diminution de profits n’avoisinerait le plus souvent, que quelques dizaines de cents ou quelques euros sur des articles plus chers.

Pour exemple, la somme annuelle de travail produit par une ouvrière textile bangladaise rémunérée moins de 500 € l’an, peut participer à la réalisation d’un chiffre d’affaires atteignant parfois 200 000 ou 300 000 € par an, dépensés par les consommateurs dans les grandes enseignes de la distribution ou les boutiques de prêt à porter bas, moyen, haut de gamme et luxe.

De même, le coût en main d’œuvre d’un Smartphone n’excède guère 2 à 5 % du prix de vente, celui d’une paire de baskets de marque oscille entre 1.5 et 3 % du prix boutique et un sac de luxe confectionné en quelques heures est parfois revendu 1 000 ou 2 000 €.

Un code barre pour mieux respecter les Droits et lutter contre la surconsommation des ressources naturelles

Une traçabilité des produits, matérialisée par un code barre obligatoire pour exporter vers l’UE et les USA, pourrait faciliter l’application de règles sociales dans les pays d’origine.

La production de chaque article a une conséquence directe sur l’état de la planète et l’épuisement des ressources naturelles. Peut-être ne devrions-nous plus attendre pour lutter contre le consumérisme, le réchauffement climatique et la destruction de l’écosystème.

Un code barre conférerait une identité à chaque article. Il indiquerait le nom du donneur d’ordre, celui du fabricant et des sous-traitants, le niveau des conditions sociales des personnels de production, la conformité des substances utilisées, ainsi que l’empreinte écologique.

Cela pourrait marquer le début d’une vraie gestion des ressources et des échanges. Par ailleurs, celui-ci constituerait un outil efficace de lutte envers la contrefaçon.

Pour que chaque pays puisse bâtir une économie saine

Les hausses, surtout de bas salaires, ont, selon la plupart des économistes, keynésiens ou appartenant à d’autres courants de pensée, un effet macroéconomique positif certain sur le développement d’un pays.

Les effets concrets sont d’autant amplifiés sur l’économie locale lorsque le pays est émergent et produit agriculture, élevage et industrie manufacturière de biens de consommation.

En revalorisant la rémunération des salariés travaillant pour l’exportation, mécaniquement, les revenus des autres citoyens et le niveau de vie du pays exportateur progresseraient.

A terme, l’augmentation de la consommation de biens indispensables, alimentaires ou matériels, générerait une croissance du marché intérieur qui pourrait contribuer à bâtir une économie plus autonome et saine, mais aussi moins orientée vers une course à la production dont, par ailleurs, les effets sur l’environnement sont souvent désastreux.

Consommateurs otages et complices malgré nous

Nous, consommateurs occidentaux, n’acceptons plus d’être les otages et complices d’une politique économique spéculative qui nous berne et impose à des femmes, des hommes et parfois des enfants de 10 ans, des conditions de travail proches de l’esclavage.

La promesse d’une mondialisation heureuse qui devait offrir bienveillamment du travail aux pays pauvres dans le respect de leurs droits et procurer des produits moins chers aux pays riches ne s’est guère réalisée : les conditions de travail des ouvriers des pays émergents se sont peu améliorées depuis le début de la mondialisation, le chômage des pays occidentaux a explosé et la plupart des prix des biens de consommation augmentent régulièrement.

Il semble aujourd’hui, que les actionnaires des grands groupes soient les principaux bénéficiaires de ce marché de dupes. Certes, les donneurs d’ordres occidentaux partagent la responsabilité de cette forme d’esclavage contemporain avec les industriels locaux et doivent également parfois composer avec des organisations mafieuses et des hommes politiques ou fonctionnaires corrompus.

Aussi, l’instauration d’un salaire minimum obligatoire pour exporter, aiderait les États signataires à lutter contre une corruption qui prive travailleurs et citoyens, des fruits d’une croissance qui leur revient de droit.

Les gouvernements pourraient ainsi remplir leur devoir de protection envers leurs populations.

L’adhésion à cette convention internationale, marchés de consommateurs/Pays en développement, pourrait constituer pour chacun des États signataires, une opportunité historique d’avancée économique et sociale.

Francis JOURNOT

"international convention for a world minimum wage" et "Vêtements made in France" sont des associations indépendantes et à but non lucratif

 http://www.international-convention-for-minimum-wage.org/fr/pages/fran/page-1.html
Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

27/10/2013 23:29 par Dominique

Proposition originale et intéressante. Cependant, un peu maladroite : "Certes, les donneurs d’ordres occidentaux partagent la responsabilité de cette forme d’esclavage contemporain avec les industriels locaux et doivent également parfois composer avec des organisations mafieuses et des hommes politiques ou fonctionnaires corrompus." Qui est corrompu ? Qui est corrupteur ? Les donneurs d’ordres occidentaux ne peuvent-ils pas eux aussi être corrompus ou corrupteurs ? Et alors que les pays des BRICS sont en train de tirer leur propre câble transocéanique qui part du Brésil, traverse l’Atlantique jusqu’en Afrique du sud, pour ensuite rejoindre la Chine en passant par l’Inde, et que depuis la Chine il va continuer jusqu’en Russie, je trouve ce texte très ethnocentrique en considérant que les donneurs d’ordre ne sont qu’occidentaux.

De plus, l’idée du code barre est une bonne idée, mais sans en plus du salaire minimum, obliger le donneur d’ordre à assurer le recyclage complet de ses produits lors de la donnée d’ordre, je ne vois pas comment il serait possible d’arrêter la spirale infernale ressources naturelles -> produits finis -> pollutions et donc destruction des ressources et pollution.

Enfin, il faudrait aussi mettre au point un système pour qu’un pays ne puisse pas utiliser ces codes barres pour en boycotter un autre. Je pense là explicitement au boycott de Cuba par les USA.

Cette proposition pose aussi des problématiques amusantes. Quel code barre mettre sur l’héroïne afghane ? Ou sur les produits dérivés, car dans les bourses aussi il y a des donneurs d’ordres. Bien que dans le cas des bourses, il faillent plutôt instaurer le salaire maximum.

Une autre solution serait de mettre tous les revenus, quels qu’ils soient, dans un pot mondial commun et de redistribuer en divisant simplement ce pot par le nombre d’habitants de la planète. Ainsi nous pourrions solutionner du même coup le problème du plein emploi. Cela pourrait même ouvrir des perspectives intéressantes. Comme par exemple de faire que ce ne soit plus à l’employé de se vendre, mais à l’employeur a démontrer qu’il a autre chose à offrir à ses employés qu’un salaire de misère pour un travail harassant et abrutissant.

28/10/2013 01:02 par ADSkippy

Vues récemment ; Pas de salaire minimum aux USA. ou beaucoup ( surtout dans les "services"), ne travaillent que pour $ 2 de l’heur.

Alors ça m’étonnerait que l’USA signent une convention internationale.

28/10/2013 13:46 par Dwaabala

@ Dominique a trouvé le ton juste dans sa conclusion :

Une autre solution serait de mettre tous les revenus, quels qu’ils soient, dans un pot mondial commun et de redistribuer en divisant simplement ce pot par le nombre d’habitants de la planète. Ainsi nous pourrions solutionner du même coup le problème du plein emploi. Cela pourrait même ouvrir des perspectives intéressantes. Comme par exemple de faire que ce ne soit plus à l’employé de se vendre, mais à l’employeur a démontrer qu’il a autre chose à offrir à ses employés qu’un salaire de misère pour un travail harassant et abrutissant.

Et pour passer à l’application, envisager préalablement la constitution d’un Parlement mondial qui, pour désigner les députés et les sénateurs et instituer un pouvoir législatif qui soit le plus représentatif du peuple grâce à des partis politiques de masse aurait recours au tirage au sort :
http://www.legrandsoir.info/comment-constituer-un-parlement-par-le-vote-et-le-tirage-au-sort.html

... Ceci grâce à la révolution :
Allons camarades, sommes nous (pas) tous des "révolutionnaires", alors ?
http://www.legrandsoir.info/allons-camarades-sommes-nous-pas-tous-des-revolutionnaires-alors.html
des vrais révolutionnaires.

28/10/2013 19:43 par eric

Comprenons nous bien, ce système va mourir ou va certainement dans le mur ;
Je vais vous dire supprimons déjà cette ineptie qu’est l’omc, dézinguons les transnationales car les travailleurs pauvres de ces pays n’ont que faire d’un salaire de misère pour la simple et bonne raison que leurs pays est pillé, plié par un productivisme,extravagisme de masse, d’où il en ressort des monocultures poussés jusqu’à l’extravagance, les cultures vivrières anéanties ainsi même que leur moyens de s’autoalimenter du fait même de la politique occidentale inondant ces pays de produit subventionnés(europe) non ce n’est pas une solution(un pansement sur une jambe de bois) l’exclavagisme actuel, c’est toutes ces entreprises prédatrices qu’ils l’on créé...
Tout ces travailleurs dont mon cœur saigne de les voir dans un tel état n’étaient pas soumis à un tel destin, l’oit ne les a pas protégé, cette mondialisation c’est de la merde...
Et ce pauvre "gogos" de consommateur qui tire tout vers le bas "pour payer moins cher" satisfait de lui quant il a fait "une affaire" submergé qu’il est de toute sorte de produit ne servant à rien ! allant la bouche en cœur faire des courses de caddy et bouffant de la merde, ne comprenant pas (pourtant soit disant éduqué) l’impact sur des vies humaine désastreux...

Commençons par mettre des limites à nos frontières, par taxer ces entreprises qui font rentrer tout et n’importe quoi, définissons nos besoins, cessons la politique de l’offre et surtout relocalisons et produisons en coopération avec ces pays sous le même mot d’ordre "vos besoins" le seul moyens pour en finir avec ce productivisme débile...

28/10/2013 23:10 par domi

Selon Bernard Friot :
"La pension de retraite a été construite avec comme objectif syndical la continuation à vie du salaire atteint à 55 ans. Le modèle a été le régime de la fonction publique, étendu à l’EDF (où on parle de « salaire d’inactivité »), à la SNCF et aux autres entreprises publiques
(...)
revendiquer qu’à 55 ans on touche à vie son meilleur salaire, n’est pas se limiter à revendiquer le droit au loisir après une vie de travail, mais c’est surtout affirmer qu’à un âge politique on peut enfin travailler en étant payé à vie, décider de son travail sans employeur et sans actionnaire. Les retraités sont libérés non pas du travail mais de l’emploi et du profit pour travailler dans la liberté. Et ils montrent que cela pourrait être le cas de tout le monde."
http://www.reseau-salariat.info/5abf1bfb96df1682c10a0539ebb8e8b0

26/11/2013 20:02 par le fou d'ubu

Un article qui fait dans la "demi mesure"...Tout ça pour ça ( un salaire misérable mondial pour que nous occidentaux, puissions dormir tranquille sur nos deux oreilles pendant que les immeubles du Bangladesh continus de s’effondrer )...Pathétique article en vérité sur son manque d’ambition. Rien n’est remis véritablement en question (j’entends d’ici les pisses-chagrins dirent, "mais c’est un bon début)...Quelque soit le "salaire" proposé, l’ouvrier rapporte 10 fois plus que son coût. C’est "grâce" à ce stratagème que le système capitaliste s’empiffre jusqu’à la gueule et renforce sa main de fer...L’auteur est autant révolutionnaire que bernadette de courson...Pathétique encore une fois...Article subversif dans le mauvais sens du terme....

Le fou d’ubu

Ps : "soyons réalistes, RÉALISONS l’impossible". Le pauvre Che doit se retourner dans sa tombe...Lui qui souhaitait une révolution mondiale, 50 ans après, voilà qu’on mendie encore des miettes à nos maîtres...Pathétique vraiment...

26/11/2013 21:06 par legrandsoir

Vous vous rendez quand même compte que votre propos pourrait s’appliquer à n’importe quelle proposition dans pratiquement n’importe quel domaine ? Salaires, conditions de travail, durée du travail, économies d’énergie, réductions de la pollution, etc. "C’est pas assez" n’est pas une réponse. D’ailleurs, une des manières de juger une proposition, c’est d’observer qui est contre. Ca peut donner une idée si on est sur la bonne voie ou pas.

26/11/2013 23:44 par le fou d'ubu

@ "Vous vous rendez compte que ..."
Pas d’accord avec le modérateur sur ce coup là...La proposition pour un revenu de base mondial cumulable au salaire, devrait être le début de nos exigences (là je suis d’accord...). Ne pensez-vous pas, que ce système est presque entièrement à jeter aux oubliettes au lieu de souhaiter le réformer ? Faut-il faire encore des compromis ? Avec qui ? Pourquoi ? Pour qui ?...
Et vous, vous rendez-vous compte qu’avec ce genre de raisonnement, "le grand soir" n’est pas prêt de se produire !!! Mais ce n’est peut être pas le but de tout révolutionnaire...Qui sait...

Le fou d’ubu

Ps ; Prévenez-moi quand vous aurez une réponse de barroso et cie...Surtout si elle est positive...Grande proposition vraiment...Je persiste et signe...C’est pathétique...

27/11/2013 03:29 par legrandsoir

La proposition pour un revenu de base mondial cumulable au salaire, devrait être le début de nos exigences (là je suis d’accord...

Sauf qui quelqu’un se contente de vous répondre "c’est pas assez" - qui n’est pas une réponse, rappelez-vous. Parce que fixer une barre hypothétique, non chiffrée, non définie, par un simple jugement de style "c’est pas assez", ne fait strictement rien avancer du tout. Certains pourraient même dire que c’est pathétique.

Bref, une idée est une idée, et si vous en avez de meilleurs, on est tout ouïe. Cela dit, cette proposition n’est pas du GS, mais l’idée - sûrement à développer - mérite une plus large discussion que celle-ci.

27/11/2013 04:51 par le fou d'ubu

@ le grand soir

En ce qui me concerne, ce qui et "assez" comme vous dites, c’est de retrouver une dignité "humaine". Nous ne sommes pas des animaux de labeur !!! Voilà pour le curseur du "assez pas assez"...Maintenant vous pouvez toujours me dire que chacun place sa dignité là où il veut, et d’accord avec vous ce n’est pas un débat...sauf pour des sophistes. Mettre l’accent sur ce que je considère un faux débat est déjà un débat, ne vous en déplaise...Je ne suis pas contre des commentaires plus fournis et plus techniques si vous le souhaitez...Mais ne me demandez pas d’abandonner mon sens critique.Je peux me tromper comme tout un chacun, mais je n’ai ni de camp, ni d’idole à défendre...Quand à cet article, pardonnez-moi si je trouve qu’il est loin d’aborder le fond des choses...Mais vous avez le droit de ne pas être d’accord avec moi...en plus c’est vous le chef, non ?...

Le fou d’ubu

27/11/2013 08:16 par Zarathoustra

Je suis tout à fait d’accord avec LGS, si l’on avait toujours suivi ce type de raisonnement on ne serait jamais sorti du Moyen-âge !

Ceci étant, depuis la désaffection des peuples pour les mouvements marxistes, on est bien parti pour y retourner au Moyen-âge...

27/11/2013 13:22 par Leo Lerouge

Je suis d’accord avec le fou d’ubu et éric :

C’est demander aux pays responsables de la gabegie de la mondialisation qui tirent des profits indécents sur le dos des travailleurs – que ce soient ceux qui habitent leur propre territoire et qui ont perdu leurs emplois industriels où ils étaient bien rémunérés et protégés par le droit du travail, ou ceux qui l’ont récupéré pour gagner un salaire de misère dans des conditions épouvantables - d’être plus gentils avec les pauvres.

En d’autres termes, c’est demander un aménagement du capitalisme mondial en partant, toutefois, du principe qu’il y a obligatoirement les pauvres (beaucoup), ceux qui produisent, et des riches (très peu), ceux qui en récoltent les fruits, et que les riches peuvent continuer à prospérer sur le dos des précédents, en acceptant, toutefois, de faire un léger sacrifice en rognant sur leurs bénéfices. La mondialisation heureuse, quoi.

C’est aussi entériner la mondialisation des échanges commerciaux tels qu’ils ont été conçus par le capital mondial pour ruiner les pays pauvres, spéculer sur les produits alimentaires de base, noyer leurs marchés de produits subventionnés frelatés et, pour finir, affamer sans pitié des populations entières selon le bon vouloir des milieux de la finance.

Quand on est agneau, on ne demande pas à une congrégation de loups d’accepter de manger moins. Ils trouveront toujours un moyen d’assouvir leur appétit.
Et encore, le loup est raisonnable, il ne prend que ce dont il a besoin pour apaiser sa faim. Il ne tue pas tout le troupeau et ne dévaste pas la bergerie pour ne laisser au berger que ses yeux pour pleurer ... ou la corde pour se pendre.

En plus, chiffrer tout cela en lieu et place des travailleurs concernés ressemble fort à du paternalisme ("mes chers pauvres, ne vous révoltez pas, je sais ce qui est bon pour vous" ).

Et, enfin, c’est être bien naïf que de croire que les prédateurs mondiaux ne trouveront pas une parade. On voit bien comment ils récupèrent les mouvements populaires contre leur politique destructrice pour en faire de nouvelles sources de profits.
Ce genre de mesure revient, par ex, à inciter les employeurs locaux à embaucher moins de travailleurs pour faire le même travail et laisser les autres dans la misère (car, qui est censé les payer, eux ?).
Les organisations internationales feront les gros yeux, les clients occidentaux feront momentanément semblant de réagir, et tout rentrera dans l’ordre une fois l’émotion passée.

On ne peut pas gagner à vouloir amender le capitalisme en demandant qu’il prenne en compte les droits des travailleurs ou l’environnement, par exemple : il n’y a qu’à voir comment il retourne tout à son avantage, comme avec le commerce équitable ou le capitalisme vert, qui endorment le consommateur occidental.

Augmenter les salaires de certains travailleurs ne résout en rien le problème global de la pauvreté, ni les difficultés des pays pauvres, ni l’emprise des pays riches sur leurs économies, il ne sert qu’à diviser encore la classe ouvrière et donner bonne conscience aux occidentaux, qui balayent, ainsi, les problèmes de fond sous le tapis.

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
 Contact |   Faire un don
logo
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft :
Diffusion du contenu autorisée et même encouragée.
Merci de mentionner les sources.