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#Coronavirus : le régime Macron privilégie les profits de la classe capitaliste à la protection de la santé de tous. #covid19

30 morts, 1606 cas, c’est le bilan officiel de la Direction Générale de la Santé, le 10 mars 2020, en France. Un bilan probablement en deçà du nombre de cas réels de coronavirus puisqu’un dépistage systématique n’est pas effectué faute de moyens suffisants au sein des hôpitaux publics. D’après les données communiquées par Santé Publique France, entre 600 et 1200 tests du Coronavirus sont pratiqués chaque jour en France, contre plus du double en Grande Bretagne et même entre 3 et 4 fois plus en Italie.

La priorité du régime Macron et de l’Union Européenne : protéger les marchés financiers

Inquiets de l’effondrement des cotations boursières sur les marchés financiers et plus soucieux que les profits de la classe capitaliste ne souffrent pas de l’épidémie qui se prépare à frapper massivement la classe des travailleurs, le régime Macron, et avec lui les médias contrôlés par lui ou ses amis milliardaires, tient un discours paradoxal. Saturant l’espace médiatique de messages de prévention portant sur des mesures simples (se laver les mains et ne pas serrer la main ou embrasser pour se saluer), il n’apporte cependant aucune mesure forte au prétexte que l’épidémie ne serait pas à craindre et que la protection de l’activité économique du pays doit être privilégiée.

De fait, à contrario de ce qu’a fait volontairement la Chine ou de ce qu’est obligée de faire l’Italie, aucune mesure de quarantaine importante n’a été mise en place à l’exception de quelques zones très limitées. Les écoles et lycées – y compris ceux réunissant plus d’un millier de personnes – restent ouverts, même lorsque des cas y ont été enregistrés. Les transports en commun ne souffrent d’aucune restriction – et ce alors que quelques cas sont déjà recensés parmi le personnel de la RATP – et si les marchés sont restreints, centres commerciaux ou parcs d’attractions n’ont aucune restriction. Le paradoxe de ces stades de foot remplis de dizaines de milliers de spectateurs, tandis que le régime Macron affirmait, martial, interdire les rassemblements de plus de 5000 personnes, aura laissé incrédules durant plusieurs jours... jusqu’à ce que, la situation devenant vraiment injustifiable, les autorités sportives se décident à décréter le huis clos.

Auparavant, aucun contrôle sanitaire n’avait été mis en place aux frontières et dans les aéroports. Il est vrai que l’ex-ministre de la santé Buzin, parachutée en pleine crise sanitaire candidate à la mairie de Paris, avait théorisé fin janvier qu’il était absolument improbable que le coronavirus puisse frapper en France

Le risque d’introduction en France est faible mais il ne peut être exclu.
Agnès Buzin, ministre de la Santé 21 janvier 2020

De fait, comme cela était prévisible et prévu, le coronavirus a fait son apparition en France et désormais près de deux milliers de personnes sont officiellement porteurs et malades.

Mais les mesures prises par le gouvernement restent pour le moment symboliques : message de prévention, conseils de confinement pour les personnes venant de zones à risque, qu’elles soient en France ou à l’étranger. Suspension partielle des réunions en lieux clos de plus de 5000 personnes, seuil désormais abaissé à 1000 personnes.

À défaut de capacité de production de masques et de stocks disponibles, cette mesure barrière simple n’est pas mise en place, à l’exception des professionnels de santé qui peinent cependant à accéder à ces masques, fussent les plus simples. Les déplacements ne sont pas contrôlés et aucune mesure de température n’est mise en œuvre dans les lieux publics ou de travail concentrant un fort nombre de personnes.

Ces mesures partent donc d’un sous-entendu implicite que la maladie ne serait pas grave et que peu importe si la France doit passer au stade 3 de l’épidémie, c’est-à-dire une épidémie hors de contrôle où la propagation du virus se fera librement et contaminera des centaines de milliers voire des millions de personnes en France. Un sous-entendu implicite auquel l’expérience chinoise montre qu’il faut malheureusement tordre le coup.

Le coronavirus COVID-19 est bien plus mortel et contagieux que la grippe saisonnière.

Pourtant, au vu des mesures prises par la Chine ou en Italie et même à Cuba (qui n’a pas encore de cas) le COVID-19 apparaît bien plus dangereux qu’une simple grippe saisonnière.

Forte létalité

Le taux de létalité en Italie en ce moment est de 4,6%. Selon les chiffres officiels du gouvernement français, il serait de 1,8% en France.

Pour la grippe, il est de 0,1% ( et même 0.01% pour la létalité directe), soit une létalité pouvant être 46 fois plus importante pour le coronavirus COVID-19 par rapport à la grippe saisonnière.

Le centre pour le contrôle des maladies chinois évalue une létalité de 2,3%, qui monte à 2.9% dans le foyer épidémique du Hubei et de la ville de Wuhan, mais est nettement inférieure dans le reste de la Chine où la propagation a pu être très fortement limitée (0.4%). Ce taux de létalité est en Corée du Sud, également fortement touchée, de 0.7%. De fait, au regard des premières statistiques, la létalité du COVID-19 serait plus à rapprocher de la pandémie grippale de 1918 dite grippe espagnole soit 10 fois supérieure à celle de la grippe saisonnière classique.

Certes la létalités semble faible pour les jeunes (0.2% pour les moins de 30 ans), elle est tout de même supérieure pour les 30-50 ans à la létalité tout âge confondu de la grippe (0.4%), et très supérieure pour les plus de 60 ans (3.6%), plus de 70 ans (8%) et même de près de 15% pour les plus de 80 ans.

D’après les statistiques chinoises être jeune et en bonne santé ne signifie pas une garantie contre une forme grave de la maladie puisque la létalité demeure de 0.9% pour les malades sans aucune autre maladie identifiée. Il n’y a donc aucune raison de ne pas appeler à la vigilance au regard de ces chiffres.

Forte contagiosité

Au-delà de la létalité, la dangerosité d’une maladie est à considérer en fonction de sa contagiosité, c’est-à-dire sa faculté depuis un individu malade à contaminer un certain nombre d’autres personnes. Les épidémiologistes le chiffrent à travers une valeur, le R0 qui évalue le nombre moyen de personnes infectées par une personne malade. Pour le coronavirus elle serait entre 2 et 3, soit deux fois plus que pour la grippe saisonnière dont le R0 est de 1.5.

Ce point est d’autant plus problématique que les malades présentent une période asymptomatique de plusieurs jours (en moyenne 5) durant laquelle ils sont contagieux.

De la nécessité de mesure fortes

De fait, le coronavirus COVID-19 a toutes les caractéristique pour générer une épidémie de grande ampleur capable de submerger les capacités de soins des systèmes de santé en générant un grand nombre de malades. Avec non seulement le risque d’une mortalité importante par défaut de capacité de prise en charge des malades du coronavirus, mais également le défaut de prise en charge des malades et blessés graves habituels.

Avec un R0 de 1,5, une létalité de 1% et une proportion de 5% des malades générant des formes graves nécessitant une hospitalisation en soins intensifs, à partir d’une quarantaine de malades initiaux, on arriverait dans ces conditions à :

- en une semaine un demi milliers de malades, 5 morts et une vingtaine d’hospitalisés en état grave
- en deux semaines à 8000 malades, 80 morts et 4000 hospitalisés en état grave, soit là 10% du potentiel du nombre de lits en réanimation en France (4000 lits environ)
- en trois semaines à plus de 130 000 malades , plus de 1300 morts, près de 7000 malades en état grave soit plus que le nombre de lits total existant à l’hôpital pour traiter ces cas
- en quatre semaines plus de deux millions de malades, plus de 20 000 morts, et plus de 1 millions de malades en état grave, soit plus du double du nombre total de lits d’hospitalisation disponibles en France !

Des chiffres alarmants qui sont pourtant en deçà des chiffres évalués en Chine s’agissant de la gravité : si 81% des cas sont bénins, 14% des cas y ont présenté une évolution vers un état sérieux (pneumonie et insuffisance respiratoire) nécessitant une hospitalisation et 5% ont évolué vers un état critique nécessitant une prise en charge en soins intensifs.

Pour comparaison à la semaine 9 de l’épidémie de grippe saisonnière, Santé Publique France évalue à 744 le nombre de placements en réanimation pour la grippe saisonnière. En moyenne, chaque année, 6000 décès sont causés par la grippe saisonnière en France.

À la mesure de ces chiffres on comprend mieux l’importance des mesures de contrôle de l’épidémie pour éviter une catastrophe sanitaire. Car il en va de la capacité de faire baisser drastiquement par des mesures barrières efficaces le R0 pour limiter les dégâts de l’épidémie. De fait, il faut remarquer que les contrôles mis en place et le travail fait par les épidémiologistes des ARS ainsi que l’hôpital public ont permis de limiter pour le moment la vitesse de propagation de l’épidémie. Le 10 mars, le R0 était de l’ordre de 1.26. Un rythme tout de même inquiétant puisqu’à cette vitesse de propagation-là, d’ici une semaine, il pourrait y avoir plus de 10 000 cas et près de 200 morts et d’ici quinze jours, la totalité des lits en réanimation seraient mobilisés !

Dans ses recommandations l’OMS souligne l’importance à cette fin d’aller bien au-delà des simples mesures barrière de lavage des mains, mais d’agir rapidement pour contrôler au stade de la cellule familiale la contagion. Mettant en exergue les mesures de confinement drastiques prises par la Chine, et mises en œuvre par plusieurs dizaines de millions de Chinois. Des mesures complétées par une détection précoce des symptômes (notamment par des contrôles de température) et l’identification systématisée des cas de coronavirus et la recherche des chaînes de transmission. Une stratégie qui n’est que très partiellement mise en oeuvre en France où :

les tests ne sont pas pratiqués de façon systématique et aucune mesure de température à grande échelle n’est mise en place pour identifier au plus tôt les cas et les isoler et les soigner.
- le défaut de masques (y compris les plus simples), ne permet pas la protection contre la transmission par voie aérienne.
aucune mise en quatorzaine et limitation géographique des déplacements n’est mise en place : de fait le régime Macron n’a qu’une peur, que les travailleurs ne puissent plus se rendre au travail. Ce qui toucherait immédiatement l’extraction du profit !
Alors qu’il faudrait une mobilisation immédiate de l’appareil de production pour produire rapidement les éléments nécessaires au contrôle de l’épidémie : masques (notamment FFP2), désinfectants, appareil d’assistance respiratoire etc... la ministre du Travail est plus occupée à menacer les travailleurs qui voudraient faire jouer leur droit de retrait qu’à réquisitionner les entreprises nécessaires. Même lorsque la vie des personnes est en jeu, en système capitaliste, il n’est pas question de toucher à la sacro-sainte propriété des moyens de production. Tout au plus le ministère de la Santé a timidement osé réglementer à 3€ les 100 ml soit 30€ le litre le prix des gels hydroalcooliques... Le ministre de l’Industrie et de l’Économie lui n’a que faire de protéger les centres de production – notamment industriels par des mesures de confinement des travailleurs – puisque sa priorité est d’éviter à court terme toute baisse de production qui pourrait inquiéter encore plus les marchés financiers. Observons que cette politique irresponsable de gribouille est d’ailleurs sans effet au vu du plongeon des bourses. L’idéologie capitaliste se fracassant sur la réalité matérielle implacable de l’épidémie. Lorsque le nombre de cas explose, les mesures fortes s’imposent d’elles-mêmes comme le montre la situation en Italie. Et les dégâts à l’économie sont d’autant plus grands !

La Chine socialiste, au prix de gros efforts, a réussi à stopper l’épidémie

Protéger la santé de son peuple et du monde entier c’est la priorité affichée par le gouvernement socialiste chinois. Pour stopper l’épidémie de Coronavirus, il n’ a pas hésité à prendre des mesures fortes, extrêmement coûteuses, sans se préocupper de l’impact sur l’économie. Pas seulement en construisant des dizaines d’hôpitaux de campagne et en mobilisant des milliers de personnels médicaux et de l’armée populaire. Mais surtout en mettant à l’arrêt la vie économique et la production pour permettre l’isolement de la population et ainsi arrêter – malgré l’absence de vaccin et de médicaments performants – la circulation du virus.

Le confinement de dizaines de millions de Chinois, dans le Hubei qui est l’un des centres de la production industrielle chinoise est en effet extrêmement coûteux. L’activité industrielle y a chuté à un niveau de 25.7 pour l’indice PMI, trois points en deçà du niveau atteint lors de la crise financière de 2008. Dans le secteur des services, l’indice calculé par IHS Markit s’est établi en février à un niveau moitié moindre à celui du mois de janvier. L’activité nationale de la Chine s’est probablement trouvée réduite de plus de 12% d’après certains experts.

Si l’activité reprend peu à à peu, c’est sous condition de vérification systématique par les autorités chinoises de la mise en œuvre de mesures barrières fortes : prise de température, désinfection quotidienne, distribution de masques, etc.

Au-delà, la Chine Socialiste, profitant de son économie largement planifiée et sous contrôle de l’État, a rapidement su mobiliser son outil industriel pour répondre aux nouveaux besoins créés par l’épidémie. En témoigne par exemple sa capacité à doubler sa production du tonnage du papier nécessaire à la production des indispensables masques. Ceux qui font tant défaut en France où l’outil de production industrielle, 100% privé,, a été démoli et délocalisé.

Mais c’est également la capacité de mobilisation populaire volontaire et de concentration des moyens au service du peuple qui devrait également inspirer :

En quelques semaines, ce sont 60 000 lits d’hôpitaux qui ont été ouverts à Wuhan dans 86 hôpitaux existants et 16 hôpitaux provisoires. Plus de 300 000 masques ont été fournis chaque jour aux 60 000 personnels de santé de première ligne.

En une journée, le 23 février, le Parti Communiste de Wuhan a recruté 10 000 volontaires pour assurer la livraison à l’ensemble de la population de Wuhan confinée de la nourriture et des médicaments, tandis que 44 500 membres du parti étaient également mobilisés.

Des chiffres qui contrastent avec ce qui se passe en France. Pour le moment, il n’y a guère que dans ces services publics, vilipendés et agressés depuis des années par la classe capitaliste, qu’il y a mobilisation pour défendre la santé des 67 millions de personnes résidant en France. Le déplafonnement des heures supplémentaires d’un personnel de santé déjà épuisé ne permettra sans doute pas de faire face à lui seul à la crise. Les multinationales, elles, ne se préoccupent que de leurs cotations en bourse...

JBC pour www.initiative-communiste.fr

»» https://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/coronavirus-le-re...
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