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Cuba : Fidel Castro malade, Miss Monde acnéique, presse métastasée.





Jamais sans doute la maladie d’un chef d’Etat n’aura mobilisé autant les medias du monde entier. J’étais ces jours derniers en Espagne. Les journaux télévisés consacraient de longues minutes à l’événement. Feuilletant un quotidien régional (aragonais), j’ai compté qu’il y consacrait pas moins de six pages, de tonalité plutôt critique, mais documentées, c’est-à -dire dépourvues d’un systématisme négatif.

Des années de gouvernement de José-Maria Aznar n’ont pas réussi à imposer aux espagnols une vision manichéenne de Cuba et de son leader. Il est d’ailleurs à noter que, dès son accession au pouvoir, José Luis Zapatero a rompu avec les pratiques bushiennes de son prédécesseur et qu’il vient d’adresser ses voeux de rétablissement à Fidel Castro.

Il reste que la plupart des peuples d’Europe ne connaissent de Cuba que sa caricature. La médiocrité des « informations » (du pilonnage médiatique) de ces derniers jours en France aggrave la crasse ignorance.

Ailleurs, nombre de pays et de chefs d’Etat, mieux renseignés sur la réalité complexe de l’île et sur le contexte qui détermine sa politique et ses lois, voient Cuba d’un autre oeil, quand ce n’est pas de celui de Chimène.

Par exemple, en avril 2004, la gigantesque Foire du livre de Buenos-Aires a dédié une journée à José Marti (héros historique Cubain), à Che Guevara et à Fidel Castro. Quand le mythique Nelson Mandela, sortant des prisons Sud-africaines, accéda à la tête de son pays, son premier voyage officiel le fit atterrir à La Havane.
Il en fut de même pour le Bolivien Evo Morales en 2006.

Les officiels Pakistanais ne tarissent pas d’éloges sur les 1500 médecins cubains qui vinrent soigner bénévolement plus d’1,5 millions patients après le terrible tremblement de terre qui a secoué leur pays le 8 octobre 2005. Dans les bidonvilles de Caracas et de nombreuses capitales latino-américaines, les pauvres sont éperdus de reconnaissance envers un pays qui envoyé ses médecins s’installer parmi eux, vivre comme eux, les soigner. Idem pour les instituteurs caribéens qui les ont arrachés à un analphabétisme sans lequel le droit de vote est une plaisanterie et la presse est de facto censurée à 100%.

Un peu partout en Amérique latine, on vénère un pays où l’on peut gratuitement aller se faire opérer les yeux et recouvrer la vue. Si les noirs de Nouvelle-Orléans n’ont pas bénéficié de l’aide médicale des médecins sans frontières cubains (brigade Henry Reeve) dès les premiers jours de la rupture des digues, c’est que Bush la refusa. Et quand Fidel Castro remplit les stades (ô Pinochet !) ce n’est pas pour fusiller et trancher des mains, c’est parce que, nulle part en Amérique latine, il n’existe de salles assez grandes pour contenir ceux qui veulent l’écouter et l’acclamer à l’occasion de ses déplacements.


Tout gouvernement, tout système politique sont perfectibles et émettre des réserves à leur égard est légitime. Encore faut-il se garder de la confiscation de la parole par les témoins à charge et par les procureurs. Deux de mes amis ont refusé récemment de participer à des débats sur des ondes nationales où ils allaient, chacun, être confrontés à deux contradicteurs et à l’animateur. Combat inégal, d’autant plus que les ennemis de Cuba bénéficient de centaines d’heures de micro d’avance. Il faut maintenant exiger des médias qu’ils offrent aux amoureux de Cuba, à son ambassade à Paris, ce qu’ils ont offert si généreusement à nos gusanos : le droit de dire. Nous entendrons alors une parole d’amour, de fraternité, de paix, succédant aux éructations de haine de bellicistes qui trouvent que l’US Army tarde trop.

Le choc risque d’être brutal pour l’auditeur honnête. Il comprendra alors que si le prestige de Cuba est immense dans les pays du tiers-monde, des causes objectives existent. S’il est au plus bas dans les pays riches, c’est pour des raisons subjectives qui ont nom FMI, Banque mondiale, OMC et autres machines à appauvrir les pauvres, pilotées par les Etats-Unis et épaulées par des mastodontes médiatiques nourris, en Europe, par RSF.

Il comprendra alors pourquoi la maladie de Fidel Castro tient dix fois plus en haleine la presse mondiale que ne le firent celles de Pompidou et de Mitterrand. Ce n’est pas seulement d’un homme qu’il s’agit, mais bien de la construction d’un autre monde, sous le nez de l’Empire qui adore la démocratie sauf quand elle s’éloigne de son modèle économique égoïste et brutal.

Cuba ne se construit pas depuis 1959 grâce à un peuple admirable et malgré son chef, ni par les seules vertus de ce dernier, dressé contre une résistance passive déguisée en molle apathie populaire, mais dans une osmose dynamique à laquelle une frange de l’intérieur et de l’extérieur n’adhère pas (on nous le répète assez), osmose cependant assez massive pour que l’Empire hésite, hésite, hésite encore à lâcher son armée.

Quand des phénomènes physiologiques viennent menacer l’exercice de cette complicité entre un homme et un peuple, ceux qui voient en Cuba la preuve que chaque pays, quel qu’il soit, peut librement choisir son destin ont quelques raisons de s’attrister. Les autres ont tort d’oublier qu’en 1990 déjà , l’URSS s’étant effondrée, ils avaient sorti en vain du tiroir le couteau à peler le fruit mûr.

La presse est timorée quand elle parle du pouvoir états-unien. Mille serviteurs aveugles travaillent à nous persuader que l’Amérique vraie est celle des téléfilms, de Bush debout dix secondes devant un pupitre, costumé, cravaté, maquillé, souriant, aimable incarnation de la bonté pieuse et du samouraï tranquille, pourfendeur de toutes les barbaries. Ces laudateurs à la plume serve s’accommodent d’une pénurie gravissime : il leur manque un mot pour désigner celui qui, par tous les moyens, met en place des tyrannies, les subventionne, les arme, les conseille. Comment qualifier le faiseur de dictateurs, plus néfaste que chacun de ceux qu’il a adoubé par le mensonge, le fer et le feu, le fabriquant de marionnettes qui, chez lui, dans sa maison, tolère des libertés qu’il supprime aux autres, qui interdit sur sa pelouse des crimes qu’il externalise, celui qui refuse qu’on brûle vif ou qu’on empale sous ses fenêtres, qui déplorerait de voir des prisonniers jetés vivants à la mer du haut d’un avion près de ses plages aux sable blanc, le Janus qui camoufle ainsi son cuir de Père des Dictatures sous la toge liliale du démocrate ? Comment qualifier Bush et ses prédécesseurs, obsédés par Cuba ? Il manque un mot et cette lacune facilite une tromperie intellectuelle dès qu’on parle des Etats-Unis.
Il manque aussi un mot pour définir Fidel Castro.

Le qualificatif unique, répétitif, de « dictateur » le place dans la catégorie des Batista, Trujillo, Somoza, Pinochet, Vidella, Franco, Duvalier, etc. Ce simple rapprochement est insoutenable. Sous les ordres de ces tyrans, l’armée et la police ont eu à massacrer leur peuple tandis que les politiciens spoliaient, affamaient, abrutissaient les survivants et soumettaient massivement les râleurs à des tortures se terminant par des exécutions extrajudiciaires, choses qui ne se sont jamais produites à Cuba depuis 1959 (année de la victoire des barbudos). Les informations outrageusement unilatérales publiées en France sur des emprisonnements à Cuba n’infirment pas cette réalité. Dans leurs pires délires, les pires menteurs n’ont jamais pu la contester.

Jamais dans aucun des pays du tiers-monde, on ne vit une dictateur s’acharner à soigner son peuple, à l’éduquer jusqu’à être en mesure de proposer des dizaines de milliers d’enseignants, d’éducateurs sportifs et de médecins à plus de 60 pays pauvres. Ces intellectuels, payés chez eux avec des clopinettes, sortent en masse de leur pays « dictatorial » et y retournent.

Si le système politique et électoral cubain est atypique, il est abusif de caricaturer le premier, de nier l’existence du second et d’ignorer le contexte, celui de l’hostilité du plus proche voisin : la plus grande puissance que le monde ait jamais connu, ennemi agressif qui est déjà militairement sur place (à Guantanamo) et qui aspire à conquérir deux autres endroits cruciaux : la presse cubaine et la vie politique, par la création de journaux et d’un parti à sa dévotion, ces deux présences devant rendre possible l’invasion à coût réduit et le retour des oligarques et des banquiers.

«  Les journalistes, affirme Bourdieu, ne se contentent pas de simplifier en focalisant sur des oppositions largement artificielles, ils braquent aussi les projecteurs sur les détails extrêmes, sur le paroxysme des crises laissant dans l’ombre la quasi-totalité de la réalité, coupable d’être trop banale, terne, sans intérêt ».
On croirait que le sociologue les a lus quand ils écrivent sur Cuba

Demandez-leur d’appliquer leur méthode à une description de Miss Monde. Après avoir déniché un bouton purulent derrière son oreille, scruté au microscope les bactéries dont elle est imprégnée, décrit la chimie par laquelle ses repas connaissent un nauséabond dénouement, étalé son mouchoir les jours de rhume, après l’avoir dix fois filmée dans les toilettes, ils persuaderaient quiconque qu’elle est le clone écoeurant et puant de la fée Carabosse. Au bûcher ! Et Fidel avec.
Ce que j’écris ici ne peut l’être ailleurs, dans la presse installée qui fait parfois l’opinion et que souvent l’opinion méprise.

C’est peut-être à cause de cette censure que tant de mes concitoyens ne voient pas que Cuba avance, que d’autres mondes émergent, choses dont, de plus en plus nombreux, nous seront informés par des moyens nouveaux, hors de nos médias qui se croient anémiés, qui mendient à l’Etat et aux banquiers des vitamines bien inutiles : en effet, s’ils s’affaiblissent, c’est qu’ils sont métastasés.

Maxime Vivas, 4 août 2006.



Pourquoi les arrestations à Cuba ? par Wayne Smith, ancien responsable la section des intérêts US à la Havane.


Cuba : la plus grande muselière du monde, par Maxime Vivas.

Reporters Sans Frontières et les coups d’ Etats de Washington : le financement par l’ Institut Républicain International révélé, par Diana Barahona et Jeb Sprague.


Cuba : L’avenir de la révolution est entre les mains de jeunes pompistes, par Richard Gott.

A LIRE : Les dernières mesures des USA contre Cuba, par Wayne S. Smith, juillet 2006.

Que se passe-t-il à Cuba, par Danielle Bleitrach.




 Dessin : Mercader

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COMMENTAIRES  

04/08/2006 20:36 par thierry BONHOMME

Tout à fait d’accord avec cet article : incontestablement, Maxime Vivas nous livre une autre vision du monde ! Question subsidiaire : comment envoyer un message de soutien au peuple cubain,et à Fidel pour une guérison rapide ? J’ai essayé sur internet mais ne trouve rien en la matière...

08/08/2006 21:45 par Viktor Dedaj

Le meilleur message de solidarité que vous puissiez envoyer est de participer à la lutte contre la désinformation...

Amicalement,
Viktor Dedaj
webmestre Cuba Solidarity Project

(pardon Le Grand Soir, je viens phagocyter votre site ce soir...)

07/08/2006 00:58 par Anonyme

Tres bon article avec lequel j’adhere entierement.
une question cependant, histoire de verifier ce qui se dit dans les journaux français : les cubains n’ont "pas le droit de sortir du pays", il faut des autorisations tres dures a obtenir. preuve, les cubains souhaitant exiler le font a leur risque et peril en rejoignat les usa pas bateau.
quant est il reellement ? est-ce vrai ? Faut il des autorisations tres durs a obtenir ??
merci pour la reponse.

08/08/2006 21:44 par Viktor Dedaj

Les cubains ne sont pas les seuls à tenter de rejoindre les "pays riches". Les tentatives de migration du Sud vers le Nord sont une constante mondiale.

Les Etats-Unis ont adopté depuis le début des années 60 une loi (Cuban Adjustment Act) qui stipule (cas unique au monde) que tout cubain posant le pied sur le sol US est automatiquement accordé le droit de séjour plus une série d’aides financières. On imagine facilement le résultat d’une telle loi, disons en France, et qui concernerait, disons, n’importe quel pays du tiers monde - au choix.

Mais, comme pour le blocus, ne comptez pas sur les média et les journalistes "professionnels" pour vous donner la moindre information à ce sujet.

Cela s’appelle la "décontextualisation".

Viktor Dedaj

07/08/2006 22:04 par alain loudette

Cuba n’est pas une dictature.
 ?

Raoul est le ’backup’ de Fidel, prévu dans la constitution.
 ?

Le peuple cubain fera survivre la révolution à l’échéance prévisible de la vie de Fidel..
 ?

Je veux y croire..
 !

Un embargo n’est pas un blocus.
 !

Le cha cha cha n’est pas la salsa.
 !

Cuba n’est pas en guerre, mais menaçé par la CIA et les cartels de Miami..
 !

C’est vrai..

Cuba se défend.

Et ne sera jamais vaincu par l’hydre impérialiste.

Jamais..

Que ces belles affiches durent autant que les moteurs des bagnoles fabriquées par les prolos de Detroit et réparées par les prolos de la Havane.

08/08/2006 21:37 par Viktor Dedaj

Un embargo n’est pas un blocus. Exact. Mais ce n’est pas parce que les Etats-unis parlent d’embargo qu’il s’agit bien d’un embargo... Le terme "blocus" est exagéré (dans les faits) et celui de "tentative de blocus" me parait le plus approprié, tout en sachant qu’un blocus est considéré en droit international comme un crime humanitaire. Nous avons donc affaire à une tentative de crime humanitaire.

Parler donc de "blocus" peut être une éxagération. Mais parler d’embargo est un mensonge.

23/08/2006 00:20 par alain loudette

Bonjour Victor,

Merci d’avoir répondu à ce point précis de mon commentaire.
Ce dossier est largement commenté par ailleurs..

Je viens de voir un reportage sur la télé (libéro-libérale), libre est une autre histoire.

"Nostalgies cubaines" sur Odyssée..

A vous de juger.

Un interview de Fidel, "au coin de la rue", question embarrassante, mais réponse franche et directe..

En gros, vous inaugurez unz statue de Lennon, mais en 70, c’était pour vous de la merde capitaliste..

Réponse : on avait pas le temps, et on était moins cultivés..

Ce mec est un "simple"..

A t-il compris que le Working Class hero a été le premier martyr de la jet-set ?

Le connard qui la flingué se réclamait de JD Salinger. Auteur mythique du "Catcher in the Rye"..

Enfants qui courrent vers le bord de la falaise, inconscients du danger..

Symbolisme épais..

Message ultime..

Vous avez 20 secondes pour apprendre à voler..

Sinon, vous retourner, et faire face.

Il n’y aura pas toujours un naif idéaliste pour vous rattraper au vol.

Mais méfiance..

Dans la vie, ce sont souvent les manchots qui vous tendent la main.

Trés drôle..

23/08/2006 18:36 par Viktor Dedaj

à ce sujet, lire

John Lennon, Cuba et les années 60

http://vdedaj.club.fr/spip/article.php3?id_article=152

21/08/2006 17:05 par ALPHATANGO

BONJOUR AMIS DE TOUS PAYS ET DE TOUTES CONFESSIONS
JE ME PERMETS D INTERVENIR DANS CETTE FRENESIE A EMBELLIR LE REGIME CUBAIN CAR JE CONNAIS BIEN CUBA ET JE SEJOURNE TOUJOURS CHEZ DES CUBAINS DONC JE LES VOIS VIVRE
1 LES JEUNES CUBAINS VONT TOUS EN CLASSE MAIS POUR Y APPRENDRE QUOI ?
L HISTOIRE DE LA REVOLUTION LA VIE DE FIDEL LA POLITIQUE DE FIDEL MAIS PAS DE LANGUE ETRANGERES PAS DE GEOGRAPHIE
PAS D HISTOIRE DES AUTRES PAYS QUE DU BOURRAGE DE CRANE
2 UN CUBAIN QUI VOYAGE DANS SON ILE
( erreur se n ai pas son ile mais l
ile de l etat ) ne doit pas transporter ni viande ni fromage ni cadeaux et il doit se faire connaitre au chef de quartier au depart eta son arrivee et donner le motif de son deplacement
3 il ne doit sous aucun pretexte parler simplement a un touriste
4 il ne doit pas avoir des dollars ou euros sur lui il ne doit pas avoir des entennes paraboliques sur son toit
il ne doit pas s enrichir ne doit pas pecher un poisson les hopitaux sont gratuits mais il faut voir comment vous y etes soigne il n y a pas de medicaments PAS DE PENSEMENT ,pas de coton pour les faire
si vous visitez un cabinet dentaire vous vous retrouve au 19 eme siecle
les cubains sont des sur homme pour
survivre dans ces conditions ne parlons pas des conditions de transports et le plus terrible c est
la delation a la soviet qui est tj la
mais les cubains surmontent cela avec une joie de vivre extra
ne parlons pas des tontons macoustes c est a dire les polices secretes l armee qui a tous les pouvoirs sur les individus les conditions dans les prisons de survie l individu ne compte pas pas de LIBERTE LIBERTE CHERIE MERCI JE ME SUIS DEFOULE JE PENSE TOUS LES JOURS AU PEUPLE CUBAIN
JE VOUDRAIS TOUS LES SORTIR DE CE CALVAIRE INFAME ET DE LES VOIR PENDRE CE SACRE FIDEL DE MERDE

22/08/2006 17:41 par Maxime Vivas

J’écris sous mon nom. Quiconque ne ment pas et croit en ce qu’il dit peut faire de même. Aussi, ce n’est pas pour « Alphatango », l’aviateur masqué, que je vais répondre, mais pour les lecteurs de ce site.

Alphatango écrit : « 1 LES JEUNES CUBAINS VONT TOUS EN CLASSE MAIS POUR Y APPRENDRE QUOI ? L HISTOIRE DE LA REVOLUTION LA VIE DE FIDEL LA POLITIQUE DE FIDEL MAIS PAS DE LANGUE ETRANGERES PAS DE GEOGRAPHIE PAS D HISTOIRE DES AUTRES PAYS QUE DU BOURRAGE DE CRANE. »

J’étais à Santiago de Cuba. Un jeune cubain louait officiellement une (UNE) chambre dans une somptueuse demeure coloniale. Il vivait de ça, avec sa famille et ses parents. Il m’expliqua son opposition au régime, la difficulté à dépenser son argent, à sortir de l’île. Je l’écoutais en me disant que si les ricains arrivaient, il aurait du mal à vivre ainsi, dans ce décor, sans rien faire. Petit détail : il me parla dans un français plus que correct.

J’étais à La Havane avec ma compagne. Devant un immeuble modeste, un quadragénaire réparait une antique mobylette. Il nous interpella, nous prenant pour des italiens. Nous l’avons détrompé. Il s’est alors mis à nous parler du cinéma français, de nos acteurs (Gérard Dépardiou, Simoné Sigu-norett, etc.), puis de la Révolution française. Ma compagne a enseigné quelques temps l’Histore-Géo. Très vite, elle et moi, on s’est aperçu que ce bricoleur plein de cambouis en savait plus que nous sur notre Révolution. Le comble est quand il a embrayé sur l’Histoire de l’Italie. On a filé. Par bonheur, on avait un avion à prendre.

J’étais à Toulouse, je faisais une causerie sur Cuba. Un contradicteur m’interpelle. Un très jeune homme se lève alors, comme pour venir à mon secours et répond à ma place dans un français tout neuf pour lui. C’était un doctorant cubain en biologie.

Ces trois anecdotes (du vécu) ruinent les trois affirmations du planeur masqué. Les deux premières (avec cent autres du même tonneau) ont contribué à faire de moi un « castriste » et la troisième est une douce piqûre de rappel.

Dans le reste des élucubrations d’Alphatango-papabravo-gusano, je relève tant de grasse bêtise que je renonce. Il est des duels déshonorants, des joutes qui vous entraînent dans la boue. J’ai voyagé à Cuba, traversé l’île librement en voiture, j’ai pris en stop des gens qui allaient où ils voulaient, dormi chez l’habitant, parlé avec des Cubains, j’ai vu des pêcheurs, j’ai admiré le sourire éclatant d’une population qui sait ce que c’est qu’un dentiste, je n’ai pas vu l’ombre d’un tonton macoute (tu sais vraiment ce que c’est, ô Alphatango-papabravo-gusano-décono ?), j’ai payé en dollars qui j’ai voulu. J’ai des amis qui sont allé vingt fois à Cuba, d’autres qui y travaillent, je connais des Cubains qui vivent en France. S’ils me lisent ici, tous vont me demander pourquoi je perds mon temps à répondre à ce cri de haine ponctué par un appel à la mise à mort d’un homme hospitalisé.

La Santé, les hôpitaux, dis-tu ? Mais explique-moi, Alphabêtamédico, comment l’espérance de vie des Cubains est une des plus fortes de l’Amérique latine (jusqu’à 14 ans de plus par rapport à d’autres pays « libres » dont tu ne parles pas, ne parleras jamais).

Liberté chérie, couines-tu ? Je te souhaite en effet de troquer celle de Cuba contre celle de nombre de pays du tiers-monde qui se passent de barbudos, mais surtout de pain, de toit, de travail, d’éducation, de santé, de culture, de retraite. Dans ces pays-là , les pères de famille « libres » peuvent aller acheter le Washington Post ou le Figaro au Hilton, en passant par la ruelle où pourrissent les cadavres d’opposants et en évitant de regarder dans l’impasse où leurs enfants, analphabètes, édentés et shootés, vendent leur juvénile cul.

Un conseil, Alphatango-papabravo-gusano-décono -quivolepashaut, relis toi. Depuis quand « une joie de vivre extra » existe dans l’enfer ? Sans blague ! Ils ne crient pas leur douleur, comme à Guantanamo (dont tu ne parles pas et ne parleras pas) ?

Si tu veux discuter, arrache ton masque, d’abord, cobarde ! Et je te fais remarquer que ta réponse ne contredit pas mon propos, celui qui a motivé mon texte : les missions internationales des Cubains. C’est toujours pareil d’ailleurs : à des exposés de faits irréfutables, à des arguments rationnels et polis, répondent des mensonges éructés. En lisant mon contradicteur, j’ai vu les veines de son cou se gonfler et le blanc de ses yeux virer au rouge.

PS. Heu, il m’a énervé.

Maxime Vivas

09/11/2006 07:28 par Pierre HUGUET

Mon Cher Maxime,
Plus je te lis et plus j’apprécie la justesse de tes propos, souvent teintés d’humour (et d’amour, que je partage, pour le Peuple Cubain). Certes, pour l’ensemble de ceux qui te lisent, cette mise au point était utile...et ça m’a évité de la faire moi-même ! Car, sinon, où serait l’intérêt de répondre aux éructations nauséabondes du "planeur masqué" (je me suis demandé, un court instant, si ce n’était pas un des nombreux déguisements de notre délicieux "Bob" Ménard mais ferait-il autant de fautes d’orthographe dans ses écrits ?)

El Pueblo ùnido jamas serà vencido !

Bien amicalement,

Pierre HUGUET
(correspondant "Cuba Sà­" en Gironde, maire-adjoint de Créon)

15/09/2006 18:09 par marie

insupportable : faux et archifaux
Je suis allée dans cette ile, j’y ai voyagé en toute liberté(je parle espagnol)j’ai utilisé les bus locaux (en 1990 quand la situation était très délicate)j’ai rencontré des enfants plus heureux qu’à Haiti voisine ou Colombie, bolivie etc et je pense que la diff de vie entre le plus riche et le plus pauvre est moins éhontée que chez nous

19/05/2007 17:45 par Anonyme

Salut à tous !

Juste un mot au sujet des élucubrations d’Alphatango et de ses trop nombreuses erreurs pour être honnête...

En effet comment dire qu’on vit chez les Cubains et que ceux-ci n’ont pas le droit de vous adresser la parole !

Ca doit pas être simple !

Ni pour demander l’heure ou son chemin...puisque les Cubains ont l’ordre formel de ne pas parler aux étrangers, ils ne doivent pas répondre souvent !

Ensuite, dire que les Cubains n’ont pas le droit de possèder des dollars, c’est fortement méconnaître la réalité puisque la possession de dollars est dépénalisée depuis 1993...

Quant aux pharmacies et au système de santé en général, ils ont subit, comme le reste de la société, la crise économique née de l’éffondrement de l’URSS et du renforcement du blocus US au début des années 90.
Mais cela est toujours resté une priorité du gouvernement et ce secteur est en pleine rénovation.

Au sujet de l’enseignement, je signale que les élèves cubains sont parmi ceux qui ont les meilleurs résultats au monde et les meilleurs résultats d’Amérique latine.

Ca fait pas mal d’inexactitudes pour quelqu’un qui vit chez les Cubains !

d ;o)

Bonne soirée,

06/10/2007 17:15 par Jean

J’ai déjà ete 7 fois à Cuba.

Les gens aiment Fidel.
Ils ont l’ecole gratuit et apprenent bcp de choses.(ce n’est pas pour rien quils ont bcp de docteurs)
L’hopital est gratuit et on se fait tres bien soigner !(j’ai fais l’experience.
Je suis Suisse et ils ne m’ont meme pas demander de ou je viens.Il y a pas longtemps ils ont meme operer le gars qui a tué Che Guevara !!)
Les transports publics coutent 0.05 franc suisse !(environ 0.03 Euro)

c’est simplement genial.

donc :
VIVE LE CHE !
VIVE FIDEL !
VIVE LE PEUPLE CUBAIN !
VIVE LA REVOLUTION CUBAINE !

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