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De l’origine de la crise humanitaire en RDC (République Démocratique du Congo)

photo : http://www.pulitzercenter.org/

La RDC, dont la capitale est Kinshasa, est, avec ses 2,3 millions de km², le 2ème plus grand pays d’Afrique, après l’Algérie.

Peuplé de plus de 65 millions d’habitants, la RDC est l’un des pays les plus pauvres du monde. L’IDH en 2005 le classe au 155ème pays sur 172.

Dans cet immense pays d’Afrique Centrale, de nombreux problèmes existent dont la pauvreté, des difficultés d’accéder à l’éducation à la santé et à un revenu du travail.

Or, la RDC est aujourd’hui en proie à une crise humanitaire majeure : d’après le Secours populaire, il y aurait plus de 250 000 déplacés dans la région du Nord-Kivu suite aux conflits opposant l’armée Congolaise fidèle au président Joseph Kabila et les rebelles du chef de guerre Laurent Nkunda.

Pour comprendre la situation au Nord-Kivu, il faut la penser au croisement de trois processus :

- La malédiction des matières premières

- L’onde de choc du génocide Rwandais - 1994

- Les questions d’influences géopolitiques autour de la RDC

La malédiction des matières premières

La RDC est la région minière la plus riche du monde, tout particulièrement près des grands lacs où se trouve le Nord Kivu. Or, ce qui devrait être une chance devient un handicap et provoque trois blocages : économique (la société se contente d’exploiter les matières premières et ne développe pas les autres secteurs permettant son épanouissement) , social (la société est complètement déstructurée et les inégalités se creusent entre les riches qui profitent des matières premières et les pauvres qui n’ont rien) et géopolitique (le pays utilise la puissance c’est-à -dire la force armée au détriment du politique ou devient l’objet de convoitises des pays voisins, (c’est le cas de la RDC).

L’onde de choc du génocide Rwandais - 1994

Après la mort du président Rwandais Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, des Hutus extrémistes massacrent les Hutus modérés et les Tutsis, faisant plus de 800 000 morts en environs 6 semaines. Il s’agit d’un génocide ethnique. Les Tutsis fuient au Kivu pour échapper aux massacres et reviennent en mai 1994, lorsque le génocide prend fin. Le Tutsi Paul Kagamé prend le pouvoir et entame la répression post-génocidaire contre Hutus qui se réfugient au Kivu. Or, Kagamé certifie aux Tutsis Congolais, majoritaires au Kivu, que les Hutus génocidaires ont fui en RDC afin de les laisser faire le travail. Cette situation provoque la guerre civile.

Les questions d’influences géopolitiques autour de la RDC

La RDC est divisée en 10 régions sous l’influence de divers chefs de guerre. Or, les États limitrophes se sont taillé une part d’influence en RDC, ce qui a mené à la constitution de deux blocs rivalisant pour augmenter leurs zones d’influences. On retrouve ainsi d’un côté le bloc régional Ouganda, Rwanda, Burundi et à moindre mesure le Soudan et de l’autre côté l’arc qui comprend la partie Ouest de la RDC donc Kinshasa, le Zimbabwe et l’Angola.
Ces grands processus sont à l’origine de la guerre civile qui se déroule aujourd’hui en RDC.

La situation ne s’est jamais vraiment stabilisée, c’est pourquoi l’arrivée, en Janvier 2008 du très ambitieux Laurent Nkunda à la tête du CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple) a suffit à relancer le conflit.

Au départ, Nkunda lancé son insurrection en 2004, rejetant alors les accords de paix qui avaient mis fin à la guerre de RDC l’année précédente. Il avançait alors la nécessité de protéger les Tutsis du Congo des rebelles Hutus Rwandais à l’oeuvre dans l’est de la République démocratique du Congo.

Puis, les Tutsis du CNDP de Nkunda ont utilisé la puissance militaire, notamment au Nord-Kivu, afin d’obtenir des zones d’influences au sein de la RDC et de pousser le gouvernement Kabila à négocier.

Depuis le 30 novembre 1999, l’ONU a mis en place une mission en RDC chargée de rétablir la paix. Les cinquante résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et les 17 000 casques bleus actuellement déployés en RDC ont jusqu’à maintenant échoués. Une opération militaire autorisée par l’ONU, européenne et ponctuelle, l’opération Artémis, est venue soutenir en 2003 la MONUC, au nord du Kivu en Ituri.
En octobre 2008, alors que le conflit a repris dans le nord Kivu, la Monuc doit faire face à la démission de son commandant deux mois après sa prise de fonction
Retrouvez plus d’informations sur le site officiel de la Monuc : http://www.monuc.org/Home.aspx?lang=fr]Monuc

Aujourd’hui, les négociations concernant un accord de paix entre le gouvernement Congolais et le CNDP sont en route.

En somme, on peut dire que le conflit en RDC mené par Laurent Nkunda n’est que le prolongement des trois grands processus évoqués précédemment. Les enjeux sont restés les mêmes : rendre justice aux Tutsis, prendre le contrôle de la RDC, ou, à défaut, du Nord-Kivu, ainsi que des ressources naturelles qui vont avec. C’est pourquoi les observateurs sont assez sceptiques par rapport aux promesses de paix de Laurent Nkunda. Outre le cessez-le-feu, ce dernier s’est également engagé à participer aux négociations de paix que l’émissaire des Nations unies, Olusegun Obasajo, tente d’organiser, en présence du Rwanda. Des pourparlers qui s’annoncent, s’ils se concrétisent, tumultueux.

Pour finir, quelques informations sur le sort des populations civiles :

- Selon certaines estimations, le conflit en RDC aurait fait plus de 3,3 millions de morts entre 2001 et 2003.

- En moyenne, 40 femmes se font violer chaque jour en RDC, leurs corps devient un champ de bataille puisqu’une femme violée est rejetée par son mari, sa famille et la société entière, ce qui contribue à la déstructuration de la société. Voici un documentaire sur les femmes en RDC : http://www.irinnews.org/LoadFilm.aspx?MultimediaFileId=071220063&ImageId=200611302

Jeudi 22 janvier 2009 à 22h30, Laurent Nkunda a été arrêté par l’alliance entre les forces rwandaises et congolaises alors qu’il tentait de fuir au Rwanda. Le gouvernement Congolais demande son extradition.

Cette arrestation est intervenue dans le cadre de d’une mission de coopération des forces rwandaises et des forces congolaises contre les rebelles hutus rwandais retranchés en RDC. Un contingent de 3500 soldats rwandais est entré mardi 20 janvier en RDC avec l’accord du Congo afin de désarmer les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) de RDC en proie à l’insurrection.

Nastasia Tepeneag.

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