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Des restes d’Algériens dans un musée parisien : barbarie coloniale !

La conservation en France des restes mortuaires de dizaines de résistants algériens à la colonisation française au 19e siècle, qui se trouvent encore au Musée national d’histoire naturelle à Paris, témoigne de la barbarie et de l’inhumanité des colonisateurs, ont affirmé des historiens cités par l’APS.

Pour l’historien Gilles Manceron, pareille « collection » renseigne sur les « mentalités coloniales de l’époque qui niaient l’humanité même de ceux que la France qualifiait d’indigènes ».

« Si la France veut rompre avec ce passé, le rapatriement de ces restes, de manière officielle, digne et ostensible, s’impose. Ce serait même une bonne occasion d’exprimer cette volonté », alors que l’Algérie s’apprête à fêter ses 50 ans d’indépendance, rappelant que la France a déjà procédé à la restitution de restes mortuaires à des pays qui en avaient formulé la demande.

« La France a bien restitué à l’Afrique du Sud la dépouille mortelle de Saartjie Baartman en avril 2002 après le vote d’une loi dans ce sens, cette jeune femme qui avait été exhibée, en raison de son physique, à Londres puis à Paris où elle est morte en 1815. Et, en janvier 2010, les restes d’une vingtaine de maoris de Nouvelle-Zélande, qui avaient été conservés depuis le 19e siècle dans des musées français, ont été remis officiellement à une délégation de ce pays », a précisé l’historien.

Des restes mortuaires d’une trentaine de résistants algériens à la colonisation française durant le 19e siècle dont ceux de chefs insurrectionnels à l’image de Chérif Boubaghla ou de Cheikh Bouziane, sont conservés dans le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) de Paris.

Restes d’Algériens dans un musée parisien : barabrie coloniale - DR

La tête, enfin identifiée, de Mohamed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Chérif « Boubaghla » (l’homme à la mule) et les crânes du chef de la révolte des Zaatcha, Cheikh Bouziane, ceux de son compagnon Moussa El Derkaoui ou de Si M’Barek Ben Allal, le lieutenant de l’Emir Abdelkader, figurent parmi ces « trouvailles ».

Ces restes mortuaires sont calfeutrés dans de vulgaires boîtes cartonnées, qui évoquent les emballages des magasins à souliers, a-t-on constaté. « La conservation de ces restes humains dans ces conditions est choquante », s’est offusqué Manceron, estimant que « si l’Algérie demande officiellement leur restitution, celle-ci devrait se faire ».

Pour l’historien Tramor Quemeneur, la conservation des restes humains par les anciennes puissances coloniales est le « témoignage de pratiques anthropologiques basées sur des différences raciales mais aussi la trace d’un goût morbide pour les expositions d’êtres humains, autrement appelées les « + zoos humains+ ».

« Tel a par exemple été le sort réservé à la Vénus Hottentote, qui a désormais été restituée à l’Afrique du Sud », a-t-il expliqué, estimant que la restitution des restes mortuaires des Algériens conservés au MNHN représenterait de même un « geste symbolique fort du gouvernement français dans le sens de relations bilatérales basées sur l’égalité et non sur une relation inégalitaire entre l’ancienne puissance colonisatrice et les anciens colonisés considérés comme inférieurs ».

« Les uns et les autres ont le droit au même respect de leurs morts, quel que soit même leur lieu d’inhumation », a ajouté l’universitaire. Tout en assurant que ces restes humains ont été « soustraits à la recherche », le directeur des collections aux MNHN, Philippe Mennecier, a affirmé la « disponibilité » du Musée à restituer ces restes, pourvue que la « démarche en la matière soit respectée ».

« La direction du Musée n’en tire aucune fierté. Nous avons tout intérêt à restituer ces restes, à condition qu’on en formule la demande, soit de l’Etat algérien ou des descendants dûment reconnus », a indiqué le responsable du service de conservation des collections d’Anthropologie biologique. Il a aussi affirmé n’avoir « jamais reçu de demande dans ce sens », signalant que depuis qu’il a son poste de responsabilité il n’a reçu qu’une « récente requête d’un descendant de Si M’Barek Ben Allal, le lieutenant de l’Emir Abdelkader, introduite en son nom par un historien français ».
« Depuis, personne ne s’est manifestée pour récupérer une collection qui est devenue encombrante, au fil des ans », a ajouté ce responsable au MNHN.

Un chercheur spécialiste de l’histoire antique et de l’épigraphie libyque et phénicienne, Ali Farid Belkadi, avait révélé, en avril 2011, l’existence de ces restes mortuaires au MNHN. Dons, pour l’essentiel, de particuliers anonymes ou des collections de l’école anthropologique de Paris, ces restes ont été acheminés au Muséum de Paris depuis 1874, soit quelques années après la révolte des Zaatcha, en 1849.

Des restes d’Agériens entreposés dans le musée d’histoire naturelle à Paris

Source http://www.alger-republicain.com/spip.php?article1142

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