En commun pour le commun !
Pour des raisons de protection, il se trouve que je gère les affaires de ma mère. A ce titre là, je suis avisé qu’un courrier recommandé à son nom est à retirer au bureau de poste du village où se trouve l’E.P.H.A.D. dans lequel elle réside. Entre deux, je réussis à me libérer pour passer à ce bureau de poste. Et là, l’employé me dit : « Ce n’est pas ici ; c’est à notre « annexe » un peu plus bas, à la sortie du village, au bord de la déviation ». « Ah bon ! » Et moi, prudent, de continuer : « c’est ouvert à quelle heure ? ». réponse de l’employé, notez-bien… du lundi au vendredi, de 8H15 à 9H30 et de 15H à 15H45, et le samedi matin de 8H15 à 10H30…
Alors là, je dis bravo, formidable ! Tout a été pensé pour des gens qui ne travaillent pas et peuvent se déplacer…
Quand je pourrai finalement me présenter à cette « annexe », je trouverai un panneau indiquant « accueil des clients ». Et dans la minuscule pièce qui sert d’accueil aux dits « clients » le magazine de la Poste, « 100 % P.M.E. », qui s’appelle -ça ne s’invente pas- « Solutions Business ». Ben voyons…
Je reviens sur ma mésaventure. Des horaires d’ouverture étriqués au possible ; un point d’accès à l’écart du village… Il a fallu que je sois concerné pour découvrir ces conditions, et les maudire, au sens où elles compliquent bigrement la vie de ceux qui autrefois étaient encore des usagers. Comme si la réduction de cette plage d’ouverture s’était faite « en catimini », « sans tambours ni trompettes ». J’ai l’impression que c’est ça. Ce n’est « qu’atomisé » que le « commun » (c’est-à-dire l’ensemble des usagers d’un service public / qui n’est plus « commun », puisqu’« atomisé »), découvre les graves coups portés au service public entravant désormais sa capacité à fonctionner pour le « commun » (la masse des usagers que nous sommes).
D’où cette idée : se remettre « en commun » pour défendre, et reconquérir, notre bien commun : nos services publics !
Je crois qu’il en est de même pour bien des choses. N’est-ce pas là la « correction » apportée à la méthode Juppé, attaquer tous les salariés de front – et, du coup – les faire descendre ensemble dans la rue pour défendre les retraites, en fragmentant, en disséminant et en échelonnant aujourd’hui les attaques, pour les rendre imperceptibles et invisibles. ? Indéfendables par des minorités, finalement ? Et si ces minorités retrouvaient l’intelligence/la sagesse de se regrouper pour agir « en commun », pour défendre « nos communs » ?
P.S. 1) Dans le pli récupéré, un juge m’informe qu’il ne supervise plus les affaires de ma mère ; celle-ci ayant déménagé et étant sortie de sa « zone de compétence » (il y a déjà un an), il transmet le dossier au nouveau juge compétent. Mais, et j’ai beau lire ce courrier à l’endroit et à l’envers, je n’y trouverai ni le nom, à moins qu’il ne s’appelle M. le juge Compétent…, ni l’adresse de ce nouveau juge…
Service Public, pendant que je comptais encore sur toi, d’autres te démolissaient en silence…
P.S.2) Après être passé à cette « annexe postale » et disposant d’encore un peu de temps, j’en profite pour aller voir un ami qui n’arrête pas de me laisser des messages sur mon répondeur et que je ne peux joindre au téléphone.
Au pied de son immeuble, plusieurs cages d’escaliers. Les portes des halls sont fermées et ouvrables uniquement par les occupants des logements, après qu’on les a prévenus avec l’interphone extérieur et son système de code. Oui mais voilà… les boîtes à lettres, et donc les noms des occupants de chacune des cages d’escaliers, sont situées dans le hall, derrière la porte vitrée fermée à clef !
Décidément, l’intelligence est au pouvoir, partout.
Légende de la photo jointe : affichettes annonçant une exposition sur « la fin des cabines téléphoniques » !
(Tout n’est pas perdu pour tout le monde). Plus sérieusement : qui a décidé de prendre cette mesure ? Quand les usagers de ces cabines (tout le monde n’a pas un téléphone portable et la possession de cet appareil n’est pas obligatoire !) ont-ils été consultés ?