Plein écran
commentaires

Enseignement moral et civique : pour le respect de la laïcité scolaire …

Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF)

Combattre l’euro-formatage des élèves ! LA LAÏCITÉ SCOLAIRE, C’EST L’APPRENTISSAGE DE L’ESPRIT CRITIQUE, PAS L’EURO-FORMATAGE NI L’UNION SACRÉE DERRIÈRE LES « AUTORITÉS » ! Un texte de la Commission Enseignement du PRCF

« Initiative communiste » et son site internet publient ci-dessous le communiqué très critique que vient de publier le SNES à propos du projet de programme d’« enseignement moral et civique » (E.M.C.) présenté par Mme Vallaud-Belkacem. Comme on le voit à la lecture de la déclaration du SNES (Syndicat national des enseignements de second degré, FSU), l’autoritarisme et l’improvisation de la méthode le disputent dans ce projet à la volonté de contourner les syndicats enseignants et d’éroder encore un peu plus le caractère national de l’enseignement public (les « conseils pédagogiques » sont composés et pilotés selon le bon vouloir des chefs d’établissement de plus en plus formés au « new public management » – sic).

Plus gravement, c’est le contenu et la destination même de ces enseignements sous pression médiatico-politique qui inquiètent les véritables amis de la laïcité. Le rôle de l’école n’est pas d’organiser une catéchèse pseudo-républicaine tendant à engourdir l’esprit critique et à masquer les énormes injustices qui ravagent notre pays, ou à considérer comme allant de soi les guerres et les ingérences impérialistes que nos gouvernants successifs fomentent en Afrique, en Ukraine ou au Proche-Orient sous couvert de défense des droits de l’homme ou de lutte antiterroriste. Le rôle d’une école démocratique et respectueuse de tous les citoyens n’est pas non plus de chanter abstraitement « la République » au moment même où, sous couvert de « construction européenne » et de « pacte transatlantique », TOUTES LES AVANCEES issues de la Révolution (souveraineté nationale et populaire – principe absent du programme de l’EMC ! –, République une et indivisible, libertés communales...), de la loi laïque de 1905 (séparation rigoureuse de l’État et des Églises et non pas flirt permanent avec les religions dominantes) et du Conseil National de la Résistance, sont dynamitées : code du travail, conventions collectives, statuts, services publics, retraites par répartition, Sécurité sociale, etc.

Que nos gouvernants commencent donc par soutenir les professeurs dans leur difficile activité quotidienne au lieu de laisser tant de chefs d’établissement désavouer les enseignants en cas de difficultés lourdes avec des élèves perturbateurs ou avec des parents agressifs et intrusifs. Que les ministres successifs cessent de dénigrer l’Éducation nationale et ses personnels, de compresser sans fin leur pouvoir d’achat, d’alourdir sans cesse leurs obligations de service, de suggérer que les professeurs français ne sont pas « bienveillants », de vanter systématiquement les systèmes éducatifs étrangers : cela n’a aucun sens alors que les professeurs finlandais ont bien moins d’élèves que nous par classe, que la plupart des professeurs des pays voisins sont mieux payés et que les « modèles éducatifs » allemand ou anglais sont catastrophiques pour la démocratie et pour la qualité de l’enseignement ! Que ces ministres cessent de favoriser financièrement l’enseignement privé et qu’ils fournissent plutôt aux enseignants les moyens budgétaires d’une Education nationale démocratique et de qualité pour tous.

Et surtout, qu’on en finisse en France avec le démontage systématique de l’enseignement des Lumières au sein même de l’école publique. Enseignants, parents, lycéens, insurgeons-nous contre :

La casse de l’enseignement de la langue française, dont les ministres successifs ont diminué les horaires de l’école élémentaire au baccalauréat et qui fait désormais l’objet d’une relégation doucereuse au profit de l’anglais. Que des Français enseignent à des élèves francophones EN ANGLAIS la physique, les maths ou l’histoire, cela relève du néocolonialisme linguistique ! Où voit-on l’équivalent en Angleterre ? Les peuples et les langues ne sont-ils pas d’égale dignité ?
La casse de l’enseignement des langues vivantes (y compris de l’anglais), dont les horaires ont été réduits au lycée par Allègre, dont les ambitions culturelles sont amoindries et dont l’échantillonnage proposé se réduit de plus en plus. Et que dire de l’élimination définitive des langues anciennes, considérées comme des archaïsmes du « lycée d’il y a 50 ans » selon le grand inspirateur de la destruction de l’enseignement secondaire, Richard Descoings !

Le recul organisé de l’esprit scientifique avec, en mathématiques, la pression scandaleuse de certains inspecteurs contre l’idée même d’un cours de maths ou contre la définition et la démonstration, en sciences physiques, le recul des apprentissages expérimentaux, en SVT la substitution d’un prêchi-prêcha pseudo-écolo à l’enseignement des connaissances scientifiques, socle et matériau de la formation de la raison

La destruction de l’enseignement de l’histoire-géographie, tant dans les méthodes que dans les sujets (contournement de plus en plus évident de l’histoire et de la géographie de la France, ignorance de l’histoire sociale, syndicale et ouvrière...) et dans les contenus (l’Union soviétique, dont les immenses sacrifices nous ont délivrés du nazisme, est mise sur le même plan que le Troisième Reich dans les ignobles programmes officiels, le rôle central du PCF clandestin dans la Résistance armée est minimisé ou dénigré, ainsi que le rôle central des ministres communistes de 1945-1947 dans la mise en chantier du programme du CNR, Robespierre, le fondateur de la République, est systématiquement noirci...) ; à l’inverse, tout est fait pour présenter la « construction » européenne, dont les Français se méfient pourtant majoritairement (comme l’a magistralement démontré l’abstention record des élections européennes en 2009 et 2014), comme le cadre naturel de l’enseignement historique et géographique au détriment de l’espace national. La formation à la prétendue « citoyenneté européenne », l’imposition déjà permanente du drapeau européen mis à égalité avec le tricolore (alors que les Français ont rejeté massivement la constitution d’un Etat européen le 29 mai 2005 !) relèvent en réalité du bourrage de crâne dès la plus tendre enfance ! L’acceptation, la critique ou le refus total de l’UE sont pourtant des choix politiques qui font de moins en moins l’unanimité en France, respectons le pluralisme démocratique à l’école !

La soumission des sciences économiques et sociales aux vues idéologiques du MEDEF, Hollande venant même de sommer les enseignants d’enseigner aux enfants l’esprit d’entreprise à la sauce capitaliste ;

L’invasion permanente, anti-laïque, de l’école publique par les campagnes pseudo-humanitaires et fortement teintées idéologiquement d’ONG et autres groupes extérieurs colportant les campagnes en cours dans les médias ; non, la laïcité n’est pas l’apprentissage du conformisme et du consensus, c’est tout au contraire le lieu légitime de la formation à l’esprit critique, au doute méthodique, à l’investigation scientifique et au débat citoyen ;

La casse de l’enseignement de la philosophie, avec en particulier la suppression des dédoublements qui permettaient d’approfondir la discussion et la recherche en classe et la création des conditions pratiques d’un rejet de cette discipline dont certains pensent qu’il faudrait au contraire l’étendre, avec des moyens réels, en amont et en aval de la classe terminale.

La déstabilisation insidieuse du baccalauréat où la pression des rectorats et de certaines inspections est permanente sur les jurys pour priver l’examen de sa valeur et, par ce biais, amener les esprits à accepter le principe du contrôle continu local ; la mise à mal du bac (examen national et anonyme sur programme unique), ce serait la concurrence sauvage ouverte entre les établissements publics, un nouvel avantage sélectif à l’école privée et la fin d’un diplôme national permettant d’intégrer l’Université sur tout le territoire (et servant de repère national commun aux conventions collectives de branche, donc aux salaires : l’enjeu de classe est flagrant et les syndicats ouvriers et cadres sont concernés au premier chef !)

La destruction avancée du statut national des professeurs et du recrutement sur concours national, sans lequel l’indépendance des professeurs n’est plus garantie, les chefs d’établissement devenant les seuls maîtres avec dans leur dos, les pressions permanentes des gouvernements en place, du patronat et des notables locaux, comme c’est le cas en permanence aux Etats-Unis d’Amérique.
L’énumération pourrait durer, mais comme on le voit, c’est toute l’école laïque qu’il faut rendre à sa vocation qui est, non pas de prêcher une morale d’Etat, mais de former à l’esprit critique, de diffuser des connaissances démontrées, d’ouvrir le débat sur les sujets engageant l’avenir des citoyens, de porter une conception exigeante de la citoyenneté au rebours de la conception conformiste et philistine qui vise à formater et à aligner les élèves derrière les « autorités ». Rappelons que la première Constitution républicaine de la France proclamait ouvertement que « lorsque le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour toute portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs » ; or ce « droit à la résistance » du peuple souverain, pourtant hérité de la tradition libérale révolutionnaire, disparaît de l’enseignement de l’EMC !

Bien entendu, il faut aussi redoubler de vigilance contre les projets fascisants de l’UMP (qui déborde sur sa droite le FN en matière de conditionnement idéologique des élèves !) avec son projet de rétablir l’uniforme scolaire, de faire des professeurs des auxiliaires directs de la police*, d’obliger les élèves chaque matin à saluer le drapeau et à chanter la Marseillaise (sur le modèle américain et en bafouant les traditions françaises républicaines, qui ne font pas du drapeau et de l’hymne une obsession : rappelons que la Marseillaise appelle les citoyens à la Révolution, pas au conformisme !) et autres projets qui ne peuvent qu’attiser les tensions scolaires. Tous les jeunes Français doivent respecter leur hymne et leur drapeau, mais cela ne doit pas résulter d’une contrainte et d’un conditionnement pavlovien : cela doit venir de la connaissance critique de notre langue, de notre littérature, de notre histoire, de ses grandes lumières mais aussi de ses ombres (notamment le colonialisme), sans se fermer aux autres cultures, histoires et langues du monde. Tout le contraire d’une école dont les annonces ministérielles réactionnaires poussent à la collaboration avec la police et la justice pour repérer les élèves ayant refusé de faire la minute de silence le jeudi 8 janvier, instaurer un kit de surveillance à l’encontre des élèves tenant des propos antisémites et islamophobes, etc., au lieu de renforcer les moyens pour lutter contre de tels propos

Non, ce n’est pas en tombant dans une forme odieuse de « Patriot Act » pseudo-éducatif que l’on combattra le fanatisme religieux ou les rumeurs conspirationnistes, ce substitut à la véritable analyse marxiste et scientifique du terrorisme fanatique. C’est à l’inverse en traitant respectueusement tous les enseignants et tous les élèves et en mettant au-dessus de tous le seul arbitrage qui vaille : celui de la raison, de l’esprit critique, des connaissances scientifiques, des valeurs démocratiques impliquant la libre discussion et la courtoisie réciproque, du refus catégorique de toute forme de racisme, d’antisémitisme ou d’islamophobie (sans parler de l’anticommunisme, qui fait trop souvent figure de « socle commun » du climat réactionnaire actuel).

Nombre d’enseignants sont aujourd’hui malheureux de constater ce que deviennent les disciplines d’enseignement dans une école de plus en plus vouée au rôle d’antichambre du chômage et des inégalités, de gendarme idéologique, de hussard bleu du consensus euro-atlantique. Nombre d’enseignants et d’élèves résistent, chacun de leur côté, à ce détournement de l’école laïque. Le PRCF, sa commission scolaire, son bulletin de lutte Conseils de classe, sa revue théorique Etincelles, prendront prochainement des dispositions pour permettre aux enseignants et aux usagers de l’école les plus conscients de se fédérer, de résister, de contre-proposer en se souvenant à tout instant de la devise de Georges Politzer, le jeune professeur de philosophie communiste qui fut fusillé par les Allemands au Mont-Valérien

« L’esprit critique, l’indépendance intellectuelle ne consistent pas à céder à la réaction, mais à NE PAS lui céder »

*La « journaliste » Nathalie Saint-Cricq vient d’appeler sur le prétendu « service public de télévision » à « repérer ceux qui ne sont pas Charlie » : ça, c’est « citoyen » ! Mais nous n’hésitons pas à répondre à tous ces représentants de l’Ordre moral : « Peu importe que je sois charlie, car je suis citoyen parce que nous sommes un peuple ! »

www.initiative-communiste.fr - @PRCF_

Cher-e collègue,

Le ministère a mis en consultation le projet de programme d’Enseignement moral et civique (EMC) au collège et au lycée.

Alors que l’actualité met sur le devant de la scène le rôle de l’Ecole dans l’accès de tous à une citoyenneté éclairée et vivante, la conception de cet enseignement, dont la Ministre fait le fer de lance de son « plan global de mobilisation », est un enjeu considérable.

La concertation se fait selon des modalités imposées par le ministère, et inacceptables : calendrier trop serré (du 5 janvier au 23 janvier) sans réelle volonté de communication auprès des personnels, renvoi de l’organisation aux académies et aux corps d’inspection, document de synthèse indigent http://eduscol.education.fr/consultations-2014-2015/events/programmes-denseignement-moral-et-civique/ , aucun cadrage national pour un débat sur les contenus eux-mêmes, refus ministériel (soutenu par le SNPDEN-UNSA, principal syndicat des chefs d’établissement) de possibilité de temps banalisé pour un débat collectif dans les établissements, aucune indication sur les modalités de cet enseignement (qui l’enseigne ? à la place de quoi ? sur quel horaire ? )

Une telle méthode augure bien mal de ce que sera la consultation sur l’ensemble des programmes du collège actuellement en en cours de rédaction.

Par ailleurs, au détour d’une phrase, page 13 du projet pour les cycles 2-3-4, on apprend que le conseil pédagogique jouerait un rôle central dans la détermination de la progression pédagogique qui serait imposée à tous. Le SNES-FSU condamne fermement cette disposition.

Il appelle l’ensemble des collègues, à débattre collectivement du contenu du projet de programme d’EMC, à refuser le canevas de la consultation imposé par le ministère et, en tout état de cause, à affirmer clairement le refus de toute intervention institutionnelle du conseil pédagogique dans la détermination de la progression pédagogique de chaque enseignant, en envoyant un mail individuel ou collectif à emc-consultation-2014-2015@education.gouv.fr.

Cordialement.

Le secrétariat général

 http://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/enseignement-moral-et-civique-pour-le-respect-de-la-laicite-scolaire-2
Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

07/02/2015 20:07 par Leo Lerouge

Voilà un excellent tour d’horizon de la situation à l’EN.

Tout y est dit, comme :
La destruction programmée de l’école publique, les "conseils pédagogiques" constitués de petits caporaux agréés par les chefs d’établissement et chargés d’influer sur les orientations pédagogiques et les choix budgétaires de leurs collègues ;
Le contenu et la destination même des enseignements et le rôle qu’on veut faire jouer à l’école au nom de la "laïcité" et de la "république" ;
L’appauvrissement des programmes, et la suppression sournoise et progressive des diplômes nationaux ;
La volonté des pouvoirs de déposséder les enseignants de leurs prérogatives, de les déposséder de leur mission de transmission de savoirs et de formation de l’esprit critique des élèves, d’en faire des collaborateurs de la justice et de la police et des garde-chiourmes en attendant, faute d’alternative, d’envoyer les élèves dans une formation bidon, qui les mènera au chômage, à la précarité longue durée et, pour certains, au système D qui les conduira en prison.
Bilan pour lequel ce sera l’École et les enseignants qui en seront tenus responsables. Les ministres ne font que passer, non sans avoir enlevé leur pierre à la démolition de l’édifice.

Mais les enseignants, majoritairement très conservateurs et dociles, sont aussi à blâmer pour avoir accepté, bon gré, mal gré, ces "réformes" successives qui détruisent sciemment l’école publique.
Manque de recul, pas le temps de prendre le temps, surcharge de travail, souci de ne pas pénaliser les élèves en débrayant, tout cela à la fois et plus encore ?
C’est très probable.

Mais, aujourd’hui, on ne peut que constater qu’ils se sont laissé coincer avec cette "minute de silence pour Charlie" qui leur a été imposée, avec interdiction de la critiquer, sous peine de sanctions pénales. (Voir cet article et les commentaires http://www.legrandsoir.info/hier-ist-kein-warum-ici-il-n-y-pas-de-pourquoi.html)
Pourquoi les enseignants n’ont-ils pas refusé massivement de participer à cette mascarade et d’y entrainer leurs propres élèves ?

Certes, on le sait, ils sont très attachés à la "laïcité", aux "valeurs de la république" et tout le bastringue.
Ils y sont tellement attachés qu’ils ont accepté majoritairement avec soulagement la levée de la menace d’apparition de jeunes filles voilées dans leur classe, admettant même de déroger au principe, pourtant fondamental, des "valeurs de la république" qui veut qu’aucun enfant ne soit exclu de l’Ecole républicaine laïque.

Mais, c’est toujours une "victoire" qu’ils auront obtenue contre toutes les petites défaites qu’ils ont dû essuyer parallèlement : recul de l’âge de départ à la retraite, réduction des horaires d’enseignement, réductions budgétaires, et bien d’autres.
Ces hussards de la République ont même fermé les yeux quand la police a commencé à intervenir dans les écoles, appelée par quelque autorité scolaire pour régler les différends entre élèves, qui se réglaient naguère sans problème en interne.
Il n’y a que les soutanes qui leur font voir rouge.

Quand on oublie les fondamentaux, on accepte, à l’appel des syndicats et des partis de gauche, de défiler derrière tous les plus grands criminels de guerre.
D’ailleurs, le SNES, dont il est question ici, lui aussi, comme d’autres syndicats enseignants, appelait au pince-fesses du 11 janvier, avec le slogan "Je suis Charlie" et le sous-titre :"pour les libertés et la démocratie".
Vaste programme. A qui s’adressait ce message, puisque tout le monde était "tous ensemble" ?
C’était bien la première fois que tous les partis et syndicats de gauche défilaient avec , et non contre , les pires ennemis du peuple. Des peuples.
Les Grecs, les Espagnols, les Ukrainiens, les Palestiniens, et tous les autres, ne leur disent certainement pas merci.
Quand l’"émotion" domine la raison, voilà ce que ça donne, en politique.

Mais ce choc et cette "émotion" étaient si vifs et tenaces que personne à gauche n’a, à ma connaissance, émis de protestation, encore moins appelé au boycott, contre la minute de silence imposée par le pouvoir sans possibilité de débat dans toutes les écoles de France.
Peut-être est-ce parce que cette mesure était dans le même ordre d’idées que l’interdiction du voile dans les écoles ?
Il y a, tout de même eu indignation concernant l’enfant de 8 ans interrogé au commissariat de Nice pour "apologie du terrorisme", ce que d’aucuns réduisent au rang de "fait divers" et qu’avait approuvé la ministre de l’Éducation, qui avait alors déclaré :
" Je le dis avec force, non seulement cette équipe a bien fait de se comporter ainsi, mais son travail de suivi, et pédagogique et social, est une œuvre utile et je l’en remercie".
Jusqu’où vont-ils aller dans l’ignominie ? Et jusqu’où allons-nous les laisser faire ?

Le 14 janvier, à l’Assemblée nationale, la ministre fustigeait les « trop nombreux questionnements » et les « questions insupportables » de certains élèves et … C Fourest était invitée au stage "laïcité" du SNES (un peu comme si, mutatis mutandis, l’UJFP invitait Dieudonné à faire une conférence sur la Palestine).

Si peu de réactivité de la part de la gauche face à des décisions lourdes de conséquences est très inquiétant.
Se rêver Tsipras ou Castro et accepter tous les renoncements, ici, en France, n’a aucune cohérence politique.
Rien de bon ne pouvait sortir de ce grand raout du 11/07.
D’ailleurs, pour la gauche, rien de bon n’en est sorti. Que du pire. Et c’était prévisible.

Mais, au milieu de tout ce consensus exclusif, certains profs, au lieu de patauger en classe en cédant aux injonctions aberrantes du pouvoir ont fait véritablement leur boulot et ont amené les élèves à débattre entre eux, et à se comprendre.
Il y en a eu, très probablement, dans toute la France, mais ceux-là, n’intéressaient pas les médias propagandistes, à l’affût de terroristes en herbe, et d’ailleurs, les protagonistes, tombant sous le coup de la loi d’exception, ne pouvaient même pas raconter leur expérience.
Voici les témoignages très intéressants,parus sur LMSI, de deux d’entre eux qui ont retranscrit la communication entre leurs élèves -loin des stéréotypes qu’on leur colle.
Ici et la suite,

08/02/2015 14:38 par Emilio

Mouais . la republique de lumieres ,meme en version revolutionnaire socialiste , faut choisir ou bien republicain et histoire pourrie, ou bien socialiste marxiste histoire nouvelle .

j ai vite su ce que cela voulait dire Lumieres, quand j avais l age de Ahmed d aujourd hui, 8 ans. Et avant aussi , des Lumieres 36 etoiles , des baffes , des coups de pieds au cul et j en passe sur les humiliations quotidiennes , je suis meme tombe dans les pommes une fois , tellement la brute de directeur de salut public avait force la dose . Il n y avait pas d arabes dans nos ecoles communales ,du bleus d hematomes ,du blancs de peur , et du rouge de sang. On etait tous blancs , et blancs de peur d aller la peur au ventre recevoir le divin enseignement republicain et sa morale du jour.

Normal , l ecole obligatoire , ce camp de redressement , asile de fous, en quartier populaire. Les baffes sonnaient plus souvent que les cloches des eglises . Et quelle chance pour nous de vivre dans des quartiers populaires urbains , parce que dans les campagnes , c etait le sadisme perpetuel . Et ceux qui avaient goute des ecoles privees de freres cathos encore pire , c est dire l ambiance generale . Je me souviens de mai 68 , les greves etc… j avais 10 ans , c etait “bizarre” apres , on se demandait bien pourquoi nos “maîtres” ne nous chatiaient plus physiquement . Enfin , disons pas avec autant de regularite , disons que ce n etait plus la norme republicaine pour tous aussi souvent. En secondaire , apres mai 68, la ,toujours dans nos colleges de zones , la violence d Etat continuait . Ah le vice de ces maîtres, fallait les appeles professeur ceux la . Les oreilles tirees , ou les cheveux des pattes d oreilles , qui te faisait lever de ta chaise de douleur. Chaque traiteur avaient sa specialite de tortures . Les autres riaient , c etait egalitaire , leur tour venaient un jour ou l autre. Mais pas ce fils de Docteur non plus , seulement les prolos ou paysans , ceux dont les parents ne viendront pas se plaindre parce que c etait du normal pour eux aussi, leur vecu normalise. Parce qu il faut t apprendre les valeurs de la republique .

Pourquoi je ne crois plus a ces fadaises sadiques de republique de gueux , de races ou classes inferieurs a “eduquer” a traiter suivant l honorable julles ferry , c est bien lui le heros a honorer , n est ce pas ¿

Pourquoi je ne suis pas surpris , qu aujourdhui , l ennemi devient l arabe . Hier c etait nous , des blancs qui fallait bleuir , republicanise. L ennemi , c est le pauvre , parce qu il ne peut pas se defendre . Les sadiques en soutane ou tablier l ont bien compris et en font leurs usages.

Tous ensemble , oui , mais sans soutanes et sans tabliers . parce qui l n y a rien de laique la dedans , juste un terrorisme d etat , de classe bourgeoise dominante qui ecrase, humilie etc.. le peuple . Et on ne voit pas le peuple, ni dans ses representants ,ni dans ces cultures ni dans ces pantheons non plus. Le peuple , on le moblise quand on a besoin de lui , la guerre . On ce n est pas moi , ce sont les escrocs de la republique . Ce n est plus dissociable , impossible , donc panier , dechets pas recyclables .
“Nous” ne sommes pas le peuple , je ne pardonnerai jamais a ces bourreaux educatifs traiteurs de republique sans valeurs . Je tourne la page . et surtout ferme les lumieres .

Beaucoup de pays , republicains , n ont pas a faire ce choix entre republique et socialisme . C est lie . mais pas en France , c est a dissocier . parce que la soutane ou le tablier , c est du bon et du mauvais , normal , mais moi , je ne me souviens que des baffes et de ceux qui me les ont offertes gracieusement.
Je n ai pas connaissance de ces humiliations la dans un pays socialiste marxiste . Ni meme dans une republique colombienne pas socialiste . On y porte un uniforme et chante l hymne au drapeau . Aucun probleme avec ça . Patriotisme et internationalisme de classe . C est avec le terrorisme sur les enfants que j en ai . et par experiences de trop vecu et trop subi.

On ne fait pas un monde nouveau en plongeant ses racines dans des charniers . C est le probleme de la republique française et aussi de sa gauche , colonialiste et genocidaire. Quand un enseignant , le traiteur de l obscure ordre nouveau, insulte une gamine de “sale djihadiste” ou fait son rapport au chef pour sequester des gamins , “tu cherches une kalachnikov dans ton bac a sable “ et beaucoup en 1 mois quand meme … ce socialiste traiteur , est le fils de ceux qui torturait hier, les coloniaux en casques . Mais comme ceux la ou leurs descendants bon teints ont eu l impression d etre humilies par les colonises – ces ingrats qui ont reçu les lumieres et qui ont ose les rejetes. Alors vengeance froide , plus tard et maintenant. Ahmed 8 ans et Ahmed 80 ans . JE SUIS AHMED . Envoyez donc vos polices politiques , aujourd hui je n ai plus 8 ans , et je sais me defendre , et sur qui tirer au besoin . catch it bro ?

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
 Contact |   Faire un don
logo
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft :
Diffusion du contenu autorisée et même encouragée.
Merci de mentionner les sources.