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Et si c’était possible ?

Gustavo Petro en Colombie le 27 mai, Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO) au Mexique le 1er juillet et Nicolas Maduro au Venezuela le 20 mai prochain, tous les trois candidats à l’élection présidentielle dans leur pays respectif, représentent les chances d’une inversion de tendances dans les pays latinos-américains soumis à une contre-offensive des forces de droite téléguidée depuis Washington pour une restauration du modèle néo-libéral.

Au Venezuela, malgré un environnement hautement hostile et un enjeu d’une grande portée politique sur le continent sud-américain comme au plan international, Nicolas Maduro semble pouvoir l’emporter avec une marge conséquente qui, si l’abstention n’est pas trop forte, légitimerait son leadership et clouerait le bec à ses nombreux pourfendeurs notamment en Europe. C’est tout l’enjeu du Président Maduro : défendre et étendre les progrès sociaux conquis par la révolution chaviste, accroître et affermir la base populaire sur laquelle repose le pouvoir de la Révolution Bolivarienne, gagner la bataille contre le blocus financier en crédibilisant sa politique économique et en promouvant le petro, l’arme absolue qui peut détruire la dictature du dollar au Venezuela.

Bien sûr les dirigeants européens qui ne savent qu’emboiter le pas de leur maître étasunien ont déjà annoncé qu’ils ne reconnaîtront pas le résultat d’une élection pourtant démocratique libre, transparente et secrète alors même qu’ils n’ont pipé mot lorsqu’en Colombie, les électeurs photocopiaient leurs bulletins de vote, qu’au Honduras 65 % des bulletins de vote disparaissaient, qu’au Brésil, Michel Temer s’autoproclamait président après un coup d’État contre Dilma Rousseff, qu’au Paraguay, Fernando Lugo fut destitué par un coup d’état institutionnel.... L’ancien président Jimmy Carter a dit du système électoral vénézuélien qu’il était l’un des plus fiables au monde. C’est le même qui a permis à l’opposition de remporter les législatives en 2015. Il s’agit des vingt-cinquièmes élections en dix-huit ans. Mais qu’ils se taisent ces bouffons !

En Colombie qui est une succursale des Etats-Unis, où l’anticommunisme est viscéral, où la mafia règne sur l’économie, où la corruption est absolue, où la violence physique est quotidienne (282 leaders syndicaux et militants de gauche assassinés de janvier 2016 à février 2018 par des groupes paramilitaires), où l’abstention dépasse l’entendement, la percée dans les sondages de Gustavo Petro, le candidat de la gauche*, inquiète la droite. Elle panique même. Certains sondages le placent en tête des intentions de vote au premier tour (22%). Il pourrait par conséquent se retrouver au second tour s’il réussissait à mobiliser les partisans du oui au traité de paix avec les FARC et s’il arrive à grignoter les voix de centre gauche de Fajardo. A gauche, clairement, on souhaite une coalition pour la présidentielle.

Gustavo Petro crée vraiment l’espoir en Colombie. Le peuple désabusé relève la tête. Mais c’est loin d’être joué et si sa présence en tête des sondages est confirmée, on peut alors légitimement craindre pour sa vie.

Au Mexique, Lopez Obrador, candidat de gauche du Morena** semble le mieux placé pour succéder à Pena Neto, le président le plus impopulaire de l’histoire du Mexique en raison des scandales de corruption à répétition, des violations des droits de l’homme et des mauvais résultats économiques de son administration. S’il a marqué des points importants face à la concurrence, rien pourtant n’est joué. C’est la 3ème fois qu’il se présente à une élection présidentielle mais c’est la première fois qu’il a de fortes chances.

Bien enraciné dans la vie politique mexicaine, AMLO (Andres Manuel Lopez Obrador) comme il est communément surnommé, pourrait voir sa tâche simplifiée tant le PRI (le parti au pouvoir) est rejeté par la population. Selon le sénateur du Pan, Ernesto Ruffo, il s’agira pour beaucoup d’électeurs le 1er juillet de voter soit contre la corruption du parti au pouvoir, soit contre Lopez Obrador. Espérons que le peuple mexicain ne votera pas "contre" mais "pour" le candidat de gauche Obrador. S’il était élu, il deviendrait le premier président de gauche du Mexique, un bouleversement au pays d’Emiliano Zapata.

L’espoir est en marche.

Michel Taupin

* Son Mouvement des Progressistes, a scellé un accord pour les élections législatives et présidentielles avec le Parti communiste colombien, l’Alliance Sociale Indépendante et le Mouvement Alternatif Indigène et Social

** Mouvement de Régénération Nationale

 https://www.facebook.com/Michel.Taupin.M/posts/10156629984811435
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COMMENTAIRES  

05/05/2018 06:40 par alain harrison

Bonjour.

Il n’y aura pas de respect de l’ordre démocratique. Juncker dans son « « « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. » » ». Un message pour l’ensemble libérale dans le monde ? Et cela en 2015.

Il y aura un véritable mouvement de destabilisation contre le Vénézuéla, il faut compter là-dessus.
Alors la gauche internationale a une tâche, celle d’empêcher Trump de mettre à exécution son plan de destruction massif de l’Amérique latrine, comme Busch-Obama l’avait réalisé au Moyen-Orient en partenariat : Angleterre, France, Italie,...Grèce....Canada.
D’ailleurs c’est Obama qui avait lancé le message : le Vénézuéla un danger extraordinaire pour la sécurité des intérêts US.

La Russie et la Chine vont-elles mettre un ultimatum sérieux envers les US. Kennedy avait du cran lors l’affaire des missiles.

À la Russie et à la chine, les champions du multilatéralisme, ils ont à démontrer qu’ils sont réellement là.......

Dans une moindre mesure, la gauche française devrait de saisir du potentiel d’Avazz (un outil de plus).

Mais Avazz __réside aux US__, donc cela explique leur position pétitionnelle ambigu envers le Vénézuéla ?

La gauche n’a pas été capable de mobiliser le premier mai.

Les militants et les syndiqués ont des choix à faire et vite. Se débarrasser des têtes opportunistes et mettre de véritables défenseurs du peuple. Qu’est-ce qu’un syndiqué sinon un membre du peuple, de même de tout militant. Là , il faut se réveiller.
Parce que, je m’excuse, mais même un Le Hyaric tourne autour du pot. À la Fête de l’Humanité, on avait préféré des portes à faux plutôt que des représentants d’Amérique latine. Pour ceux qui se souviennent. De même, Jean Jaurès récupéré par un certain organisme.

On se réveille......
Comment ? Par quel moyen ?

05/05/2018 08:18 par GZ1789

Et revoici les trolls de l’UPR, parti fondé par Asselineau, qui fut librement adhérent du micro-parti de Charles Pasqua, l’homme du SAC et autres officines factieuses. Le chef de l’UPR a confié à la presse qu’il pourrait travailler avec Philippot.
Attendons-nous sur LGS à une nouvelle déferlante des Asselineauïstes.

05/05/2018 23:26 par T 34

Dernières nouvelles de Colombie. En Colombie c’est vraiment la paix ... des cimetières.

Les fonds du parti politique FARC ont été congelés.

L’ultra droite colombienne et la mafia cubaine de Miami ont planifié des attentats. Un terroristes a été arrêté, parmi ses projets l’assassinat de Gustavo Petro et de Rodrigo Londoño chef du parti FARC ainsi que la séquestration de l’ambassadeur cubain.

Colombie : Découverte de 9 000 corps de victimes des paramilitaires

10/05/2018 03:10 par Emilio

Eh l’auteur Michel Taupin " centre gauche de Fajardo" pfff ! Fajardo c’est Uribe en jean !!!

il l’a montré en étant alcalde , maire de Medellín , puis gouverneur d’Antioquia .. son slogan " en Antioquia no se pierde un solo peso " En Antioquia , il ne sert pas un seul peso "
>>> effectivement à son départ , des centaines de millions détournés par la société des alcools , des parcs educatifs construits neufs et déjà en ruine .. et oui , ce señor du parti vert ( de gris à vrai dire ) est architecte et magouille avec les constructeurs maffieux ! Des scandales à la pelle , un corrompu .. il ne venait plus à Medellín pendant un an , le temps de se faire oublier .. puis a fait un tour promotionnel pour sa candidfature présidentielle .. ailleurs !

Les autres ... du même acabit , y compris le Petro ex alcalde de Bogota ..un désastre ! et pourtant Bogota vote à gauche , mais là ... pfff désésperant ! C’est un " vert" pourri Peñalosa , qui l’a remplaçé .. à peine élu et déjà corrompu , des pétitions monstres demandaient sa destitution .. Un " vert" qui a magouillé avec des constructeurs pour déclasser des zones humides riches en bio diversité de Bogota, pour des projets immobiliers ..pas mal quand même !!

ET tous les autres idem .. en fait il n’y avait que Rodrigo Londoño de valable , mais son coeur a laché et s’est retiré de cette marmelade .. Mon épouse aurait voté pour lui , c’est dire s’il est bon ! ^^

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