RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Tom pain.com et Guerrilla News Network

ETATS-UNIS : le budget de la défense et les profiteurs de guerre

Steven Rosenfeld

Il y a un demi-siècle, dans une fameuse proclamation le Général Stanley Butler a déclaré, "la Guerre est un racket." Aujourd’hui, ses mots sonnent juste. Comme Steven Rosenfeld de Tompain.com l’écrit, la guerre conqtitue une bonne affaire pour nos élites :

Depuis la fondation de la république, un grand nombre des Américains les plus riches ont fait leur fortune grâce à la guerre.

Dans son livre Wealth and Democracy (Richesse et Démocratie), Kevin Phillips propose des documents sur des capitalistes typiques comme John Hancock fournissant les troupes de son époque, les industriels du nord qui ont prospéré pendant la Guerre civile et au 20ème siècle, ainsi que beaucoup de sociétés et industries qui ont garanti des contrats du gouvernement pendant les temps de guerre. Cette histoire mène jusqu’à leurs successeurs modernes comme Halliburton [1], la société dirigée par Dick Cheney avant qu’il ne devienne vice-président, et qui fournit maintenant aux Etats-Unis des bases militaires près de l’Afghanistan.

Le congrès est maintenant prêt à autoriser l’augmentation la plus grande du budget de la défense depuis l’administration Reagan. D’aprés le Bureau de Budget au Congrès, les versions du budget de défense élaborées par Le congrès et le Sénat qui doivent être maintenant conciliées et adoptées vont autoriser grossièrement 400 milliards de $ de dépenses suplémentaires pendant l’exercice fédéral de 2003. Le projet de loi engage aussi les contribuables "à des dépenses suplémentaires" de l’ordre de 400 milliards de $ entre 2002 et 2007.

La valeur de Raytheon a augmenté de 13 pour cent en une année. Les actions de Lockheed Martin [2], la plus grande entreprise militaire du monde, ont augmenté de 10%, un des plus hauts niveaux qu’elles aient jamais atteint.

L’augmentation de budget de défense à elle seule est plus grande que le budget de défense entier de n’importe quel pays à l’exception unique de la Russie, comme c’est rappelé dans le "Washington Post" et ailleurs. Le budget de défense américain est plus important que les budgets de défense totaux des 25 nations suivantes additionnés. Mais il ne s’agit pas de toutes les dépenses militaires américaines [3]

Le budget de défense n’inclut pas le budget du projet de Guerre des Étoiles du Pentagone, dont l’objectif est de militariser l’espace avec de nouvelles armes nucléaires. Il n’inclut pas de dépenses imprévues pour la guerre contre le terrorisme. Il n’inclut pas les dépenses d’une nouvelle guerre avec l’Irak. Et il n’inclut pas encore d’autre cerises pour les fabricants d’armes américains : ce que les alliés de L’OTAN devront dépenser pour la seule mise à jour de leur matériel militaire.

Tous ceci fait des actions des entreprises de défense une lumière qui ’brille’ dans un marché trés sombre. Le 22 septembre le "New-York Times" a encore rapporté que si "des dépenses militaires ont augmenté, jusqu’ici au moins, cela n’a pas bénéficié aux actions des grands entreprises du Pentagone."

Ce n’est pas tout à fait exact.

Un article du Times a cité the Standard and Poor’s aerospace and defense stock index qui explique que 2001 n’était pas aussi une bonne année que 2000 pour ces sociétés. Ceci était en partie du aux fusions et acquisitions dans l’industrie cette année là . Mais ne soyez pas dupes, les publications concernant la défense rapportent que les entreprises qui contractent avec le pentagone se porteront trés bien pendant les prochaines années - et ils identifient les sociétés qui ont s’en sont bien tirées depuis le 11 septembre.

Prenez Raytheon, par exemple, qui avait 6.3 milliards de $ de contrats avec le Pentagone en 2000. Sa valeur selon Barons online, a augmenté de 13 pour cent par rapport à l’année dernière. Les actions de Lockheed Martin, la plus grande entreprise militaire du monde, ont augmenté de 10%, un des plus hauts niveaux qu’elles aient jamais atteint selon Barons online. Le journal a aussi prévu que les dépenses de défense anti-missile doivent être bonnes pour Boeing et TRW, qui avaient, respectivement, en 2000, 12 milliards de $ et 2 milliards de $ de contrats avec le Pentagone .

En effet, les analystes du marché ’achètent’ des recommandations pour les actions de la plupart des principaux fabricants d’armes américains .

"Les sabres font un peu plus de bruit à Washington. Et Wall Street le remarque," écrit Dave Kansas, Rédacteur en chef du "Wall Street Journal" du 3 septembre, enfonçant probablement les portes ouvertes.

Kansas cite aussi un investisseur de New York qui dit que sa société "achète un panier d’actions de défense. Et ce n’est pas seulement à cause d’une action en suspens en Irak. Il y a aussi l’économie et la voie la plus facile pour le gouvernement pour augmenter les dépenses et favoriser la croissance de l’économie est de dépenser plus dans la défense."

Mais ce qui est bon pour Wall Street et l’industrie de défense n’est pas toujours bon pour la nation. Même dans une nouvelle ère politique définie par des menaces terroristes, il y a une grande différence entre des dépenses en vue de satisfaire les besoins de sécurité nationale et l’inauguration d’un nouveau bazar mondial des armements mené par les Etats-Unis et ses fabricants d’armes.

Quand le Congrès discutera du budget de défense 2003 et d’autres projets de loi de dépenses militaires dans les semaines suivantes, il ne sera pas seulement entrain d’engager les ressources fiscales pour les années suivantes. Le congrès sera aussi entrain d’aider une poignée de sociétés et leurs actionnaires les plus importants à garantir leurs fortunes.

Même si ceci s’inscrit tout à fait dans la tradition américaine - cela se fera quand même au frais du contribuable américain.

Article original publié en Anglais dans Tompain.common sense : The Defense Budget and Wartime Profiteering et repris dans Guerrilla news : The Defense Budget and Wartime Profiteering

Steven Rosenfeld est un rédacteur et producteur audio pour TomPaine.com, où cet article a paru à l’origine .


[1lire à ce sujet : La Guerre contre le terrorisme pour filon, dans la rubrique vie des Multinationales du Grand soir

[2qui a fusionné avec Boieng, NdT

[3c’est nous qui soulignons. NdT


URL de cet article 291
  

Même Thème
Les guerres scélérates : interventions de l’armée US et de la CIA depuis 1945
William BLUM
Le livre "KILLING HOPE - U.S. Military and CIA Interventions Since World War II" de William Blum vient ENFIN d’être traduit en français. Editions Parangon "Nous possédons environ 60% des richesses mondiales, mais seulement 6,3% de la population mondiale... Notre tâche dans l’avenir est...de maintenir cette situation de disparité." George KENNAN, responsable de la planification du département d’Etat, 1948 "Ce livre très documenté relate plus d’une cinquantaine d’interventions américaines de 1945 à (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Laissez les chiens de l’empire aboyer, c’est leur travail. Le nôtre, c’est de se battre pour achever la véritable libération de notre peuple »

Hugo Chavez

Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.