Depuis la fin de l’accord nucléaire avec les Etats-Unis, l’Iran fait à nouveau face à des sanctions sévères, en plus des nombreux ennemis qu’il compte dans la région. Farah al-Zaman Shawqi, journaliste à The New Arab en langue arabe, a interrogé le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammed Javad Zarif, sur la signification des nouvelles sanctions économiques contre l’Iran et sur la manière dont elles pourraient être surmontées.
The new Arab : Les sanctions américaines n’ont-elles vraiment eu aucun effet sur l’économie de votre pays, comme l’a dit le président Hassan Rouhani ? Si c’est bien le cas, pourquoi cherchez-vous, à tous les niveaux, des alliés contre les sanctions ?
Mohammed Javad Zarif : Les sanctions ont évidemment un impact économique mais elles n’affecteront pas nos politiques. Le Président Rouhani voulait dire que le dernier paquet de sanctions ne contenait rien de nouveau. Nous en ressentons les effets, depuis six mois, depuis que les États-Unis se sont retirés de l’accord nucléaire, en fait depuis que les acteurs économiques ont senti que M. Trump allait se retirer [de l’accord nucléaire] suite à ses déclarations sur une nouvelle ’stratégie iranienne’ l’année dernière.
Depuis, il y a eu des conséquences sur l’économie ; en fait c’est le peuple iranien qui est la cible (des sanctions) parce que les États-Unis espèrent que l’embargo poussera les Iraniens à faire pression sur le gouvernement pour qu’il modifie sa politique, ou même qu’ils se révolteront contre le système tout entier.
TNA : L’échéance du 5 novembre est passée, mais vous n’avez pas donné de nouvelles de l’entité que l’Union européenne avait promis de créer pour contourner les sanctions étasuniennes et continuer à commercer avec l’Iran.L’Union européenne vous paraît-elle vraiment déterminée à défier les Etats-Unis ?
Zarif : Il faut préserver l’accord (nucléaire) pour développer l’économie iranienne. Les Européens ont tenu leurs engagements au niveau politique, malgré leurs relations privilégiées avec les États-Unis. Cependant, au cours de la mise en œuvre, ils se sont heurtés à des obstacles.
Nous pensons que les gouvernements européens auront du mal à tenir leurs engagements politiques parce que cela aurait un coût économique et qu’ils croient pouvoir préserver leurs acquis sans avoir à en payer le prix. Toutefois, cette politique ne favorise pas les intérêts à long terme de l’Europe, et au bout de compte cela leur coûtera plus cher.
Néanmoins, nous sommes en contact permanent avec tous nos partenaires en Europe, en Chine et en Russie, afin de trouver les moyens de faire face aux sanctions et d’en atténuer les effets. Certes, les Etats-Unis disposent d’une énorme puissance de feu économique, mais toutes les nations du monde s’opposent à l’embargo américain, même si certaines entreprises craignent encore ses répercussions.
TNA : Cela, ajouté à vos relations avec la Chine, la Turquie et l’Inde, sera-t-il suffisant pour que l’économie iranienne se maintienne ?
Zarif : L’économie iranienne a la capacité de continuer à se développer, et les relations avec d’autres pays nous y aident. Nous disposons en Iran de grandes ressources, humaines, naturelles, scientifiques et technologiques qui contribuent à l’avenir de notre économie. Les relations extérieures sont importantes, mais elles ne sont pas le seul moteur de notre développement économique, ce qui place l’Iran dans une position différente de celle des pays de la région qui ne pourraient survivre sans leurs relations avec les autres nations. En conséquence, nous serons non seulement en mesure de faire face aux sanctions, mais aussi de les surmonter.
TNA : En ce qui concerne le pétrole, croyez-vous que les dérogations accordées par l’administration américaine à huit pays permettent à l’Iran de vendre suffisamment de pétrole ?
Zarif : Nous avions dit que les États-Unis ne pourraient pas interdire complètement les exportations pétrolières iraniennes, et cela s’est avéré exact. Les États-Unis ne pourront pas non plus réduire considérablement nos exportations, car le marché mondial a besoin du pétrole iranien. Quoiqu’on en pense, l’Iran restera fortement présent sur ce marché à l’avenir.
TNA : Selon les rapports, les avions iraniens ne seront plus autorisés à faire le plein au Liban et en Turquie. Cela résulte-t-il de pressions américaines, et que pouvez-vous faire ?
Zarif : Nous avons de nombreux moyens d’assurer nos vols et nous avons l’intention de les utiliser. Nous les avons déjà testés et utilisés dans le passé, et nous les utiliserons à nouveau. Les Américains ne peuvent pas stopper les vols iraniens, ni bloquer le mouvement des pétroliers iraniens en mer.
TNA : Cela signifie-t-il que vous allez contourner les sanctions ?
Zarif : Nous aurons recours à de nombreuses méthodes, pas seulement au contournement des sanctions.
TNA : Vous avez des adversaires même en Europe. Certains d’entre eux disent que votre rôle régional et votre programme de missiles balistiques n’aident pas l’Europe à faire face à la politique étrangère américaine. Même le président français qui a défendu l’accord nucléaire ne s’est pas rendu à Téhéran, comme on s’y attendait. Que pouvez-vous leur répondre ? La politique iranienne complique-t-elle vos relations avec l’Europe ?
Zarif : Nous sommes d’accord avec l’Europe sur certaines questions et en désaccord sur d’autres. En ce qui concerne les problèmes locaux, nous faisons partie de cette région, et les politiques que nous y menons sont plus logiques et réalistes que les politiques occidentales. L’histoire récente le prouve. Qui a défendu Saddam Hussein et qui a dû ensuite s’opposer à lui ? Qui a soutenu Al-Qaïda contre les Soviétiques et a ensuite été contraint de les combattre ? Quels pays ont reconnu le règne des talibans ? Quels pays ont fourni de l’assistance à l’État islamique et au Front al-Nusra ? Qui a arrêté le premier ministre d’un autre pays ? Et quels pays ont imposé un blocus au Qatar ?
L’Iran a, quant à elle, joué un rôle positif sur toutes ces questions. Elle a empêché l’Arabie saoudite soutenue par l’Occident d’atteindre ses objectifs avec le blocus du Qatar par exemple. En d’autres termes, ce ne sont pas nos politiques qui génèrent des problèmes dans la région, ce sont celles des États-Unis et des alliés de l’Occident.
En ce qui concerne les programmes militaires, il est intéressant de comparer les budgets de la défense (des pays de la région). Selon les chiffres publiés par les organisations internationales, les Émirats arabes unis ont acheté pour 22 milliards de dollars d’armes, et l’Arabie saoudite a acheté pour 67 milliards de dollars d’armes et possède des missiles d’une portée de 2 500 km.
En comparaison, le budget militaire de l’Iran est d’environ 12 à 16 milliards de dollars et la portée de ses missiles ne dépasse pas 2 000 km. Bref, les États-Unis ont transformé la région en entrepôt d’armes, dont une grande partie est déployée contre les Yéménites. Toutes ces armes ne sont-elles pas occidentales ? C’est l’Occident, et non l’Iran, qui doit changer de politique.
TNA : Les gouvernements européens ne cessent d’accuser l’Iran de vouloir tuer leurs dissidents à l’étranger. Qu’en pensez-vous ? De telles opérations n’affectent-elles pas les relations avec l’Europe dans un contexte diplomatique et économique sensible pour l’Iran ?
Zarif : Il faut se pencher sur le timing de ces accusations pour comprendre. L’Iran a été accusé de vouloir faire sauter une conférence de l’opposition à Paris le jour où le président iranien s’est rendu en Suisse et en Autriche. Le 29 octobre, le jour même où le mécanisme européen pour contourner les sanctions étasuniennes devait être présenté, un suspect a été arrêté pour avoir planifié des attaques contre des dissidents Ahvazi (Ahwazi).
Il faut aussi souligner quelques faits : Des individus vivant au Danemark ont revendiqué, sur une chaîne de télévision basée à Londres, l’attentat qui a eu lieu à Ahvaz. Des individus qui vivaient en France ont revendiqué des attentats qui ont tué des Iraniens dans le passé. Par conséquent, ce sont les pays européens qui sont complices des terroristes [et] qui les autorisent à résider sur leur territoire. On ne peut ignorer ces faits. L’Iran n’a aucun intérêt à ce que la sécurité de l’Europe soit menacée, et nous avons informé la France et le Danemark que nous sommes prêts à coopérer et à fournir des informations sur ces individus.
TNA : Le projet américain d’un ’Otan arabe’, destiné à contenir l’Iran, a subi un revers à la suite de la crise du Golfe et du meurtre de Jamal Khashoggi. Il semble aujourd’hui que les Etats-Unis soient pressés de relancer le projet. Cela ne vous préoccupe-t-il vraiment pas, ou votre position est-elle de minimiser son importance dans la guerre diplomatico-psychologique iranienne ?
Zarif : Nous n’avons lancé aucune guerre psychologique contre personne. Nous essayons d’observer avec réalisme ce qui se passe dans la région. Nous pensons que ces politiques ne sont pas dans l’intérêt de la sécurité régionale, et nous avons proposé, dans le passé, de créer un forum de dialogue régional et de développer la coopération régionale.
Malheureusement, certains pays veulent acheter leur sécurité. Pour notre part, nous pensons que la sécurité ne peut pas s’acheter, mais qu’elle doit se construire avec les pays de la région. Nous sommes également convaincus que les États-Unis veulent piller les ressources de la région, en menant des politiques subversives dont les pays de la région paient le prix.
D’autre part, les Etats-Unis et [Israël] font tout ce qu’ils peuvent pour ôter la question palestinienne de la liste des priorités et pour renverser l’équation. Certains pays arabes encouragent la normalisation (des liens avec Israël), ouvrant la voie aux hostilités contre l’Iran. Nos amis du monde arabe doivent réfléchir soigneusement au chemin qu’ils prennent.
TNA : Mais aujourd’hui on critique l’Iran, même sur la question palestinienne. Vos commentaires sur la visite du Premier ministre israélien [Benjamin Netanyahou] à Oman ont été jugés ’trop mous’ par certains. Qu’en pensez-vous ? Quelles informations avez-vous sur le rôle possible de Mascate dans ’l’accord du siècle’ ? Et pensez-vous qu’Oman et Israël se soient entretenus de la question iranienne ?
Zarif : Nous avons fait part de notre point de vue aux pays voisins de manière transparente, un point de vue basé sur des faits, mais que nous ne voulons imposer à personne. L’Iran croit fermement que ’l’accord du siècle’ ne sera pas mis en place parce qu’il ne respecte pas les droits des Palestiniens. Beaucoup de gens font peu de cas des droits des palestiniens. A cet égard, notre position est claire et nous l’avons communiquée à nos voisins arabes avec franchise mais sans chercher à leur imposer quoi que ce soit.
En ce qui concerne la manière dont la question iranienne a été traitée dans les pourparlers omano-israéliens, il est absolument certain que [Israël] veut imposer sa politique et provoquer l’hostilité des nations arabes contre l’Iran. Il ne renoncera jamais à le faire. Les pays arabes doivent prendre les bonnes décisions.
TNA : Mascate n’est-il donc pas un partenaire stratégique pour Téhéran ?
Zarif : Si, Oman est un pays voisin et un bon partenaire stratégique. Mais nous n’intervenons pas dans ses relations extérieures. Il en va de même pour la Turquie et la Russie. Ces pays entretiennent également des relations avec Israël. Nous avons communiqué notre point de vue à nos partenaires de Mascate, mais nous ne leur imposons rien. Nos voisins savent très bien que l’Iran n’approuve pas ces politiques, qui ne sont pas dans l’intérêt de la région.
TNA : Avez-vous reçu de nouveaux messages des médiateurs omanais, d’Israël ou des États-Unis ?
Zarif : Rien des Etats-Unis ou d’Israël.
TNA : Y aura-t-il bientôt une nouvelle médiation omanaise entre vous et les Etats-Unis, comme le Sultanat l’a fait au fil des ans ? Allez-vous reprendre les négociations avec Trump comme il le souhaite, s’il remplit vos conditions ?
Zarif : Nous avons déjà dit que toute négociation doit se faire dans le respect mutuel, la confiance mutuelle ne suffit pas. Le respect signifie que l’autre partie doit respecter ses engagements. Quand nous constaterons que les États-Unis les respectent, alors nous pourront envisager des négociations. Mais à l’heure actuelle, que pouvons-nous négocier ? Nous avons négocié pendant des années avec les États-Unis pour arriver à l’accord nucléaire. Qu’est-ce que nous prouve que Washington ne recommencera pas à trahir ses engagements ?
TNA : Selon des informations récentes, le prince héritier saoudien aurait dépêché un envoyé à Téhéran, où il aurait discuté de la question yéménite. Pouvez-vous confirmer ou infirmer cette affirmation ?
Zarif : Je n’ai pas d’informations à ce sujet. Cela me semble difficile à croire.
TNA : Êtes-vous prêt à recevoir un envoyé saoudien ? Qu’est-ce que vous mettriez sur la table dans ce cas ?
Zarif : Nous n’avons aucun problème à reprendre des relations normales avec l’Arabie saoudite, mais cela dépend de Riyad, de ses décisions et de sa conduite, qui doit avoir pour objectif de réduire les tensions régionales et non l’inverse. Les politiques contre l’Iran, la Syrie, l’Irak, le Qatar et le Yémen ont toutes leur origine en Arabie saoudite. Nous n’y sommes pour rien.
TNA : L’évolution de la bataille d’Hodeida indique que vos alliés Houthis ne sont pas en bonne position et que les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite veulent gagner cette bataille pour entamant les négociations en Suède dans une meilleure position. Quelle est la place de l’Iran dans cette équation ? Êtes-vous sur le point de perdre votre influence au Yémen ?
Zarif : Nous avons été le témoin des entreprises destructrices qui ont engendré la terrible catastrophe que l’on sait pour les habitants de ce pays. Dès le premier jour, nous avons essayé de résoudre la crise au Yémen. Dès que la coalition (dirigée par les Saoudiens) a commencé à bombarder le Yémen, l’Iran a dit que l’option militaire ne résoudrait rien.
Riyad pensait pouvoir régler la question du Yémen en quelques semaines, mais les années ont passé sans résultat. Ils veulent gagner la bataille d’Hodeida, mais le problème de certains de nos voisins est qu’ils ne croient pas en une solution politique. Ils veulent résoudre les problèmes par la guerre sous couvert de politique.
Cela n’est pas possible. Il faut imposer un cessez-le-feu général, et tous les acteurs en présence finiront par admettre la nécessité de mettre fin aux opérations militaires, d’apporter une aide aux civils et de travailler à la formation d’un gouvernement yéménite inclusif et au dialogue inter-yéménite. L’Iran a déjà souligné ces quatre points en avril 2014.
TNA : L’Iran va-t-il participer aux négociations sur le Yémen comme il l’a fait pour la Syrie ? Avez-vous des conditions à mettre sur la table d’une éventuelle négociation entre les Houthis et les Saoudiens ?
Zarif : Nous n’avons pas de conditions. Nous voulons mettre fin à ce conflit. Les différents camps doivent chercher ensemble une solution sans vouloir imposer qui que ce soit aux autres. C’est comme ça que nous agissons en Syrie et au Yémen.
TNA : Que pensez-vous des informations selon lesquelles l’Arabie saoudite aurait prévu d’assassiner de hauts responsables iraniens, dont le commandant de la force Qassem Soleimani, et qu’elle aurait créé une salle d’opérations pour mener une guerre économique contre l’Iran ?
Zarif : Oui, nous en avons entendu parler. L’Arabie saoudite soutient des groupes terroristes en Iran depuis des années. Riyad a, une fois déjà, officiellement déclaré qu’elle allait nous combattre [sur le territoire iranien]. Et de fait nous avons constaté par la suite une plus grande activité de groupes armés et terroristes dans l’est de l’Iran, et de groupes comme l’EI qui a attaqué le parlement [en 2017].
Ces politiques saoudiennes ne sont pas nouvelles et nous les connaissons. Le régime saoudien veut dominer la région. Ces rapports contredisent les allégations mensongères selon lesquelles l’Iran se livrerait à des activités contre Riyad. C’est Riyad qui soutient le radicalisme pour nuire à l’Iran. Ce que le New York Times a mentionné n’est qu’une petite partie des efforts saoudiens contre nous, et nous espérons que cela ouvrira les yeux des autres camps sur la conduite de Riyad, qui a imposé un blocus au Qatar, bombardé le Yémen, arrêté le premier ministre libanais [Saad Hariri] et assassiné le journaliste Jamal Khashoggi, une question sur laquelle la Turquie enquête en ce moment avec diligence.
TNA : Puisque que vous avez mentionné la Turquie, j’en profite pour noter que votre relation avec elle est forte et inébranlable. Vous avez eu de nombreuses divergences sur la Syrie, mais vous êtes d’accord sur l’Irak, surtout en ce qui concerne l’opposition au référendum sur l’indépendance au Kurdistan irakien. Aujourd’hui, la Turquie est à vos côtés contre les sanctions (étasuniennes). Quelles sont donc vos désaccords, implicites ou pas ? Quels sont les points forts de cette relation et qu’est-ce qui l’affaiblit, selon vous ?
Zarif : Les relations avec la Turquie sont très bonnes et d’un grand intérêt stratégique. Toutefois, cela ne signifie pas que nos points de vue sont identiques sur toutes les questions. Nous avons effectivement divergé sur des questions majeures en Syrie, mais nous avons réduit nos divergences et sommes parvenus à la conclusion commune que le terrorisme était une menace pour tous, de même que les groupes séparatistes qui pourraient entraîner la région dans un nouveau conflit.
Nos deux pays sont conscients que le soutien des États-Unis à certains acteurs est un problème qui menace l’unité de la Syrie en créant un conflit civil. Nous ne devons laisser aucune place aux conflits ethniques en Syrie et en Irak, c’est une perspective extrêmement dangereuse.
Et, oui, nous nous sommes d’accord avec la Turquie pour nous opposer au référendum sur la sécession en Irak et nous nous opposons à des scénarios similaires en Syrie. Il se peut que nous ayons des divergences sur des aspects spécifiques liés à la solution politique en Syrie, mais c’est naturel. Nous sommes tous deux des pays influents et nous devons faciliter la tâche des Syriens qui doivent s’asseoir à la table du dialogue et décider eux-mêmes du sort de leur nation.
TNA : En Syrie, des rapports indiquent que des forces affiliées aux Gardiens de la révolution iraniens, iraniennes ou libanaises, se sont retirées du sud de la zone adjacente au plateau du Golan occupé en vertu d’un accord russo-israélien. D’autres rapports contredisent cette affirmation. Qu’en est-il vraiment ?
Zarif : Pour commencer, il n’y avait pas de forces iraniennes dans le sud de la Syrie.
TNA : Et le Hezbollah ?
Zarif : Selon les informations que nous avons reçues du Hezbollah lui-même, leur présence était temporaire et visait à combattre le terrorisme. Le Hezbollah était présent dans ce pays à la demande du gouvernement syrien. Notre aide à la Syrie porte essentiellement sur la lutte contre le terrorisme. Il n’y a pas d’autres objectifs.
TNA : Voulez-vous dire qu’il n’y a pas de désaccord avec Moscou sur la présence des forces iraniennes, ou plutôt des forces alliées à l’Iran, dans le sud de la Syrie ?
Zarif : Pour autant que je sache, il peut y avoir des divergences de points de vue sur certains points concernant les opérations sur le terrain, mais je n’ai entendu parler d’aucun différend sur le type et la nature de la présence iranienne en Syrie en général.
Traduction : Dominique Muselet
Source originale https://www.alaraby.co.uk/english/indepth/2018/11/12/exclusive-irans-zarif-speaks-about-sanctions-saudi-assassination-plots