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Flottille de Gaza - les humanitaires ont tort : le blocus continue

AP Photo/Khalil Hamra - Une artiste Palestinienne peint des bateaux sur un mur. Gaza, jeudi 15 juillet 2010. - aloufok.net

« Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier. » - Martin Luther King (Lettres)

Une information passée globalement sous silence nous apprend qu’un Rapport de l’ONU- ce « grand machin » dont parlait, avec mépris » déjà à l’époque, De Gaulle - absout globalement Israël de l’assaut du navire amiral le Mavi Marmara de la flottille qui avait l’outrecuidance d’accoster à GAZA pour y apporter des vivres et des médicaments à une population de plus de 1,5 million de personnes emprisonnées de toute part et maintenue en apnée par un blocus inhumain.

Curieusement, aucune agence de presse mainstream, et pour cause, ne s’est permis de porter un jugement ou à commenter cette information, tétanisées par la peur de se tromper en dérangeant l’ordre établi quant à la sanctuarisation de certains et la diabolisation des autres.

Que dit le Rapport Palmer ?

Dans son rapport, l’Onu estime que la marine de guerre israélienne a eu recours à une force « excessive et déraisonnable », mais il reconnaît la légalité du blocus maritime de GAZA au regard du droit international. « La décision d’Israël de prendre le contrôle des bateaux avec une telle force, à grande distance de la zone du blocus et sans mise en garde préalable, était excessive et déraisonnable », conclut l’enquête onusienne, menée par l’ancien Premier ministre de Nouvelle-Zélande, Geoffrey Palmer.

Ce document ajoute néanmoins que la flottille, composée de six bateaux, « a agi de façon imprudente en essayant de forcer le blocus naval » mis en place autour de GAZA, un territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas. L’enquête invite Israël à exprimer « une déclaration appropriée de regret » pour ce raid et de verser des dédommagements aux familles des huit Turcs et un Américain d’origine turque tués lors de l’intervention, ainsi qu’aux blessés. Le blocus naval a été imposé en tant que mesure de sécurité légitime de façon à empêcher l’entrée d’armes dans GAZA par la mer et sa mise en oeuvre respecte les exigences du droit international », estime le rapport. Il qualifie cependant « d’inacceptables » les pertes en vies humaines et les blessures qui ont résulté de l’usage de la force par l’armée israélienne. Les réserves qu’Israël porterait sur la critique explicite dans le rapport d’un usage de la force « excessif et déraisonnable » par l’armée israélienne qui avait tué neuf passagers turcs dans son assaut du bateau Mavi Marmara en mai 2010 (1)

Le blocus israélien de GAZA est-il légal ?

Nous avons voulu savoir sans être juriste quels étaient les arguments juridiques légitimant ce blocus, car le choix des mots est très important. Non seulement la commission présidée par le Premier ministre australien adoube le blocus et le trouve normal, de plus elle va plus loin, elle pense qu’Israël, fort de son bon droit, aurait dû arrêter le navire sans être excessif ; qu’en termes mesurés et respectueux pour Israël ces choses-là sont dites. 9 morts, un verdict, c’est excessif sans plus ! Il est vrai que pour l’ambassadeur d’Israël en France intervenant à la télévision française, il faut arrêter d’utiliser le terme « bain de sang » car c’est exagéré du fait qu’il n’y a que 9 morts ! et nous lui aurons suggéré d’ajouter : de plus ce ne sont ni des Européens ni des Américains » !

Pour Brian Palmer, réagissant au lendemain de l’attaque : « Les deux camps se rejettent la responsabilité de l’ouverture des hostilités, mais il ne fait aucun doute que le navire tentait de forcer le blocus qu’Israël impose depuis trois ans aux territoires occupés. Dans quelles conditions légales un Etat peut-il imposer un blocus ? La réponse est simple : en temps de guerre ou avec l’aval des Nations unies. (...) Certains spécialistes estiment cependant que les lois anciennes et restrictives régissant les blocus sont aujourd’hui obsolètes, tant la nature des conflits a changé. Ils font valoir que selon l’article 51 de la Charte des Nations unies, les nations disposent du droit absolu d’interdire l’accès à leur territoire ou d’inspecter des navires susceptibles d’y transporter des armes et que de tels actes ne sauraient en aucun cas être considérés comme des actes de guerre. (...) Nombreux sont ceux qui considèrent que les fondements juridiques du blocus israélien sont pour le moins contestables. La bande de GAZA et la Cisjordanie sont généralement considérées comme des territoires occupés militairement, malgré le désengagement de 2005. L’occupation militaire diffère de l’état de guerre véritable et le droit découlant d’établir un blocus de ces régions est contestable techniquement. De plus, l’incident de dimanche s’est produit à 40 milles de la côte de GAZA (74 km), soit bien au-delà de la limite traditionnellement fixée pour un blocus  » (2).

«  (...) L’incident de dimanche [attaque de la flottille Ndlr] pose d’autres questions de droit. Une convention des Nations unies de 1988, dont la Turquie et Israël sont signataires, interdit formellement arraisonnement de navires en haute mer ainsi que les actes de violence à l’encontre des passagers. Ironie de l’histoire, ce traité avait été adopté en réponse au détournement de l’Achille Lauro par des terroristes palestiniens, en 1985. Le blocus naval de la bande de GAZA par Israël est largement justifié dans le rapport face au risque d’importations d’armes à destination du Hamas palestinien. Autre point sensible et polémique : quelle a été l’attitude des passagers turcs du Mavi Marmara, le bateau sur lequel on a relevé neuf victimes ? Les commandos israéliens ont fait face à une « résistance organisée et violente de la part d’un groupe de passagers », nous dit le rapport. Cela signifie-t-il que l’usage de la force a été justifié ? Pas du tout, le recours à la force a été « excessif et déraisonnable » selon la commission d’enquête de l’ONU. (2)

Dans l’ensemble, ce rapport reprend les termes du rapport fait par une commission israélienne en janvier dernier et qui avait soulevé l’ire de la Turquie. Nous lisons : « Dès le mois de janvier et dans le sillage de la débâcle du Rapport Goldstone qui a eu un enterrement de première classe notamment après la volte-face personnelle du juge Goldstone qui invoque des éléments nouveaux qui lui font changer d’avis quant à la responsabilité d’Israël dans la mort de 1400 Palestiniens dont 400 enfants, le gouvernement israélien donne sa version des faits concernant les meurtres lors de l’assaut du Mavi Marmara. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a rejeté le rapport de la commission d’enquête israélienne, publié dimanche 23 janvier et qui blanchit Israël dans le raid meurtrier sur un navire humanitaire turc, en mai au large de GAZA. « Quelle valeur peut avoir un rapport préparé et commandé dans le même pays ? (...), s’est interrogé M. Erdogan face à des journalistes à Ankara. Ce rapport n’a aucune crédibilité. »

Le rapport de la commission israélienne conclut que le blocus maritime du territoire palestinien et l’assaut du commando israélien étaient « conformes au droit international ». La commission établie par la Turquie en réponse à cette commission d’enquête israélienne a, elle aussi, dénoncé le rapport israélien, se déclarant « stupéfaite et consternée » de ses conclusions qui disculpent l’armée israélienne, rapporte l’agence de presse Anatolie. « L’attaque menée par Israël en violation du droit, en temps de paix comme en temps de guerre, est aussi en contradiction avec tous les principes, règles et normes internationales », a affirmé la commission, qui s’est réunie à Ankara. (3)

On le voit, pour l’Achille Lauro on condamne, pour le Mavi Marmara on absout. Ceci étant dit, le Rapport Palmer a repris les mêmes termes que les conclusions de la commission israélienne. Il s’est contenté strictement à l’aspect « du droit international » mais pas à l’aspect autrement plus important, à savoir l’aspect humanitaire. Le rapport ne s’est pas interrogé sur les causes de cette flottille humanitaire à braver la foudre pour ramener un peu de vie à ces épaves palestiniennes. Personne en Occident ne veut faire bouger les choses et demander à Israël la cessation du blocus. Toutes les flottilles humanitaires qui ont par la suite tenté de pénétrer dans les eaux ont été empêchées. Mieux encore, les autorités européennes des aéroports ont empêché un rassemblement en Israël à telle enseigne que les compagnies européennes avaient reçu instruction de ne pas embarquer les passagers pour Israël, et ceci à partir des aéroports européens.

Les conséquences

A notre connaissance, aucun pays occidental ne s’est permis de commenter le Rapport Palmer. Le silence des Arabes-englués dans une débâcle profonde- est une fois de plus assourdissant. La Ligue arabe est aux abonnés absents. Mieux, l’Autorité palestinienne n’a pas encore réagi. Seul le Hamas a, quant à lui, jugé le rapport « injuste » et « déséquilibré ». « Il permettra à l’occupant (israélien) de se soustraire à ses responsabilités », a déclaré un des porte-parole, Sami Abou Zouhri.

Seule la Turquie concernée au premier chef a réagi. S’entêtant à demander à Israêl à présenter des excuses, elle s’est trouvée isolée. Israël ne s’excuse pas. La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a demandé mi-août au Premier ministre Benjamin Netanyahu de s’excuser auprès de la Turquie, demande qui a été repoussée par M. Netanyahu. Selon le quotidien israélien Yediot Aharonot, l’administration Obama est embarrassée et irritée par la querelle israélo-turque -deux pays alliés de Washington- qui gêne les efforts américains pour gérer la crise syrienne. Aux yeux des Américains, des excuses pourraient contribuer à apaiser les frictions entre Israéliens et Turcs.

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, avait déclaré qu’il est « impossible » pour la Turquie de normaliser ses relations avec Israël : « Nous sommes très décidés (...) Pas question de faire marche arrière. Tant qu’Israël ne présentera pas des excuses à la Turquie, ne versera pas des compensations aux familles des victimes, et ne lèvera pas le blocus de la bande de GAZA, une normalisation des relations est impossible », a-t-il dit à des journalistes à Istanbul.

Pis encore, même les Etats-Unis, dans l’impossibilité de convaincre Israël, ont démenti. Le département d’Etat américain a qualifié mercredi 31 août « d’inexactes » les informations de médias israéliens affirmant que les Etats-Unis ont demandé à Israël de s’excuser auprès de la Turquie pour son raid de 2010 contre une flottille à destination de GAZA remplie de militants turcs. Les informations en question, qui ne précisent aucune source, ont été diffusées par deux grandes stations de radio israéliennes. Elles indiquent que la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a appelé le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahu, mardi, pour lui demander de présenter des excuses à la Turquie, mais que ce dernier a refusé. Réagissant à cette information des médias israéliens, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, avait jugé « impossible » que la Turquie normalise ses relations avec Israël en l’absence d’excuses. (4)

La Turquie ne voulant pas se déjuger a réagi au Rapport Palmer. Ankara a expulsé l’ambassadeur israélien, en réaction au raid qui avait coûté la vie à neuf Turcs en 2010. L’Etat hébreu refuse de s’excuser. La tension est montée d’un cran vendredi 2 septembre entre l’Etat hébreu et la Turquie. Israël a réaffirmé son refus de présenter des excuses à la Turquie après la présentation du rapport de l’ONU, selon des sources diplomatiques à Jérusalem. « Israël exprime à nouveau ses regrets pour les pertes en vies humaines mais ne s’excuse pas pour cette opération. La Turquie a pris vendredi des mesures de rétorsion contre l’Etat hébreu à la suite de son refus de présenter des excuses, en annonçant l’expulsion de l’ambassadeur israélien, une suspension des accords militaires entre les deux pays et une saisine de la Cour internationale de Justice. (5)

Conclusion

Hécatombe de GAZA  : Décembre 2008 janvier 2009  : 13 morts pour le Hamas pour 1400 morts dont 400 enfants pour Israël ! Combien le rapport est sans appel. Le Rapport Goldstone a renvoyé dos à dos le Hamas et Israël. D’un côté, des roquettes artisanales proches de la technologie des arbalètes, de l’autre, la terreur des enfants que sont les bruits et les roquettes des hélicoptères Apache. Tout le problème est là  : parlons-nous de la même humanité quand nous parlons des Palestiniens qui sont comme dans une « prison à ciel ouvert » selon les mots de M. Sarkozy ou encore comme des cafards dans un bocal selon les mots de Ehud Barack ? Que veut dire un blocus qui tient en apnée des centaines de milliers de Palestiniens, femmes vieillards et enfants qui n’ont connu de leur enfance que l’odeur de la mort et le désespoir ? Il y a bien longtemps qu’en Israël, des milliards et des milliards ont été dépensés depuis 10 ans pour construire en masse des abris, des pièces blindées, des systèmes de détection de roquettes, des alarmes. La ville de Sderot-proche de GAZA-, a même dû être complètement blindée, des chapes de béton posées sur les écoles pour les protéger, des constructions aux frais de l’Etat, d’un abri pour chaque appartement... De plus, il faut compter le nouveau système du Dôme de Fer, qui offre une protection aux plus grandes villes qui ne sont pas trop proches de GAZA.

A quoi servira un Etat palestinien si l’injustice continue ? Les Palestiniens de Abbas croient naïvement qu’un pays reconnu par l’ONU -sur des frontières dont aucun pays européen et américain ne veut voir revenir aux frontières de juin 1967- sera viable et à l’abri ! La Turquie, avec sa « nostalgie de l’Empire ottoman », avec sa force, sa puissance, se trouve seule en face d’Israël à la fois aussi dans l’Otan et dans l’Union Européenne. Non, les pays occidentaux ont choisi leur camp : celui de l’injustice, de la force du plus fort contre le droit du plus faible. Ainsi va le Monde du Nouvel ordre.

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz

EN COMPLEMENT :

Feu sur le Marmara - Un documentaire sur la première Flottille à Gaza réalisé par David Segarra et produit par TeleSUR. Voix du sud à participé au sous-titrage avec l’aide de l’Association belgo-palestinienne.

"Le 31 mai 2010, neuf personnes étaient assassinées par des commandos israéliens dans les eaux internationales. Aux côtés de 700 autres activistes, elles essayaient d’acheminer de l’aide et de rompre le blocus qui maintient dans la souffrance la population palestinienne de Gaza depuis des années. A travers le récit des journalistes et des activistes ayant survécu à l’attaque, nous voyagerons de Caracas à Valence, Barcelone, Bruxelles, Londres, Stockholm, Istanbul et Gaza ; afin d’essayer de comprendre les motivations de la Flottille de la Liberté".

Voir la vidéo http://voixdusud.blogspot.com/2011/09/feu-sur-le-marmara.html

1. http: //tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110902.OBS9652/l-onu-juge-l-operation-israelienne-contre-la-flottille-de-gaza-excessive.html

2. Brian Palmer http: //www.slate.fr/story /22411/le-blocus-israelien-de-gaza-est-il-illegal

3. La Turquie dénonce le rapport israélien sur l’assaut contre la flottille de GAZA LeMonde.fr avec AFP et Reuters 23.01.11

4. http: //www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/08/17/flottille-pour-gaza-is...

5. Flottille de Gaza : le ton monte entre la Turquie et Israël Le Nouvel Observateur avec AFP 02-09-11


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