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Gilets jaunes : Retour vers le Futur

Crédit photo : Thibaud Moritz

En France, la crise économique et sociale s’est transformée en crise politique. Le mouvement des ’Gilets jaunes’ réclame désormais la démocratie directe, ce vieux rêve de l’humanité, ou du moins une transformation profonde du vieux système de la démocratie parlementaire qui a longtemps géré la démocratie occidentale.

Où l’on reparle de la Révolution de 1789

Toutes les révolutions se ressemblent, se répètent, ou plus exactement chacune concentre toutes les autres. Mais elles se répètent, avant d’innover à leur tour, comme tout grand artiste assimile l’art qui l’a précédé avant d’y apporter sa touche personnelle.

Le mouvement des gilets jaunes amorce-t-il, annonce-t-il une révolution en France. Il est évidemment bien trop tôt pour le dire. Mais il en a bien des allures. Ici la référence est la Révolution française de 1789. Tout y est : Macron est Louis XVI, il est d’abord accueilli avec plein d’espoir suite au désastre du règne de Louis XV qui avait lancé le fameux ’après moi, le déluge’, et, comme lui, il est ensuite vilipendé. Brigitte Macron est soupçonnée d’avoir l’insouciance et la légèreté de Marie Antoinette, comme elle probablement innocente, mais victime expiatoire prédestinée à la cruauté de l’Histoire. La ’taxe Carbone’ sur le carburant rappelle l’impôt sur le sel : la gabelle. Les privilèges de la Haute administration, des ministres, des managers, des élus sont dénoncés comme l’étaient ceux des nobles. On veut marcher sur le palais de l’Élysée comme on avait marché naguère sur le château de Versailles. On tient des réunions devant ’La salle du jeu de paume’ et les ’Sans-culottes’ sont aujourd’hui les ’Gilets jaunes’.

Certes, chaque peuple fait son Histoire à partir de sa mémoire, de sa culture. Mais ici il ne s’agit pas seulement de cela. Le mouvement des ’Gilets jaunes’ se présente comme un mouvement à la fois démocratique et national, et c’est donc tout naturellement qu’il pense sa filiation avec la révolution nationale française. Tout se passe comme si le peuple français voulait achever, refaire, parfaire la révolution de 1789. Le fait de brandir le drapeau français est vécu, alors, avec un sentiment de légitimité et comme un programme qui pourrait, dans ce cas, être alors bien différent des visions nationalistes chauvines. Au fur et à mesure de l’évolution de la crise française, un enjeu va émerger de plus en plus clairement, de plus en plus consciemment, pour les protagonistes, celui de la capacité de chacun des camps à montrer la meilleure voie pour unir la nation, la rassembler.

Ce qui frappe chez les ’Gilets jaunes’, c’est leur réalisme. Aucune utopie, aucune illusion genre ’le Grand soir’. Ils n’ont pas un discours égalitariste. Comme ils disent, ils ’ne réclament pas la lune’, ils réclament ’une vie décente’ et que ’chacun puisse vivre de son travail’. Certains d’entre eux disent que ’ce n’est pas une révolution mais une évolution’. Lorsque sur les plateaux de télévision , on leur demande, par inquiétude ou pour leur tendre un piège, s’ils ne sont pas un mouvement insurrectionnel, si leur mouvement n’est pas ’une révolution contre les riches’, contre le pouvoir en place, ils répondent simplement que, ’pour l’intérêt de la nation, il ne faut pas que l’Etat soit celui des riches mais celui de tous les Français’, et que ’ce sont les inégalités criantes qui sont un danger pour la stabilité de la nation’. Bref, ils relient les questions de la démocratie sociale et de la démocratie politique à la question nationale. Ils expriment que l’une ne va pas sans l’autre. et que ce sont ces inégalités énormes qui fracturent la nation. Aussi bien dans la forme et dans le fond, on peut noter chez eux ce souci du ’vivre ensemble’ qui est, au fond, l’essence même de l’idéal national. Dans la forme, à travers leur préoccupation permanente d’unité de leurs rangs, de fraternité, le scrupule affiché par chacun de ne pas prétendre représenter le mouvement, leur volonté exprimée de tenir compte des positions diverses, et donc ce souci de veiller à l’unité nationale.

La nature même du mouvement, sa composition sociale : ouvriers, paysans, employés, commerçants, cadres, patrons de petites et moyennes entreprises, retraités, chômeurs, c’est à dire les 3/4 des français, explique ce besoin d’unité.

La volonté des ’Gilets jaunes’ d’éloigner les partis politiques de leur mouvement répond donc à une volonté de le protéger. Aussi lorsque Jean-Luc Mélenchon désigne bruyamment le riche comme l’ennemi et semble concentrer le mouvement dans une lutte classe contre classe, le leader de ’la France insoumise’ risque bien, à travers ce contre sens social, de limiter la puissance démocratique du mouvement en l’amputant d’une partie de ses forces sociales, si d’aventure une telle vision prédominait. Son fidèle compagnon de lutte Alexis Corbière, par son ton calme et son style rassembleur, semble avoir bien mieux compris la nature de ce mouvement et les potentialités qu’il recèle. Il fait remarquer que toute force qui essaierait de le récupérer en serait rejetée.

Ceci s’applique aussi à Marie le Pen et son parti. Ils soutiennent le mouvement. Mais ils ont essayé en même temps, quant à eux, mais sans grand écho jusqu’à présent, d’y introduire les thèmes de la lutte contre l’immigration et l’Islamisme.

Où l’on ne parle plus du voile et de l’immigration

On peut en effet observer que, pendant plusieurs semaines de naissance et de développement du mouvement, ces thèmes de l’immigration et de l’Islamisme avaient disparu du discours politique ambiant et des médias. A tel point que le ministre de l’Intérieur français, Christophe Castaner avait pu regretter, dans un aveu, à propos des violences parisiennes, que ’ le ’Renseignement’ avait jusqu’à présent concerné l’Islamisme, ce quiavait fait négliger la surveillance des mouvements extrémistes français’.

Plus d’affrontements véhéments, sur les médias français, sur le foulard, le tchador, le voile, l’invasion des immigrés, la radicalisation, le hallal... comme si cela n’avait jamais existé ! Ces thèmes n’auraient-ils donc servi que de diversion, de facteurs de division des Français pour détourner leur attention de la grave crise politique, économique et sociale qu’ils vivent depuis des décennies. Ainsi, en avril 2016, le premier ministre Manuel Vals pouvait clairement déclarer ’Bien sûr, il y a l’économie et le chômage, mais l’essentiel c’est la bataille culturelle et identitaire.’ (Colloque ’L’Islamisme et la récupération populiste en Europe’, Lundi 4 Avril 2016, Paris.)

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Pour leur part, les gilets jaunes n’ont jamais fait référence à ces thèmes. Humanisme, valeurs de tolérance et de fraternité portées par le mouvement, ou désir de rester unis ? Il aura suffi de l’attentat de Strasbourg pour que ces thèmes repartent de plus belle sur les médias et, avec eux les tentatives d’occultation et de division du mouvement. Mais ils n’ont pas apparemment jusqu’à présent atteint leur but, celui de faire sortir le mouvement de l’actualité, qu’il a réoccupée d’ailleurs dés le Samedi suivant l’attentat.

L’attention portée par les autorités françaises, et à leur suite des médias, à l’évolution du nombre de ’manifestants’ et à chercher des signes d’essoufflement, semble indiquer qu’ils en cernent difficilement les formes inédites. En effet, plutôt que des manifestants, les gilets jaunes apparaissent comme des volontaires mobilisés à tour de rôle dans des actions menées sur tout le territoire français avec l’appui de la population. Le nombre importe relativement alors peu, ce qui compte étant la constance et la durée. Un peu comme une ’guérilla’, mais toute pacifique et conviviale, les opérations des ’Gilets jaunes’ mobilisent ainsi des effectifs considérables des forces de l’ordre, ce qui est pour l’Etat un effort difficile à soutenir longtemps, d’autant plus qu’existe le risque d’une convergence entre les revendications sociales des ’Gilets jaunes’ et celles des forces de police. Il faut y ajouter les milliers d’interpellation et de gardes à vue sur tout le territoire français, les moyens d’intimidation utilisés comme ceux de photographier et de filmer de façon ostentatoire les manifestants. Tout cela laisse le sentiment d’une répression de masse malgré les références à l’Etat de droit et au droit constitutionnel de manifester.

C’est dans ce contexte qu’intervient, le 10 décembre, l’allocution du Président de la République française. Elle a eu certes une influence mais n’atteint pas l’effet recherché. Elle n’a convaincu que ceux qui étaient prêts à l’être. Elle a semblé à beaucoup relever plus de l’attitude d’un chef d’entreprise, négociant des augmentations de salaire avec ses salariés lors d’une grève, que d’une vision globale des rapports entre l’Etat et la société dans une crise nationale de cette profondeur. De plus, la véracité des mesures annoncées est vite mise en doute. La crise de confiance n’a fait que s’aggraver.

En définitive, tout cela n’a fait que mettre au premier plan, de plus en plus, la revendication politique principale du mouvement des ’Gilets jaunes’ : la refondation de la démocratie française.

La démocratie directe

Désormais, quelles que soient les réponses données aux revendications sociales du mouvement, il semble bien qu’elles n’en épuiseront pas le contenu politique dont l’essence est la question démocratique. Et cette revendication démocratique parait devoir demeurer, qu’elle soit atteinte immédiatement ou à plus ou moins long terme.

La démocratie directe est-elle une utopie ?

Elle se pratiquait sur l’Agora à Athènes, sur le Forum à Rome, et ce n’est pas un hasard que ces mots ont été repris sur l’Internet pour nommer les espaces de débat. Elle se pratiquait aussi chez les premiers musulmans à Médine, dans la Djemaa berbère, dans la ’Palabre’ africaine.

La constitution des nations sur de vastes étendues, les distances à parcourir, la difficulté des moyens de communications amènent naturellement les premières démocraties modernes, en Occident, à un système représentatif de délégations de pouvoir à des députés.

Mais aujourd’hui, avec les nouveaux moyens des technologies de l’information et de la communication, ce rêve d’une démocratie directe peut ne plus être une utopie. Il en a les moyens matériels. Ce n’est donc pas par hasard qu’il ressurgit au temps de l’Internet, des réseaux sociaux et des chaines d’information continue. La façon dont le mouvement des ’Gilets jaunes’ a été déclenché puis géré sur l’Internet en est d’ailleurs une preuve concrète. C’est, au fond, l’une des utilisations sociales, disons même une des applications, qui pourrait être parmi les plus judicieuses de l’Internet. Elle en découle, pourrait-on dire, naturellement.

Il semble bien que la démocratie parlementaire s’essouffle aujourd’hui un peu partout, et en premier lieu en Occident où elle a été créée. On reproche aux parlementaires d’avoir peu à peu détourné, confisqué le pouvoir qui leur était donné, de s’être déconnectés de la réalité sociale, d’avoir acquis des privilèges, de s’être mis au dessus du peuple. On accuse les partis, toutes tendances confondues, de s’être constitués en classe politique. On ne veut plus d’élus qu’on ne voit que le temps des élections et qui disparaissent durant les années de leur mandat, pour n’obéir qu’à leurs partis et non à leurs électeurs. La mesure prise en 1871 par la commune de Paris prend une jeunesse nouvelle, celle de pouvoir révoquer les élus, à tous les niveaux et à tout moment. On veut vérifier leur fidélité au mandat donné par les citoyens, et qu’ils votent les lois après avoir consulté leurs électeurs. ’Le referendum d’inspiration citoyenne ’ (en abrégé RIC) est devenu actuellement la principale demande politique des ’Gilets jaunes’.

La critique démocratique est globale. Elle n’épargne pas les corps intermédiaires, les partis, les syndicats à qui sont faits les mêmes reproches. Dans les partis de gauche, les syndicats ouvriers où ’les apparatchiks’, ’la bureaucratie’ ont confisqué, là aussi, peu à peu, le pouvoir, les rangs se sont clairsemés et leur influence dans la société a décru. Avec le recul, on peut estimer que l’effondrement des pays socialistes et des partis qui les dirigeaient est due en grande partie à ces raisons et qu’il anticipait déjà ce mouvement démocratique mondial.

L’ancien monde et le nouveau

Le dernier grand mouvement social en France date de mai 68. Cinquante ans après, il a pris ’un coup de vieux’ et ses protagonistes semblent faire partie, eux aussi, de l’ ’ancien monde’, pour reprendre la formule du Président Macron. Sur les plateaux de télévision deux anciennes gloires de ce mouvement, Daniel Cohn-Bendit et Romain Goupil, raillent le nombre des ’Gilets jaunes’ qu’ils disent sans comparaison avec les masses de mai 1968 et s’étonnent qu’on leur donne tant d’importance. Malgré un style qui se veut anticonformiste et libertaire, mais qui fait désormais date, ces deux héros de mai 1968 révèlent leur peu de sympathie pour un mouvement pourtant populaire.

Le mouvement des gilets jaunes tranche en effet avec la révolution sociétale et la libéralisation des mœurs qui semble surtout avoir été la préoccupation de la gauche progressiste et socialiste occidentale depuis 1968. Il renoue avec la tradition des luttes populaires démocratiques et sociales.

Entre l’’ancien monde’ et le ’nouveau monde’, le clivage politique essentiel semble devoir se situer désormais entre les défenseurs de la démocratie parlementaire, certains disent ’représentative’ (ce qui est une tautologie) et les partisans d’une démocratie directe ou tendant vers elle.

Ainsi les partis et les syndicats traditionnels de la gauche française eux-mêmes, déclarent s’inquiéter de cette atmosphère hostile aux élus. Le Secrétaire national du PCF s’inquiète d’un retour à anarcho-syndicalisme. Le président Emmanuel Macron réunit d’ailleurs le 10 décembre l’ensemble des corps intermédiaires, après avoir longtemps ignoré ceux ci.

L’arrivée sans crier gare des ’Gilets jaunes’ sur la scène française perturbe profondément le système médiatique français et les habitudes prises depuis des décennies. Ce ’chamboulement’ démocratique concerne aussi la forme. Les ’Gilets jaunes’ parlent vrai. Ils respectent en général l’interlocuteur comme la déontologie et le modérateur sur les forums de discussion internet l’exigent. Leur discours n’est pas ’formaté’. Il est celui de représentants populaires mais il est aussi moderne, très influencé par l’Internet : concis, sans verbiage... Les ’Gilets jaunes’, sur les médias, font souvent des propositions claires, simples à des problèmes sociaux, économiques, ou financiers comme celui des impôts, ou sur le fonctionnement des institutions. Face à eux, les experts restent alors souvent sans voix. Les habitués des médias, éditorialistes, commentateurs, intellectuels médiatisés, paraissent du coup déstabilisés voire subjugués.

Les ’Gilets jaunes’ font donc souffler un vent frais sur les plateaux de télévision. Les chaînes de télé, notamment d’information, essayent de s’adapter rapidement à cette nouvelle situation. Pas un plateau sérieux sans ’Gilet jaune’. Sans eux, pas d’audimat. Tout le plateau se tourne vers eux, les questionne : ’Que vont-ils faire ?’, ’Quelles mesures du gouvernement pourrait les satisfaire et arrêter leur mouvement’, etc.

On fait son mea-culpa. On fait désormais preuve d’humilité : ’On n’a pas vu venir’, ’Le discours des élites était inaudible’, ’On a fait preuve d’arrogance’…

Il suffira, cependant, de l’impression, un moment, d’un reflux du mouvement des ’Gilets jaunes’ après l’allocution du Président Macron et l’attentat de Strasbourg, pour que cette arrogance pointe de nouveau le nez.

’L’ancien monde’ ne compte pas évidemment se rendre aussi facilement. Mais ce vent démocratique semble devoir toucher tous les pays, les anciennes démocraties comme les nouvelles. Le 20eme siècle avait été celui des révolutions socialistes ou s’en réclamant. Elles ont reflué. La soif de justice sociale avait, en quelque sorte, étouffé celle de liberté.

C’est comme si le mouvement démocratique de notre temps voulait tirer les leçons du siècle passé et se livrer à une nouvelle synthèse. En renouant avec la devise de la révolution française, ’Liberté, égalité, fraternité’, les ’Gilets jaunes’ indiqueraient alors ce projet d’une nouvelle synthèse, celle qui mènerait vers la fraternité, vers l’humain, comme ils le disent souvent. Si c’est là leur projet, ce serait, alors, un retour de la nation française à ses sources, celle de la Révolution de 1789, mais un retour vers le futur.

Djamel Labidi

 http://www.lequotidien-oran.com/?news=5270768
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COMMENTAIRES  

22/12/2018 10:05 par Assimbonanga

Macron croyait que ça allait être facile. Tout ayant été fait précédemment pour dénigrer le syndicalisme et le faire haïr des citoyens qui n’y regardaient pas de trop près et surtout oublieux que tout ce que les syndicats ont obtenu n’était pas réservé aux seuls syndiqués mais améliorait le sort de tous.
On avait fini par parquer les manif ouvrières, nasser les gens, déclencher la violence et obtenir des images défavorables et invisibiliser tout le reste de la manif, raccourcissant les reportages au strict minimum, inventant un système de comptage "journalistique" auxiliaire des préfectures pour diminuer les chiffres de participation . On avait fini par convoquer les délégués au palais alors que tout était déjà plié et on baptisait cela "négociation" mais c’était "foutage de geulle".
On avait réussi à faire de Georges Marchais une marionnette des Guignols, on riait de lui, c’était le passé. On avait réussi à faire du mot communisme un synonyme de stalinisme. On avait réussi à caricaturer Mélenchon au dernier point, avec obligation de ricanement en prononçant son nom. Tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes sarko-macronien.
Mais non !
Le peuple sentait quand même sa douleur et son cri est sorti ailleurs, sans le filtre des corps intermédiaires. Et là... ça part dans tous les sens. Qu’à cela ne tienne, on réussira quand même a presser ce jus pour en faire sortir encore des décisions de droite, exonérations de cotisations, défiscalisation.
Et le petit peuple n’y verra que du feu, occupé qu’il est à comparer le taxi avec le vmc, le micro-entrepreneur avec l’entrepreneur, des jalousies entre cousins !
Et dans les villages ruraux les petits malins profitent de ce qui reste de crédits municipaux pour se faire goudronner leur chemin et les chauffeurs de taxis de revendre leur licence que la mairie leur a donné gratuitement.
Pauvre France...

22/12/2018 11:20 par Xiao Pignouf

Aussi lorsque Jean-Luc Mélenchon désigne bruyamment le riche comme l’ennemi

C’est une caricature grossière, excusez du pléonasme.

Pour JLM, ce n’est pas le riche l’ennemi, auquel cas cette lutte des classes apporterait le chaos jusqu’au sein d’une même famille... L’ennemi, c’est l’ultrariche, le suprariche, celui ou celle qui se gave, celui ou celle qui déborde de fric à ne plus savoir quoi en foutre mais qui, à force d’accumulation, développe une sociopathie criminogène, jusqu’au point de n’avoir aucune hésitation à détruire des vies, et même à les liquider pour quelques dollars ou quelques euros de plus. L’ennemi, c’est l’Avare de Molière puissance 10000, celui ou celle qui emploie des kyrielles d’experts comptables et d’avocats pour ne plus avoir à payer des taxes, l’ennemi c’est le chantre de l’ultra-libéralisme, ce système qui permet à de telles aberrations d’exister, l’ennemi, et oui, comme disait l’autre, c’est la finance, les banques et tout le toutim qui bradent l’industrie et tirent la chasse sur les entreprises et leurs employés, l’ennemi, c’est Arnault, Lagardère, Niel, Carlos Ghosn et le Medef qui les sert. L’ennemi, c’est ce gouvernement qui gère la France comme un business, parce que cela fait des décennies que l’ENA et ses consoeurs ne produisent plus des fonctionnaires d’état mais des managers d’entreprises pantouflards, vampirisant le public au bénéfice du privé.

Pour JLM, l’ennemi, ce n’est pas le patron, riche ou pas, s’il est honnête, sinon cela serait une aberration. Pour JLM, et devrais-je dire pour la FI, car il est usant de toujours tout ramener à JLM, l’ennemi, c’est le pourri, le corrompu, le criminel. Point. Et ça fait un bail que nous sommes dirigés par des criminels, hommes ou femmes.

23/12/2018 10:22 par Xiao Pignouf

@GS, c’est qui sur la photo ?

23/12/2018 13:11 par legrandsoir

Le Dr. Emmett Brown, évidemment. Vous pensez que Retour vers le Futur est un film ???

23/12/2018 13:48 par Xiao Pignouf

@gs, les gars, ou vous vous y connaissez encore moins que moi ou c’est une private joke... la photo, ce n’est pas le Dr Emmett Brown, mais ce qu’on appelle un cosplay (plus ou moins) qui a eu lieu à Bordeaux en 2015...

https://www.sudouest.fr/2015/10/21/retour-vers-le-futur-a-bordeaux-la-foule-pour-accueillir-doc-et-marty-2161505-2780.php

Voici le vrai Doc de "Retour vers le Futur", sans être cinéphile, je l’aurais reconnu, qui plus est parce que c’est de ma génération...

23/12/2018 14:22 par legrandsoir

Et dans la catégorie "tombe dans le panneau de l’ironie", le premier prix est attribué à...

23/12/2018 15:52 par Xiao Pignouf

Donc, je résume (pour moi) : l’article, par son titre dont je comprends le sens, évoque un film des années 80. Pour l’illustrer, le GS, pas l’auteur (enfin je crois, puisqu’elle n’est pas sur la page de l’article original), utilise une photo qui n’a qu’un très lointain rapport avec ledit titre, même au sens figuré (sauf la veste jaune). Un lecteur lambda, bibi en l’occurence, s’interroge sur l’identité du personnage présent sur la photo, car bien que je connaisse la référence en question et à moins d’être Bordelais, je n’ai aucun moyen de faire le rapport. On me répond cryptiquement que c’est un des héros du film mais que le film n’est pas un film, enfin, et c’est là probablement qu’est l’ironie, que l’article ne parle pas du film, ce dont je me doutais... Je réponds en envoyant une photo du vrai personnage, mais on me répond sur un ton moqueur cette fois, que je ne comprends pas l’ironie... Certes, mais j’avais bien émis l’hypothèse d’une private joke...

Désolé, j’ai beau me triturer les méninges, je comprends pas le sens de votre choix. Je suis sûr qu’il y en a un. Mais si je puis me permettre, selon moi, il induit en erreur puisqu’on y voit une personne qu’on ne connaît pas, qui n’est ni GJ ni personnage du film, se faire interviewer par les journaleux. D’où ma candide question.

Si vous, ou un autre lecteur, ou une autre lectrice, avez le temps et si vous voulez bien, vous pourrez, quitte à ce que je passe pour le roi dès qu’on, m’expliquer le pourquoi du comment du choix de la photo, en parlant doucement et en utilisant des mots simples...

Sinon, c’est pas grave...

23/12/2018 16:13 par legrandsoir

Comme savoir ce qui se passe dans la tête d’un administrateur lorsqu’il se trouve dans ce moment de solitude intense qui consiste à choisir une illustration ?

23/12/2018 16:04 par Assimbonanga

Djamel LABIBI DIXIT : "La nature même du mouvement, sa composition sociale : ouvriers, paysans, employés, commerçants, cadres, patrons de petites et moyennes entreprises, retraités, chômeurs, c’est à dire les 3/4 des français, explique ce besoin d’unité."

Justement... On a un problème parce que les uns veulent moins de "charges" tandis que les autres ont besoin d’être toujours protégés par les cotisations, qui sont un salaire différé. Il y a donc une grosse remise à niveau à faire. Ceux qui sont dans la catégorie patrons veulent-ils tout remettre sur la table ?
A la FI, il y a une proposition de 14 tranches pour l’impôt sur le revenu. Cela est juste et bon. Comment transposer cette progressivité dans le monde sauvage des entreprises ? Comment renverser la hiérarchie actuelle où les grosses entreprises sont moins ponctionnées -proportionnellement- que les petits entrepreneurs ?
Je crois que le débat devrait se placer là.
Le patronat est-il prêt à discuter de ses fonctionnements et de la répartition de ses redistributions ? Outre l’eau, l’électricité, le gaz, le carburant, le loyer, les assurances, comment se répartisent les "charges" ? Comment ça fonctionne de façon universelle ? Taxes, TVA, RSI, impôts, contributions et cotisations salariales. Ont-ils envie de tout mettre sur la table ? Acceptent-ils de nous montrer leurs petits secrets ? L’entrepreneur veut-il que le micro-entrepreneur sache toutes les "commissions" qu’il se fait sur son matériel acheté chez le grossiste ? Le taxi veut-il qu’on sache que la mairie lui a octroyé sa licence gratuitement alors qu’il va la revendre au jour de son départ en retraite ? Etc...

23/12/2018 16:22 par Assimbonanga

Dans "charges" j’ai oublié crédits et pénalités bancaires, impayés (très important) , téléphone, internet, ordinateurs et matériel électronique. Ça coûte un bras à la fin et c’est toujours la faute aux salariés si l’entreprise va mal !

23/12/2018 16:32 par Assimbonanga

Choisir une illustration ? Parlez-en à Gérard Filoche qui, par une nuit sans sommeil, cliqua sur la mauvaise image et se retrouva inculpé d’antisémitisme ! Choisir une illustration, geste artistique. Choisir une illustration... n’est pas ce que LGS fait de mieux, nonobstant sa perspicacité sur les contenus des articles. Mais ça, c’est question de goûts... J’ai eu vraiment du mal à affronter l’écran pendant la période où était affiché le bonhomme qui urinait sur une SDF. J’ai eu du mal avec d’autres choix artistiques comme pour Ahed Tamimi. Je préférerais que LGS s’en tienne à l’illustration fournie par l’auteur de l’article initial, et quand il n’y en en pas, s’abstienne. Bon enfin, grosso modo, j’aime bien LGS et cela malgré ses petites imperfections. Il fait oeuvre utile.

23/12/2018 16:37 par Assimbonanga

L’entrepreneur récupère la TVA, pas le micro-entrepreneur. Une foule de subtilités que les salariés ignorent. Et pas oublier que la micro-entreprise est une oeuvre de Sarko (qu’on me corrige si je me trompe.)

23/12/2018 16:49 par Anwen

Bonjour,
Permettez quelques mots au sujet des femmes et de la Révolution Française.
Envisager cet évènement sous cet aspect, c’est-à-dire à son origine, c’est comprendre le désordre et l’injustice qui règnent en maîtres depuis des siècles et qui sont à l’aube d’en débarrasser l’humanité toute entière.
C’est, de tout temps, l’esprit de la femme qui a guidé le monde. Quand la femme pense et agit, le monde marche ; quand elle tombe dans l’apathie intellectuelle, quand elle se laisse réduire en esclavage et abdique son pouvoir, le monde tombe dans l’obscurité.
Tous les grands mouvements de l’esprit sont dus à l’initiative féminine. La femme donne l’impulsion, l’homme la suit.
Le grand mouvement philosophique qui au XVIIIème siècle a remis tous les problèmes de la Nature en discussion a été, tout entier, fait par des femmes.
La marquise de Lambert, Mme de Tencin, Mme Geoffrin, inspirent Fontenelle et son école. La marquise du Deffand, la baronne de Staal, surtout la marquise du Châtelet, influencent l’esprit de Voltaire. Mlle de Lespinasse fait d’Alembert. Mme d’Épinay, la comtesse d’Houdetot font Rousseau. Mme d’Épinay, cette petite femme que Voltaire appelait « un aigle dans une cage de gaze », fait aussi Grimm.
C’est ce grand réveil de la pensée féminine, se dégageant subitement des entraves du Christianisme, qui prépare la Révolution. Mais cette première révolte de l’esprit de la femme en face des erreurs du vieux monde n’est pas bien comprise par l’homme, elle est défigurée, mal interprétée, mal rendue, elle est traduite en idées masculines.
La femme esclave demandait son affranchissement : l’homme traduit ce cri de révolte par la demande des droits de l’homme. La femme veut l’affranchissement des entraves mises à la liberté des fonctions de son sexe : l’homme traduit cette aspiration par un nouveau déchaînement dans ses vices à lui et ne continue pas moins à opprimer la femme dans sa sexualité ; ce déchaînement de l’homme amène même une recrudescence de jalousie sexuelle.
Tout ce que la femme demande pour elle, l’homme, dans la traduction qu’il fait des idées de la femme, le demande pour lui.
C’est ainsi que la Révolution préparée par la femme pour être l’avènement de la justice ne fut que l’avènement d’un système bâtard qui vint détruire l’ancien régime, mais ne le remplaça pas par ce que la femme avait rêvé.
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/la-revolution-francaise-cest-la.html
Cordialement.

23/12/2018 18:03 par Assimbonanga

Pardon pour la livraison en plusieurs morceaux du même sujet. Voici un complément à ce thème des chefs d’entreprise. C’est un focus de l’émission Comme un bruit qui court sur France-Inter. Un patron qui paie volontiers ses impôts et qui souhaite même payer à nouveau l’ISF. https://www.franceinter.fr/emissions/le-focus-de-la-semaine/le-focus-de-la-semaine-22-decembre-2018
Ça dure 11 mn mais ça fait du bien d’entendre ça.

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