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Mme Najat Vallaud-Belkacem, votre déclaration nous fait entrer dans le totalitarisme

« Hier ist kein warum » (ici il n’y pas de pourquoi)

Noëlle CAZENAVE-LIBERMAN

Lettre à Najat Vallaud-Belkacem

« Je crois qu’il est fondamental que ces génocides ne soient pas occultés pour montrer jusqu’où peut amener la haine, les discriminations... alors ça commence très doucement en général, par de simples discriminations pour des postes, des fonctions, la carte d’identité des choses comme ça, et puis de montées en montées on convainc la population qu’il faut s’en débarrasser : s’en débarrasser c’est d’abord dans des camps simplement, et puis ensuite c’est de tuer. » Simone Veil [1]

« Attendez un peu et l’impensable devient inéluctable, l’impossible devient ordinaire. » Edward Bond [2].

Madame la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche,

Vous avez déclaré :

« L’école est en première ligne aussi pour répondre à une autre question car même là où il n’y a pas eu d’incidents il y a eu de trop nombreux questionnements de la part des élèves, et nous avons tous entendu les “oui je soutiens Charlie, mais...”, Les deux

poids deux mesures. Pourquoi défendre la liberté d’expression ici et pas là ? Ces questions nous sont insupportables, surtout lorsqu’on les entend à l’école qui est chargée de transmettre des valeurs. » [3]

Depuis que j’ai eu connaissance de cette déclaration, je n’arrive plus à respirer correctement, je n’arrive pas à dormir, je suis comme alourdie par une envie de vomir qui ne se déclarerait pas. Et comme je n’ai pas tout de suite trouvé ce qui me malmenait autant, aussi violement l’esprit et les tripes, vos mots n’ont cessé de tourner en boucle, de taper dans mes tempes. Je n’arrêtais pas de me les répéter pour tenter de les exorciser. Et puis, hier soir, j’ai retrouvé.

Je ne vous ferai pas l’affront de vous indiquer d’où vient la citation, mais pour les lectrices et lecteurs j’ajouterai cependant en note la source de ces lignes :

« Et justement, poussé par la soif, j’avise un beau glaçon sur l’appui extérieur d’une fenêtre. J’ouvre, et je n’ai pas plus tôt détaché le glaçon, qu’un grand et gros gaillard qui faisait les cent pas dehors vient à moi et me l’arrache brutalement. “Warum ?” dis-je dans mon allemand hésitant. “Hier ist kein warum” (ici il n’y pas de pourquoi), me répond-il en me repoussant rudement à l’intérieur. » [4]

Ces mots, qui fondent – avec les témoignages sur Hiroshima – un des basculements majeurs du XXe siècle, suffisent à me rendre à ma lucidité et à ma liberté, les offrir en réponse me libère du poids atroce qui n’avait plus quitté mon crâne et mon estomac depuis que je vous avais lue. Je pourrais m’arrêter à ces mots, et vous dire seulement que de tout ce qui nous a été donné d’entendre depuis le 7 janvier, de tout le fatras infécond que les médias et la classe politique déversent sur notre dignité en un torrent d’immondices satisfait de lui-même, votre déclaration gouvernementale est la chose la plus grave, la plus dangereuse, la plus dégénérée, la pire des choses que j’ai eu à avaler. Et que si je ne la digère pas, au sens propre du terme, c’est que votre déclaration, vos mots, viennent de nous faire entrer dans le totalitarisme.

Mais pour qu’il soit clair que je ne verse pas ici dans une fascination abstraite et maniérée pour le « point Godwin », et pour que vous sachiez de quel ordre est la responsabilité que vous venez de prendre en direction de l’institution « éducation nationale », du corps enseignant français, et des enfants de France (je dis enfants pour mineurs, est-il besoin de le préciser ?), je vais dire quelle construction au contraire bien rationnelle m’a fait entendre Auschwitz dans vos propos. Et m’appuyer pour ce faire sur le travail d’un auteur dont l’éducation nationale a proposé l’étude, trois années durant, dans le cadre de l’enseignement de spécialité théâtre du bac littéraire.

Edward Bond est dramaturge et théoricien du théâtre. Il est né à Londres en 1934. Dans un poème autobiographique, il écrit :

« Comme tous ceux qui vivaient au mitan de ce siècle ou qui sont nés plus tard / Je suis un citoyen d’Auschwitz et un citoyen d’Hiroshima / De ce lieu où les méchants ont fait le mal et de ce lieu où les bons ont fait le mal ».

Ainsi Auschwitz et Hiroshima interrogent-ils à égale part la « barbarie » de l’idéologie du nazisme et de celle de nos démocraties, et placent l’humanité devant la question, inexorable, que porte toute l’œuvre de l’écrivain : comment devenir humain ?

Edward Bond est l’auteur de Sauvés (qui fit tomber la censure royale en Angleterre en 1966), des Pièces de guerre, de Café (des soldats se font du café pendant le travail d’extermination par balles devant la fosse de Babi Yar), du Crime du XXIe siècle... parmi plusieurs dizaines de pièces. La raison pour laquelle l’éducation nationale avait inscrit les Pièces de guerre au programme du « bac théâtre » réside sans aucun doute dans ce que l’écrivain dit lui-même du singulier rapport qui s’établit entre des élèves – des mineurs donc – et son écriture :

« Je constate, par exemple, que souvent beaucoup de jeunes gens réagissent mieux à mes pièces que le reste du public. C’est parce qu’ils sont dans une situation où ils comprennent mieux que les adultes ce dont je parle. Nous ne sommes pas nés pour faire du profit mais pour créer la justice. Les jeunes gens sont encore proches de leur gravité existentielle et ils en ont certainement besoin si leur vie future ne veut pas être plongée dans le chaos. Ils savent encore que tout ne peut pas s’acheter et se vendre. C’est une chance d’écouter les jeunes, de les voir faire, de découvrir comment ils sont en train de créer leur propre monde. Ils ont une grande proximité avec les questions les plus importantes. Et on a tendance à l’oublier. Le problème de leurs parents reste de payer les factures, les traites. Eux se demandent ce que sera leur vie, comment ils vont construire leur vie... Quand ces questions sont oubliées, les choses se meurent. Les jeunes vous rappellent toujours à la question de la valeur des choses. Et ils le font de manière très créative. À cette étape de la vie, on est en mesure de créer. C’est très important d’entrer en contact avec cette capacité de conscience que les jeunes possèdent, car si elle n’est ni reconnue ni encouragée, elle tourne à la destruction. Il n’y a pas d’alternative. » [5]

Bond écrit pour la jeunesse, et c’est un acte pour l’humanité à venir. Or, le théâtre qu’il écrit à l’attention des jeunes sert à demander « pourquoi ». Parce qu’en demandant « pourquoi », les enfants construisent, pour leur psyché propre, une carte du monde et que dans ce monde, le monde, ils y recherchent la justice :

« Pourquoi est une question que seuls les êtres ayant une conscience de soi peuvent poser. Un lion qui attend la proie escomptée a conscience de sa faim quand la proie ne se présente pas à temps. Mais le lion ne saurait demander pourquoi elle ne se présente pas. Il préférera attendre ou rejoindre un autre point d’eau. Une renarde peut contraindre ses petits à ne pas chahuter quand il est temps d’aller chasser. Mais elle n’aura pas à se demander pourquoi les petits chahutent pour répondre ensuite : c’est parce qu’ils sont vilains. Le sens moral ne voit le jour que lorsque vous êtes en mesure de demander pourquoi. »

« Notre “site” est l’univers, et c’est pourquoi nous demandons pourquoi. Les réponses que nous apportons à ces questions décident de notre degré d’humanité ou d’inhumanité. »

« L’enfant doit pouvoir penser qu’il a le droit d’être chez lui dans le monde. Autrement dit, qu’il a le droit de vivre. S’il en est incapable il tombe forcément dans un fonctionnement autiste. Son esprit ne peut plus fonctionner, son pourquoi est pris au piège et il perd alors son moi. S’il ne peut pas demander pourquoi, il n’a pas d’autres questions à poser, et il n’y a plus de réponses – le moi et le monde n’ont plus de sens. Autrement dit, ils n’ont pas de valeur. Les valeurs ne viennent au monde que lorsqu’on peut demander pourquoi. » [6]

Madame la Ministre garante des valeurs de la République, la République est inégalitaire. En plus d’être économiquement inégalitaire, elle est ethniquement inégalitaire. Et c’est à une partie de la jeunesse, socialement marquée, ethniquement marquée, que vous venez d’interdire de demander pourquoi.

Si un 27 janvier, les soviétiques ouvraient les portes d’Auschwitz, ce n’est pourtant pas cette date qui pourra nous aider à comprendre « comment devenir humain ». La seule date qui pourrait nous servir, c’est celle qui a vu ouvrir la porte à l’existence d’Auschwitz : c’est le jour où il a été possible d’imaginer un lieu qui abolirait les « pourquoi ». Et nous y sommes.

Noëlle Cazenave-Liberman. 27 janvier 2015.

Notes

[1] Récente rediffusion.

[2] En commentaire du Crime du XXIe siècle (« La raison d’être du théâtre » in La Trame Cachée, L’Arche Editeur, 2003).

[3] Lire.

[4] Primo Levi, Si c’est un homme (1947), Paris, Julliard, 1987.

[5] Extraits depuis « Le théâtre d’Edward Bond » in Numéro spécial du Journal de la Colline.

[6] Extraits de « Notes éparses sur la justice » in La Trame cachée.

 http://lmsi.net/Hier-ist-kein-Warum-Ici-il-n-y-pas
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COMMENTAIRES  

30/01/2015 15:12 par Elisa

Magnifique réponse à une déclaration ministérielle censée faire l’unanimité.
Grâce à cet article j’ai moi aussi compris ce qui me révoltait dans cette avalanche d’injonctions et d’anathèmes consécutive aux attentats contre des journaliste de Charlie-Hebdo.
Mais l’éloge d’un directeur d’école et de professeurs qui trainent un enfant de 8 ans à la police sous prétexte d’"apologie" du terrorisme, c’est trop. Je comprends mieux à la lecture de cet article la nausée qui m’a saisie devant une "République" fière de hurler contre l’enfant pour imposer par l’intimidation et la menace ce qui devrait être partagé dans le dialogue et la compréhension.
Mais lorsqu’on prétend exiger "le vivre ensemble" et les "valeurs de la République" sous peine de sanctions pénales, n’est-on pas entrain d’en pervertir le contenu (jamais explicité d’ailleurs) ?
La France a une devise qui suffit à déterminer les valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité !
Ajouter le vivre ensemble et les valeurs c’est délibérément cibler un ennemi intérieur en imposant non pas le respect des lois mais une norme culturelle et morale.
Et c’est en exigeant cette soumission culturelle associée à une une misère économique et un chômage de masse qu’on exacerbe le sentiment d’injustice et les pires de ses conséquences.

30/01/2015 16:06 par gérard

Je réécris cette phrase pour la x, xème fois :
« L’école est en première ligne aussi pour répondre à une autre question car même là où il n’y a pas eu d’incidents il y a eu de trop nombreux questionnements de la part des élèves, et nous avons tous entendu les “oui je soutiens Charlie, mais…”, Les deux poids deux mesures. Pourquoi défendre la liberté d’expression ici et pas là ? Ces questions nous sont insupportables, surtout lorsqu’on les entend à l’école qui est chargée de transmettre des valeurs. »(j’ai mis en gras le passage qui, semble-t-il, est incriminé)
Et pour la x,xème fois, désolé, mais je n’en comprends pas le sens flagrant...Ceci dit sans l’ombre d’un désir de polémique, je ne comprends pas, point.
J’ai un point de vue :
« Et puis, les adultes sont tellement cons, qu’ils nous feront bien une guerre »(Brel, Fernand)
Bon, ben on y est...

30/01/2015 17:07 par Autrement

TOUTE la petite bande est à vomir : (source : LGS ici)
"L’organisme états-unien French-American Foundation (FAF) sélectionne (sur candidatures) des young leaders de la politique et des médias appelés à jouer un rôle important dans leur pays. La FAF a eu pour président John Negroponte qui devint ensuite le coordonnateur de tous les services secrets US, dont la CIA. Studieux et discrets, les young leaders sont formés en deux séminaires, mais ils ne parlent jamais de cela dans les médias. Près de 70 Français sont ou ont été young leaders dont : François Hollande, Bernard Guetta, Laurent Joffrin, François Léotard ,Christine Ockrent, Jacques Toubon, Valérie Pécresse, Eric Raoult, Marisol Touraine, Aquilino Morelle, Najat Vallaud-Belkacem, Matthieu Pigasse, Pascal Riché (Rue 89), Emmanuel Chain, Jean-Marie Colombani, Nathalie Kosciusko-Morizet, Alain Minc , Arnaud Montebourg, Pierre Moscovici, Laurent Wauquiez… Fin de parenthèse."

Oui, c’est l’esprit finance-euro-US qui les habite, l’esprit de "couverture morale" préfabriquée, l’esprit d’interdiction du libre-examen, l’esprit d’embrigadement et de mise au pas.
Jean-Pierre Faye avait déjà analysé dans son monumental ouvrage sur l’Allemagne des années trente, Langages totalitaires - précédé de : Théorie du récit (Paris, Hermann 1973), la pénétration sournoise d’éléments de l’idéologie fasciste et nazie dans la parole publique, dans les déclarations officielles, dans les récits journalistiques, dans la banalisation des commentaires courants, ayant produit ainsi l’acceptabilité par le grand nombre de n’importe quel inacceptable.

30/01/2015 17:18 par Dwaabala

Mme NVB nous a ressorti de manière topique l’histoire du braconnier Blaireau et de son chien : « Viens ici, Foulecamp ! »

Sur l’article lui-même.
La question des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki ouvre une polémique sans fin. Cependant il est abusif d’assimiler l’acte de leur anéantissement à la barbarie nazie.
De même voir dans le moment actuel et les propos embarrassés de la ministre l’ouverture des portes d’Auschwitz relève de l’hyperbole.

Oui, cependant, les fausses « valeurs » socialistes « nous sont insupportables » :
Comment voulez-vous bonnes gens
Que nos bonnes bonnes
Et notre belle jeunesse
Aient le sens des
« valeurs »

30/01/2015 20:37 par thierry bruno

Cet article me rassure : je croyais être le seul pendant ces jours de "si belle union nationale", faite de tant de déclarations emphatiques, à trouver cela écoeurant, nauséeux tant cela me semblait cynique et opportuniste. Alors, merci de cet article. Je ne rejoins pas trop l’avant-dernier paragraphe sur "l’ethniquement inégalitaire" : pourquoi réduire le propos à un problème ethnique ? Je ne suis pas.
Une petite remarque à Dwaabala. Il me semble que si : Hiroshima et Nagasaki sont des actes aussi monstrueux que les camps d’extermination ou la solution finale. Que les motivations et les modalités d’exécution soient bien différentes, j’en conviens mais que le président d’une démocratie ait accepté l’idée de rayer de la carte deux grandes villes avec leur population "civile" par le largage de deux bombes dépasse autant l’entendement que celle totalitaire de créer des camps d’extermination pour créer et maintenir la terreur - ne pas oublier que si le régime nazi avait duré, après l’élimination des Juifs, il aurait choisi d’autres victimes jusqu’à ne plus se retrouver qu’entre eux. Il faut se souvenir que la première idée des stratèges américains étaient de détruire Kobé car c’était le berceau de la civilisation japonaise et qu’alors, les habitants de Kobé comprendraient mieux le châtiment qui les frappait. Désolé, mais démocrates ou nazis, les esprits étaient aussi pervers et criminels.

30/01/2015 22:16 par gérard

@ Dwaabala
...et pendant c’temps là, Grand-Mère...
Excellemment bien vu !
La suite et fin du discours de Najat Vallaud-Belkacem :
« Et il nous faut nous interroger sur notre capacité à le faire, [ à faire quoi ?...à répondre aux "questions (...) insupportables" ? à "transmettre des valeurs ?] c’est ce que le Premier ministre a fait devant les recteurs hier, c’est la raison pour laquelle je mobilise l’ensemble de la communauté éducative pour que nous ne répondions pas que par des discours mais par des actes forts. Merci. »
Non, décidément je ne comprends pas cet article. Je n’aime pourtant ni Valls ni "Madame la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche", mais de là à dire :
« votre déclaration nous fait entrer dans le totalitarisme »
Diable !

30/01/2015 23:06 par Taliondachille

Cet article est extrêmement limpide. Le totalitarisme commence toujours par les mots. Pourquoi le capitalisme contrôlerait-il les merdias ? Pourquoi les programmes d’histoire sont-ils vidés de toute substance ? Pourquoi la loi de 1881 instaura-t-elle la liberté des patrons de presse ?
Des « pourquoi » y’en a des kilos.

31/01/2015 00:29 par Dwaabala

@ thierry bruno

démocrates ou nazis, les esprits étaient aussi pervers et criminels.

Voici à quoi mènent les allégations ( les parce qu’il y a aussi le coup de NVB) de l’auteure quand elles sont prises au pied de la lettre.

Pourquoi ne pas dire franchement : « démocrates ou nazis étaient aussi pervers et criminels » ?

Peut-être parce qu’en introduisant le concept d’« esprit » le paralogisme passe plus inaperçu ?

Il y a ici une confusion, qui s’opère en introduisant « les esprits » dans la proposition, entre un acte éventuellement criminel commis au cours d’une guerre par l’un des partis, et celui dont la doctrine et l’ensemble des actes sont criminels.

Ce tour de passe-passe n’est à son tour qu’un simple acte « pervers et criminel » commis contre la logique.

31/01/2015 08:54 par Clocel
31/01/2015 10:58 par Autrement

@Dwaabala. L’esprit du fric reste l’esprit du fric, que l’on soit ou non en "démocratie" : c’est justement lui qui fait que la démocratie est niée et vire à son contraire (Juncker vient de déclarer : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens » ! ) ; c’est lui dont la logique est un crime contre la logique, c’est lui qui trouve le capitalisme rationnel, c’est lui, l’esprit du fric, qui "rationalise" le rabougrissement et la mise à mort, sous diverses formes (dont la guerre), de toute l’humanité vivante.

31/01/2015 11:24 par chb

... à la question du policier qui voulait savoir s’il connaissait la signification du mot “terrorisme”, le présumé « apologue du terrorisme » niçois Ahmed (8 ans) a eu, selon son avocat, une réponse qui en dit long : “Non, je ne sais pas”.
Qui pourrait donner une définition du mot « terrorisme », par les temps qui courent ? Les bombes qui, depuis des décennies, tombent, la nuit, le jour, sur l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie, le Mali, etc., ne sont-elles pas des instruments de terreur ? Ce n’est pas une vingtaine de personnes ciblées qu’elles ont tuées, ce sont des dizaines, des centaines de milliers d’hommes, de femmes, d’enfants qu’elles ont massacré(e)s et qu’elles continuent à massacrer. Au regard de ce mot d’enfant, combien d’enfants morts dans ces pays cités ? Rien qu’en Irak… 500.000 enfants sont morts, faute de nourriture et de soins, durant l’embargo « Pétrole contre nourriture » (1996- 2003)… Et, du fait de ces caricatures… combien de morts dans les pays arabo-musulmans ? Quel adulte des pays occidentaux pourrait prétendre faire la morale à cet enfant de 8 ans, après cela ?

Françoise Petitdemange,
http://www.mondialisation.ca/de-lhysterie-collective-des-adultes-au-mot-dun-enfant-de-8-ans-traite-comme-un-terroriste/5428517

31/01/2015 11:38 par Dwaabala

Il s’agit de l’article et non de Junker, qui n’est d’ailleurs pas l’auteur de « Mein Kamf », non plus que NVB.
Cet article se réfère explicitement au nazisme, à propos de Hiroshima et de la ministre .
C’est une faute qui dévalue le propos par son exagération, car le nazisme s’est distingué au sein des fascismes par sa doctrine exterminatrice.

31/01/2015 14:32 par gérard

« Quant à toujours nous présenter le cas de l’Allemagne avec le nazisme et autres avec le fascisme comme des cas d’école, c’est faire dans l’esbroufe. Ils ne sont pas des cas d’école mais des cas historiques spécifiques et intimement lié à l’histoire de l’Europe et non pas de l’humanité toute entière qui avait à en souffrir sans mot dire. »
J’avais trouvé ce commentaire d’"un homme qui passe" il y a quelques années (bonjour à lui, s’il rend toujours visite au GS), et depuis je n’ai rien trouvé de mieux comme courte analyse.
Mais on a tellement engraissé le monstre de "commémorations" en "devoirs de mémoire" que le nazisme en est devenu l’étalon de référence. Et ça n’a pas manqué avec cet article...
J’aimerai qu’on (me) fasse une analyse de texte rigoureuse de la déclaration de notre chère ministre, car je suis désolé je n’y ai vu plus d’incohérences qu’autre chose.
À un ami qui a en charge ces "petits monstres" de 11/12 ans à qui je lui demande régulièrement ce qu’il pense des "événements", il répond par un haussement d’épaules, et préfère nous faire visionner un film qu’il a créé avec toute sa classe, et qui est super.
Brandir le spectre du totalitarisme, après une déclaration de ministre ! Et on veut être crédible ?
Faudrait arrêter de se la jouer...
Mais le pire c’est que ça marche...
Et si justement c’était le but recherché ?

31/01/2015 16:08 par Beaujean

Pourquoi pas de pourquoi  ? Et si on se demandait : à qui profite le rire ?
Ils étaient plusieurs à être nombreux, les Charlie de toute la France, et même d’ailleurs. Tellement nombreux que la police n’a pas discuté le chiffre de la participation que les manifestants n’ont pas avancé. L’Intérieur ne savait plus compter. Débordé. Comme moi avec mes élèves musulmans qui affirmaient très poliment qu’ils n’avaient pas envie de rire avec les caricatures... Qui dénonçaient les tueurs en même temps que les victimes...
On vit parfois de drôles de moments, comme ça, sur le coup de l’émotion. Quand des brutes sous-éduquées, au parcours de caricatures de mal-aimés plutôt que de Mahomet, réalisent enfin le fantasme qu’une haine vite mûrie et bien manipulée leur proposait : faire un carnage, pour l’exemple. Pour que les autres comprennent bien que l’humiliation a un prix, fût-il exorbitant.
Soudain, il est question de liberté de la presse, de liberté d’expression, voire de liberté tout court, menacée... un pays tout entier se retrouve au bord d’un péril national, non : universel. Alors, avec les élèves, on a accepté de se poser des questions, et les désaccords exprimés ont mis tout le monde d’accord : pas besoin de penser tous pareils, non ?
Certes... Mais que faire devant une unanimité aussi indiscutable ? Que faire quand on aimait Cabu mais qu’on n’achetait plus ce journal depuis longtemps, en raison d’une ligne éditoriale dérivant vers la complaisance libérale et la vision atlantiste ? Que faire devant l’unanimité des médias mainstream à défendre les voix de la subversion satirique quand ces mêmes médias consacrent tous leurs moyens à soutenir une seule vision de la réalité socio-économique, à ne décrire qu’un monde unidimensionnel (celui de la bien-aimée TINA), et ne parviennent même pas à dénoncer un coup d’Etat en Ukraine et des crimes contre l’humanité à Gaza ?
Non. Le Charlie de Choron, Cavanna, Gébé, Siné, Gourio, ce n’était pas un journal prêt à accepter l’unanimisme et l’hommage cynique d’une brochette de chefs d’Etat dont la plupart figureraient sans déshonneur au Tribunal International de La Haye, ou pour le moins à la Correctionnelle, en tout cas celle de l’Histoire, celle de la Justice leur étant épargnée avec constance.
Et des élèves ont dit qu’ils auraient bien aimé une telle mobilisation à Oslo contre le monstrueux Breivik... (Il ne défendait, il est vrai, qu’une vision caricaturale de l’Occident crétin...). Ou un témoignage massif pour les dizaines de milliers de victimes civiles de la guerre de Libye, pauvre peuple aujourd’hui livré au chaos, aux compagnies pétroleuses et aux milices djihadistes, voire aux trafiquants de migrants à noyer dans l’oubli de la liberté ?... Non : c’était avant tout une vision humaniste de BHL, l’homme qui n’a peur que des tartes à la crème.
Il n’empêche. Il y a des surlendemains d’attentats où le rire a un arrière-goût de je-ne-sais-quoi... Qui passe vite, en effet, avec des rires qui ne profitent à personne, des engueulades et pas mal de pourquoi. Sans réponses définitives.

31/01/2015 18:36 par chb

@ Gérard : regardez la tête de Valls, et ses sondages, et dites trois fois sans rire ni pleurer « grâce à nos responsables actuels, je ne crains pas le totalitarisme ici ». Quant à Najat V-K, plutôt jolie faire-valoir de "l’anti-racisme" solférinien, je trouve qu’elle brade plutôt qu’elle ne met en œuvre les valeurs de la République, et la liberté d’expression, et la mission d’éducation nationale !
@ Beaujean : 100% d’accord.
@ tous : sur lmsi.net aussi, parmi plusieurs articles bien faits contre l’injonction à être Charlie, un poignant texte d’une prof "issue d’immigrés". A propos des déclarations de sa ministre, elle y dénonce fortement

la reconduction de l’injonction à s’intégrer et de l’altérisation perpétuelle [qui] permet donc d’éclairer sous un nouveau jour le discours tenu par des enseignant-e-s sur le caractère « inintégrable » des élèves, mais aussi de relativiser la figure vertueuse des enseignant-e-s porteurs de valeurs civilisées...

31/01/2015 21:02 par gérard

@ chb
Sans aucune hésitation je dirai non, « je ne crains pas le totalitarisme ici » !
Il faut arrêter avec cette légende de "l’émetteur", le chef, qui serait le facteur premier d’un système totalitaire, par rapport aux récepteurs, vous, moi qui seraient entraînés, c’est totalement l’inverse qui se produit. Ce sont les récepteurs qui "ont besoin" d’une société "totalitaire", qui la représentent, et qui appellent ce style d’émetteur au pouvoir.
Permettez moi de douter que la société française en soit là...
Et quant aux sondages, je ne dirai pas ce que j’en pense.
Mais le problème n’est pas là, mais il est au sujet de cet article qui amène un tel émoi à son auteur, car c’est avant tout la déclaration de la Ministre qui est à l’origine de cet article, on est bien d’accord ?
« Depuis que j’ai eu connaissance de cette déclaration, je n’arrive plus à respirer correctement, je n’arrive pas à dormir, je suis comme alourdie par une envie de vomir qui ne se déclarerait pas. Et comme je n’ai pas tout de suite trouvé ce qui me malmenait autant, aussi violemment l’esprit et les tripes, vos mots n’ont cessé de tourner en boucle, de taper dans mes tempes. Je n’arrêtais pas de me les répéter pour tenter de les exorciser »
Wahou...rien que ça !
J’ai eu du mal à m’empêcher d’acheter un billet pour le premier avion en partance pour la Patagonie...
Je crois bien que la lecture de cet article s’est plus ou moins arrêtée là.
Qu’il faille tirer le signal d’alarme et être vigilant à la moindre dérive du Système, je suis entièrement d’accord, mais qu’on nous le fasse encore et toujours suivant la même "partition", là je ne marche plus.
"J’ai tant pleuré que je n’ai plus
le souvenir de mes alarmes,
et j’ai perdu jusqu’à la larme
qui me donnait l’air ingénu"
et des larmes depuis 70 ans il y en a eu tellement, et tellement d’oubliées, et ça continue...
Quand le mensonge s’est fait universel, qu’on l’a sciemment cultivé, et ce depuis plus d’un siècle, comment voulez vous donner une quelconque "mission à l’Education Nationale", elle fait ce qu’elle peut, la pauvre dans ce chaos orchestré par des adultes complètement décrédibilisés.

31/01/2015 21:45 par thierry bruno

à Dwabaala.
Il serait pervers et criminel contre la logique d’écrire "les esprits". Mais non, voyons ! D’une part, la logique n’a rien à voir ici et, d’autre part, il aurait été justement malhonnête de ma part d’écrire "démocrates et nazis sont pervers et criminels". Que le régime nazi soit par essence criminel et pervers, ma proposition ne le conteste pas et justement elle évite de faire croire que la démocratie l’est aussi. En revanche, il arrive dans la pratique que de "grands" démocrates ou auto-proclamés comme tels ordonnent des actes criminels et pervers. Hiroshima et Nagasaki sont de ces actes, et depuis cette date, la liste des actes absolument peu démocratiques et franchement criminels de l’Amérique ne cesse de s’allonger.

31/01/2015 23:42 par Leo Lerouge

D’abord, qu’est-ce que le totalitarisme ?
C’est un régime à parti unique (comme l’alternance UMPS), où l’État, non seulement contrôle l’activité des personnes, mais impose à tous les citoyens l’adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté.
Le totalitarisme se sert des moyens de communication de masse comme instruments de propagande.

L’idée de totalitarisme est réfutée systématiquement par le Blanc occidental-type, parce que, lui, en tant que tel, se pense libre de ses mouvements, et refuse de voir qu’il sert de vitrine à une mascarade de démocratie.
Celui-là même ferme les yeux sur tout ce qui se passe en dehors de sa sphère – et justifie, ainsi, les brimades, les interdits, les détentions arbitraires, les bombardements, et autres, par des motifs bidon soufflés par la propagande.

C’est quand les portes d’Auschwitz se sont ouvertes pour y faire entrer les prisonniers de guerre, les opposants politiques polonais et soviétiques, d’abord, puis les Juifs, les Tsiganes et les résistants de toutes nationalités, que, en acceptant leur détention, la grande majorité des citoyens a, alors, approuvé le totalitarisme.
C’est pourtant simple à comprendre quand on connait le sens des mots.
Le message de cet article est très clair. Si on a une conscience politique, évidemment. Et qu’on a appris à réfléchir.

Si les atrocités, pense-t-on, n’ont pas atteint sur notre sol celles commises en Allemagne, il n’en reste pas moins qu’elles existent et qu’elles visent les populations les plus vulnérables du pays.
Refuser de le reconnaitre, cela signifie qu’on est complètement insensible à ce qui se passe, d’une part, sur notre propre territoire, avec, entre autres, les centres de détention des sans-papiers, les OQTF, les autres mesures de rétorsion, avec les drames et les déchirements que cela sous-tend, et, d’autre part, à l’étranger, au Moyen-Orient, en Afrique et ailleurs, avec les bombardements, la famine, l’émigration et la mort omniprésente.
Bombarder sans légitimité des populations innocentes par drones ou missiles serait-il plus noble et moins répréhensible que les enfermer dans des camps pour les massacrer parce que les décideurs se réclament de la démocratie ?
Raser Dresde ou larguer la bombe H sur Hiroshima et Nagasaki, seraient des actes "acceptables", contrairement aux camps d’extermination nazis ?
J’avais cru comprendre que la bombe atomique avait été larguée sans état d’âme, pour être testée en toute "légitimité", alors que les Japonais étaient prêts à capituler.
J’avais cru aussi comprendre que les US, qui faisaient des affaires fructueuses avec le gouvernement nazi, et dont les usines d’armement tournaient à plein, toujours sans état d’âme, étaient entrés en guerre, non pas par humanisme, ni par amour de la démocratie, mais, parce que l’URSS était près de remporter la victoire.

" Ajouter le vivre ensemble et les valeurs c’est délibérément cibler un ennemi intérieur en imposant non pas le respect des lois mais une norme culturelle et morale.
Et c’est en exigeant cette soumission culturelle associée à une misère économique et un chômage de masse qu’on exacerbe le sentiment d’injustice et les pires de ses conséquences."
@Elisa : tout à fait.

Mais le Blanc occidental est aveugle et sourd aux inégalités ethnoculturelles qu’ont créées les "valeurs" dévoyées de la République, dont il se réclame.
Ces "valeurs" de la République qui comprennent, pourtant, la liberté de circulation, de plus en plus restrictive et répressive pour les étrangers non-européens ; la liberté de culte et la liberté de conscience ; la liberté d’opinion, ainsi que la liberté de la presse.
Pourquoi donc, ne s’appliquent-elles qu’au bénéfice de certains ?
Mais, la ministre inverse malhonnêtement les rôles en disant que c’est à CH que serait déniée la "liberté d’expression" ("Pourquoi défendre la liberté d’expression ici et pas là ?")

Quand madame Najat Vallaud-Belkacem dit :

"Je leur ai [aux enseignants de toute la France] adressé une lettre leur demandant non seulement de faire respecter la minute de silence le lendemain, mais aussi de créer des espaces d’échanges et de dialogue. Ils l’ont fait, je les en remercie. Ca ne s’est pas toujours bien passé. Des incidents ont eu lieu, ils sont même nombreux et ils sont graves et aucun d’entre eux ne doit être traité à la légère. Et aucun d’entre eux ne sera traité à la légère",
Que veut-elle dire par "faire respecter la minute de silence le lendemain" et "créer des espaces d’échanges et de dialogue" ?

Sur quelles "valeurs", sur quelle liberté d’expression, se fonde-t-elle quand elle impose à tous les écoliers de France et à leurs enseignants de communier avec la doxa ?
Que sont ces "espaces d’échanges et de dialogue" s’il y a interdiction de contre-argumenter ?
L’École n’est pas censée enseigner l’histoire telle que le veulent les pouvoirs, mais de former les élèves à l’analyse critique en leur donnant les éléments pour le faire.
Imposer à des jeunes en construction, majoritairement mineurs, et souvent très jeunes, de réagir à chaud sur un événement dont ils ne maitrisent pas, forcément, les tenants et les aboutissants, c’est de l’endoctrinement.
Pas mieux que de vouloir introduire dans l’histoire le "rôle positif de la colonisation", de faire lire dans toutes les écoles la lettre de Guy Mocquet, ou de vouloir imposer à un enfant du primaire de "parrainer" un enfant juif mort dans les camps.

La ministre constate ensuite :

"Ca ne s’est pas toujours bien passé. Des incidents ont eu lieu, ils sont même nombreux et ils sont graves et aucun d’entre eux ne doit être traité à la légère. Et aucun d’entre eux ne sera traité à la légère".

Évidemment, que "ça ne s’est pas bien passé" ! Imposer à tout le monde, et, en particulier, à des enfants, de penser et de dire la même chose, et, cela, sous la menace de sanctions judiciaires, c’est, d’abord, une aberration pédagogique, mais, et c’est encore bien plus grave, c’est criminaliser des mineurs pour ce qu’ils ont dit.
Un grand pas en avant pour la "liberté d"’expression" - pour laquelle 4 millions de personnes ont manifesté, le 11/01
D’autant que, précise-t- elle, dire seulement : "oui je soutiens Charlie, mais…", est déjà rédhibitoire, car elle considère que c’est faire "deux poids, deux mesures" !
Cela va très loin.

Mais qui a jeté de l’huile sur le feu en montrant du doigt les musulmans, et en ignorant avec mépris les dizaines d’agressions commises contre eux ?

D’autre part, qu’a décidé Valls au lendemain des massacres ?
De "renforcer la ’lutte contre le terrorisme’ en allouant 425 millions d’euros de "crédits d’investissement, d’équipement et de fonctionnement" au cours des trois prochaines années. Des dépenses qui "seront compensées par des économies (...) sur l’ensemble du champ de la dépense publique, année après année".
Une partie de ces moyens sera consacrée au "renforcement de la protection des policiers (nationaux et municipaux) et des gendarmes : gilets pare-balles et armements plus performants".

Alors, quand on est "arabo-musulman d’apparence", on sait ce que tout cela veut dire.
Traque incessante, arrestations au faciès, allongement des peines de prison, et, parallèlement, réduction des aides sociales.
Et Valls envisage même la "création de quartiers spécifiques d’ici à fin 2015 pour les djihadistes en prison".
Des "quartiers spécifiques", comme quoi ?
Et nous, qu’allons-nous faire ?
Nous ferons comme les USaméricains : nous approuverons tout, même la torture.
Il n’y aura, en effet, pas de "pourquoi" qui tienne.

Vallaud-Belkacem explique, en outre, que parmi les "évènements et incidents" qui ont été "remontés", "une quarantaine ont d’ailleurs été transmis aux services de police, de gendarmerie, de justice, parce que pour certains il s’agissait même d’apologie du terrorisme".
Donc, il y aurait eu, parmi une "quarantaine d’incidents", un "certain nombre" où il "s’agissait même d’apologie du terrorisme".
Combien, au juste, et quel genre d’"apologie" ?
Du genre de celle qu’aurait faite cet enfant de 8 ans, convoqué par la police, à Nice, pour avoir tenu en classe des "propos de « solidarité » avec les terroristes" – mais qui ignorait ce que "terroriste" voulait dire ?
Quelle honte. Une société est bien malade quand les pouvoirs s’en prennent à la jeunesse du pays avec l’aval d’adultes, qui ne voient rien à redire à cela.
Quel enseignant peut être aussi stupide et ignoble pour dénoncer aux autorités un enfant de 8 ans ?
Et ces "valeurs" dont on se gargarise tant, ça ne marche pas, ici ?

Et Vallaud-Belkacem promet qu’"aucun d’entre eux ne sera traité à la légère".
On le voit ! Quitte à s’attaquer à un gamin de 8 ans.
Une décision inique et imbécile, contestée par diverses associations, car elle ne peut que renforcer les discriminations, les dénonciations et les tensions interethniques.
C’est à ce gouvernement et aux précédents qu’il faut demander des comptes sur la montée programmée et voulue du terrorisme "islamiste", pas à la population.

Ne pas chercher à comprendre ce que dit l’article, c’est, déjà, admettre avec les faucons qu’il est bon d’endoctriner des mineurs et de les terroriser pour qu’ils ne s’expriment pas.
Ça ne rappelle pas le bruit des bottes, ça ?
Comment en sommes-nous venus à accepter les diktats d’un gouvernement criminel de guerre ?
C’est, pourtant, le même raisonnement binaire que le "soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec les terroristes" de Bush. Non ?

"Annihiler tout "esprit critique", en supprimant toute référence historique, toute considération de l’actualité, toute culture ouverte sur l’altérité, remettant en cause le "credo", la "Vérité", imposés par nos oligarchies ; la traque organisée, systématique, à tout réflexe de remise en cause de ce qui est annoncé, enseigné, par "l’Autorité".
Seuls réflexes et comportements admis dans les sociétés totalitaires : "soumission" et "culpabilité".

Exactement, M. Stanechy ! (cité plus haut).
Hélas, ils sont des millions à ne pas vouloir comprendre.
Des millions qui, un jour, regarderont des résistants ouvrir à nouveau les chambres de torture et de mort en brandissant des panneaux tous identiques sortis d’on ne sait où et sur lesquels on lira : "plus jamais ça".
Les Juifs, les Tsiganes, et les résistants n’ont pas été emmenés du jour au lendemain dans les camps.
Il y avait eu, au préalable, une longue préparation de la population.

Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit

01/02/2015 04:21 par Dwaabala

Quand j’évoquais plus haut le braconnier Blaireau et son chien (Viens-ici Foulcamp !), j’avais en tête la classe où le maître s’adresse à un élève sur« je suis Charlie » :
 Alors, qu’avez-vous à dire, Taitoua !

01/02/2015 23:07 par Merlin

Juste merci pour ce texte Madame CAZENAVE-LIBERMAN.
On en à vraiment besoin en ce moment.

01/02/2015 23:30 par gérard

@ Leo Lerouge
Quel talent, mazette, là je l’avoue, chapeau !
Faudra faire encore plus long la prochaine fois, mais faudra éviter de dire des "trucs" comme ça (je devrais pourtant y être habitué, mais non !) :
« Le message de cet article est très clair. Si on a une conscience politique, évidemment. Et qu’on a appris à réfléchir. »
« Apprendre à réfléchir » ? Là, c’est déjà trop demander....quant à « avoir une conscience politique », faudrait pas exagérer !
Sérieux, il vous faut écrire un article, il est formellement impossible d’engager une quelconque réponse face à un tel commentaire/fleuve où tant de choses sont abordées, mélange de vrai (comme à chaque fois, je le reconnais !), mais aussi d’approximatif, de hors sujet, de faux et j’en passe...
La première chose que j’ai apprise dans toute dissertation c’est surtout de rester bien centré sur le sujet...
Et là ce n’est pas votre fort, c’est le moins qu’on puisse dire :
Le sujet de base de cet article, c’est la déclaration de notre chère Ministre de l’Éducation Nationale.
Impossible aussi de répondre à un tel tableau apocalyptique, on dirait du Jérôme Bosch...
Il y a un point bien précis que je voudrais quand même souligner, vous dites :
« Que sont ces "espaces d’échanges et de dialogue" s’il y a interdiction de contre-argumenter ? »
« De contre-argumenter sur quoi » ?
Aucune argumentation ni aucune justification ne peuvent être apportées de l’assassinat, de la tuerie plutôt, de dessinateurs dont les seules armes qu’ils possédaient étaient leurs crayons. Sur un tel sujet, avec des ados, il n’est plus question seulement « d’échanger » de « dialoguer » et « d’argumenter » mais de définir des bornes des limites qu’un adolescent à foncièrement besoin, et qui resteront par la suite ses repères.
Après on pourra en "causer" mais seulement après (faute hélas de n’avoir pas abordé de nombreux sujets "avant"), car c’est une VALEUR qui ne se négocie pas.
Que l’Éducation Nationale veuille donc "reprendre la main" de son autorité, il le faut et elle le doit.
Faudrait aussi et surtout faire confiance aux acteurs de cette Éducation Nationale, en faisant en sorte en tout premier qu’ils ne se sentent pas isolés. Ils ne sont pas tous au "garde-à-vous" devant les déclarations ministérielles. Alors quant à citer quelques dérives (comme celle de cet enfant de 8 ans), certes il le faut (les z’infos s’en sont chargés), mais de là en faire une généralité de ce "fait divers", c’est les plagier.
Les "4 millions de personnes qui ont manifesté", je suis persuadé qu’elles ne l’ont pas fait pour la "liberté d’expression", mais pour défendre cette VALEUR. L’immense majorité n’en avait rien à faire de Charlie Hebdo qu’ils n’avaient pour la plupart jamais lu.

01/02/2015 23:50 par chb

@ Gérard. Pas totalement totalitaire, il manque quelques éléments.
Notre gouvernement soutient l’Ukraine de Kiev, avec ses 3 ou 4 ministres ouvertement nazis, contre la population "russophile" des régions de l’est, qui morfle. Il a appelé au coup d’état contre le "régime" syrien, et équipé contre lui et contre les syriens des séditieux que l’on sait maintenant terroristes sectaires. Il a inventé une histoire d’usage du sarin "contre son propre peuple" par l’armée syrienne, dans l’espoir de bombarder Damas. Il a empêché des centaines de réfugiés syriens de participer au vote pour les présidentielles. Tout ça, s’il n’y avait le parapluie de l’OTAN, c’était typiquement totalitaire. Pas à l’égard des citoyens de la République, mais quand même, merde.

Après de traîtreux revirements post-élection, d’une amplitude jamais vue dans notre pays habitué pourtant à voter pour un programme et voir appliquer l’inverse, il s’apprêtait à faire passer, au milieu d’une avalanche de reculs sociaux appelée loi Macron, la pénalisation de l’alerte syndicale / citoyenne / journalistique sur les malversations des entreprises. Il prend l’air de rien des mesures d’exception contre les libertés essentielles, à l’occasion d’attentats qui lui ont aussi permis d’instrumentaliser l’énorme émoi populaire. Le 11 janvier, il a mis devant la non moins énorme manif des JeSuisCharlie, en guise de hérauts des libertés, des responsables d’états qui bafouent chez eux les droits de l’homme, dont 3 représentants de l’état d’apartheid.
C’est de la tromperie, du pragmatisme, de l’imposture... et un brin de totalitarisme aussi. J’ai sélectionné juste certains aspects et mesures, vous en avez sûrement d’autres en tête. Le Parlement n’a pas encore voté les pleins pouvoirs à Manuel Valls, et je m’en félicite.

02/02/2015 09:17 par gérard

@ chb
Je suis entièrement d’accord avec tous les signaux d’alarme, et je peux même en rajouter, mais comme je l’ai dit, la base de cet article était la déclaration de Najat Vallaud-Belkacem.
Il faut bien prendre conscience jusqu’où cet article dérive, car les mots ne sont pas anodins.
Primo, personnellement je ne me sens ni "un citoyen d’Auschwitz" et ni "un citoyen d’Hiroshima", mais du Monde entier où des horreurs ont été commises ou fomentées bien souvent au nom de la Démocratie, mais pas que...[ Précision, je suis fils d’un immigré de Moldavie que la guerre a tout détruit de sa famille, des questions, il y a longtemps que je m’en pose.]
« J’ai tant pleuré », etc... Cet extrait d’un poème de Léo Ferré était là pour bien expliquer que pendant des dizaines d’années il y avait sur nos médias télévisuelles et cinématographiques, "exclusivité de larmes" oserai-je dire (je n’ai jamais pu supporter de regarder "Nuit et Brouillard" d’Alain Resnais en entier).
À partir d’une déclaration de Ministre(s) "on" nous refait une énième fois le coup ! Stop ! Ça suffit !
Le nazisme a été une spécification de l’Allemagne, mais ce serait trop long d’en faire l’analyse. Il y a un "simple" roman de Robert Merle que je conseille fortement : "la mort est mon métier" qui apporte certaines pistes...
Deuzio, il fallait impérativement, mais je me répète, bien rester dans le cadre de la déclaration de la Ministre, puisque c’est elle et elle seule qui a provoqué tant de colère, de révulsion et tant d’émoi. Alors là, désolé, je ne porte pourtant pas le Pouvoir actuel dans mon cœur, loin s’en faut, mais :
 d’une part à mon avis, c’était exagérer complètement une situation, on est très loin du "totalitarisme"....
 d’autre part, en admettant qu’il y ait des signes inquiétants (et là je suis entièrement d’accord avec ça), il faut absolument les dénoncer, mais surtout pas sous la forme de cet article qui amène d’emblée à une, à des conclusions extrêmes. Il est bien plus productif de dénoncer ces "signes inquiétants" et de laisser au lecteur le libre arbitre de faire ses propres analyses & conclusions.
Mais j’en ai assez dit.

02/02/2015 15:26 par Dwaabala

Roland Barthes, dans son discours de réception au Collège de France, trois ans avant sa mort accidentelle, avait dit en substance :
La langue est le vecteur du langage. La langue est fasciste car le fascisme ce n’est pas empêcher de dire, mais obliger à dire.
Ce qui peut justifier le chapeau :

Mme Najat Vallaud-Belkacem, votre déclaration nous fait entrer dans le totalitarisme

en remplaçant « fascisme » par« totalitarisme » ; mais il s’agit de mots et non de camp d’extermination ni de bombe atomique.

02/02/2015 23:40 par chb

@ Gérard, merci pour l’envoi : votre expérience vécue du totalitarisme surpasse la mienne, au mieux livresque. Le terme est donc mal adapté, ce serait faire trop d’honneur à N V-B. La ministre n’a fait que répercuter la consigne de silence compassionnel normatif (et de débat, mais à sens unique), et un appel à délation circonscrit à ses ouailles.
Quand même : état totalitaire = « qui n’admet aucune forme légale d’opposition » selon le Larousse. L’affaire Charlie a bien fourni aux responsables de ce pays l’occasion de tâter de cette voie, que je dénonce volontiers avec vous.
De son côté, Juncker, un brave homme sûrement, qui assène en connaissance de cause qu’« il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens », disqualifie tout de même toute opposition. Risqué.

02/02/2015 23:49 par chb

D’une autre manière, mais avec véhémence :
Le retour de l’ordre moral
par Rudolf Bkouche, professeur honoraire de l’Université de Lille et membre de l’UJFP
http://la-feuille-de-chou.fr/archives/76850
http://www.ujfp.org/spip.php?article3803

03/02/2015 11:15 par pierreauguste

Merci Leo le rouge@ pour qu’ainsi se dévoilent les" egos" de quelques uns .....Ton commentaire me semble très respectueux et en tous cas il expose des arguments détaillés et honnêtes. Pour tout dire" les dissertations" m’ennuient et même si tu te disperses un peu ,parait -il , tu nous dis l’essentiel et ton propos est lisible et cohérent autant qu’un autre .Comme plusieurs fois il a été dit lors de ces forums la parole de chacun ,dans les limites précisées ,est recevable .Peut-être dois je déjà m’excuser de" digresser" auprès de celui qui souvent nous explique"l’approximatif, le hors sujet,le faux et j’en passe",mais il me semble que lire l’autre sans le déformer est déjà un bon pas pour éviter qu’il"se pense libre de ses mouvements et refuse de voir qu’il sert de vitrine à une mascarade de démocratie".C ’est ton avis et je le partage et même si@ Gérard m’enrichit chaque fois de ses commentaires, j’ai besoin d’une confrontation mesurée et diverse.....

03/02/2015 14:10 par Dwaabala

« Établir lequel des deux agresseurs de l’Axe, l’Allemagne ou le Japon, fut au cours de la Seconde Guerre mondiale le plus brutal à l’égard des peuples qu’ils martyrisèrent est dénué de sens. Les Allemands ont tué six millions de Juifs et 20 millions de Russes (c à d de citoyens soviétiques) ; les Japonais ont massacré pas moins de 30 millions de Philippins, Malais, Vietnamiens, Cambodgiens, Indonésiens et Birmans, dont au moins 23 millions étaient ethniquement chinois. Ces deux pays ont pillé les pays qu’ils ont conquis à une échelle monumentale, encore que le Japon a volé plus, et sur une plus longue période, que les Nazis. Les deux conquérants ont réduit en esclavage des millions de personnes et les ont exploités comme main d’œuvre forcée – et, dans le cas des Japonais, comme prostituées (de force) pour les troupes du front. Si vous étiez un prisonnier de guerre Nazi aux mains du Royaume-Uni, des États-Unis, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande ou du Canada (mais pas de la Russie), vos chances de ne pas survivre à la guerre s’élevaient à 4 % ; en comparaison, le taux de mortalité pour les prisonniers de guerre aux mains des Japonais approchait les 30 %. »
L’historien Chalmers Johnson , cité par Wikipédia.

Ceci peut aussi expliquer cela ( le traitement des prisonniers de guerre nazis en URSS, Dresde, Hiroshima et Nagasaki), mais en aucun cas la généralisation sur le « Blanc occidental » chère à @ Leo Lerouge :

le Blanc occidental est aveugle et sourd aux inégalités ethnoculturelles qu’ont créées les "valeurs" dévoyées de la République, dont il se réclame.

04/02/2015 14:21 par Leo Lerouge

" Faudra faire encore plus long la prochaine fois, mais faudra éviter de dire des "trucs" comme ça (je devrais pourtant y être habitué, mais non !).
Bon, puisqu’on me l’ordonne, je vais faire encore plus long, cette fois-ci.

Le problème, c’est que vous avez l’arrogance d’attaquer quasi-systématiquement des auteurs - en général, des journalistes de langue anglaise reconnus, mais qui présentent l’avantage de ne pas pouvoir se défendre - en ridiculisant leur analyse (comme dit ici vulgairement : "faut arrêter de se la jouer").
En revanche, vous vous posez en victime quand on dénonce l’incohérence de vos propos.
Alors, vous attaquez tous azimuts, remettant en cause l’intégrité de vos contradicteurs, les accusant même d’organiser une cabale contre vous, qui vous estimez intouchable.

Pourtant, cela ne vous dérange pas d’accuser les commentateurs de rédiger des "commentaires/fleuves", quand vous avez déjà écrit trois commentaires sur ce fil de discussion, alors que vous affirmez, en contradiction avec le reste de vos coms, avoir arrêté la lecture de l’article grosso modo au premier quart (je vous cite : " Je crois bien que la lecture de cet article s’est plus ou moins arrêtée là", com. de 21h02).

C’est vous, aussi, qui accusez l’autre d’écrire des commentaires "où tant de choses sont abordées, mélange de vrai (comme à chaque fois, je le reconnais !), mais aussi d’approximatif, de hors sujet, de faux et j’en passe" ...
Vous accusez un commentateur de mentir, mais vous ne citez pas un seul exemple pour le prouver ? Cela s’appelle de la diffamation.
Mais vous êtes coutumier du fait : reprendre les reproches qui vous sont faits pour les renvoyer en écho afin de discréditer l’autre.
C’est de la malhonnêteté intellectuelle. Je suppose que vous avez appris cela en cours de "dissertation".

Je ne réponds pas, en général, à vos contre-attaques, parce que ce serait entrer dans des palabres sans fin pour zéro satisfaction intellectuelle de mon côté, et zéro résultat de l’autre.
Mais je vais faire l’effort de reprendre certains des arguments que vous avancez ici. Non pas pour vous apprendre quoi que ce soit- ce serait peine perdue - mais pour que les autres lecteurs sachent à quoi s’en tenir.

D’abord, vous dites que je dresse un "tableau apocalyptique "des propos de la ministre.
Je ne suis pourtant pas le seul sur ce site à constater qu’il y a escalade contre les libertés publiques et des mesures d’exception iniques.

Je voudrais bien me tromper, mais la convergence de mesures liberticides (citées, entre autre, par chb sur ce fil) prises sitôt après le 7/01, ne sont pas pour me plonger dans l’extase et le déni.

Mais, en réponse, vous nous assénez ce qui constitue VOS vérités et qui ne se discutent pas :

"Sans aucune hésitation je dirai non, ’je ne crains pas le totalitarisme ici’ !
Il faut arrêter avec cette légende de "l’émetteur", le chef, qui serait le facteur premier d’un système totalitaire, par rapport aux récepteurs […], c’est totalement l’inverse qui se produit". (C’est moi qui souligne)

Des exemples ? Ce serait intéressant, pourtant.
Mais toujours pas. C’est une Vérité inattaquable, donc, et quiconque dirait le contraire prêcherait le FAUX.
Une méthode reconnue et vivement recommandée en dissertation.

Puis, vous affirmez péremptoirement encore :

"De contre-argumenter sur quoi » ?
Aucune argumentation ni aucune justification ne peuvent être apportées de l’assassinat, de la tuerie plutôt, de dessinateurs dont les seules armes qu’ils possédaient étaient leurs crayons. Sur un tel sujet, avec des ados, il n’est plus question seulement « d’échanger » de « dialoguer » et « d’argumenter » mais de définir des bornes des limites qu’un adolescent à foncièrement besoin (sic), et qui resteront par la suite ses repères".
Et vous assénez : " car c’est une VALEUR qui ne se négocie pas."

C’est-à-dire que, d’abord, on admet que ces "assassinats de dessinateurs "soient placés au même rang que l’holocauste, que toute remise en cause est sanctionnée par la loi.

Ensuite, votre opinion personnelle n’est qu’une subjectivité parmi d’autres.
Bien des journalistes dans le monde ont subi le même sort, sous les bombes ou les balles mêmes des invités du 11/01, il n’y a pourtant pas eu, à ma connaissance, d’organisation d’une minute de silence dans toutes les écoles de France.
Il n’y a pas de quoi s’indigner de l’arrogance des classes dominantes qui appellent à un rassemblement unitaire pour défendre des libertés, dont la liberté de la presse, qu’ils sont les premiers à enterrer dans le monde entier ?

En outre, cette explication de la situation ignore le rôle de l’enseignant (sous régime non "totalitaire", évidemment), comme de l’éducateur ou du parent : celui d’accompagner un enfant jusqu’à l’âge adulte en lui donnant les outils pour qu’il puisse faire ses propres choix, cela, en lui apprenant à développer son esprit critique.
Appeler à la répression contre des enfants, les faire taire par la menace, les enrégimenter, c’est vouloir en faire des moutons, dont certains deviendront des rebelles crétinisés qui n’ont que le recours à la violence aveugle pour répondre à l’injustice et à la répression.
Jusqu’à présent, c’est la propagande médiatique qui tenait ce rôle, aujourd’hui, c’est carrément imposé à l’École. Mais qu’importe ?

Ensuite, en disant qu’il s’agit de "la tuerie de dessinateurs dont les seules armes qu’ils possédaient étaient leurs crayons", on se décrédibilise d’emblée auprès de ces enfants.
Les enfants n’aiment pas du tout les approximations, les mensonges et la langue de bois. Ils veulent une explication juste et rationnelle.
Dans une "démocratie", les enfants ne sont pas censés être des pions au service des pouvoirs, ils devraient, donc, avoir le droit de poser des questions, surtout si la déclaration est incohérente, comme ici. Comme ils devraient avoir le droit de savoir pourquoi on les oblige à observer une minute de silence. Il n’y a même pas eu de victimes mineures.
Les faire taire en les menaçant de les livrer aux autorités, les faire encadrer par une police de la pensée, qui pourra les envoyer directement à la police, cela n’a rien à voir avec des principes démocratiques.
D’autre part, chacun ne pouvant y mettre que sa propre subjectivité et sa propre morale, aucune explication rationnelle ne pouvait être donnée pour justifier ce grand rassemblement émotionnel et cette communion imposée dans les écoles.

Ainsi, il est faux de dire qu’’il s’agissait de la "tuerie de dessinateurs dont les seules armes étaient leurs crayons".
Sur les douze personnes tuées au siège de Charlie, il n’y avait que CINQ dessinateurs, et dans la supérette, les quatre victimes ne faisaient pas de dessins.
Ce qui porte à ONZE le nombre de personnes tuées qui ne dessinaient pas officiellement.
Où figurent-elles dans ce grand consensus national ? Et pourquoi, donc, le slogan sorti du chapeau ne retenait-il que les "Charlie", c.à.d, les cinq dessinateurs ?
Les enfants/adolescents sont jeunes, mais ils ne sont pas idiots.
Si on leur laisse poser la question, que va-t-on leur expliquer pour les autres victimes ? Qu’elles avaient le droit de mourir parce qu’elles n’avaient pas de crayon à la main ?
Ce serait bien dans la logique de ce "raisonnement".

Déjà, en présentant la chose de cette façon, il y a matière à argumenter. Ce que vous déniez aux enfants/ados.
Le 11/09 et "re-open", l’omerta dans les médias français, ça ne rappelle rien à personne ?
C’est pourtant ce qui est préconisé ici aussi. Mais, là, c’est tout bon.
Quant à un "espace d’échanges et de dialogue", c’est salutaire et indispensable dans une "démocratie" qui se dit très à cheval sur la liberté d’expression.
Mais, toujours au mépris de la pédagogie, vous proposez d’"en causer après".
Donc, il faut imposer aux enfants une minute de silence et leur interdire de s’interroger, sous peine de sanctions judiciaires, sur un événement traumatisant qui a été volontairement largement exploité émotionnellement par les autorités et les médias, en leur disant qu’on en reparlerait plus tard ?
Connaissez-vous seulement les ravages du "secret" et du non-dit chez un enfant ? De toute évidence, non.

"Que l’Éducation Nationale veuille donc "reprendre la main" de son autorité, il le faut et elle le doit."
Celle-là, au café de la Gare, il y a longtemps qu’ils l’avaient trouvée.
Ce qui est grave, dans ce genre de propos, c’est que, tout en niant les dérives totalitaires, vous voulez que l’EN "reprenne en main de son autorité (sic), il le faut et elle le doit".
Oui, il le faut et elle le doit, dites-vous.
C’est un argument, évidemment.
C’est celui des partis et groupes politiques qui ont toujours voulu contrôler l’éducation de la jeunesse et imposer à la trique l’idéologie dominante en étouffant les voix des minorités.
L’endoctrinement à l’École et à l’Université, et, parallèlement, la création de sous-classes marginalisées et humiliées, font partie des priorités absolues d’un État totalitaire.

"… mais de là en faire une généralité de ce "fait divers", c’est les plagier" (???!).
Ah bon ? "plagier quoi ? Ce qui est écrit noir sur blanc dans la presse ? Je croyais que, justement, on devait s’appuyer sur des faits reconnus et vérifiés.
En occultant les autres "dérives" (qui découlent de la criminalisation des libertés d’expression et de pensée), il ne resterait plus qu’un "cas isolé", donc, un "fait divers", une simple bavure, quoi, qui ne remettrait pas en cause les autres interpellations, qui, elles, auraient été légitimes ?
Une telle béatitude est confondante.

Ce qui est clairement exprimé, ici, c’est qu’il "faut" un "retour de l’ordre moral" .
On avait déjà eu le drapeau et la Marseillaise, il y aura désormais l’"enseignement de la morale, du civisme et de la laïcité", et ce qui en résultera : le retour à la bonne morale judéo-chrétienne au service d’un pouvoir arbitraire répressif.

Et qui sera automatiquement éliminé de la société française et des "lois de la république" ?
Les musulmans.
Cela existait déjà, certes, mais ce sera, désormais, officialisé, banalisé et justifié par la "peur du terrorisme". Exactement ce qui se passe depuis plus de 10 ans aux US. Ce qui est bon pour la grande démocratie étasunienne ne peut qu’être bon pour nous.
Et, donc, les musulmans devront s’assimiler (c.à.d. courber l’échine et se faire oublier) s’ils ne veulent pas être soupçonnés de quelque "complot terroriste".
Mais même cela ne garantira pas qu’on les laissera tranquilles.
Vision d’apocalypse ?
Certainement pas. Si on regarde tout ce qui a été mis en place en très peu de temps et qui devait être tout prêt à sortir des placards.
Mais, quand on assimile un Français musulman à un islamiste saoudien, qualifié de "compatriote", et non pas à un Français, c’est que le ver a largement entamé le fruit.
Je laisse aux autres le soin d’apprécier un discours récurrent qui se veut "libertaire" , mais qui est, en fait, profondément réactionnaire. Et très dangereux.

@ Dwaabala
Juste un petit détail : l’homme blanc civilisateur, étasunien, en particulier, avec ses alliés, éventuellement, ne s’est pas arrêté là, contrairement aux autres.
Dans sa grande bonté, vainqueur de la II° GM, il a tenu à aller également apporter l’aide humanitaire, la paix et la démocratie au cours des guerres menées dans les pays suivants :
Corée ; Liban ; Cuba ; République dominicaine ; Vietnam ; Grenade ; Irak (1,2 et 3) ; Somalie, Haïti ; Bosnie ; Kosovo ; Afghanistan, Yémen ; N-O du Pakistan ; Libye ; Libye-Syrie.
Mais les US ont été également présents dans d’autres pays de diverses façons : Thaïlande ; Zaïre ; Laos, Cambodge ; Salvador ; Honduras ; Colombie ; Bolivie ; Pérou (et autres pays d’AL) ; Libéria ; Timor Oriental, Syrie, etc.
Mais si les morts de la Seconde Guerre mondiale ont été plus ou moins comptabilisés, il est impossible de chiffrer le nombre de victimes de toutes les opérations orchestrées par les US, directement ou indirectement, qui ont affecté les peuples et leur auto-détermination pendant des décennies. Ce qui est bien pratique pour balayer les chiffres sous le tapis.
Mais, je l’admets, c’est bien plus agréable de se faire bombarder par une démocratie.

Quant à l’"homme blanc", ce n’est pas de moi directement.
Le colonisateur a été nommé ainsi dans un poème célèbre de Kipling, publié en 1899, "le fardeau de l’homme blanc", qui présente la colonisation comme un « fardeau » que doit porter le colonisateur, de la même façon que Jésus avait dû porter la croix lourde des péchés du monde.
Aux "barbares", le poème oppose le colonisateur altruiste qui apporte la civilisation et la science, instaure la paix, "enraye la maladie" et la famine, malgré les terribles dangers qu’il doit affronter (voir l’analyse du poème ici).
Force est de constater que les barbares des pays cités ci-dessus, et qui concernent les XX° et XXI°s, ne sont pas bien "blancs" non plus.
Et ces "non-Blancs" bénéficient, eux aussi, des poussées altruistes du "Blanc", soucieux d’apporter la civilisation et la science, d’instaurer la paix et d’enrayer la maladie et la famine dans leur pays.

Et, enfin, le terme de "Blanc", qui ne se réfère pas forcément à la couleur de peau, comporte la notion de supériorité par rapport aux autres.
Ainsi, Zemmour (pour ne citer que lui), juif d’origine berbère, dont la famille est venue s’installer en France pendant la Guerre d’Algérie, se définit comme "blanc".

Merci @ pierre auguste pour vos encouragements.

04/02/2015 19:19 par pierreauguste

Et continuez encore,c’est un régal......

04/02/2015 20:26 par Dwaabala

@ Leo Lerouge
Ce n’est qu’un détail, mais dans

les "valeurs" dévoyées de la République, dont il se réclame

j’avais cru reconnaître « le Français » (« de souche »).

05/02/2015 12:13 par Leo Lerouge

@Dwaabala,

Non, je ne confonds pas. Et je n’utilise le terme de "Français de souche" (entre guillemets, souvent) que s’il me semble approprié dans un contexte particulier, pas dans un contexte général.
Je confonds d’autant moins, que certains des ex-colonisés sont français à part entière, aussi (enfin, si Valls ne les déchoit pas de leur nationalité) et que j’estime qu’il est ridicule de créer des catégories de "meilleurs Français" et de "Français de sous-ordre" selon le lieu de naissance des ancêtres.
Surtout que choisir la nationalité française implique une conscience de que cela recouvre (contrairement à ce que dit la propagande), une démarche que n’ont pas eue à faire ceux qui ont trouvé ça tout cuit dans le berceau.

C’est, donc, bien plus complexe que le simple modèle binaire : "français de souche-français "issu de l’immigration" - c.à.d. des ex- "colonies".
D’autre part, la France, contrairement aux autres pays européens, a été, jusqu’à récemment, un pays d’immigration, pour diverses raisons (la misère, la famine, les guerres, les persécutions, la forte croissance démographique dans les autres pays, l’industrialisation, etc. dans les pays européens).
Outre les diverses migrations qui ont eu lieu au cours des siècles, il y a eu trois vagues d’immigration à partir de la révolution industrielle.
Et donc, face à ce brassage, se proclamer "français de souche" n’a pas vraiment de sens, dans la mesure où y ont été intégrées progressivement (mais non sans qu’on dise qu’elles ne seraient "jamais intégrables") diverses vagues de populations venues d’ailleurs, qu’on ne songerait pas à désigner encore et toujours comme étant "issues de l’immigration".

Il est, cependant, difficile de trouver un quelconque terme neutre pour décrire ces deux groupes distincts - les (néo)colonialistes et les "barbares", c’est-à-dire les dominants et les dominés - sans être accusé de racisme envers les uns ou les autres (si quelqu’un a une idée ?).
Mais je vous remercie de m’avoir donné la possibilité de clarifier mon point de vue et mon choix lexical.
Il n’est pas toujours possible de le faire soi-même. Souvent, même, n’y voit-on pas malice, parce que cela semble une évidence.
Ce n’était, donc pas un "détail", car, de nos jours, les mots sont détournés de leur sens, ou rendus tabous, ce qui pousse à l’autocensure et nuit à l’expression libre et claire des idées.

Je pense que "valeurs dévoyées de la République" ne vous pose pas problème, mais je préciserai, toutefois, pour d’autres que ce sont toutes les valeurs (comme la "laïcité", revue et corrigée par les dominants) qui, gravées dans le marbre, sont inclusives, mais qui sont détournées de leur vocation pour les rendre exclusives, et, donc, profiter aux classes dominantes.

@pierre auguste : merci encore :)

05/02/2015 15:37 par gérard

Ce qui est assez étrange, et pour le moins symptomatique d’une certaine mentalité, c’est de ne pas annoncer à qui l’on s’adresse dans un commentaire, ce n’est pas mon style. Je n’ai pas non plus comme certains, cette "habitude" de faire des allusions "par la bande" ; faudra que j’aille voir chez "Français de souche" si ce principe existe, mais vu mes origines, c’est d’un comique absolu. Quoique, à mon avis, dès qu’on naît en France, on est Français de "souche", alors...
@ Leo Lerouge donc.
Je vais être très bref sur l’ensemble : votre commentaire, est un florilège de citations de mes propos et de certaines "analyses" que vous faites hors contexte de l’ensemble, et en évitant soigneusement tout ce qui pourrait aller dans votre sens ou au contraire déranger votre démonstration. Pour ma part j’avais eu l’honnêteté de bien reconnaître à plusieurs reprises que je n’étais pas systématiquement en opposition avec tout le contenu de vos commentaires.
J’ai le pénible sentiment qu’il existe chez vous une quasi obsession d’avoir raison à 100%, et que tous les moyens sont bons pour y parvenir.
Compte tenu de l’ampleur "amazonienne" de votre commentaire, vous comprendrez bien qu’il m’est impossible de répondre point par point, le Grand Soir ne serait peut-être pas autant conciliant avec moi. De toute façon j’ai de gros doute quant à l’intérêt d’une telle entreprise.
Fin.

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